mercredi 26 octobre 2011

Lynyrd Skynyrd - God and guns


Incroyable de voir que Lynyrd Skynyrd est toujours là en 2009! Avec ce que ce combo légendaire a subi au cours de sa longue et tumultueuse carrière, on ne peut que saluer la ténacité de ses membres. Et le plus fort, c'est que les albums font bien plus que tenir la route. Increvables, les vieux rockers! Et ce n'est pas le petit dernier, God and guns, paru en 2009, qui va me faire changer d'opinion à leur sujet.

Lynyrd Skynyrd n'a pas changé d'un iota sa recette et cela lui va plutôt bien: on a toujours des grosses guitares, avec un soupçon de blues et un rien de country.Et ça passe tout seul. Quant aux textes, là aussi pas trop de changement: l'amour pour leur pays, l'Amérique. Ils ont clairement un point de vue totalement différent sur la question par rapport à nous Européens, on peut être complètement indifférent à leur discours de redneck, mais il faut être de mauvaise foi pour dire que leur musique est pourrie.

Cette dernière est de manière surprenante particulièrement sombre, comme le prouve le titre d'ouverture, le fantastique Still unbroken. Clairement, le groupe ne nous avait pas habitué à cela. Serait-ce la politique de Barack Obama qui vous ficherait le cafard, les gars? En tous cas, on ne peut qu'adorer la production, bien carrée et très actuelle, qui ne fait que renforcer l'impact des titres. Je tiens également à signaler la performance de Rickey Medlocke et Gary Rossington aux guitares: malgré le poids des années, les deux compères assurent encore comme des dieux!

Pas vraiment de moment de répit, si ce n'est la simili ballade Unwrite that song, où Johnny van Zant en fait des caisses au chant. A vrai dire le titre que j'aime le moins sur cet album. Au niveau surprises, on a la présence du guitariste John 5 (ex Marilyn Manson) qui joue sur le morceau titre: ce gratteux hors-pair a eu la bonne idée de ce fondre dans la masse et on ne devine pas qu'il joue sur ce titre. Je disais que Lynyrd Skynyrd sonnait résolument moderne, mais pas non plus au point de jouer de l'industriel non plus!!! Autre surprise, la présence au chant de Rob Zombie sur Floyd, un titre au refrain ultra-simpliste mais qui fait mouche dès la première écoute. J'avoue que je ne m'attendais pas à le trouver à chanter avec Lynyrd Skynyrd.

En bref, un album de grande qualité, comme Lynyrd Skynyrd n'en avait plus sorti depuis leur album de 1991. Une éternité, en somme. God and guns est un disque plus que recommandable, une excellente surprise de la part d'un combo dont je n'attendais pas grand-chose, si ce n'est de se reposer sur ses acquis. Mais au lieu de cela, vous avez un album hautement inspiré dont on sent qu'il a été composé dans la douleur (le groupe ayant perdu plusieurs de ses membres au cours de la gestation de God and guns) mais avec envie. Un disque qui se classe sans problème parmi les tous meilleurs de ce combo de légende qui a pourtant sorti un sacré paquet d'albums hautement référentiels au cours de sa carrière.

mercredi 19 octobre 2011

Slayer - Diabolus in musica


Ah, Slayer, le maître incontesté (et incontestable) de l'ultraviolence! Reconnu par ses pairs comme étant l'une des plus grandes références de al scène metal, Slayer a su, il est vrai, nous offrir quelques mets délicats, surtout dans les années 80. Je pense bien évidemment à Reign in blood ou South of heaven. Mais il faut bien reconnaître que depuis le milieu des 90's, les Américains ont quelque peu perdu de leur inspiration. Divine intervention était plus que correct (je suis subjectif là, cet album étant le premier que j'ai écouté du groupe), l'album de reprises Undisputed attitude était assez moyen (chez d'autres, on aurait trouvé ça pas mal, mais là on parle de Slayer, les enfants!). Et ce n'est malheureusement avec ce Diabolus in musica, publié en 1998, que Slayer s'est surpassé.

Premier constat, le groupe a changé sa façon de sonner. On a l'impression de Kerry King et Jeff Hanneman ont un peu trop écouté Korn ou Soulfly. Involontairement ou pas, je n'en sais fichtre rien, mais ça fait vraiment bizarre. Et à la longue, c'est gavant, surtout quand on n'est pas fan des groupes en question.

Quant aux titres en eux-même, la triplette d'ouverture,Bitter peace/ Death's head/ Stain of mind est plus que sympathique. On croit comprendre que le groupe ne s'est pas compromis et on se prend à espérer que Slayer a enfin pondu le digne successeur de Seasons in the abyss. Ces trois morceaux sont impeccables de bout en bout, c'est pour cela que la suite est d'autant plus décevante.

Je n'irais pas par quatre chemins: le reste, à l'exception de Point qui relève sensiblement le niveau, est à gerber. Il n'y a rien à en tirer, si ce n'est de l'ennui et de la colère. Comment Slayer a-t-il pu sombrer à ce point dans la médiocrité et la facilité? Cette question demeure à ce jour sans réponse. c'est de très loin ce que j'ai pu entendre de plus mauvais de la part de Kerry King et de sa bande. Franchement, on ne peut que remercier l'inventeur du CD d'avoir pensé à mettre une touche pour passer aux plages suivantes, car écouter l'album en entier relève soit de la torture, soit du courage. Sérieusement, Amnesty International a déjà ouvert des enquêtes pour moins que ça!

Je préfère en rester là, je pense avoir tout dit. Heureusement que les quatre titres sus-mentionnés sont présents sur Diabolus in musica, car le reste est vraiment pénible. Pour un peu, je trouverais presque Undisputed attitude génial, c'est pour dire!

Diabolus in musica est pour moi la déception majeure de cette année 1998. La suite ne pouvait être que plus brillante (pas bien difficile, je le concède) et des albums tels que God hates us all ou Christ illusion ne pouvaient que faire oublier ce monumental échec artistique.

mercredi 12 octobre 2011

Di'Anno - Nomad


Encore un musicien atypique et très difficile à suivre. Paul D'Anno est surtout connu pour sa participation aux deux premiers opus d'Iron Maiden (Iron Maiden et Killers). Après avoir été débarqué du légendaire groupe anglais, Di'Anno s'est enfoncé dans les abus en tous genres tout en continuant la musique avec ses propres groupes (Battlezone, Killers pour les plus connus) ou en intégrant d'autres (comme Praying Mantis) avec des fortunes diverses.
Début 2000, Di'Anno se met à travailler avec des Brésiliens sur un projet nommé Nomad. Le premier et solo opus sous cette formation publié en 2000 montre qu'avec Paul Di'Anno, quand il décide de donner la peine, tout espoir n'est pas perdu.

Car en effet, même si sa carrière post-Maiden a connu plus de bas que de haut, il faut reconnaître que Di'Annno est capable de pondre des albums plus qu'honnêtes. Bien sûr, il n'arrivera jamais à la cheville d'un Iron Maiden, mais je tiens à dire qu'il peut être bon quand il est clean et qu'il se sort les doigts du cul. Cela n'arrive pas trop souvent et c'est pourquoi il faut en profiter quand cela se produit.

Et en 2000, cette situation rare se produit enfin. Aidé des guitaristes Paulo Turin et Chico Dehira, du batteur Aquiles Priester et du bassiste Felipe Andreoli (ces deux derniers joueront plus tard dans Angra), Paul Di'Anno retrouve son inspiration et surtout sa voix. Cette dernière n'a plus rien à voir avec celle qui avait fait le succès des premiers efforts de Maiden car elle devenue plus rocailleuse, plus brute de décoffrage, plus à même d'interpréter des titres proches des derniers Judas Priest.

Et il faut reconnaître que dans ce registre, Paul Di'Anno fait plus que se débrouiller. En plus d'avoir écrit tous les textes de cet album, la prestation vocale du chanteur est impeccable de bout en bout, ce dont on ne le croyait plus capable. A tort, car il a vraiment l'envie bien faire.

Je reconnais bien volontiers que le registre heavy metal sur lequel opère le groupe n'est pas franchement original, mais la musique reste suffisamment accrocheuse pour ne pas lasser. Les riffs et les soli restent particulièrement efficaces pour convaincre un auditoire blasé et Aquiles Priester, en très grande forme, utilise régulièrement la double pédale, histoire d'enfoncer le clou en rappelant que l'on n'a pas affaire à un groupe de mollassons.

Ce Nomad est bien entendu passé inaperçu à l'époque, d'autant plus que Paul Di'Anno n'a pas été fichu de le défendre correctement sur une scène. L'embellie était malheureusement de courte durée, ce qui me fait dire qu'il faut d'autant plus apprécier ce Nomad car il est incertain qu'un tel éclair de génie, aussi bref soit il, puisse un jour se reproduire. Du gâchis, vous dites? Oui, indubitablement.

mercredi 5 octobre 2011

Lacuna Coil - Unleashed memories


Lacuna Coil semblait être au début un groupe au potentiel limité, qui aura été bon le temps de deux EPs et d'un excellent album, In a reverie (que je vous recommande chaudement). D'autres observateurs, plus médisant sans doute, affirmaient que sans leur chanteuse, les Transalpins ne seraient pas grand-chose.
Il est évident que la belle Cristina Scabbia attire tous les regards, mais se cantonner au physique est plus que réducteur dans le cas présent: la chanteuse possède une voix d'une qualité impressionnante, pure et cristalline, comme il se doit dans le metal gothique, et les textes qu'elle écrit sont d'une grande qualité.
De plus, l'autre chanteur, Andrea Ferro, et le bassiste et principal compositeur Marco Coti Zelatti participent cette fois-ci activement aux nouveaux titres. Des éléments primordiaux que l'on retrouvera sur le second LP du groupe, paru en 2001, Unleashed memories.

Alors, Lacuna était-il déjà fini? Clairement, non. In a reverie reste un cran au-dessus, mais ce Unleashed memories n'a aucune raison d'avoir à rougir de la comparaison. La recette Lacuna Coil est appliquée à la lettre (alors qu'on attendait peut-être autre chose) mais on ne peut pas reprocher aux Italiens de reproduire la formule si cela n'est pas le signe d'un manque d'inspiration.

On sent certes une légère baisse d'intensité au milieu de l'album (pas de catastrophe en soi, des titres comme Cold Heritage, 1.19 ou Distant sun restent de bonne facture mais sont moins facilement mémorisables). Mais on a de grands moments qui auraient eu largement leur place sur In a reverie, je pense notamment à Heir of a dying day, Purify, Senzafine ou magnifiques Wave of anguish et Lost Lullaby. Sur ces deux derniers, la voix de Cristina Scabbia fait des merveilles et rend la musique plus "atmosphérique."

L'épreuve du second album a été un grand succès, même si tout n'est pas parfait, je le reconnais bien volontiers. D'ailleurs, les Milanais, conscients de ces quelques faiblesses, vont travailler dur pour corriger les détails qui font d'un bon album un grand album. Des efforts qui seront récompensés à l'écoute de leur troisième opus, Comalies, déjà chroniqué en ces lignes.

Unleashed memories est donc un disque plus que recommandable, surtout quand on voit ce que le groupe est devenu dès 2006: un groupe de neo metal sans âme à la Evanescence. Rien que d'y penser, j'en ai froid dans le dos. Heureusement qu'il nous reste leurs premiers disques qui eux sont de véritables perles du metal gothique.