mercredi 20 février 2013

Dimmu Borgir - For all tid


Tous les grands groupes sont passés par là: l'épreuve du premier album. Ce baptême du feu peut être symbole de franche réussite ou de plantage intégral. C'est là qu'on voit ce qu'un groupe a dans le ventre car, à de rares exceptions, ledit groupe n'a pas (encore) les moyens nécessaires pour se payer un studio d'enregistrement dernier cri et le producteur renommé qui mettra en valeur la musique du groupe qui l'emploie. Dimmu Borgir ne fait pas exception à la règle: leur premier opus, For all tid, paru en 1994, laisse cependant entrevoir un groupe au potentiel certain.

On peut déjà évoquer la question de la production. C'est brouillon, brut de décoffrage, raw comme diraient nos amis anglais. Certains diront que c'est ainsi que devrait sonner le black metal, mais je ne suis pas vraiment d'accord avec cette idée. D'autant plus qu'ici, le côté black n'est pas ce qu'il y a de plus évident. Le groupe norvégien distille sur cet opus un metal extrême sombre, aux ambiances particulièrement mélancoliques. Si c'est de la musique qui égaiera votre journée que vous cherchez, passez votre chemin, vous serez encore plus déprimé! Ce n'est pas le titre d'introduction, Det Nye Riket, avec ses paroles plus scandées que véritablement chantées, qui me fera penser le contraire.

La musique en elle-même n'est pas toujours facile d'approche. Certes, certains riffs sonnent "clichés", on a effectivement l'impression d'avoir entendu de les avoir entendu maintes et maintes fois, mais les ambiances lourdes, le chant en norvégien peuvent en rebuter plus d'un.
En tous cas, on ne peut pas reprocher à Dimmu Borgir de s'être laissé aller à la facilité: on sent effectivement qu'il y a eu un travail conséquent de fourni, mais que ce travail a été réalisé par un jeune groupe qui n'est pas encore au sommet de ses capacités, que ce soit au niveau de l'écriture que de la maîtrise des instruments. Je ne parle pas ici d'amateurisme, mais plutôt d'inexpérience.
J'ai effectivement du mal à reprocher quoi que ce soit à des titres tels que Under Korpens Vinger, Over Bleknede Blaner Til Dommedag, Glittertind ou For all tid, qui atteignent facilement leur but malgré les handicaps cités ci-dessus.

Etant donné les circonstances, For all tid est plutôt pas mal. Le groupe norvégien porte lui-même un regard bienveillant sur ce disque bien qu'il n'interprète plus aucun titre issu de ce disque sur scène. A tort! Lorsque le groupe a réenregistré en 2005 le successeur de For all tid, Stormblast, je me demande pourquoi il ne s'est pas penché sur le cas de cet opus qui aurait, à mon avis, plus mérité que Stormblast d'être relifté.

Ce For all tid est ce que l'on appelle un album culte. Comme tous les albums cultes (ou presque), celui-ci n'est connu que d'un cercle restreint d'initiés. Il mérite indubitablement d'être connu d'un plus grand nombre. A vous de voir si vous avez la curiosité et l'ouverture d'esprit suffisante pour apprécier ce disque à sa juste valeur.

mercredi 6 février 2013

Status Quo - Just supposin'


Status Quo... En ce qui me concerne, ce groupe a toujours été une énigme. A tort sans doute. J'ai toujours dans la tête un groupe de mecs qui font les vieux beaux en chantant "In the army now." Il faut bien dire aussi la reprise par les Enfoirés (respectables par leurs intentions, moins par leur musique gnan-gnan) n'a pas aidé. Pourtant, j'ai eu beau lire nombre de chroniques sur des albums parus au cours des années 70 et 80 et ceux de Status Quo y sont très souvent cités comme références. Quelque chose m'échappe. Allez, je m'en procure un au hasard et j'essaie de le décortiquer. Mon cobaye sera "Just supposin'", paru en 1980.

Première impression à l'écoute de cet album: l'ensemble sonne propre, mais toutefois bien plus pêchu que cette horreur de "In the army now". Toutefois, par rapport à ce à quoi je m'attendais, ce n'est pas très sauvage tout ça.
La production, comme je le disais est trop propre, et la musique parait sans relief: c'est l'impression que je ressens sur des titres trop "gentils" comme What you're proposing ou Don't drive my car. Sans être mauvais, j'ai bien du mal à trouver tout ça très convaincant. A vrai dire, la première partie du disque (on appelait ça la première face pour tous ceux qui ont connu la grande époque du vinyle) est molle, sans saveur.
Heureusement que le groupe se réveille quelque peu par la suite: Wild ones, Name of the game et Coming and going s'avèrent nettement plus rentre-dedans que leurs prédécesseurs. Tant mieux, parce que l'ennui commençait à poindre le bout de son nez. Là, je peux dire que j'ai affaire ici à un groupe de boogie rock bien burné: on retrouve des guitares bien grasses, une rythmique suffisamment lourde pour être convaincante, et à certains moments, on a même le plaisir d'entendre un peu d'orgue Hammond qui rajoute une petite pointe de Deep Purple, ce qui n'est pas pour me déplaire, loin de là!

Au final, je me retrouve avec un disque à l'intérêt inégal. On sent que le groupe en a sous la semelle mais qu'il hésite à balancer la purée. Parce qu'à part quelques exceptions, on ne peut pas dire qu'il s'agisse ici de rock incandescent. On imagine bien Francis Rossi, Rick Parfitt et Alan Lancaster bien propres sur eux, proposer une musique bien gentillette pour conquérir de nouveaux marchés.
Peut-être, en fait, que je ne suis pas tombé sur le bon album de Status Quo et qu'il me faudrait écouter des albums plus anciens pour approfondir mes connaissances sur le sujet. En tous cas, même si je ne suis pas totalement convaincu par Just supposin', je trouve qu'il a déjà plus d'intérêt que ce In the army now de sinistre mémoire.

Un album sympathique, peut-être pas le plus essentiel de ma discothèque, mais qui mérite d'être réécouté pour être apprécié à sa valeur.