mercredi 30 novembre 2011

Scorpions - Eye to eye


Scorpions fait partie de ces nombreux groupes qui cartonnaient dans les 80's et qui ont particulièrement mal négocié le virage des années 90. Certes, Crazy world et Face the heat étaient de bonne facture, mais on sentait que l'esprit n'y était plus. Le groupe semblait s'être ramolli, comme condamné à écrire des Wind of change ad vitam aeternam.
Pure instinct semblait confirmer cette perte de vitesse, malgré la présence de quelques titres sympas tels You and I, Stone in my shoe ou Wild child.
Mais là, difficile de défendre ce Eye to eye mou du genou, qui voulait toucher le grand public mais qui s'est vautré lamentablement. La raison de cet échec? Des chansons pourries, tout simplement!

Même si Pure instinct était loin d'être un opus satisfaisant, on y trouvait encore quelques grosses guitares. Mais là, nada! Et les chansons sont vraiment nazes, sans inspiration. 14 titres, autant de daubes. C'est bien la seule fois que j'ai trouvé à
redire sur un disque des Allemands. J'ai franchement du mal à en trouver une qui pourrait relever le niveau, c'est dire.

J'ai vraiment du mal à comprendre ce qu'ils ont cherché à faire. Je n'ai rien contre la pop si elle est bien faite, mais là c'est le ratage intégral! Et même commercialement, le public n'a pas trop marché. Il fallait pourtant bien se douter que des vieux rockers sur le déclin, il y a mieux pour attirer le chaland!

Je préfère être sincère et ne pas tourner autour du pot: passez votre chemin. Il y a des choses plus intéressantes qui sont parues en cette année 1999. Si vous souhaitez découvrir Scorpions, commencez par des albums comme Lovedrive ou Blackout. Là, vous aurez affaire à du bon rock bien burné et surtout de l'inspiration à foison, pas comme dans ce truc tout fade nommé Eye to eye.

mercredi 23 novembre 2011

Lou Reed & Metallica - Lulu



« La merde a de l’avenir. Vous verrez qu’un jour on en fera des discours. »
Louis-Ferdinand Céline

On en fait même des disques...

Qu'on soit bien d'accord, Lou Reed, j'ai du respect pour l'artiste. Metallica, vous l'avez compris, c'est un de mes groupes préférés.
Mais ce Lulu, fruit de la collaboration entre ces deux monstres sacrés de la musique, est une merde. Passez votre chemin, il y a bien mieux ailleurs.
J'ai du mal à croire que des musiciens aussi reconnus aient pu oser sortir un disque aussi nul. On dirait une jam impromptue avec des musiciens complètement défoncés enregistrée à leur insu. Même la pochette est à l'avenant du contenu: à chier!

Un des journalistes qui avait écouté l'album avant sa sortie avait parlé de mélange entre le Berlin de Reed et le Master of Puppets de Metallica. Mec, achète-toi des oreilles, et accessoirement un cerveau, parce que là, on est loin du compte!
Comment ont-ils pu se fourvoyer à ce point? C'est tout bonnement incompréhensible! Reed parlait récemment du meilleur disque jamais sorti. C'est peut-être le cas dans son univers, mais pas dans celui des gens à peu près normaux!

Bref, un disque ahurissant de nullité, chiant comme la pluie, qui n'apporte rien aux deux parties concernées, si ce n'est des moqueries. Leur crédibilité va en prendre un sérieux coup. Je suis déçu, extrêmement désappointé, et je ne pense pas être le seul.

Un projet qui s'avérait intéressant sur le papier, mais qui est en fait une des pires horreurs de ces dernières années. A tel point que je trouverais presque le dernier album solo de Gene Simmons, Asshole, intéressant, c'est tout dire!

Il y a eu des tas de bons disques cette année, alors ne vous encombrez pas de ce disque aussi inutile que nul.

mercredi 16 novembre 2011

Lenny Kravitz - Black and white America


Kravitz est tout de même un artiste étonnant. Capable de meilleur comme du pire, ce multi-instrumentiste et compositeur de génie m'avait pas mal déçu avec son précédent album paru en 2008, It is time for a love revolution. J'ai eu beaucoup de mal à accrocher, malgré la présence du titre Bring it on que n'aurait pas renié Jimi Hendrix.
Lorsqu'il avait annoncé que son nouvel album serait fortement teinté de funk, mes craintes sont réapparues. Et bien, cette fois-ci, j'en suis pour mes frais, car Black and white America, sorti cette année, n'est pas mal du tout.

Certes, tout n'est pas parfait, encore une fois, sur cet album. Je reproche à Black and white America d'être encore une fois de plus trop long et de contenir des titres de remplissage. 16 titres, c'est indigeste, et en tout honnêteté, 4 d'entre eux auraient pu servir de faces B: je pense notamment à Boongie Drop, Sunflower, Life Ain’t Ever Been Better Than It Is Now et Dream. Des titres qui n'apportent pas grand chose si ce n'est une envie irrépressible d'appuyer sur la touche Next de votre lecteur CD!

Par contre, pour le reste, on a affaire à du très bon: les dix premiers titres (à part Boongie Drop) sont tout simplement ce que Kravitz a fait de mieux depuis un bon moment. C'est funk par moments (Black and white America, Come on Get it, Liquid Jesus) très souvent rock (Rock star city life), souvent calibré pour la radio (Stand), mais sans jamais tomber dans les poncifs du genre. Et ça, ça fait un bien monstrueux à une époque où tout est formaté et où le talent semble être une chose du passé...

S'inspirant de son histoire personnelle (pas facile d'être le fruit des amours d'un père blanc et d'une mère noire dans l'Amérique des 60's), Lenny Kravitz a su se renouveler avec intelligence. Black and white America peut s'avérer déroutant à la première écoute mais vaut vraiment la peine que l'on s'accroche. Dans le genre funk/rock/pop, ce disque est nettement meilleur que 5 (déjà chroniqué en ces lignes), qui pourtant était déjà bien funk dans l'esprit.

Un des meilleurs albums de l'année 2011? A ma grande surprise, oui, incontestablement!

mercredi 9 novembre 2011

AC/DC - Highway to hell


Voici un album qui a beaucoup fait parler de lui, en bien la plupart du temps. Le genre d'album qui fait sortir un groupe des cercles d'initiés et qui permet de se faire connaître du grand public sans pour autant adoucir le propos.
C'est cela,le tour de force de ce Highway to hell. Car il faut bien reconnaître qu'en cette année 1979, rien n'était gagné d’avance pour les frères Young et leur bande.

Avant cet album, AC/DC avait sorti de nombreux disques,intéressants, pour ne pas dire excellents, mais rien qui ne leur avait permis de cartonner. Les frères Young et le chanteur Bon Scott ont dû se résoudre à changer leurs producteurs (la paire Harry Vanda/George Young (le frère d'Angus et Malcolm Young)) pour quelqu'un qui connait bien le business de la musique et qui pourrait leur apporter un regard neuf sur leur travail.
Leur maison de disques leur a bien proposé Eddie Kramer (qui a notamment bossé avec Jimi Hendrix et Kiss, rien de moins!) mais le courant entre ce dernier et le groupe ne passe absolument pas car leurs idées n'avaient rien en commun. Ils rencontrent presque par hasard Robert John "Mutt" Lange qui arrive à les convaincre de travailler ensemble.

Et après plusieurs semaines de labeur acharné, le résultat final est à la hauteur des espérances. Le groupe a su devenir accessible sans pour autant trop se simplifier. Disons que les Australiens, bien aidés par Lange, ont su polir les aspérités qui pouvaient rebuter le grand public.
On ne peut effectivement pas nier que les chansons se retiennent très facilement, tous les titres sont des hits potentiels, indémodables, pouvant sans problème tenir le cap de la scène.
La recette d'AC/DC, à savoir un chanteur, deux guitares, une basse et une batterie, est une recette simple et qui a été largement éprouvée avec leurs précédents albums et leurs premières tournées. Alors, à quoi bon changer, si ce n'est pour faire pire?

Highway to hell, le titre, est un hit incontournable pour tout fan de rock qui se respecte, If you want blood (you've got it) est un concentré de sauvagerie, tout comme le fantastique Beating around the bush (quel riff!). L'efficacité de titres comme Girls got rhythm, Shot down in flames, Touch too much ou Walk all over you ne peut indubitablement être remise en cause, de même que la qualité de titres tels que Get it hot ou Love hungry man, que je qualifierais de plus faibles (même si tout est relatif, cela va sans dire).

A noter que cet album se termine par Night prowler, un blues excellent mais très sombre, qui possède un je-ne-sais-quoi d'effrayant. Une chanson qui a su surprendre son monde, mais qui avait largement sa place sur ce disque. Dire que c'était le dernier sur lequel on entendrait la voix de Bon Scott. Fichue injustice! Ce titre a fait parler de lui dans les années 80 car un tueur en série aux Etats Unis le chantait avant de commettre ses crimes. Cela a valu pas mal d'ennuis aux Australiens outre-Atlantique, d'autant plus que nos amis religieux voyaient en ce disque une incitation à pratiquer des rites satanistes.
Laissez-moi rire!!! Dans les textes d'AC/DC, il n'a toujours été question que de la vie en tournée, de fête, d'alcool, de femmes... D'ailleurs Night prowler était, d'après Bon Scott, "un titre qui devait pousser les jeunes gens à quitter la maison de leurs parents la nuit pour se rendre discrètement chez leurs copines et, hum,..."
No comment!

Highway to hell allait être, comme je l'ai indiqué précédemment, le sommet d'AC/DC période Bon Scott, car ce dernier allait quitter le monde des vivants début 1980. Un C'est le genre de disques qui ne prendra jamais une ride et qui provoquera toujours autant de plaisirs même après 1000 écoutes. Un must de la part d'un groupe au sommet de son art.

mercredi 2 novembre 2011

Ratt - Out of the cellar


La scène glam a été pour moi une source de préjugés. Je me demandais bien ce que des mecs habillés comme des fiottes pouvaient proposer de franchement intéressant. Si leur musique est aussi nulle que leur maquillage et leur coupes de caniche, ça fait peur.
Et puis, le temps a fait son œuvre... Je trouve toujours leur look de poseurs aussi ridicule, mais je me dois de reconnaître que certains de ces groupes proposaient quelque chose de consistant.
Ratt, par exemple, avait un je-ne-sais quoi qui le rendait différent de la majorité des autres groupes de ce style. Out of the cellar, leur premier album paru en 1985, en est la plus parfaite illustration.

Contrairement à beaucoup d'autres glamouzes, Ratt a au moins le mérite de fonder son succès sur autre chose que des ballades. Ça nous change de Poison!!!
La musique de Ratt n'est sans pas très originale (je l'avais déjà dit quand j'avais chroniqué en ces lignes leur second album, Invasion of your privacy), il s'agit d'un bon gros hard des familles, pas éloigné de la meilleure période d'Aerosmith, mais très inspiré et parfaitement interprété.
J'en veux pour preuve les singles Round and Round, Back for more et Wanted man (Celui-là, je peux me le passer en boucle pendant des heures!). Rien à jeter, je vous dis! Tous les titres sont des hits potentiels et certains comme You're in trouble, Lack of communication, She wants money ou The morning after auraient pu devenir des singles sans problème.

Cependant, le côté accrocheur de ces 10 titres n'est aucunement dû aux compétences limitées des cinq membres du groupe, loin de là. Warren de Martini est à mes yeux l'un des guitaristes les plus sous-estimés qui soient. Son talent à pondre des riffs et des mélodies immédiatement mémorisables est indéniable et la paire qu'il formait avec Robbin Crosby était l'une des plus efficaces de la scène hard US des années 80. La voix de Stephen Pearcy, sans doute pas la plus puissante ni la plus originale du business, sait se fondre parfaitement aux mélodies créées par De Martini et Crosby. La section rythmique que forme Juan Croucier (basse) et Bobby Blotzer (batterie) n'a rien à envier aux meilleurs.

Bref, l'association de ces cinq talents ne pouvait engendrer que du bon: Out of the cellar est à mes yeux un des meilleurs albums parus dans les 80's, et pourtant des disques de qualité au cours de cette décennie, il y en a eu!

Ratt a su frapper fort en cette année 1985 et a su continuer sur cette lignée avec leurs deux albums suivants, Invasion of your privacy et Dancing undercover, que je vous recommande également chaudement. Certes, Ratt n'a pas eu le même succès qu'un Guns'n'roses ou Motley Crue, mais il ne s'agit pas pour moi d'un manque de talent, mais plutôt de chance. Un groupe à réhabiliter d'urgence!