mardi 29 juin 2010

The Beatles - Abbey road


Il est impressionnant de voir que les groupes qu'écoutaient les parents peuvent déteindre sur leurs enfants. Que certains classiques restent indémodables. Que certains albums sont proches de la perfection.


C'est mon père qui m'a fait découvrir ce groupe de légende. Mon paternel avait quelques bons vinyles dans sa collection et il m'en a fait profiter. Ma passion pour des groupes comme Deep Purple et les Beatles, c'est lui qui me l'a transmise, et je ne l'en remercierai jamais assez.

Abbey road, c'est un condensé d'une quarantaine de minutes de ce que les Beatles ont pu faire de mieux. Vu le niveau de leurs précédentes réalisations, comme Sergeant Pepper’s lonely heat club band, je peux vous assurer que le niveau de jeu est particulièrement élevé. On commence par deux gros chefs-d'œuvre, Come together et Something, qui montre un groupe à son top, les talents du duo Lennon-McCartney pour le premier, et du guitariste George Harrisson pour le second, ne sont plus à démontrer. 40 ans après l'enregistrement de l'album, cela sonne encore frais, jeune. Tout est possible lorsqu'on a un producteur comme George Martin, mais si les compositions ne suivaient pas, ce dernier n’aurait rien pu faire. Les arrangements proposés ici sont de haute volée, largement meilleurs que ce qui se pratiquait à l’époque.

Tout ne peut pas passer à la postérité, et un titre comme Maxwell's silver hammer semble un peu oublié. Personnellement, je n'ai jamais vraiment adhéré et je ne saurais expliquer pourquoi. Rien de bien grave, mais je trouve que ce titre est de qualité bien moindre que tout le reste de l’album.

Oh! Darling et Octopus's garden entretiennent la flamme, sans que ce soit des classiques intemporels. Mais ils très bien fichus et il aurait été vraiment dommage de les faire passer à la trappe. A noter que pour Octopus's garden, c'est le batteur Ringo Starr qui est au micro.

I want you...she's so heavy est un autre monument de cet album. Ce titre fait preuve à lui tout seul de l'inventivité des Beatles, des guitares formidables, Mc Cartney fait preuve de son talent à la basse, le thème de basse à la fin du morceau en a inspiré plus d'un. D'ailleurs, c'est l'un des titres les plus repris du répertoire des Beatles. Je pense notamment à Noir Désir (sur le live Dies Irae) ou aux chevelus helvétiques Coroner (sur l'album Mental Vortex), pour ne citer qu’eux.

La suite est du même calibre: Here comes the sun est une superbe chanson qui me flanque à chaque fois la chair de poule. Harrisson y est impérial, que ce soit au chant ou avec sa guitare folk. Là aussi, un classique que tout fan du groupe se doit de connaitre.

Le reste des morceaux est en fait un medley, 7 titres qui s'enfilent d'un trait et qui font du bien au moral, tellement c'est bien fait, les enchaînements sont nickels (on ne se rend pas compte qu'on passe d'une chanson à l'autre) et les arrangements sont – désolé de me répéter - merveilleux. J'ai du mal à retenir l'un ou l'autre de ces 7 morceaux, tant la qualité de ces derniers ne varie pas d'un bout à l'autre. J'ai cependant un petit faible pour deux d'entre eux, Golden Slumbers et Carry that weight, un brin mélancoliques.

Cet album est le dernier que les Beatles ont enregistré. Let it be est sorti en 1970 mais a été enregistré avant Abbey Road. Et ça s'entend, les titres sont moins joyeux que jamais et il règne une atmosphère sombre, révélatrice de l’ambiance délétère qui régnait alors au sein du groupe. Mais cela ne gâche en rien le travail de composition et d’arrangement réalisé ici.

C'est un petit bijou de pop-rock comme les Beatles seuls ont su le faire. C'est pour moi le disque ultime des 60's, un de ceux dont on ne se lassera jamais. En ce qui me concerne, le rituel est toujours le même : j’enlève délicatement le vinyle de sa pochette, je vérifie que le vinyle ne comporte aucun grain de poussière qui pourrait altérer la bonne lecture de cette galette et j’attends avec une grande impatience que les premières notes de Come together surgissent de mes enceintes. Et à chaque fois, je retrouve des choses que je n’avais pas perçues auparavant, même après un nombre incalculable d’écoutes.

Un quasi sans-faute. Tout simplement très fort. Si je devais prendre un album des 60's sur une île déserte, c'est sans conteste celui-là que je prendrais. Pourtant, le choix ne manque pas dans cette décennie, entre Jimi Hendrix, The Doors, les MC5 ou les premiers Led Zeppelin.

La légende dit que Paul McCartney avait offert à chacun de ses enfants Pet sounds des Beach boys, tant il trouvait ledit album formidable. A sa manière, mon paternel m’a transmis sa passion pour Abbey Road, et je ne peux que lui en être reconnaissant. Je ne serais sans doute pas le même homme si je n’avais pas eu la chance d’avoir pu écouter ce joyau. A ce niveau, je devrais plutôt parler d’œuvre d’art. Vous aussi, essayez-le (honte à vous si ce n’est pas encore fait !) et vous en ressortirez transformés, grandis.

vendredi 25 juin 2010

Kiss - Gene Simmons

Il est assez surprenant de voir à quel point on peut être influencé par son entourage proche. Tenez, voici un exemple. Prenez ma voisine d’en face. Une saloperie de cas social de la pire espèce, comme on commait hélas tous. Tout un vocabulaire de charretier que je ne m’imaginerais pas utiliser en public. « Ferme ta gueule, espèce de connard ,» est un exemple de ce qui peut sortir de la bouche de cette morue défraîchie à l’égard de ses enfants.

Concernant Gene Simmons, grande gueule de service chez Kiss, on a bien envie de lui faire la même réflexion. Parce que franchement, quand on la ramène autant et que l’on n’est même pas fichu d’assurer un minimum, on a vraiment envie de lui fermer son caquet, à ce vieux coq prétentieux. Prenez son dernier (et j’espère que ce sera toujours le cas) effort solo, Asshole. Une bouse infâme qui n’aurait jamais dû voir le jour. Etre aussi nul à ce point, ça me paraît inconcevable. L’homme a pourtant composé des trucs sympas dans sa formation d’origine. Du moins, il est crédité sur la plupart des morceaux de Kiss. Alors, peut-on soupçonner que son acolyte Paul Stanley couvre son incompétence ? La question se pose, effectivement.


En 1978, chaque membre de Kiss a sorti un album solo. Ace Frehley et Paul Stanley ont limité les risques en proposant des titres dans la veine de Destroyer. Gene Simmons a lui essayé de sortir des sentiers battus (ce qui est courageux), avec plus ou moins de réussite. Pour quel résultat ? Sensiblement meilleur que cette merde d’Asshole (ce n’était pas bien difficile !), mais pas transcendant non plus.


Ce bon vieux Gene a été influencé pendant sa jeunesse par les Beatles, c’est plus qu’évident. La musique qu’il nous propose est influencée par Kiss et par Lennon and Co. Parmi les moments les plus sympathiques (attention, je dis pas bons, hein !), je me dois de relever Radioactive man, sur lequel Joe Perry (Aerosmith) fait une apparition. Burning up with fever n’est pas trop mal non plus, on pourrait croire à un titre de Whitesnake à ses débuts. Mister make believe et Man of 1.000 faces auraient également pu être coécrits avec la paire Lennon/ Mc Cartney tant les arrangements sont typiques des Britanniques.


Le reste ? Cela va au mieux du moyen au ridicule. Le pire de cet album, c’est When you wish upon a star. Quelle daube! Je comprends mieux d’où viennent les horreurs que j’ai entendu sur Asshole! C’est nul, Simmons aurait mieux fait de s’abstenir. Encore une fois, me direz-vous, et vous n'auriez pas tort. Les autres morceaux ne tombent dans cet extrême, mais franchement pas de quoi s’extasier. Aussitôt écoutés, aussitôt oubliés.


Mettre autant de moyens dans un album et en arriver ce résultat, c’est tout de même franchement décevant, vous en conviendrez. Le problème ne vient pas de la production en elle-même, tout à fait correcte, ni même de la pléiade d’invités qui figurent sur cet album (Joe Perry, Bob Seger, Cher (sic !), entre autres) mais tout bonnement des morceaux en eux-mêmes. Tout est plat, affreusement sans relief. Le genre d’album qui ne suscite pas le mépris mais juste l’indifférence.


Le public ne l’a pas vu de la même manière et l’album de Gene Simmons a fini par atteindre le statut de disques de platine. A croire que la race humaine se contente de bien peu… On n’atteint pas des sommets de médiocrité, mais le génie est loin, très loin. Kiss a sorti bien des albums autrement plus intéressants que ce disque chiant comme un dimanche pluvieux.


Ce bon vieux Gene excelle sans doute dans d’autres domaines et il ferait mieux de s’en contenter. L’ex-guitariste de Kiss, Bruce Kulick, affirmait récemment que « Gene Simmons est le Donald Trump du rock. » C’est assez vrai, Gene Simmons est un redoutable businessman, les produits dérivés Kiss (souvent kitsch au possible, cela va sans dire) se paient très chers. Dommage pour nous que ses compétences en musique n’aient rien de comparable par rapport à son talent pour les affaires.

mardi 22 juin 2010

Slayer - Undisputed Attitude

Durant la deuxième partie des 90's, le thrash n'était aps au top de sa forme. Metallica baissait le rythme avec Load et Slayer sortait un album de reprises punk. Exercice particulièrement casse-gueule quand on connaît l'extrêmisme du groupe. L'annonce de cet album m'a franchement laissé dubitatif: Slayer reprenant des morceaux de punk (c'est-à-dire pas les plus élaborés qui soient), que cela pouvait-il bien donner? Un album qui claque certes, mais quasiment sans nuances. Retour sur ce Undisputed Attitude sorti en 1996.

L'instigateur de ce projet était le guitariste Jeff Hanneman, le plus gros fan de punk du groupe. Parmi les groupes qui ont marqué sa jeunes, D.R.I., Verbal Abuse, Minor threat, D.I., The Stooges, entre autres. Autant de groupes que l'on retrouve sur cet album, avec plus ou moins de bonheur. Hanneman s'est rappelé qu'il avait autrefois composé deux morceaux de punk que l'on retrouve ici, Can't stand you et Ddamn, sympathiques et typiquement dans l'esprit de Slayer, mais à mes yeux pas les meilleurs titres de ce Undisputed Attitude.
Les plus gros morceaux de ce disque, ce sera plutôt du côté de Disintegration/Free money et I hate you (Verbal abuse), Guilty of being white (Minor threat), Violent pacification (DRI), Richard hung himself (DI), I wanna be your God (et non pas dog, comme le chantait les Stooges). Les autres reprises? Rien de mauvais, loin de là, mais pas de quoi s'extasier non plus. On passe d'un titre à l'autre sans temps mort, chaque titre ressemblant au précédant. C'est là la plus grosse critique que l'on puisse faire à ce disque.
A noter que l'album se conclut par Gemini, un titre original composé par le chanteur Tom Araya et le guitariste Kerry King. Un excellent titre, lourd, malsain, typiquement slayerien. De loin le meilleur morceau présent sur cette galette. Le début a de quoi vous coller la trouille, tant il est sombre. Puis viennent les soli de King et Hanneman, de bonne facture, suivi par un final de toute beauté. "Walking slow, you could see death sweat!": ça c'est du lourd. C'est ce que j'attendais de Slayer.

Le projet de cet album de reprises m'avait laissé perplexe et à juste titre. Je me doutais bien que cela ne conviendrait pas vraiment à Slayer. Il serait mensonger de dire que les Américains se sont littéralement vautrés car on passe un bon moment, mais rien à voir avec les monuments Reign in blood, South of heaven ou même Divine intervention. Le groupe a montré quelques signes de faiblesse avec ce Undisputed Attitude et ce n'était que le début, puisque l'album suivant, Diabolus in musica confirmera plus largement cette baisse de régime. Des déceptions (tout est relatif) qui prendront fin avec les années 2000. Mais je ne connais aucun groupe qui puisse prétendre ne s'être jamais planté au moins une fois dans sa carrière, cela arrive même aux plus grands, la preuve...

vendredi 18 juin 2010

Pink Floyd - Dark Side of the moon

Difficile de s'attaquer à un tel monument du rock... Paru en 1973, cet album a extrêmement bien vieilli. Le son, cristallin, n'a pas subi les outrages du temps. Le groupe est au sommet de son art, David Gilmour et Roger Waters, les compositeurs principaux, sont franchement inspirés.
Que dire de plus sur ce disque incontournable? Qu'il faut impérativement le connaître, le chérir? Cet opus fait partie du patrimoine du rock et ne pas apprécier cet œuvre à sa juste valeur devrait être considéré comme un crime.
A noter que le groupe s'est offert son premier hit, celui qui l'a rendu populaire auprès du plus grand nombre. Ce titre, c'est Money. Mais se cantonner à ce morceau, excellent et bien construit, est bien trop réducteur... Speak to me, Breathe, The great gig in the sky, Us and them, Any colour you like, Brain damage, autant de pépites.
J'ai beau le connaître par cœur, je retire toujours autant de satisfaction à le réécouter. Impossible de s'en lasser tant c'est magnifique. Un ami proche m'a récemment offert cet album remastérisé en vinyle, et je n'en démords pas: quel sacré disque!
A ce niveau-là, ce n'est pas du rock, ni même de la musique, mais de l'Art, avec un grand A. Un chef-d'œuvre se savoure, se redécouvre à chaque instant. Dark side of the moon fait partie de cette catégorie, indubitablement.
Ma chronique sur cet album sera brève, car je ne vois pas ce que l'on peut en dire de plus. Internet foisonne d'articles sur le sujet, je vous laisse les consulter, les détails ne sont que des mots. En rajouter sur ce blog ne serait que superfétatoire. Parfois, la musique, ce sont des émotions, des ambiances qui ne peuvent s'exprimer. Ecoutez-le, voire réécoutez-le, vous me comprendrez. Je suis certain qu'après plus de mille écoutes, vous découvrirez encore de nombreux détails qui vous auront échappés.
Franchement, je regrette d'être né dans les années 80 car j'aurais aimé connaître les grandes années du groupe dans les 70's. De nombreux trésors ont émergé au cours de cette décennie et Dark side of the moon fait incontestablement partie du haut du panier.
Point final.

mardi 15 juin 2010

Yngwie Malmsteen - Odyssey

Yngwie "j'ai dix doigts à chaque main et je me la pète" Malmsteen. Un drôle de type, tout de même. Le genre que l'on aime détester. Par jalousie, ou parce que l'on ne supporte son côté caractériel, sa musique ultra-démonstrative ou son attitude de poseur. Pourtant, impossible de passer à côté, ce mec a pondu quelques perles au cours des 80's, des classiques jugés absolument incontournables maintenant. Parmi ces derniers, on trouve Odyssey, publié en 1988. Un disque qui se veut plus abordable pour le grand public.

Bien sûr, Malmsteen ne s'est pas à faire de la variété. Mais il est indiscutable que le Suédois et sa bande ont adopté une démarche autrement plus commerciale que sur Rising Force ou Marching out, par exemple. Pour commencer, il a recruté au chant Joe Lynn Turner, un vocaliste qui a fait ses preuves, notamment avec Rainbow, et qui possède un organe parfait pour les projets du Scandinave. Malmsteen déclarera beaucoup plus tard que Turner avait une voix acidulée idéale pour chanter de la pop et que ce dernier était l'un des rares chanteurs en qui il avait une totale confiance pour l'écriture des textes.
Quant aux morceaux eux-mêmes, leur structure a été nettement simplifiée, bien que cela reste d'un haut niveau technique. Il faut bien dire que le Suédois s'est bien entouré: les frères Johansson (Anders à la batterie et Jens aux claviers), Bob Daisley, un bassiste vétéran qui a entre autres joué avec Ozzy Osbourne. Bref, que des pointures, des types on ne peut plus expérimentés qui peuvent répondre aux exigences de Malmsteen.
Personnellement, je ne vois rien à critiquer sur cet album. La production, particulièrement léchée, reste toujours d'actualité. Les douze titres figurant sur ce disque sont des tueries, des hymnes du metal néoclassique. La petite touche commerciale qui me faisait un peu peur au début apporte pas mal de fraîcheur à un groupe qui commençait à s'enfermer dans une certaine logique. Rising force, Hold on, Heaven tonight sont des brûlots qui fleurent bon les 80's et qui remplissent parfaitement leur mission, à savoir ouvrir de la meilleure manière qui soit un album. La ballade Dreaming (tell me) est splendide, sans doute l'une des plus belles que j'ai entendu de la part d'un metalleux pur et dur comme Malmsteen.
Mais il y a encore plein d'autres perles, comme Deja vu ou Now is the time, des tubes en puissance. Malmsteen montre qu'il n'a rien perdu de sa dextérité en plusieurs occasions, mais les plus marquantes sont Faster than the speed of light ou les instrumentaux Krakatau et Memories. Lorsqu'on entend ces derniers, on se dit que le Suédois n'est pas humain et qu'il est presque impossible de jouer aussi vite. Il aura dégoûté plus d'un guitariste en herbe, ce bon vieil Yngwie!

Inutile de préciser qu'Odyssey a connu un succès phénoménal, aussi fulgurant que mérité. Malmsteen a su s'entourer d'une excellente équipe et il ne connaît plus de limites à son génie. Dommage que son sale caractère ait eu raison de la patience de Joe Lynn Turner, car je suis certain que leur collaboration aurait pu déboucher sur quelque chose de plus grand encore. Turner n'a perdu grand-chose au change, puisqu'il a rejoint peu de temps après Ritchie Blackmore dans Deep Purple en remplacement de Ian Gillan. Malmsteen a continué son petit bonhomme de chemin mais n'a plus jamais atteint de tels sommets.
Inutile également de préciser que vous devez impérativement posséder ce bijou des 80's et tant qu'à faire, réécouter tout ce que le Suédois a pu sortir au cours de cette décennie, à savoir les albums Rising force, Marching out et Trilogy.

vendredi 11 juin 2010

Cinderella - Long cold winter

Cinderella est du même tonneau que nombre de groupes de hard US des 80's, un groupe qui a pondu quelques albums éminemment sympathique au cours de cette décennie, mais qui n'a pas survécu à l'émergence du grunge au cours des 90's. Comme beaucoup de groupes en ce temps là, ses membres étaient sapés et maquillés comme des nanas. Cinderella était pourtant bien composés que de mâles qui savaient pourtant bien jouer de leur instrument (de musique, bande de vicelards!) et qui auraient bien mérité détrôner les plus grands du genre. Leur second album, Long cold winter, paru en 1988, est à mon avis ce qu'ils ont fait de mieux.

Il est certain que s'appeler Cendrillon et pratiquer un rock bien couillu, ça fait désordre. Ce groupe vaut bien plus que son patronyme. De l'inventivité dans les riffs et au chant, il y en a à foison. Bad seamstress blues/Fallin' apart at the seams commence comme un morceau de blues ou de country classique, puis s'énerve au fil de la chanson. Tom Keiffer et Jeff Labar sont d'excellents guitaristes qui ont tout appris de la part d'Aerosmith. Ça riffe fort, ça cogne dur et ça fait mouche à chaque fois. Parmi les autres bons moments de cet album, on trouve également le puissant Gypsy road (le titre-phare de ce disque), Second wind, If you don't like it ou encore le génial Fire and ice. Du grand hard rock calibré pour plaire à tous. Cinderella prouve avec es morceaux qu'il avait des choses à dire et qu'il faisait partie du haut du panier.

Même les ballades, Don't know wat you got ('till it's gone), Long cold winter ou Coming home n'arrivent même pas à m'énerver. D'habitude, les groupes de glam se vautrent lamentablement dans cet exercice à cause du déballage incessant de bons sentiments à deux balles, mais là je ne trouve pas à redire. A noter qu'au cours de ces morceaux, un orgue fait son apparition par intermittence, ce qui ne fait que leur rajouter de la consistance.

J'avais remarqué pour Ratt que le groupe ne faisait pas particulièrement preuve d'originalité. Même si je trouve Long cold winter plus intéressant que Invasion of your privacy, je dois reconnaître que le tout demeure peu original. Le défaut du formatage qu'ont connu les groupe de hair metal des 80's, c'est que tous ces groupes sonnent de la même manière et on a à chaque fois l'impression d'entendre la même chose. Cinderella n'est pas exempt de cette critique même s'il s'en sort mieux que la plupart des groupes de sa génération.

Cinderella savait proposer en ce temps là des morceaux efficaces qui savaient aller droit au but (contrairement à un ballon dans les pieds d'un joueur du PSG ;-)). Des compositions solides qui ne pouvaient que plaire à tous les amateurs de hard rock de l'époque. L'originalité n'est pas toujours de la partie, mais globalement, il n'y pas pas grand-chose à redire sur ce Long cold winter, probablement l'un des meilleurs albums de la mouvance hair metal. A (re)découvrir.

mardi 8 juin 2010

Judas Priest - Ram it down

Les années 80 ont vu la popularisation du heavy metal et Judas Priest en a très largement profité. Il faut dire que la qualité des albums sortis au cours de cette ddécennie n'y est pas étrangère. British steel, Screaming for vengeance et Defenders of the faith sont des monuments du genre devant lesquels le public metal de l'époque ne pouvait que se prosterner. Mais voilà, en 1986, les Anglais sortaient avec Turbo l'album qui fâche. Trop de sonorités synthétiques pour les puristes... Sans être un incontournable, ce disque comportait de bons titres et réactualisait le son de Judas Priest. Le successeur de cet album décrié, Ram it down, paru en 1988, allait persévérer dans cette voie.

Cette touche de modernité, ils n'étaient pas les seuls à l'avoir intégré dans leur musique. Souvenez-vous de Iron Maiden et d'un album comme Somewhere in time. On ne peut pas dire que ce soit un album merdique pour autant! Prenez un titre comme Caught somewhere in time, ça reste de qualité et ces nouvelles sonorités ne font que renforcer le côté épique de leur musique. Le tout est bien sûr de ne pas se servir n'importe comment des nouvelles technologies, je vous l'accorde.

Concernat Ram it down, le résultat est également loin d'être ridicule. Du heavy metal bouillant comme la bande à Rob Halford avait l'habitude d'en écrire, avec une petite pointe cybernétique qui n'était pas du tout désagréable. 10 titres qui surclassent la majeure partie de la concurrence. Il faut dire que nos gaillards sont motivés à bloc et qu'ils veulent effacer le relatif échec de Turbo. Je reste admiratif du travail accompli par les guitaristes KK Downing et Glenn Tipton. Ce duo mythique de six-cordistes multiplie les soli techniques, et ces derniers ne sont pas là que pour épater la gallerie. Le travail de composition a été peaufiné à l'extrême, c'est plus qu'évident. Le chant de Rob "Metal god" Halford reste tout bonnement magnifique, mais rien d'étonnant de la part du monsieur. C'est le moins que l'on puisse faire quand on est le Metal God!

La première partie est clairement irréprochable. Ram it down, Love zone, Heavy metal sont des petits bijoux de heavy metal made in 80's, comme seuls Judas Priest savait en pondre. Les nouvelles sonorités ne font que rajeunir le son des différents instruments, ce qui est plutôt remarquable pour un style qui n'est pas particulièrement prisé pour son originalité. Franchement, du heavy metal comme on en trouve sur cet album, j'en voudrais plus souvent!
Mais là où je coince un peu, c'est lorsque Judas Priest ralentit le tempo. C'est notamment le cas sur des titres commes Blood red sky, Love you to death ou Monsters of rock. Ces trois titres se laissent écouter, sans plus. Difficile d'accrocher à ces morceaux plus lents et moins inspirés que les autres. Je n'irais pas jusqu'à dire insipides, mais nous avons affaire ici à des titres mous du genou. Je pense que sans ces morceaux de remplissage, l'album aurait pu avoir le même statut que ses illustres prédécesseurs. Dommage...

Heureusement que la reprise du fameux titre de Chuck Berry, Johnny B. Goode, et I'm a rocker élèvent grandement le niveau de jeu de cette partie. Je dois reconnaître que j'étais particulièrement impatient d'entendre comment Judas Priest allait réussir à faire sonner correctement Johnny B. Goode, mais la touche de modernité dans le son du groupe ainsi que la voix suraiguë de Rob halford allait littéralement transcender ce classique du rock.

Fondamentalement, Judas Priest ne s'écarte pas trop des sentiers qu'il a lui-même battu. C'est le nouveau et surtout la qualité des composition qui sauvent l'auditeur de la routine. Ram it down, sans être le plus connu et le plus indispensable des albums du groupe anglais, vous fera passer sans aucun doute possible un excellent moment. Une excellent mise en jambes avec l'exceptionnel Painkiller qui sortira en 1991 et qui rendra hélas cet opus bien fade en comparaison... Cependant, le combo britannique aura largement atteint son objectif, à savoir rameuter les foules quelque peu déçues par Turbo. Rien que ça, c'est déjà pas mal...

Peut-être pas un grand album, mais sûrement un bon album. Du heavy metal de bonne facture en tous cas. A redécouvrir, c'est certain.

vendredi 4 juin 2010

Scorpions - Virgin Killer

Les 70's, une période très intéressante en ce qui concerne les Scorpions. Les Allemands ont sorti au cours de cette décennie une tripotée de disques aussi intéressants que méconnus du grand public. Une bonne dose de heavy metal à la sauce germanique, du psychédélisme à foison (n'oublions pas que le guitariste soliste Uli Jon Roth est un fan inconditionnel de l'Enfant Vaudou), quelques ballades sympathiques, tout y est.
J'adore particulièrement le son de ces albums, la production est racée et a bien vieilli. En fait, ces disques font penser à l'Allemagne des 70's telle qu'on se l'imagine dans les pires clichés: des bars miteux à Hannovre, des grands gaillards blonds et moustachus, la bière et la choucroute, l'inspecteur Derrick... non, je plaisante...
Plus sérieusement, tous les albums de Scorpions parus dans les 70's possède un je-ne-sais-quoi d'indéfinissable, probablement leur charme suranné. Ou c'est peut-être le jeu de Roth, unique en son genre, qui m'attire le plus. Ce qui est sûr, c'est que leur quatrième album, publié en 1976, a été une nouvelle fois une tuerie.

Au niveau de la pochette, le groupe ne pouvait pas passer inaperçu avec cette photo d'une jeune fille pré-pubère nue dont seul le sexe est caché... Celle-ci a été censurée presque partout dans le monde. A la place, nous avons eu droit à une vilaine photo du groupe. Pas grave, heureusement que le ramage ne se rapporte pas au plumage...
Le disque est bourré de riffs accrocheurs et cela commence dès Pictured life. Un gros morceau de heavy metal made in Germany comme on les aime. C'est lourd, c'est brutal (enfin tout est relatif, c'est Scorpions tout de même!). Les bêtes à pinces enfoncent le clou avec Catch your train. Un titre qui relatent les galères de ceux qui se lèvent tôt et qui prennent les transports en commun pour aller bosser et qui doivent se contenter d'un boulot qui ne les satisfait pas vraiment. Je crois que l'on peut dire que ce titre concerne pas mal de monde! Un des premiers hits de Scorpions, et c'est amplement mérité. Un gros riff bien basique, un refrain facilement mémorisable, bref, la recette d'un tube a été suivie à la lettre.
On continue avec In your park, une ballade qui nous laisse souffler un peu. Sympathique, mais pas la meilleure ballade que le groupe ait écrit pendant cette décennie. Nous revenons au heavy burné avec Backstage Queen, où l'on entend le chanteur Klaus Meine se donner à fond. Là aussi, un bon moment, mais cela n'a rien à voir avec le titre éponyme. C'est une tuerie,mais en même temps ce n'est pas un exemple de brutalité musicale non plus. C'est du costaud, ça vous refile la pêche et c'est le genre de titres qui est plus qu'agréable à écouter sur la route des vacances par exemple.
Hell cat est l'œuvre de génial Ulrich Roth, un monument de technique et de psychédélisme, cela va sans dire. Le riff d'introduction peut paraître curieux à l'auditeur lambda, mais l'ensemble est terrifiant de génie. Un morceau inspiré bien qu'à contre-courant du reste de l'album, un peu comme Sun in my Hand sur l'album In trance. Un autre morceau a fait débat parmi les metalleux de l'époque: Polar night. Idem, ce titre est à mille lieues de ce qui se faisait en terme de heavy à l'époque. Le groupe a voulu innover et c'est tant mieux pour nous. Cela change de morceaux comme Crying days, bon mais terriblement convenu, ou de la ballade Yellow raven, là aussi loin d'être désagréable mais pas des plus originales.

Virgin Killer nous confirme que le Scorpions période Roth était un groupe inspiré et possédant un potentiel énorme. Nous sommes encore loin du succès des 80's, mais il est quasiment impossible de faire l'impasse sur ce type de classiques. C'est du brut de décoffrage et il est évident que cela a influencé les générations suivantes. Une mention spéciale pour les guitaristes Rudolf Schenker, impressionnant de précision, un véritable métronome humain, et Ulrich Roth, un grand technicien qui n'a rien à envier à son prédécesseur, Michael Schenker.
Le meilleur (encore que...) est à venir, et Virgin Killer a placé nos bêtes à pinces préférées sur la voie du succès, un triomphe que les Allemands n'auront aucunement volé.

mardi 1 juin 2010

Trust - Repression (Version anglaise)

Trust avait frappé fort en 1980 avec Répression. Imaginez un album de hard rock avec des titres comme Antisocial, M. Comédie, Fatalité, Saumur, Les sectes, Instinct de mort. Que du bon, vous en conviendrez. A cette même époque, il était courant que les groupes français ré-enregistrent leurs albums en Anglais, dans l'espoir de conquérir un public plus large à l'étranger.

Une intention louable en soi, mais avec un résultat mitigé. Quand on est habitué à entendre Bernie Bonvoisin pousser des gueulantes en français, l'entendre chanter en anglais est pour le moins curieux. D'autant plus que le chanteur a un accent anglais qui sonne pas vraiment juste...
Nous dirons que ça choque l'oreille mais que l'on s'y fait après plusieurs écoutes...
On sent malgré tout qu'il ne s'agit pas juste d'une vulgaire traduction mais plus d'une adaptation. Musicalement, les chansons ne se voient pas trop modifiées, juste quelques changements pour s'assurer que la musique colle bien avec la langue de Shakespeare.
Il est également bizarre de voir les titres transformés en anglais: In the name of the race (Au nom de la race), Death instinct (Instinct de mort), Paris is still burning (Saumur) Pick me up put me down (Fatalité) ou encore Get out your claws (Sors tes griffes). On s'y croirait presque, non?
A noter que Paris is still burning n'a plus rien à voir au niveau des paroles avec l'original Saumur. Un peu logique, difficile d'expliquer à un étranger dans une chanson les particularités de cette ville sans tomber dans la lourdeur et le ridicule.

A l'instar d'un groupe plus récent comme Rammstein qui avait ré-enregistré des titres en anglais, les Anglais ont préféré les versions originales en français. On peut dès lors se demander quel était l'intérêt d'aller en Grande-Bretagne pour ré-enregistrer des titres qui n'allaient pas satisfaire les fans français ni les fans du monde entier...
Et je les comprends, je préfère moi aussi, et de loin la version originale. Pas par chauvinisme, au contraire, mais je trouvais que l'impact des titres dans la langue de Molière était bien plus fort. On sent une réelle conviction. La voix de Bernie Bonvoisin est trop douce quand il chante en anglais et cela fait perdre en brutalité et surtout en crédibilité.

Reste ce produit qui a su attirer mon attention, surtout quand on a la chance de le trouver en vinyle. Un produit peut-être pas utile pour l'amateur de rock de base, mais indispensable pour le fan ultime.
Préférez les versions originales, elles sont tellement plus puissantes. Et pour une fois que quelque chose de bien était made in France, pourquoi s'en priver?