jeudi 14 janvier 2010

Sepultura - Chaos A.D.

Le Sepultura de 1993 n'a plus grand-chose à voir avec le Sepultura dont je vous avais parlé il y a quelques jours avec Morbid visions. Sa renommée est désormais bien établie, et c'est amplement mérité lorsqu'on voit la qualité d'albums comme Beneath the remains ou Arise. Il ne reste plus qu'un tout petit effort à faire pour que Sepultura passe dans la première division du metal. C'est ce que leur apportera Chaos A.D.

Arise avait été considéré comme phénoménal. Autant dire qu'à côté de ce monument du thrash qu'est Chaos A.D., Arise paraît désormais bien fade. Les titres que Cavalera and Co ont pondu en 1993 sont tout bonnement irrésistibles.
Refuse/resist constitue un hymne thrash, un incontournable qui doit être joué à chaque concert, un chant de colère, avec des percussions légèrement tribales d'Igor Cavalera, des guitares de Max Cavalera et Andreas Kisser qui nous offrent des soli et des riffs inspirés. On continue avec Territory, autre classique à jouer en concert sous peine de créer une émeute. Dans la même veine, j'aime beaucoup Biotech is Godzilla, avec son refrain tout en force.
Dans un registre différent, je suis fan de Kaiowas, qui prouve que Sepultura n'est pas qu'une machine de guerre ignorant ce qu'est une mélodie. Les guitares acoustiques, magnifiques, y ont un coté poignant, quand on sait que ce titre est dédié aux Indiens de la tribu Kaiowas qui ont procédé à un suicide collectif afin protester contre le gouvernement de Brasilia qui se fichait éperdument de leurs revendications quant à la spoliation de leurs terres et à la déforestation.Un titre qui marque aussi l'arrivée des rythmes tribaux dans la musique de Sepultura.
Autre titre marquant l'esprit de contestation de Sepultura, Manifest, rageur comme jamais, qui proteste contre la violence de la police brésilienne. Le dernier titre que je trouve au-dessus du lot est The Hunt, un modèle de puissance, des riffs du feu de dieux, un refrain extraordinaire (quels chœurs!)
Les autres titres n'ont rien à envier à ceux que je viens de nommer en termes de qualité, si ce n'est qu'ils me marquent moins, mais de toute façon rien n'est à jeter sur cet album. Ce dernier fait preuve d'une rare inspiration et reste pour moi le meilleur que le groupe ait fait dans les années 1990.

Un classique du genre, tout simplement. Annonçant la crise de tribalisme brésilien aiguë de Roots, Chaos A.D. fait figure d'album intègre, sans compromissions, qui a su rencontrer le succès tout en ne modifiant pas la recette qui avait fait sa réputation jusque là.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire