jeudi 14 janvier 2010

Deep Purple - Deep Purple

La première mouture de Deep Purple n'est pas la plus connue des fans. La plupart estime que Deep Purple a véritablement commencé avec In rock. Un point de vue qui se défend... Cependant, Deep Purple a bien enregistré trois albums avant de changer de cap avec le boulet de canon de 1970. Deep Purple, l'album paru en 1969, montre ce que le groupe savait faire de mieux avec les maigres moyens dont il disposait.

Même si Deep Purple est le groupe fondateur qui a le plus mal débuté (par rapport à Led Zeppelin ou Black Sabbath), ce serait faire injure à leur premiers travaux qui restent toutefois assez élaborés, malgré des erreurs de jeunesse évidentes.

A l'origine, Deep Purple est influencé par des groupes comme Vanilla Fudge, bref très éloigné de ce que le groupe a fait par la suite. Outre Jon Lord, Ritchie Blackmore et Ian Paice (respectivement organiste, guitariste et batteur), le groupe comprenait à l'époque Rod Evans au chant et Nick Simper à la basse. Et ce sont eux les deux maillons faibles de la chaîne Deep Purple.

Evans et Simper sont clairement dépassés. Leur registre est totalement orienté vers les 60's, alors que le reste du groupe regarde clairement vers la décennie suivante. Une chance que la bande des trois composent la plupart des titres, sinon les dégâts auraient été nettement supérieurs.

On commence ici avec un Chasing shadows bien rythmé, qui voit l'utilisation massive de percussions et de claviers. Une bonne mise en jambes. Blind, composé par Lord, est typiquement influencé par la musique classique, et Blackmore nous lâche un solo incroyable. Ce dernier a appris à manier la pédale wah-wah et ça s'entend!
Le groupe a repris un titre de Donovan, Lalena,un ballade mielleuse et sans intérêt. Ce goût pour la recherche et l'innovation continue avec Fault line/The painter. Un morceau en deux parties: l'une présentant des bidouillages en studio, l'autre étant un bon rock de facture classique mais efficace.
On continue sur la même lancée avec Why didn't Rosemary? (oui je sais, les titres en disent long...) entraînant, montrant par la même occasion que Blackmore, Paice et Lord sont loin d'être des manches.
Bird has flown est clairement le meilleur titre de l'album, rien n'y est à jeter, le chant de Rod Evans y est pour une fois bien inspiré. Ce titre montre clairement que la majorité du groupe veut se diriger vers une musique plus dure. C'est un bon début!
Le titre final, April, est un bloc de 12 minutes, composé en 3 parties: la première voit Lord et Blackmore jouer ensemble une douce mélodie, la seconde utilise des instruments classiques, la dernière voit le groupe jouer tous ensemble, le tout étant censé être "une évocation du mois d'avril" que les membres du groupe jugent "triste", d'après Lord.

Bref, vous l'aurez compris, Deep Purple première version n'a pas digéré totalement ses influences classiques. Nick Simper et surtout Rod Evans sont vraiment les points de cette formation prometteuse. Quelques passages sur cet album laissent présager des grands moments qui s'annoncent. Cela suppose de se séparer de Simper et Evans, qui seront remplacés par Roger Glover et Ian Gillan.

L'histoire est en marche, Deep Purple était dès lors prêt à trouver la voie qu'il fallait suivre et à laisser une trace dans l'histoire de la musique.

Cet album, vous l'aurez compris, est à réserver aux inconditionnels et curieux, de même que ses deux prédécesseurs, Shades of Deep Purple et The book of Taliesyn. Des albums qui montrent un groupe qui se cherche et qui essaie, malgré tout, d'innover. Et c'est déjà pas mal.

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