vendredi 30 juillet 2010

Soulfly - Omen


Le moins que l'on puisse dire, c'est que Soulfly a pas mal bourlingué depuis ses débuts. Passant d'un neo-metal opportuniste (avec une tripotée de stars du moment) avec leur premier album éponyme, à un retour aux sources salutaire (Dark ages), Soulfly s'est désormais tourné vers un hardcore bien burné à la limite du thrash. Pour résumer, le groupe vogue au gré des envies de son leader incontesté (et incontestable), le fameux Max Cavalera. Oui, le fameux Max qui s'est engueulé avec son ancien groupe Sepultura et qui n'a depuis lors cessé de jouer au martyr.
Sepultura a continué de proposer des albums consistants, pas toujours inspirés, mais à la qualité constante. Qu'en est-il de ce Soulfly cuvée 2010?

Les premiers opus de Cavalera en solo m'avaient effectivement moyennement plu, le retour au bon thrash de Dark ages avait fortement remonté le groupe dans mon estime. Et avec Omen, le niveau est toujours aussi élevé. Max est inspiré ce coup, même si parfois certains passages laissent penser qu'il ne s'est pas trop foulé pour écrire ses chansons.

Nous n'y coupons pas, chaque album a ses invités et Omen ne déroge pas à la règle. Nous avons Greg Puciato de Dillinger Escape Plan sur Rise of the fallen, un titre fort sympathique. Tommy Victor fait une légère apparition sur Lethal injection, un titre qui fait partie du ventre mou de l'album.

Outre Rise of the fallen, plusieurs titres valent vraiment le détour, à commencer par le morceau d'ouverture, Bloodbath and beyond,parfait pour ouvrir un concert. Max a encore la rage, aucun doute là-dessus! Great depression est aussi pas mal dans le genre, un titre efficace qui fait mal là où il passe.

Lethal injection et Kingdom me laissent assez indifférents, peut-être que Max s'est laissé aller à la facilité sur ce coup-là. De même, je trouve des titres comme Off with their heads et Mega-doom ne réussissent pas à me captiver. Quelques heures de travail en plus et ces chansons auraient pu être géniales. Quel gâchis! Heureusement que la prestation incroyable de son guitariste Marc Rizzo fait plus que sauver les meubles. Encore heureux que les morceaux suivants font preuve d'une sauvagerie inouïe, je pense entre autres à Jeffrey Dahmer (du nom du fameux serial-killer), Vulture Culture ou Counter sabotage. C'est brut de décoffrage et ça ne fait pas de quartiers, tant mieux pour nous.

L'album se termine par l'incontournable instrumental, Soulfly VII, qui une fois encore, a toutes les peines du monde à décoller. C'est plat, complètement mou. Il faudra que Max pense à arrêter son trip, ce type d'instrumental n'apporte rien et dessert les albums plutôt qu'autre chose...

Max prouve qu'il sait encore écrire des titres à l'efficacité redoutable, mais il est vraiment dommage qu'il ne travaille pas plus certains titres. Pourtant, ce n'est pas les compétences des musiciens qui l'entourent qui le freinent, loin de là: Marc Rizzo est vraiment un guitariste hors-pair, Bobby Burns et Joe Nunez proposent une rythmique pachydermique qui n'a rien à envier aux plus grands du genre. Faudra penser à faire attention, Max, à force de faire dans la facilité et de tomber dans des concepts éculés, tu risques de te planter...

Pour faire simple, Omen est un bon album, certes pas le meilleur de l'année et il ne deviendra une référence du genre. Mais il vous permet de passer un agréable moment et il ne vous lasse pas à la longue, ce qui en soi est déjà pas mal. Est-ce suffisant toutefois? A vous de voir...

mardi 27 juillet 2010

Korn - III: Remember who you are



Korn est l'archétype du groupe difficile à suivre. Parti d'un neo-metal classique (style dont il est l'un des géniteurs), le groupe s'est orienté par la suite vers un metal sombre teinté d'indus et de new wave. Des évolutions qui ont quelque peu bouleversé les fans et qui ont connu des fortunes diverses, avec du bon (je pense à See you on the other side) et du moins bon (Untitled). Pour cette année 2010, Korn a voulu replonger dans ces racines en proposant un metal proche de ce qu'il faisait à ses débuts et en réembauchant son producteur fétiche, le fameux Ross Robinson.
Le quatuor californien nous a pondu en cette année 2010 un album plus que jamais torturé et sombre. Disséquons la bête...

Après une intro qui annonce la couleur suit un Oildale (Leave me alone) sombre, effrayant. Les angoisses du chanteur Jonathan Davis ne se sont pas calmées et son chant nous fiche toujours les pétoches. Il est vraiment grave, ce type! Force est néanmoins de constater qu'il s'est donné à fond, puisque son chant est impeccable de bout en bout.
Davis évoque son problème d'addiction aux médicaments avec Pop a pill, un morceau encore plus sombre que le précédent. Je n'aimerais vraiment pas me retrouver dans son cerveau qui est en plus piteux état que l'esprit de groupe de l'équipe de France de football.
Heureusement que la suite se veut plus entraînante et moins déprimante: des titres comme Fear is a placce to live, Move on, Let the guilt go ou Are you ready to live sont nettement moins empreints de noirceur, ce qui n'est pas un mal, car je pense en toute sincérité que j'aurais eu toutes les peines du monde à écouter d'une traite des titres aussi " dark " qu' Oildale par exemple.
Lead the parade, Never around ou The past, quant à eux, sont assez moyens. Pas la faute de Davis, mais des titres en eux-mêmes. Il faut bien dire qu'on a parfois l'impression que le guitariste Munky et le bassiste Fieldy ne se sont pas trop foulés sur ce coup-là. Ca reste efficace, mais pour la technique et l'originalité, vous repasserez! A noter que le nouveau batteur du groupe, Ray Luzier, est impérial derrière ses fûts. Ce type est impressionnant: c'est vraiment le batteur qu'il fallait à Korn, et personnellement, je le trouve bien meilleur que David Silveria, qui pourtant assurait une ryhtmique phénoménale.
Holding all these lies est particulièrement convaincant, mais on a un sentiment de déjà-entendu, surtout quand Jonathan Davis se met à pleurer à la fin du morceau. Ce la nous prend aux tripes, mais on ne peut que se remémorer que cette ficelle n'est pas nouvelle puisque Davis en avait fait autant sur le titre Daddy, issu du premier album éponyme.

Ce III: Remember who you are est globalement bon, malgré quelques légères déceptions. Le groupe retrouve son lustre d'antant et cela devrait plaire aux fans purs et durs. On regrettera juste que le groupe a évité cette fois-ci toute prise de risques et que certains membres groupes se soient laissés aller à la facilité. Rien de grave, mais le groupe devra y prêter attention par la suite s'il veut garder son aura.
Un des disques majeurs de cette année 2010? Oui, assurément! Sans doute pas le meilleur, mais tout de même.

vendredi 23 juillet 2010

Ozzy Osbourne - Scream

Cela faisait un moment que l'on n'avait plus entendu parler du Ozz, musicalement parlant s'entend. Cependant les dernières nouvelles n'étaient pas des plus rassurantes puisque les rumeurs indiquaient que Zakk Wylde, le guitariste d'Osbourne depuis 1988, avait été remercié, de même que le batteur Mike Bordin.
Le challenge allait être terrible à relever. Wylde étant l'un des meilleurs guitaristes de sa génération, je voyais très mal qui aurait assez de cran pour lui succéder. Ce courageux (ou suicidaire, c'est selon), Gus G., du groupe Firewind. Un quasi-inconnu en dehors de la scène metal, mais loin d'être un manche. A la batterie, on retrouve Tommy Clufetos, un membre du groupe de Rob Zombie. Un choix efficace.
En plus, les derniers albums n'avaient pas été franchement folichons. Ozzmosis, Down to earth, Black rain et l'album de reprises Under cover étaient loins de faire partie des meilleurs disques que Madman ait sorti, malgré quelques bons moments.

Je vais tuer le suspense tout de suite, cet album est MAGNIFIQUE. Le meilleur depuis No more tears. Rien de moins. Musicalement, on n'est pas loin des compositions des compositions de Wylde. Gus G. est un guitariste hors-norme, rien ne l'arrête. Le Grec nous sort des soli de toute beauté, au moins aussi bons que ceux de son prédécesseur.
La triplette d'ouverture Let it die, Let me hear you scream et Soul sucker donne le ton de l'album. De la folie furieuse!!! Diggin' me down, Fearless, I want it more et Latimer's mercy confirment que groupe ainsi reconstitué déchire tout sur son passage. Les soli vont écœurer pas mal de guitaristes en herbe...

Bon, tout n'est pas parfait sur ce disque. Life won't wait, Crucify et Time sont difficile d'accès, un peu trop laborieux à mon goût. Pas mal, mais je ne suis pas convaincu. A noter que Time est le reflet de l'amour d'Ozzy Osbourne pour les Beatles, avec les chœurs typique de la bande à John Lennon. Et je ne parle pas du morceau final, I love you all, une espèce d'outro pas vraiment indispensable.

Bref, un grand moment de hard rock. Je ne m'attendais plus à grand-chose de la part d'Osbourne, mais je me suis pris une bonne baffe, comme ça ne m'était plus arrivé depuis longtemps. Le meilleur album de 2010? Attendons de voir ce que l'année 2010 nous réservera encore pour l'affirmer, mais je pense que ce disque figurera au moins sur le podium. Vous savez ce qu'il vous reste à faire!

mardi 20 juillet 2010

Limp Bizkit - Chocolate starfish and the hot dog flavored water



Bon, je vais être clair avec vous : Limp Bizkit, j’avais de sérieux préjugés concernant la musique de ce groupe. Ce Chocolate starfish and hot dog flavored water ne fait que confirmer ce que je pensais déjà. Ce groupe fait du metal pour amateur de rap. De la merde en branches, quoi. Et encore, de la merde naissent parfois les plus belles fleurs.

Fred Durst est la honte du metal et de la musique en général. Si le renouveau du style doit passer par lui, comme l’indiquent certains média, eh bien je préférerais ne plus en écouter. Je ne vais pas taper plus sur lui, des gens pourraient avoir pitié alors que ce qu’il mérite, c’est de retomber dans l’anonymat le plus complet.

Je n’ai jamais été un grand fan de neo-metal, mais au moins, je retrouve plus de qualités dans des albums de Korn, System of a down ou Deftones. Là, pas grand-chose à sauver. Le seul pas trop ridicule dans cette histoire, c’est le guitariste Wes Borland, qui est loin d’être dénué de talent avec un manche de guitare.

Je crois que là, on a touché le fond. Il n’y avait rien à attendre de ce groupe hautement surestimé et le résultat ne me surprend guère.

En cette période où les deniers publics sont hautement surveillés, il est de mon devoir de citoyen de signaler que cette galette est nulle et ne sert à rien.

Quand le metal sert de prétexte au rap, ça donne ce genre de disques. Néfaste.

Chronique destructrice, défouloir? Oui, j'assume.

vendredi 16 juillet 2010

Rage against the machine - Evil empire

A l'instar de Van Halen, Rage against the machine fait partie de ces groupes qui ont commencé leur carrière sur un coup d'éclat, un premier album qui a mis tout le monde d'accord. L'Amérique avait été surprise par ce combo de Los Angeles qui véhicule des idées marxistes (plutôt rare au pays de l'Oncle Sam) et qui possède un guitariste extrêmement doué qui sort des sons inédits de son instrument.

Leur premier album éponyme avait été un véritable carton à sa sortie en 1992 et ce n'est rien de dire que les membres du groupes étaient attendus au tournant. Leur deuxième album, Evil empire, paru en 1996, allait montrer un groupe incapable de réitérer cet exploit.

Et pourtant, ce n'est pas faute de mal commencer. Les deux premiers titres, People of the sun et Bulls on the parade, sont pêchus comme il se doit, Tom Morello sort des sons incroyables avec sa guitare (encore heureux que sur la pochette ils indiquent n'utiliser aucun sample ou claviers!). Bref, deux titres qui vont droit au but, contrairement aux joueurs de l'équipe de France de football.

On retrouve par la suite quelques titres sympathiques, comme Vietnow, Revolver ou Year of tha boomerang. Certes moins inspirés que les deux titres cités ci-dessus, mais tout de même fort intéressants. Non, le problème des autres titres... Où est passée l'inspiration, la force des titres du premier album? C'est fade, sans consistance, ennuyeux. C'est encore plus flagrant 14 ans après la sortie de cet album. On y retrouve, je veux bien le concéder, quelques fulgurances qui laissent espérer que tout n'est pas perdu, mais tout de même...

Personnellement, il m'a fallu beaucoup de temps pour accrocher, alors que le premier opus était passé comme une lettre à la Poste un jour sans grève... Je ne saurais dire ce qui s'est passé. Trop de pression de la part du public et de la maison de disques qui préférait les voir adoucir leurs propos, perte d'inspiration, choix de la facilité? Certainement un peu de tout cela.

Cet album a été cependant un succès commercial pour RATM et le groupe le doit principalement à People of the sun et Bulls on the parade. Deux titres franchement excellent sur onze, de la part de RATM, ça fait un maigre bilan... Heureusement que le groupe a su vite rebondir par la suite avec l'excellent The battle of Los Angeles, un grand moment de metal.

Et que dire de cette pochette, un gamin habillé en une espèce de Superman sur un fond jaune chiasseux, à part qu'elle carrément moche? RATM représenterait l'empire du mal? Sur cet album, j'ai du mal à le croire. A mes yeux, les Américains incarnaient la force et le renouveau du metal, mais ici ils sont trop mous et trop consensuels. RATM se devait d'être fort, de donner un coup de pied dans la fourmilière, mais pour le coup, à deux exceptions près, c'est raté... Quelle déception...

Bon, je préfère ceci étant ce Evil empire à la majorité de la production rap-metal qui est sortie par la suite (mouvance incarnée entre autres par Limp Bizkit, de sinistre mémoire), mais RATM ne pouvait pas se contenter de sortir ce genre de choses. Les musiciens du groupe ne manquaient pas de talent et disposaient d'un potentiel bien supérieur à la majorité des groupes à succès de l'époque.

Définitivement, RATM a sorti deux albums valables, le premier (éponyme) et The Battle of Los Angeles que j'évoquais précédemment. Le reste, sans être mauvais, n'est pas franchement indispensable. Après, c'est à vous de voir...

mardi 13 juillet 2010

Van Halen - Van Halen II

Van Halen avait tout explosé avec son premier album éponyme. Le groupe y proposait un hard rock furieux et hautement inspiré. Eddie Van Halen révolutionnait en une trentaine de minutes le monde de la musique et allait donner de nombreuses crampes aux guitaristes en herbe par la suite. Mais comme toujours, un premier album est capable de surprendre, le second se doit d'être encore meilleur ou au moins égaler son prédécesseur. Avec ce deuxième opus, publié en 1979, Van Halen n'allait pas réussir à atteindre cet objectif, malgré des compositions de haute volée.

Attention, je ne dis pas que c'est mauvais, loin s'en faut. Le chanteur David Lee Roth est toujours aussi déchaîné, la section rythmique du bassiste Michael Anthony et du batteur Alex Van Halen est toujours aussi efficace et Eddie Van Halen reste fidèle à lui-même, à savoir un excellent guitariste qui allie virtuosité et innovation. C'est juste que l'effet de surprise n'est plus là. Et le fait que certaines compositions soient moins inspirées n'arrange rien.

Parmi les titres phares de cet album, il faut relever Somebody get me a doctor, Light up the sky, D.O.A., le solo de guitre Spanish Fly (qui n'égale pas Eruption mais qui est tout de même bien balèze!) ou encore le fabuleux morceau final Beautiful girls, plein de groove et d'énergie. Dance the night away est le titre majeur de ce disque, le seul à vrai dire qui soit passé à la postérité. C'est là que le bât blesse. Sur le précédent album, au moins quatre titres étaient restés dans la mémoire collective (Eruption, Ain't talkin' 'bout love, Runnin' with the devil, You really got me (reprise des Kinks)). Et là, sur Van Halen II, un seul titre reste dans les annales. Dommage!

La faute à la présence sur cette galette de quelques titres moins aboutis? Sans nul doute... Le titre d'ouverture You're no good est assez fade, je ne l'aurais pas mis personnellement en première position. Sans être mauvais, ce titre est poussif et à vraiment du mal à déclencher les hostilités. Bottoms up! est mou du genou, un comble pour un titre qui veut à l'origine vous faire taper du pied!!! Une sensation de travail bâclé que l'on retrouve avec Outta love again. Rébarbatif au possible, ce titre me donne envie de passer au titre suivant. Women in love commence avec une intro fort intéressante, mais la suite est laborieuse et traîne en longueur.

Rien de catastrophique cependant, mais le groupe semble avoir voulu aller trop vite en besogne. Le tout donne l'impression d'avoir été écrit à la va-vite et il me semble que seul l'énergie et le talent du groupe sauve ce disque du ratage. Leur premier méfait était un grand album, celui-ci n'est "qu'" un bon album, sympathique, mais pas franchement indispensable. Heureusement que le groupe a rapidement appris de ses erreurs de jeunesse et s'est remis très sérieusement au boulot. Les albums suivants, Women and Children first et Fair Warning, seront par contre des albums de qualité, des classiques incontournables pour tout fan de rock qui se respecte.

Pas le disque de Van Halen que je vous recommanderais d'acheter en premier, mais en aucun cas un album maudit à éviter à tout prix. le groupe était encore débutant et il n'est pas anormal de commettre quelques erreurs, mais fort heureusement le groupe a vite corrigé le tir avec les albums sus-nommés. Pour résumer, un disque avec quelques bonnes idées, mais pas le plus indispensable de ce combo de légende.

vendredi 9 juillet 2010

Marilyn Manson - Antichrist Superstar

Revoici le révérend Manson, la terreur de la très puritaine Amérique. Chaque décennie a eu ses trublions, et en ce qui concerne les 90's, on n'a rien trouvé de mieux aux States que Manson pour emmerder les puritains. Ceux-ci d'ailleurs ne se sont pas gênés pour lui rendre la monnaie de sa pièce: diffamation, concerts annulés, etc. Au fait, pourquoi une telle aversion envers lui? Tout simplement parce qu'il a sorti un album nommé Antichrist Superstar, paru en 1996. Et que dans ce pays, on peut presque tout faire sauf toucher à tout ce qui se rapproche de la religion. Encore heureux que les mœurs ont bien changé, sinon, il aurait eu droit au bûcher!

C'est définitivement avec Antichrist Superstar que la carrière de Marilyn Manson a littéralement décollé. La réputation sulfureuse du disque y a bien sûr contribué, mais il faut reconnaître que la qualité est cette fois-ci au rendez-vous, ce qui n'a pas été le cas avec ses deux précédentes galettes. On peut noter la production monstrueuse de Trent Reznor qui a su parfaitement restituer l'atmosphère glauque du groupe. Le son de guitare est extrêmement puissant, distordu à fond, idéal pour faire chier ses parents (je parle par expérience!). Prenez un morceau comme Tourniquet, ça vous vrille les tympans au fond du cerveau!
Des classiques, cet album en contient à la pelle: Irresponsable Hate Anthem, enregistré dans des conditions live, The beautiful people, le premier tube original du groupe, Mister Superstar (mon préféré!), Angel with the scabbed wings (autre incontournable du groupe) ou le martial et efficace Antichrist Superstar.
Le reste? Du metal industriel, un peu plus original que ce que le groupe avait pu sortir sur Portrait of an American family ou Smells like children, mais pas de quoi s'en relever la nuit non plus. Le groupe est définitivement plus soudé qu'auparavant et ça s'entend. Au-delà d'une image de bouffons pourfendeur des bonnes mœurs, Marilyn Manson -le groupe- a su imposer son style décalé aidé en cela par un marketing ingénieux (le comportement de Manson sur scène lors de la tournée qui a suivi alimentait les rumeurs les plus folles).

Marilyn manson n'a certes pas inventé grand-chose, son mentor de l'époque, Trent Reznor avec son groupe Nine Inch Nails étant déjà passé par là quelques années auparavant. Mais Manson a su pousser le bouchon au-delà du raisonnable et il n'est pas faux de dire qu'à partir de cet album, le disciple a dépassé le maître. Le disque n'aurait sans doute pas connu autant de succès si ses géniteurs n'avaient pas ce côté sulfureux, mais il faut reconnaître que cet Antichrist Superstar contenait de très bonnes choses. Il ne s'agit pas de mon disque préféré de cette décennie, mais il a su me marquer, à sa manière, durablement. Il fait partie de mon top 10 des 90's, pour sûr. Vieux con nostalgique? Oui, j'assume...

mardi 6 juillet 2010

AC/DC - For those about to rock (We salute you)

En ce début de décennie, AC/DC semble être le groupe à qui presque tout sourit. Certes, le groupe australien a perdu l'année précédente son légendaire frontman Bon Scott, mais a retrouvé l'énergie des débuts grâce à sa nouvelle collaboration avec le chanteur Brian Johnson. Le combo en a profité au passage pour sortir l'un des albums les plus vendus au monde, Back in black la même année. En 1981, année de sortie de For those about to rock, l'objectif principal était de réitiérer la performance. Objectif partiellement réussi.

Pourtant, l'équipe en place pour Back in black reprend du service sur disque. Le groupe travaille d'arrache-pied pour finaliser un album qui a pour but de faire au moins aussi bien que son prédécesseur. Tâche titanesque s'il en est. Le groupe ressent un peu de lassitude et l'inspiration n'est plus autant au rendez-vous. Des tensions apparaissent au sujet du son que doient avoir les différents instruments, notamment les guitares. Ce sera au final un son tranchant, lourd, qui ne ressemble en rien aux standards du groupe.
La première face du LP ne laisse rien montrer des difficultés lors de la gestation de FTATR. Le titre éponyme semble traîner en longueur, mais la puissance du groupe y est en fait crescendo. Vous avez affaire ici à un morceau-phare, un de ceux qui doivent être impérativement joués live (ce sera généralement le morceau final de chaque concert) et il faut dire que le final avec les coups de canon se prête bien à l'exercice. Une grosse baffe d'entrée, les Australiens nous y avaient habitués. Cependant, ce ne sera pas le seul moment de gloire de cet album. Les morceaux suivants, Put the finger on you, Let's get it up, Inject the venom ou Snowballed sont autant de claques monstrueuses qui font mouche à chaque fois. C'est du très lourd, et effectivement il n'y a rien à redire sur la qualité de ces morceaux.
Le problème vient plutôt de la deuxième partie de l'album. Les titres sont aussi plats qu'un disque solo de Gene Simmons. Non, j'exagère! mais si peu... Bien sûr, on a toujours les grosses guitares des frères Young, les mêmes rugissements de Brian Johnson, mais l'inspiration semble avoir pris ses jambes à son cou. Je sais bien qu'il y aura toujours des gens pour défendre C.O.D., Spellbound ou Breaking the rules, mais à mon humble avis, il n'y a vraiment pas de quoi casser trois pattes à un canard. Heureusement que surnagent les titres Evil walks et Night of the long knives de ce marasme le plus complet. Les trois titres maudits que je viens de citer font partie, je pense, des plus mauvaises chansons du répertoire du groupe.

AC/DC allait d'ailleurs en souffrir, puisque le groupe n'allait pas du tout réussir à atteindre son objectif d'égaliser le succès de Back in black. Certains iront jusqu'à dire que FTATR est un album pourri, opinion à laquelle je suis bien loin de souscrire, mais il faut bien reconnaître que certains titres sonnent creux. Ce n'était qu'hélas le début d'une sale période pour AC/DC, les tensions internes, les pannes d'inspiration allaient se succéder jusqu'à la fin des 80's. Il faudra attendre 1988 et Blow up your video pour pouvoir à nouveau jouir d'un grand album d'AC/DC, ce qui est plutôt long, vous en conviendrez. FTATR est un album plus que recommandable qui n'a pas connu les faveurs du public, mais il est bien meilleur que ce que l'on veut bien en dire.

jeudi 1 juillet 2010

Quels seront vos disques de l'été?

Un été parfait, c'est un temps magnifique, la plage, les barbecues, les apéros qui s'éternisent... et aussi une bande-son qui nous marquera durablement, à tel point qu'écouter un de ces disques pendant l'hiver nous fera regretter cette douce période.

En ce qui me concerne, les 20 disques qui marqueront mon été seront, sans ordre particulier:

Lacuna Coil : Hmm, je me tâte... In a reverie ou The EP's, le disque regroupant les deux mini-albums que le groupe a sorti au début de sa carrière. Querelle d'experts... La voix enchanteresse de Cristina Scabbia est tout bonnement irrésistible.Les compos y sont très inspirées. Allez, va pour The EP's...
Mactatus: The complex bewitchment. Un groupe de black metal symphonique injustement méconnu dans nos contrées, mais qui mérite largement d'être redécouvert. Une bonne alternative à Dimmu Borgir.
Krokus: Hoodoo. Rien d'original, juste du hard rock qui donne envie de taper du pied comme un furieux. C'est déjà pas mal en soi.
Kraftwerk: Autobahn. Un classique parmi les classiques. Idéal pour m'accompagner sur la route.
Judas Priest: Ram it down. Un des de mes plus récents coups de foudre. Je ne m'en lasse pas.
Scorpions: Lovedrive. Pas besoin de best-of, tout y est.
Mike Oldfield: Hergest ridge. Un peu de douceur, même en période estivale, ne fait de tort à personne.
Kiss: là, j'hésite entre Lick it up, Creatures of the night ou Asylum. Le choix est cornélien (non pas que Corneille écoutait Kiss, mais il aurait dû!). Allez, je retiens le dernier cité, Asylum, pour son côté festif. A vrai dire, j'ai du mal à comprendre pourquoi les gens ne retiennent que ce que le groupe a sorti dans les 70's, certes de bonne facture, mais autrement moins consistant que ce qu'il a sorti entre 1981 et 1985.
Queen: Hot space. Peut-être pas le meilleur des Anglais, mais l'un des plus rythmés. Et que dire de Under Pressure, si ce n'est que c'est l'un des meilleurs morceaux. La collaboration avec David Bowie est l'un des moments clés de la carrière de la Reine.
Deep Purple: Stormbringer. Trop sous-estimé, cet album est pourtant du même calibre que ses prédécesseurs. Les voix chaudes et profondes de Hughes et Coverdale ne peuvent que me convaincre d'avoir ce disque à mes côtés en cette saison.
ZZ Top: Deguëllo: rien de tel pour faire la route. Des titres comme I'm bad, I'm nationwide ou Cheap sunglasses ont un petit air de vacances à eux tout seuls.
Ozzy Osbourne: Scream. Le petit dernier du Ozz est tout simplement grand. Je crois qu'il va même m'accompagner bien au-delà des vacances. Une bonne surprise de la part d'un mec que je ne pensais plus capable d'accomplir un tel prodige.
Van Halen: 5150. Le premier album enregistré avec Sammy Hagar. Parfait pour cette période estivale. Tout me fait penser aux vacances et à la fête sur ce disque. Meilleur que n'importe quel antidépresseur!
Rainbow: Rising. Que voulez-vous, ce disque est un classique indémodable qui arrive toujours à me filer des frissons. Je pourrais difficilement m'en passer, peu importe les saisons ou les cirsconstances.
Black Sabbath: Technical ecstasy. Du bon gros rock qui fait du bien lorsque vous êtes coincé dans un bouchon. Enervé juste ce qu'il faut, pas prise de tête. Idéal, quoi...
Led Zeppelin: II. Un classique, encore un. Je n'y peux rien, c'est ma drogue... Mais celle-ci n'est pas nocive pour la santé!
Rammstein: Liebe ist für alle da. La musique des Allemands est pour moi synonyme de chaleur, tout comme l'été. Difficile de passer à côté.
Lenny Kravitz: Baptism. Pour une fois que Kravitz est à peu près inspiré, on ne va pas s'en plaindre. Du rock sans prétention mais très bien fait. L'air de rien, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue...
Guns'n'roses: Appetite for destruction. Le seul album valable de leur discographie. Celui-là aussi, je me le passe pas mal en boucle ces derniers temps. J'adore Welcome to the jungle et Rocket Queen en particulier.
Nirvana: Live at Reading. Loin d'être le meilleur live que j'ai entendu du groupe, mais il possède un je-ne-sais-quoi qui le rend foncièrement attachant. Cobain était un songwriter hors-pair à défaut d'être un génie de la guitare.

Que vous restiez chez vous ou au boulot, ou que vous partiez en vacances, je vous souhaite d'ores et déjà un excellent été et de bonnes vacances pour les plus veinards d'entre vous!