jeudi 14 janvier 2010

Soulfly - Soulfly

Soulfly, c'est le bébé de Max Cavalera, le chanteur et guitariste du légendaire groupe brésilien Sepultura. Max a quitté le groupe suite à des divergences avec les trois autres membres du groupe (dont le frère de Max), ceux-ci ne voulant plus que la femme de Max continue à manager le groupe.
Plus revanchard que jamais, celui-ci se remet immédiatement au boulot et se trouve des musiciens pour continuer d'écrire sa musique. Celle-ci doit s'inspirer du dernier opus de Sepultura, Roots, qui mettait en avant l'aspect tribal et les origines brésiliennes du groupe.

1998. Nous sommes dans l'âge d'or du neo-metal. Cavalera se dit qu'il serait bien d'inviter la fine fleur de ce style pour figurer sur l'album. C'est ainsi que l'on retrouve Fred Durst ou Chino Moreno, respectivement de Limp Bizkit et de Deftones.

Pour quel résultat? Du neo-metal, au dessus de la moyenne. Les guitares sont accordées bas, ce n'est pas ce qu'on appelle technique, tout passe par les émotions et les sentiments. Et ce qui prédomine en la matière, c'est la colère. L'affaire Sepultura, le meurtre du fils de sa femme, trop c'est trop et Max nous le fait savoir.

Les trois premiers titres Eye for an eye, No hope = No fear, Bleed, nous font part du désarroi de Max et on comprend que l'avenir du metal passera par lui. Quelle puissance, quelle force, seul un homme blessé pouvait pondre des compositions comme celles-ci.

La puissance, on la retrouve sur des titres comme Tribe, qui suit plus que jamais la voie tracée par Roots, avec le berimbau, instrument traditionnel brésilien. Autres titres rageurs, Bumbklaat, No (qui est, comme le nom l'indique, la preuve que Max Cavalera ne se laissera pas faire, malgré la situation) et Prejudice, plus rageur que jamais. Je reconnais quelques qualités à Umbabarauma, qui a dû inspirer plus d'un chant de supporter de foot, et The song remains insane, qui est un rappel de ce que fut Sepultura à ses débuts, même s'il a un côté un peu fourre-tout qui nuit à la cohésion de l'ensemble.

Par contre, plusieurs titres me laissent de marbre: je pense notamment à Bumba, First Commandment, Quilombo, Fire et Karmageddon. J'ai un peu de mal à comprendre où Max a voulu aller. Tout comme j'ai du mal à accrocher à l'instrumental Soulfly.

15 titres, c'est beaucoup, c'est difficile à assimiler, 11 ou 12 titres auraient largement suffis car trop d'intensité tue l'intensité. De plus, les musiciens jouant sur cet album me semblent nettement inférieurs à ceux de Sepultura, je trouve par exemple le jeu du batteur Roy Mayorga fade par rapport à celui d'Igor Cavalera. L'ensemble donne l'impression d'avoir été composé très vite, trop peut-être. Un peu plus de subtilité sur certains titres leur aurait rendu justice, sans aucun doute.

Enfin, un avis que beaucoup ne partagent pas. Roots m'avait déçu à l'époque. Je préférais des albums comme Beneath the Remains ou Chaos AD. Je regrette que Max ait décidé de continuer dans cette voie-là.
Autre chose: Max s'est répandu pas mal dans la presse sur son ancien groupe, un peu trop à mon goût. Il aurait mieux fait de bosser ses chansons plutôt que de se poser en victime et de conspuer ses anciens petits camarades. D'autant que ces derniers s'en sont pris pas mal dans la figure, malgré le fait qu'ils ont joué profil bas et qu'ils ont eux aussi sorti un album de qualité en 1998, Against.

Un premier album de bonne facture, mais l'avenir verra l'arrivée dans les bacs d'albums comme 3 ou Dark Ages, qui seront bien meilleurs à mes yeux

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