vendredi 30 août 2013

Black label society - Hangover music Vol.VI


Quand on connait les hauts faits d'armes de Zakk Wylde, que ce soit dans le groupe d'Ozzy Osbourne ou en solo avec Black label society, on ne pouvait être que déçu et même éprouver pas mal d'appréhension lorsque le baraqué Zakk a annoncé que l'album à venir allait être plus calme et plus acoustique que ses prédécesseurs. On imagine effectivement mal un bourrin comme lui se mettre à composer de la musique qui ferait chialer un pitbull affamé. Et pourtant... ce Hangover music Vol. VI, publié en 2004, laisse entrevoir un Zakk Wylde faire preuve de beaucoup plus de subtilité qu'auparavant.

J'avoue que je le craignais également cet album. Musique de gueule de bois... Cela ne me disait rien qui vaille. Et partant de ces appréhensions, j'ai trouvé cet album détestable, particulièrement inintéressant et sans saveur. Tout juste étais-je capable de reconnaître que Wylde avait bien progressé au niveau du chant et que certaines mélodies étaient plutôt bien troussées, je pense notamment aux trois premiers titres, Crazy or high, Queen of sorrow et Steppin' stone. Pour le reste, la pilule est dure à avaler. C'est mou et ça traîne en longueur. Non, il n'y avait pas grand-chose à sauver. Vite, un petit Blessed Hellride pour me faire oublier cette chose hideuse!

Ca, c'était en 2004... Mais l'âge et la sagesse aidant, je me suis décidé à réécouter ce disque qui avait pris la poussière et qui était resté loin de ma platine pendant quelques années. Avec le recul, je m'aperçois que le travail de Zakk sur cet album est de haute volée. C'est juste qu'il avait voulu faire quelque chose de différent. Enfin, pas tant que cela: ce rock calme, teinté de blues et de country, on le trouvait déjà sur Pride and Glory, un projet qui a sorti en 1994 son unique album. Zakk avait le blues et je commence vraiment à comprendre où il voulait en venir. Il est vrai que cet album est parfait pour les lendemains de cuite douloureux... Mais bon, j'imagine toujours aussi mal le père Zakk pleurer sur l'épaule de sa femme!

Les guitares sont bien souvent acoustiques, et à ce petit jeu, Wylde est loin d'être un manche. Je ne l'aurais jamais soupçonné d'être capable de distiller autant d'ambiances différentes en acoustique. Et quand il se décide à sortir l'électrique, ce n'est toujours pas pour plaisanter. Certains soli, je pense notamment à celui de Crazy or high, sont franchement excellents. Pas possible de dire que Wylde s'est ramolli. C'est toujours le redneck qui jouait sur des tueries comme Stronger than death!

Comme je l'indiquais précédemment, le chant est de toute beauté. On est à présent loin de ce que Zakk Wylde pratiquait sur les premiers disques de Black label society, et ce n'est pas plus mal. Un peu de finesse dans un monde de brutes, ça n'a jamais tué son homme. Et même au piano, Wylde se débrouille plutôt bien: la reprise de Procol Harum, Whiter shade of pale, voit le père Zakk interpréter ce classique avec brio et conviction.

Il est évident que si vous êtes un fan pur et dur de Black label society, il n'est pas facile d'apprécier cet album à sa juste valeur. Il est clair que si vous voulez du lourd de chez lourd, vous frappez à la mauvaise porte. Mais si vous êtes ouverts d'esprit, ça passe tout seul. A vous de choisir votre camp...