jeudi 14 janvier 2010

Onslaught - Power from hell

Au cours des 80's, le thrash s'est bien développé, principalement aux Etats-Unis. Curieusement, ce genre est resté assez marginal chez nos voisins britanniques, laissant les mains libres à l'Allemagne pour produire ses premières armes de destruction massive depuis les V2, des armes nommées Sodom, Kreator ou Destruction. Heureusement, la résistance anglaise contre cette invasion s'est organisée autour d'Onslaught. Leur premier méfait, Power from hell, publié en 1985, va montrer au monde de quoi est capable la perfide Albion.

Ce Power from from Hell, monument de speed-thrash à la limite du death, a bien digéré les premières références du genre. Pour vous donner une idée de ce à quoi vous pouvez vous attendre, Onslaught, c'est le Show no mercy de Slayer pour les riffs et la production, mélangé avec le Seven Churches de Possessed pour les soli et l'imagerie sataniste, le tout assaisonné de The Day of Wrath de Bulldozer pour le côté speed et de thrash germanique des groupes précédemment cités. Bref, il y a pire comme cuisine!
Vous l'avez compris, c'est assez primaire dans l'esprit. L'imagerie sataniste, c'est plus pour provoquer que par réelle conviction, à l'instar de Venom. Par contre, le côté cru, ça ce n'est pas pour plaisanter.

Parmi les 12 titres de ce Power from hell, vous trouvez des tueries thrash: essayez les quatre premiers titres d'affilée et vous m'en direz des nouvelles. Damnation/Onslaught, Thermonuclear Devastation, Skullcrusher 1 et Lord of evil sont quatre bombes en puissance particulièrement troussées pour plaire au fans de thrash: des riffs d'anthologie, une voix d'outre-tombe, des paroles qui choqueraient le curé de votre village.
On relâche un peu la pression avec des titres comme Death Metal et Angels of death, des titres un cran en-dessous qui n'ont rien de franchement marquant. On repart sur les chapeaux de roues avec The devil's legion partie 1 et 2, très bien fichus, les musiciens se sont bien creusés la tête pour nous pondre des hymnes thrash comme on les aime. En parlant d'hymne, la seconde partie de Skullcrusher est magnifique, plus puissante que la première partie qui, il faut bien le dire, défonçait tout sur son passage. Des titres comme Steel meets steel et Witch hunt assurent mais au niveau originalité, on repassera.
Et pour conclure, Mighty emperess n'est rien d'autre qu'un extrait de l'opéra de Carl Orff, Carmina Burana. Epique à souhait, à défaut d'être une composition originale, rien de tel pour conclure un album aussi riche que ce Power from hell.

Les quatre musiciens, Nigel Rockett à la guitare, Paul Mahoney au chant, Jason Stallard à la basse et Steve Grice à la batterie montre que les Anglais s'y connaissent en matière de thrash et qu'ils ont su rapidement assimiler leurs influences pour créer leurs propre musique. Comme très souvent à cette époque, les premiers albums des groupes ont une production brouillonne. Dommage, car avec production au top, Onslaught avait largement de quoi rivaliser avec des groupes comme Coroner ou Sodom.

Un groupe par trop méconnu, un album sous-estimé. Replongez-vous de toute urgence dans cet album, et par la même occasion, dans toute leur discographie. Onslaught s'est séparé au cours des années 90 mais s'est reformé en 2007 et continuent à nous offrir des albums d'une rare pertinence.

Vous l'aurez remarqué, j'aime les pionniers en matière de metal extrême: je vous ai déjà parlé de Seven Churches de Possessed, du In the sign of evil de Sodom. Et ce Power from hell fait partie de ces illustres précurseurs sans qui la musique extrême actuelle serait différente. Vous pouvez vous attendre à des chroniques de Celtic Frost, Bathory ou Coroner à l'avenir, tant ces groupes sous-estimés me forcent le respect.

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