jeudi 14 janvier 2010

Machine Head - The burning red

Le troisième album est en général un moment important pour un jeune groupe. C'est le moment de confirmer que vous êtes plus que la sensation d'un jour. C'est un cap significatif, la plupart des grands qui réussissent à la franchir deviennent des valeurs sûres, ce qui est toujours bon en termes d'image de marque.

Machine Head était conscient de l'enjeu, mais cela commençait mal pour lui. Le guitariste Logan Mader a quitté le groupe et il a fallu le remplacer: le gagnant sera Ahrue Luster, inconnu au bataillon. Ensuite, le groupe décide de changer de producteur pour aller enregistrer avec Ross Robinson, gourou du neo metal. ça me semblait franchement mal parti pour eux. Et pourtant...

Oui, le son est typique de cette fin de décennie, les instruments sont accordés bas. La voix de Robb Flynn est mieux utilisée, tantôt hurlée, tantôt chantée. Mais j'avoue que des titres comme Desire to Fire ou Nothing left m'ont fait peur, car le chant est presque rappé et que tout me fait penser à du neo metal. Et je ne pense pas que du bien sur ce style... Bref, une entrée en matière qui ne me convainc absolument pas.

Ce n'est qu'à partir du quatrième titre que je me rends compte qu'on a affaire ici à un disque. The blood, the sweat, the tears montre un groupe au mieux de sa forme, un refrain de toute beauté, idéal pour les concert. Silver et surtout From this day maintiennent l'album sur le bon rythme, et ce n'est pas la reprise improbable de l'excellent Message in the bottle (The Police) qui baisse le niveau. Au contraire, à la limite du planant au début, puis déchaîné jusqu'à la fin, le groupe s'est particulièrement bien approprié cette chanson. Excellente surprise.

Dommage que ce titre soit suivi d'un décevant Devil with the king's card, évoquant le départ de Logan Mader. Robb Flynn aurait mieux fait canaliser sa colère et d'écrire une meilleure chanson. Le mal est réparé car la fin de l'album est du plus bel effet: I defy et Five déchirent tout sur leur passage. Du Machine Head, comme on l'aime. Le titre éponyme permet de clôturer l'album de la meilleure des manières, un titre calme mais très inspiré, comme le groupe n'en avait jamais faite auparavant. Un petit côté atmosphérique qui nous indique que l'album, hélas, touche à sa fin.

12 titres, 1 intro et 3 titres inférieurs (mais corrects) ne gâchent en rien la qualité de ce grand album, paru en 1999. Robb Flynn et Cie montrent qu'ils sont devenus un grand du genre, qu'ils savent évoluer tout en évitant de faire de la soupe neo metal.

Par la suite, Machine Head soufflera le chaud et le froid, mais il n'y a plus de doutes à avoir: c'est dorénavant une référence incontournable en matière de thrash, et il faudra compter sur eux pour continuer à nous procurer de grands plaisirs métalliques.

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