mercredi 28 septembre 2011

Rage against the machine - Rage against the machine


En ce début de décennie, le grunge régnait en maître: le metal, malgré ses fidèles, en avait pris un sacré coup dans l'aile. Il était devenu difficile d'échapper à Nirvana, Pearl Jam et Soundgarden. Puis, en 1992, surgit de nulle part Rage against the machine, qui a pris son petit monde par surprise. Quelle baffe, mes enfants!

Pourtant, le moins que l'on puisse dire, c'est que RATM dénotait avec le reste du monde musical. Un metal très technique au chant rappé, avec des paroles revendicatrices (par rapport à celles de Nirvana, y'a pas photo!) des riffs percutants et une approche de la guitare totalement novatrice: tous les ingrédients pour pouvoir bouleverser le monde musical étaient bien présents.

Si en plus la qualité des titres suit, le groupe américain avait tout pour réussir. Et ce fut le cas: ce disque de 10 titres peut, à une ou deux exceptions près faire office de best-of.
Des titres géniaux, ce disque n'en manque pas: visez un peu ce que l'on y retrouve: Bombtrack, en titre d'ouverture, montre un groupe qui a envie d'en découdre, Killing in the name et ses paroles censurées enfoncent le clou, Bullet in the head et son final hurlé par le chanteur Zack de la Rocha nous met à genoux, Know your enemy nous fait entendre des sons inédits pour une guitare et ne fait pas baisser l'intensité d'un iota, Wake up (repris plus tard dans la B.O. du film à succès Matrix) nous incite encore une fois à ne pas baisser la garde, Freedom nous achève. Si après ça, on n'a pas la rage contre le système, c'est à ne plus y comprendre.

Heureusement que l'on a des titres pour souffler un peu, tels Take the power back et Settle for nothing, irréprochables eux aussi. Tout n'est cependant pas parfait: des titres comme Fistul of steel et Township rebellion représentent les points faibles de cet album, car trop peu digestes.

Pour un premier album, RATM avait frappé très fort: des compositions excellentes, une production à la hauteur qui n'a pas pris une ride près de 20 ans plus tard (mince, déjà 20 ans, j'ai l'impression que c'était hier!!!) et surtout un groupe en pleine forme: le chanteur Zack de la Rocha et le guitariste Tom Morello (futur Audioslave), le bassiste Tim Commerford et le batteur Brad Wilk sont irréprochables de bout en bout: leur association, tant qu'elle durera, fera des ravages sur toutes les scènes du monde.

Leur activisme politique leur jouera des tours dans le futur, mais le groupe saura en jouer en refusant de s'intégrer totalement dans le music system. D'ailleurs, avec de telles paroles (qui prouvent au passage qu'on peut faire du rap-metal avec des paroles intelligentes, n'est-ce pas Limp Bizkit?), il aurait idiot de leur part de rentrer bien sagement dans le rang.

Ce premier opus fait partie de ceux qui ont bercé mon adolescence. Je peux vous dire qu'avec beaucoup de son, ça fait bien chier les parents! J'ai donc une sympathie toute particulière pour ce disque et je n'aurais peut-être pas toute l'objectivité requise. Mais je peux le dire avec une grande confiance: vous pouvez y aller, c'est du tout bon, et je ne pense pas que je trouverai beaucoup de metalleux qui me contrediront lorsque j'affirmerai que cet album est l'un des tout meilleurs parus au cours des 90's.

Un exploit que malheureusement le groupe n'arrivera pas à réitérer, malgré quelques bonne prouesses. Ce qui rend cet album encore plus indispensable.

mercredi 21 septembre 2011

Rainbow - Difficult to cure


Dès 1979, Blackmore et sa bande avait emprunté des sentiers plus commerciaux avec Down to earth. La qualité des titres proposés n'avait rien à envier aux albums de la période Dio: c'est juste que Rainbow avait juste suivi une orientation musicale radicalement différente. Cela n'a pas fait que des heureux, mais il est évident que Blackmore n'avait rien perdu de son talent de compositeur et d'instrumentiste. Toujours bien entouré, Blackmore allait pondre Difficult to cure, paru en 1981, un album de hard FM particulièrement efficace.

Pour cet opus, exit le fantasque et lunatique Graham Bonnet. A sa place, on retrouve le chanteur Joe Lynn Turner (plus tard entendu chez Malmsteen et Deep Purple), dont la voix acidulée et le look propre sur lui collait parfaitement avec les intentions commerciales du groupe. A la basse, on retrouve Roger Glover (ex puis de nouveau dans Deep Purple, également producteur de cet album), Don Airey aux claviers (lui aussi futur Deep Purple) et le batteur Bobby Rondinelli. Bref, un line-up qui n'a rien envier à ceux qui ont enregistré les albums les plus réputés du groupe.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces musiciens assurent comme des bêtes. Blackmore a toujours autant le sens de la mélodie et on entre très rapidement dans le vif du sujet. I surrender, composé par le faiseur de tubes Russ Ballard, est impressionnant autant par sa technique que par son côté accrocheur. Une nouvelle preuve que l'on peut être accrocheur et mélodique tout en gardant un niveau de qualité élevé. Certains peuvent en prendre de la graine...
Spotlight kid et Freedom sont également des petits bijoux de technicité (pour le premier, quelle intro!) qui montrent une nouvelle fois que le groupe ne tombe pas dans la facilité, et c'est tout à son honneur.
Le reste, rien de mauvais, juste des titres bien pensés mais qui n'auront pas l'honneur de figurer sur les divers best-ofs de Rainbow à venir. On retrouve entre autres Can't happen here, qui ouvre la face B de manière plus qu'honorable, les instrumentaux Vielleicht das nächstes Mal (Maybe the next time) et Difficult to cure (tout le monde aura reconnu la neuvième symphonie de Beethoven comme thème principal) constituent des moments de techniques irréprochables dont Ritchie Blackmore et Don Airey sont les principaux instigateurs.

Ces 9 titres ont en outre particulièrement bien vieilli, et on ne peut pas en dire autant d'autres disques de hard FM paru au cours de cette décennie-là. Roger Glover est là aussi bourré de talent: producteur, bassiste et co-compositeur, cela en fait du boulot. Une tâche dont il s'est acquitté à merveille.

En ce qui me concerne, même si je ne vois pas grand chose à reprocher à Difficult to cure, j'ai un faible pour son prédécesseur, Down to earth, et son successeur, Straight between the eyes (tous deux déjà chroniqués en ces lignes). En tous cas, le succès ne s'est pas fait attendre et ce n'était clairement pas injustifié.
Un groupe difficile à soigner? (difficult to cure). Au vu de ce qu'ils nous ont proposé en cette année 1981, ce n'est sûrement pas une maladie honteuse!

mercredi 14 septembre 2011

Korn - Follow the leader


Korn a été l'instigateur, malgré lui de toute la scène neo-metal, un style qui n'a jamais vraiment été mon style de prédilection. Tous ces groupes finissaient par se ressembler, et c'était à celui qui allait avoir le plus d'invités (issus du monde du rap, de préférence), celui qui s'accorderait le plus bas, etc. Seuls quelques groupes ont réussi à maintenir la tête hors de ce flot de cochonneries. Ce sont en fait les plus originaux et les plus innovants: je pense à Deftones et à Korn, leader de toute une scène. D'ailleurs, le titre de leur troisième album paru en 1998, rappelle à cette bande de suiveurs que ce n'est pas beau de copier!

Par rapport aux premiers opus du combo de Bakersfield, pas grand chose de neuf. Toujours les mêmes thèmes de prédilection: le mal de vivre de la jeunesse, l'enfance brisée et martyrisée. Rien de nouveau, donc? Si: le son a été un peu plus épuré: on a à présent quelque chose de plus propre, idéal pour cartonner auprès du plus grand nombre. Ajoutez quelques invités vedettes (le rappeur Ice Cube, le petit merdeux nommé Fred Durst (de Limp Bizkit, groupe de sinistre mémoire) et Trevant Hardson, un illustre inconnu de ce côté de l'Atlantique) et vous avez la recette du succès.

Le contexte est planté, causons un peu musique. On a en ouverture trois titres bien sympathiques et calibrés pour plaire au maximum de monde: It's on!, Freak on a leash et Got the life. Trois titres pourris me dérangent fortement sur ce disque: ce sont (curieusement) ceux où figurent les invités. Ce doit être mon allergie chronique au rap qui refait surface. J'ai eu beau me faire violence et les écouter plusieurs fois, rien à faire, ça ne passe pas.
Les autres titres? Dans la plus pure tradition Korn. Pourquoi changer une recette qui marche à peu près? On évite pas les longueurs, mais cela reste plus que supportable, comparé aux trois horreurs que j'évoquais précédemment. BBK, Reclaim my place ou même Justin comportent même des éléments pas inintéressants: un riff bien efficace par ci, une ligne de chant bien pensée par là...
Le problème majeur de ce disque, c'est qu'il est beaucoup trop long. Ils auraient surotut dû s'abstenir de composer Children of the Korn All in the family et Cameltosis, les trois abominations où figurent les trois taches, euh pardon invités.

Vous aurez bien compris que ce disque n'est pas ma tasse de thé. Malgré quelques moments franchement pas mal, le soufflet retombe rapidement car le groupe tombe dans la facilité de la redite. Si c'est pour entendre quelque chose de la part de Korn, je préfère me mettre entre les esgourdes des albums comme leur premier opus, See you on the other side ou leur petit dernier, Remember who you are.

Heureusement que la suite sera un peu plus folichonne: Issues verra Korn innover un peu et commencer à tâter de l'indus et de l'électro. Ce sera un mélange autrement plus convaincant que le metal pour amateurs de rap...

mercredi 7 septembre 2011

Loudblast - Frozen moments between life and death


Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas eu un nouvel album des pionniers du thrash/death français. 7 ans que le combo lillois n'avait pas publié de nouvel album. Et encore, Planet pandemonium était loin d'être ce que le groupe avait fait de mieux. Trop lourd, pas assez varié et donnant une sensation de travail bâclé. Il fallait donc remonter jusque 1998 pour avoir un album suffisamment consistant. Une éternité! Loudblast devait à tout prix se faire pardonner et ce Frozen moments between life and death, sorti cette année, devrait réconcilier les Lillois et son public.

Premier constat: le leader Stéphane Buriez a changé deux membres de son groupe: Alex Colin-Tocquaine (Aggressor) est avantageusement remplacé par un quasi-inconnu, Drakhian, un musicien talentueux qui devrait bientôt faire parler de lui. A la basse, exit François Jamin, bienvenue à Alexandre Lenormand, qui officie avec brio sur ce disque.

Des changements qui n'apportent que du plus car, par rapport à la période Planet Pandemonium, on sent que le groupe a de nouveau la dalle et cela fait toute la différence. Sur les 9 titres que comporte cet opus, il n'y a rien à jeter. On y trouve du bon et du très bon. La qualité des titres est assez homogène mais l'un d'entre eux mérite que l'on s'y attarde un peu. Je parle bien sûr d'Emptiness crushes my soul. On retrouve tous les éléments que l'on adorait avec des albums comme Disincarnate ou Sublime Dementia. La puissance de feu du groupe ne peut être remise en doute, Stéphane Buriez et Drakhian assurent comme des malades à la guitare, Hervé Cocquerel (batterie) est toujours fidèle à lui-même: efficace, carré, impeccable de bout en bout. l'un des meilleurs batteurs français? Indubitablement!
Et difficile aussi de nier que la production signée Peter Tägtgren est plus qu'appréciable: au moins Stéphane Buriez a su retenir les leçons de Planet Pandemonium.

Difficile de trouver à redire sur ce nouvel opus qui fait partie, en ce qui me concerne, des excellentes surprises de cette année 2011. Et je pense qu'il faudra faire fort pour surpasser cette année le groupe nordiste.

Avec ce Frozen moments between life and death, Loudblast revient sur le devant de la scène et ne devrait plus le quitter pendant un moment. Avec Gojira et Loudblast, nous avons enfin deux groupes hexagonaux qui peuvent enfin s'imposer sur la scène metal internationale. Il était plus que temps!

Courrez vite vous procurer ce disque, il mérite amplement votre attention!