mardi 26 janvier 2010

Immortal - At the heart of winter

Le black metal est un style pour le moins curieux. On pourrait croire que ce besoin primitif de faire de la musique pour invoquer on ne sait quel démon proviendrait de problèmes relevant la psychiatrie. Pour certains, c'est avéré. Pour d'autres, ce n'est juste qu'un moyen de s'exprimer comme un autre. On peut y aller tout le temps à fond, ou alors injecter dans sa musique une petite dose de subtilité. Immortal, qui a emprunté au début de sa carrière la première voie, a décidé d'opter pour la seconde option. Bien lui en a pris, car les Norvégiens ont sorti en 1999 leur meilleur album, At the heart of winter.

Non pas que les précédents albums étaient mauvais, Battles in the north ou Pure holocaust valaient leur pesant d'or. Mais ils ne possédaient pas le sens de la nuance qui fait la différence entre l'Homme de Cro-Magnon et le véritable esthète.

6 titres composent ce chef d'oeuvre, mais ces titres dépassent les six minutes. Les titres proposés font tous preuve d'une rare intensité, bien que le groupe ait décidé de soigner ses compositions, avec une production aux petits oignons qui résiste parfaitement aux outrages du temps. Les thèmes évoqués sont toujours le froid norvégiens, la forêt, la guerre. Mais le tout est fait en finesse. Et le groupe a pensé à aménager des pauses, si je puis dire, pour permettre à l'auditeur de respirer: je prendrais volontiers l'exemple de Solarfall ou Tragedies blow at horizon, morceaux au cours desquels on trouve des instants plus calmes, où le chanteur-guitariste-bassiste Abbath utilise un effet de flanger qui donne un côté épique loin d'être déplaisant.
Pour le reste, on reste plus ou moins en terrain connu, le batteur Horgh mitraille sa batterie comme personne et prouve qu'il est un des meilleurs batteurs de la scène black metal.

Les six titres composant cet album sont tout bonnement magnifiques et en ce qui me concerne, At the heart of winter fait partie de mes albums de black metal préférés, aux côtés de disques majeurs comme The return de Bathory, Grand declaration of war de Mayhem, Stormblast de Dimmu Borgir, Rapture d'Impaled Nazarene ou Fuck me Jesus de Marduk, Cruelty and the beast de Cradle of filth ou The somberlain de Dissection. Des classiques du genre, indémodables, intouchables. Tout simplement.

Bien évidemment, si vous n'aimez pas ce genre de musique, je ne pense pas qu'Immortal vous fera changer d'avis sur la question, mais si vous aimez la musique brutale inspirée, vous pouvez vous tourner sur ce disque en particulier, et sur toute la carrière d'Immortal en général. Là aussi, on tient un groupe qui a écrit peu de titres décevants. Déjà extraordinaire en soi, mais quand en plus ledit groupe parvient à pondre un album cité par tous comme une référence, c'est tout bonnement exceptionnel. Alors, ce serait dommage de s'en priver!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire