mercredi 27 avril 2011

Crowbar - Sever the wicked hand


J'avoue que c'est la première fois que j'écoute en entier un album de Crowbar. Je sais, je devrais avoir honte, car ce groupe est vraiment excellent. Et ce n'est pas Sever the wicked hand, le neuvième album album du groupe paru en 2011, qui arrivera à me faire penser le contraire.

Pour tous ceux qui ne connaîtraient pas Crowbar, ce groupe joue une musique qui mêle habilement stoner, doom et power metal. En gros, ils se situent quelque part entre Black Sabbath et Pantera. Il y a bien pire comme maîtres à penser. En ce qui me concerne, la première référence qui m'est venue à l'esprit, c'est l'album Come my fanatics de Electric Wizard. Ceci étant, malgré toutes ces influences, Crowbar a su rester lui-même.

On sent qu'il y a eu un travail phénoménal, et tous les glandus du métal qui se contentent du strict minimum peuvent en prendre de la graine. Car Kirk Windstein (également impliqué dans de nombreux projets tels Kingdom of Sorrow, Down ou Superjoint ritual) et sa bande savent être originaux tout en conservant leur spontanéité et leur efficacité. C'est lourd de chez lourd, parfois dépressif même (je pense là à Let me mourn ou à Liquid Sky and Cold black earth), mais malgré tout, ça passe tout seul et on n'a pas le temps de s'ennuyer, ce qui devient de plus en plus rare dans le milieu du rock.

J'ai bien du mal à distinguer l'un ou l'autre titre car tous se valent. Cela faisait longtemps qu'un groupe et un disque de ce style ne m'avaient pas bluffés. Pour l'instant, cet album fait clairement partie de mon top 5, et je crois qu'il va falloir faire très fort pour l'en déloger.

Avec autant de qualités, il est vraiment étonnant que Crowbar n'ait pas réussi à obtenir plus de succès au sien de la scène metal, parce qu'avec des albums comme celui-ci, ça ne serait franchement pas volé. Foncez vous procurer Sever the wicked hand, impossible qu'il vous laisse indifférent. Je vous recommande également des albums comme Broken glass (1996) ou Old fellows rest (1998), qui prouveront sans aucune peine que Crowbar mérite véritablement plus de reconnaissance et que l'auteur de ces lignes ne s'emballe pas pour un phénomène éphémère.

Une chouette petite découverte en tous cas, j'espère qu'il en sera de même pour vous.

mercredi 20 avril 2011

Kiss - Peter Criss


Même à la grande époque de Kiss, Peter Criss, à l'instar de son de son acolyte Ace Frehley, a toujours été dans l'ombre de Paul Stanley et Gene Simmons. Il est vrai que malgré une voix sympathique utilisée à plusieurs reprises et un jeu de batterie imparable, Peter Criss n'est pas un compositeur hors pair. Du moins, s'il compose pour Kiss, ce qu'il propose au groupe n'est que rarement retenu. La postérité n'aura retenu que la seule la ballade mielleuse Beth (que je n'ai jamais pu blairer) sur l'album Destroyer. Miné par des conflits internes, les membres de Kiss se voient proposer de sortir un album solo en 1978, afin de prouver ce que chacun sait faire. Alors que les albums d'Ace Frehley et de Paul Stanley sont de franches réussites et celui de Gene Simmons tout juste moyen qu'en est-il de celui de Peter Criss?

A l'écoute de ce disque, je comprends mieux pourquoi les compositions du batteur au maquillage félin sont très souvent refusées... Criss est celui dont les influences sont sans doutes les plus variées du groupe et on peut penser qu'il est courageux d'essayer autre chose. Mais si encore c'était bien fait! Parce que franchement, faire du sous-Rolling stones, écrire des ballades qui fleurent bon la guimauve et s'inspirer du disco, il n'y a pas franchement de quoi pavoiser!

Les Stones, parlons-en, tiens... C'est quand leur influence est présente que les chansons de Criss restent de qualité correcte: I'm gonna love you, Tossin' and turnin', That's the kind of sugar Papa likes (déjà notez les titres!), Rock me baby et Hooked on rock'n'roll. On reste loin des standards de Kiss cependant, mais ce sont malgré tout les titres les plus supportables.
You matter to me avec son introduction à deux balles au synthé sonne complètement daté. Je n'ai rien contre cet instrument, à condition de savoir s'en servir et s'il permet d'apporter de la valeur ajoutée, mais là c'est carrément le contraire!
Et les ballades... quatre sur un total de 10 titres. C'est beaucoup, diront certains, moi je dis que c'est trop. Si en plus on ne sombrait pas dans la médiocrité, passe encore, (j'exclue bien bien volontiers Easy thing, qui sans être géniale reste correcte) mais le reste est tout bonnement nul, à peine bon pour servir de générique à des séries télévisées à rallonge qui occupent le quotidien des ménagères de plus de 40 ans. C'est mièvre, sans saveur et ça n'apporte rien, si ce n'est de l'ennui.

En fait, c'est bien le souci de cet album, c'est qu'il ne s'y passe pas grand-chose. Je comprends maintenant la paire Stanley-Simmons quand ils refusaient de laisser figurer des titres écrits par leur batteur! C'eût été le plantage assuré! Mais si les titres les plus rock sont sympathiques, ils n'en demeurent pas moins fades et sans relief. Je me suis rarement autant ennuyé à l'écouté d'un disque, c'est dire. Un album à réserver aux plus inconditionnels fans de Kiss, pour le reste, passez votre chemin et procurez-vous d'autres albums de Kiss ou ceux des Rolling Stones: ce sera une façon plus intelligente de dépenser votre argent.

mercredi 13 avril 2011

Rainbow - Down to earth


Je pense que serez d'accord avec moi lorsque j'affirme que Ritchie Blackmore est l'un des plus talentueux guitaristes qui soient. Le talent appelant le talent,Blackmore a toujours su bien s'entourer, surtout lorsque cela concernait son groupe Rainbow. Même si ce dernier était à géométrie variable: regardez un peu qui l'a secondé au cours de ces années: Bob Daisley, Jimmy Bain et Craig Gruber à la basse, Cozy Powell à la batterie et surtout le génial chanteur Ronnie James Dio (RIP). Bref que du beau monde. Et ce n'est pas avec Down to earth, paru en 1979, que le père Blackmore va commencer à s'entourer de manchots.

Pourtant on pouvait craindre le pire. Certes, l'ancien partenaire de chez Deep Purple Roger Glover est intronisé nouveau bassiste et producteur, mais Dio a quitté le groupe pour de bêtes divergences musicales. Dio déclarera bien des années plus tard: " Ritchie voulait s'orienter vers des choses plus commerciales, parlant des relations entre les hommes et les femmes. J'ai refusé catégoriquement de chanter ce genre d'âneries. Ce faisant, je me condamnais à devoir quitter le groupe." Pour remplacer ce frontman d'exception, Blackmore fit appel à Graham Bonnet, un chanteur quasi-inconnu à l'époque, qui dispose d'un timbre plus adapté à la nouvelle orientation musicale du groupe.

Quand on compare Down to earth aux albums sur lesquels Dio a chanté, le mot qui vient à l'esprit est "commercial". Attention, ici, cela n'a absolument rien de péjoratif, car l'ensemble est très bon, un peu déroutant, mais loin d'être la daube annoncée.

Graham Bonnet rassure les fans de Rainbow avec les deux hits qui figurent sur ce disque: Since you've been gone et All night long (une reprise d'un titre de Russ Ballard). Le reste n'a malheureusement pas laissé un souvenir impérissable, mais ce n'est aucunement la faute de Bonnet, ni même des compositions. Ces dernières sont parfaitement interprétées mais il manque peut-être le petit plus qui fait le différence entre un bon disque et un grand disque.

La voix de Bonnet me fait penser parfois à celle de David Coverdale et il faut bien dire que le style de Blackmore renforce parfois ce mimétisme. Je pense notamment à des titres comme Love's no friend (situé quelque part entre Mistreated et Soldier of fortune), les claviers signés Don Airey (actuellement chez Deep Purple) sur Danger Zone ou No time to lose font invariablement penser à du... Deep Purple! Quant à Blackmore, il est toujours au top, ses soli et ses riffs sont toujours aussi impressionnants de qualité. Ce type est vraiment brillant, dommage que ce soit une tête de lard!

Malheureusement, Down to earth restera le seul album de Rainbow sur lequel Bonnet a collaboré. Toujours ces fameuses divergences musicales et personnelles! Mais en aucun cas Down to earth n'est un mauvais disque. Je comprends tout à fait qu'il puisse décontenancer les fans ultimes de la période Dio, mais il n'y a absolument rien à jeter. C'est du Rainbow, que diable! Down to earth est indéniablement un disque qui mérite une seconde chance: je vous fiche mon billet qu'il ne vous décevra pas.