vendredi 31 décembre 2010

Le top 10 de 2010

En cette journée de St Sylvestre, il est de bon ton de faire le point sur ce qui a marqué cette année 2010 d'un point de vue musical.
En ce qui me concerne, voici mon top 10:

1. Ozzy Osbourne: Scream. Le Ozz sans Zakk Wylde est tout sauf perdu. Ce Scream est une franche réussite, je n'avais rien entendu d'aussi bien de sa part depuis No more tears.
2. Spiritual Beggars: Return to zero. Une grande surprise que cet album. Le changement de chanteur n'a pas été néfaste, loin de là, et les compositions sont particulièrement inspirées. Du grand art!
3. Annihilator: Annihilator. Jeff Waters est vraiment un excellent guitariste doublé d'un sacré compositeur. Je n'en avais jamais douté, mais cet album éponyme ne fait que le confirmer.
4. Grand Magus: Hammer of the north. A peine parti de Spiritual Beggars, le chanteur JB se remet au travail avec son groupe et nous pond un disque de haute volée. Comme d'habitude...
5.Iron Maiden: The final frontier. Excellent de bout en bout, cet album nous fait dire que, si cela devait être le dernier album de la Vierge de Fer, les Anglais pourrait partir la tête haute.
6. Scorpions: Sting in the tail. L'heure est grave: les Allemands ne sortiront plus jamais d'albums (du moins c'est ce qu'ils disent). Il fallait un sortir un album correct pour l'occasion. Et même si tout n'est pas parfait, Sting in the tail est un disque valable qui leur permet de raccrocher les guitares avec dignité.
7. Korn: III: Remember who you are. Un retour aux sources un brin opportuniste mais salutaire. Cela faisait un moment que les Américains n'avient plus réussi à me convaincre.
8. Dimmu Borgir: Abrahadabra. Perdre deux membres essentiels peuvent tuer un groupe. Heureusement, il n'en a rien été pour les Norvégiens. Certes imparfait, cet album symphonique à outrance est loin de faire dans la figuration. Et c'est déjà pas mal.
9. Krokus: Hoodoo. Certes ce n'est pas original, mais cela fait un bien immense. On croirait vraiment que Bon Scott est revenu d'entre les morts pour chanter sur ce disque!
10. Soulfly: Omen. Quand il veut, le père Cavalera sait nous pondre des morceaux de bonne facture. Là aussi, ça faisait longtemps...

Voilà ce qui a retenu mon attention cette année. Et vous, qu'avez-vous aimé cette année?

jeudi 30 décembre 2010

Les titres les plus écoutés au cours de cette année 2010

Cette année 2010 touche bientôt à sa fin, le moment est venu de faire le point sur ce que l'on a écouté au cours de cette année 2010.

En ce qui me concerne, voici les 20 titres que j'ai le plus écoutés, sans ordre particulier de préférence:

Guns'n'roses: Welcome to the jungle (Appetite for destruction)
Kiss: I was made for lovin' you (Dynasty) et Uh! all night (Asylum)
Billy Idol: Dancing with myself (Billy Idol)
Van Halen: In a simple rhyme (Women and children first)
Led Zeppelin: Dazed and confused (bootleg Live at Whiskey a Go Go,1969)
Rammstein: Waidmanns Heil (Liebe ist für alle da)
Lenny Kravitz: Where are we runnin' (Baptism)
Ozzy Osbourne: Let it die (Scream)
Scorpions: When the smoke is going down (Blackout)
Nirvana: Pennyroyal tea (In utero)
Black Sabbath: The sign of the southern cross (The mob rules)
Pink Floyd: Money (Dark side of the moon)
Motley Crue: Live wire (Too fast for love)
Type O negative: Unsuccesfully coping with the natural beauty of infidelity (Slow deep and hard)
Black Label Society: Whiter shade of pale (Hangover music Vol.5)
Gary Moore: Back on the streets (Back on the streets)
AC/DC: Whole lotta Rosie (AC/DC Live)
Slade: Born to be wild (Slade alive)
Deep Purple: Fools (Fireball)

Et vous, quelle serait la set-list idéale de cette année 2010?

mercredi 22 décembre 2010

Poison - Look what the cat dragged in


Bon, je vous vois arriver avec vos gros sabots. Non, le chroniqueur n'a pas viré de bord! Il est vrai que les mecs(?) de Poison ont toujours eu un look plus ridicule que la moyenne des groupes de glam des 80's (et ce n'est pas un mince exploit!). Mais on parle de musique sur ce blog, et le reste on s'en fiche, non?
Le combo américain avait autant de fans et de détracteurs. Pourtant, quand on y réfléchit bien, que proposait Poison sur ce premier opus, paru en 1986? Des brûlots de rock, avec des grosses guitares, des riffs simples mais efficaces, des textes orientés sexe, fête et rock'n'roll, tout simplement. Une recette qui ressemble étrangement à la formule utilisée par des groupes comme AC/DC ou Kiss.

Poison, très clairement, a su être représentatif de son époque. Il n'était guère original, je vous l'accorde, mais ce n'était pas le seul groupe de ce style à souffrir de ce défaut. Des titres qui vous droit au but, un groupe qui n'a pas la prétention de révolutionner le style et qui a juste pour but de vous faire passer un bon moment, rien de mal à cela me semble-t-il...

Parmi les dix titres proposés sur cet album, plusieurs sont devenus des classiques du groupe: Talk dirty to me, Look what the cat dragged in et surtout I want action. C'est on ne peut plus efficace: une fois entendu, une fois mémorisé à jamais. Pas le temps de s'ennuyer une seconde: ce disque est vraiment un hymne à la fête. En ce sens, en peut dire que Poison avait ce petit côté "branleur" que l'on retrouvait sur les premiers Guns'n'roses ou Motley Crue. En ces temps de grisaille, cela ne peut pas faire de tort.

D'autant plus que la production n'a pas trop souffert du temps qui passe, et on devine difficilement que cet album a été publié au milieu des années 80, chose que l'on ne peut pas concéder pour les premiers Motley Crue ou Warrant, au hasard. Les musiciens ont sans nul doute un look plus que risible, mais en ce qui concerne leurs compétences en matière de rock'n'roll, rien à redire. Brett Michaels a une voix plus que correcte, ce qui change des voix de canard que l'on entend chez Ratt ou Warrant. CC DeVille sait parfaitement se débrouiller avec un manche de guitare et nous pond des riffs diaboliquement efficaces et des soli bien troussés, la section rythmique, représentée par le bassiste Bobby Dall et le batteur Rikki Rockett, fait bien plus que servir de métronome.

Poison a montré dès son premier effort qu'il fallait compter sur lui, et l'avenir lui a donné raison. Il est clair que le look glamouze en a rebuté plus d'un, je peux le comprendre, mais il est tout aussi évident que ce groupe était tout sauf dénué de talent. La génération suivante, celles des Nirvana, Pearl Jam and Co ne s'est pas gênée par traîner la mouvance glam dans la boue et Poison en a pâti, mais c'est injuste dans le sens où ce sont les excès et le mode de vie des groupes de glam et non pas la musique qui a été critiquée.

Look what the cat dragged in n'est sans doute pas le disque le plus original qui soit, mais il atteint très facilement son but, à savoir vous divertir. Maintenant, à vous de voir si vous pouvez vous concentrer sur la musique et ignorer ce qui va autour.

mercredi 8 décembre 2010

Overkill - Bloodletting


Overkill a beau faire partie des seconds couteaux du thrash, il n'en demeure pas moins increvable. Pourtant, qui aurait parié un kopeck sur ce groupe certes de qualité, mais pour qui l'efficacité prime sur l'originalité et qui ne s'est pas beaucoup renouvelé depuis ses débuts? Pas moi, je l'avoue. Près de 25 ans après ses débuts discographiques, Overkill est toujours là, fidèle au poste, malgré le fait que le groupe ne soit jamais devenu le nouveau cador du thrash. Autant d'années, avec autant de changements de musiciens, de galères et de petits succès. Bloodletting, publié en 2001, en fait incontestablement partie.

Pour ce qui est de la musique, je vais être bref, on reste en terrain connu. On ne va pas s'en plaindre, car l'ensemble est globalement bon. On retrouve ce qui a fait la marque de fabrique du groupe: la voix nasillarde de Bobby Ellsworth, la basse qui vous vrille l'estomac dans les talons de DD Verni, des riffs de guitares acérés et un cogneur de fûts qui frappe comme si sa vie en dépendait.
Sur l'état de la boucherie Overkill, vous trouverez des morceaux de premier choix: le titre d'introduction, Thunderhead, efficace en diable, What I'm missin' qui enfonce le clou, ou les deux tueries finales, My name is pain ou Can't kill a dead man.

Cependant, je dois reconnaître que le groupe a tenté quelques petites choses, afin d'apporter une couleur, une nuance plus sombre à leur musique. Personnellement, j'accroche moins aux morceaux en question (Bleed me, Death comes out to play, Left hand man ou Blown away) mais je me refuse toutefois à dire que ce sont de mauvaises chansons. C'est juste qu'elles sont moins immédiates que ce que les Américains ont l'habitude de proposer, et cela surprend.

Pour le reste, comme je l'ai déjà indiqué, vous n'êtes pas en terrain inconnu et si vous avez aimé les albums précédents comme WFO ou From the underground and below, vous aimerez forcément celui-ci, même si Overkill vous présente une facette de sa personnalité moins immédiate.

Je ne trouve pas grand-chose de plus à dire au sujet de ce groupe, très bon au demeurant, mais qui reste malgré tout un inconnu comparé aux géants du genre tels Metallica ou Megadeth qui, eux, ont bien évolué depuis leurs débuts. Vous me direz: "on ne change pas une formule qui marche" et vous auriez bien raison. Mais avec le temps, les mêmes ficelles continuent à lasser et il est effectivement plus que temps qu'Overkill se décide un peu à expérimenter.
Il y aura toujours des fans qui refuseront que leur groupe fétiche change un peu la donne (dites aux fans d'AC/DC de faire autre chose que du AC/DC, pour voir!), mais je fais partie de la seconde catégorie qui préfère qu'un groupe prenne des risques, quitte à se casser la figure.
A vous de voir dans quelle catégorie vous vous classez. Mais pour ce qui est de ce Bloodletting, vous pouvez y aller en toute confiance, c'est un bon disque.

mercredi 1 décembre 2010

Bathory - Destroyer of worlds


Encore un groupe loin d'être facile à suivre! Génial précurseur de la musique extrême, avec des albums qui ont ouvert la voie au black metal tels The return (déjà chroniqué en ces lignes) ou Under the sign of the black mark, Bathory s'est ensuite orienté avec succès vers ce que l'on a appelé par la suite le viking metal avec des albums grandioses tels Hammerheart ou Twilight of the Gods, avant de se vautrer lamentablement avec un thrash basique avec des opus comme Octagon ou Requiem. Cela fait beaucoup d'orientations musicales tout ça...
Sans compter que ce groupe (si l'on peut dire, car il est notoire que Bathory est le projet d'un seul homme, Quorthon, bien que ce dernier ait parfois utilisé quelques musiciens de session en studio) ne s'est jamais beaucoup frotté aux médias et qu'il n'a jamais foulé une scène pour défendre sa musique devant un public, il faut bien reconnaître que le bonhomme n'a jamais rien fait pour devenir populaire...
Après plusieurs années de silence, Bathory est revenu en 2001 avec ce Destroyer of Worlds. Verdict?

Le premier constat est que cet album est long long, trop peut-être. 13 titres, 65 minutes, ça surprend pour de la part de Quorthon. La pochette pourrait laisser penser que Bathory revient sur ce qu'il a fait de mieux, à savoir le viking metal. C'est en partie vrai, mais je nuancerais en disant que les ambiances black et le thrash ne sont pas bien loin.
L'album débute par trois compositions plus qu'intéressantes, Lake of fire, Destroyer of worlds et Ode. C'est lourd de chez lourd, parfois on croirait presque à du doom, mais la marque de fabrique Bathory est belle et bien présente. Lake of fire et Ode arrivent à me prendre aux tripes, ce qui n'est pas un mince exploit, surtout quand je me rappelle le dégoût engendré par une horreur comme Requiem. Il semblerait que Quorthon ait décidé de travailler la production (moins crade qu'à l'accoutumée) et ses compositions, autrement plus inspirées que ce qu'il avait pu faire au milieu des années 90. Parmi les autres excellents moments, je me dois également de relever Day of wrath, qui laisse augurer du meilleur pour la suite.

Ce bon constat rendra la suite bien moins reluisante: Quorthon a voulu faire trop long et a inclus des titres plus faibles, avec plus ou moins de potentiel. Dans la première catégorie, je placerais bien volontiers Pestilence, 109, Sudden death et White bones, sympathiques, mais trop fouillés pour être accrocheurs. Ces morceaux sonnent malheureusement bâclés et il faut bien reconnaître que malgré le génie de Quorthon, le thrash n'est pas son truc. Il y a très clairement bien mieux dans le genre. Je me répète, cela se laisse écouter sans problème, mais des groupes comme Slayer ont fait bien mieux.

Mais là où cela se corse vraiment, ce sont pour les 5 titres restants. C'est tout simplement inintéressant et indigne du talent de Quorthon. Pourquoi s'est il décidé à publier ces titres de remplissage? Nous n'aurons jamais la réponse (puisque le monsieur est parti au Valhalla en 2004), mais ce qui est sûr, c'est que cela pue la facilité et le ratage intégral. Aucune utilité, vraiment... Avec la meilleure volonté du monde, je ne vois rien d'autre à en dire.

Si Bathory n'avait sorti que les huit premiers titres que j'ai évoqué ci-dessus, Destroyer of worlds aurait fait partie de ses disques-phares. Mais 5 titres sur 13, cela fait beaucoup et une telle quantité de titres médiocres finit par plomber un album, peu importe lequel. Destroyer of Worlds est franchement plus intéressant que des bouses comme Octagon, mais il n'y pas de quoi s'en relever la nuit.

Sympathique, mais guère essentiel. A vous de voir...

mercredi 24 novembre 2010

Dimmu Borgir - Abrahadabra


Encore un gros morceau de cette année 2010. On peut dire qu'il était attendu au tournant, ce nouvel opus des Norvégiens. Pensez donc: la formation qui avait signé des chefs-d'œuvres comme Puritanical Euphoric Misanthropia ou Death Cult Armageddon s'est séparé de son clavier (Mustis) et de son bassiste chanteur (ICS Vortex); les leaders du groupe, Shagrath (chant) et Silenoz (guitare) ont décidé, du moins pour le moment, de ne pas remplacer les partants (ou virés, ça dépend de qui raconte l'histoire).
Quand on connait l'importance de ces deux musiciens sur les œuvres précitées, ça génère beaucoup d'inquiétude. A juste titre? Oui et non.

Les trois membres restants, à savoir Shagrath, Silenoz et Galder (guitare), ne sont pas des manches et savant composer. D'ailleurs, il était certain que l'envie d'en découdre allait être belle et bien présente. Les bonnes idées également. C'est que les gaillards sont doués pour le gros œuvre. Par contre, pour les finitions, Mustis et ICS Vortex n'étaient pas de trop, pourrait-on penser à l'écoute de ce Abrahadabra.

Les trois survivants ont voulu prouver qu'ils savaient toujours jouer du black metal symphonique et qu'ils sont toujours au pic de leur forme. Il est évident qu'ils n'on plus rien à prouver. Alors pourquoi cette débauche de symphonique? Trop, c'est trop, et on risque l'indigestion à la fin de l'album.

Dès le morceau d'introduction, Xibir, on comprend que l'album sera symphonique ou ne sera pas. Idem avec le premier extrait de l'album, Gateways, sur lequel participe la chanteuse Agnete Kjolsrud, et avec Chess with the abyss (où participe en tant que musicien de session le bassiste-chanteur Snowy Shaw, connu pour ses participations à Therion, autre pilier de la musique symphonique, on arrive à satiété. Ce sont personnellement les titres qui peinent le plus à me convaincre. Que l'on s'entende bien, ce n'est pas mauvais, j'affirme juste que si les Norvégiens avaient su distiller un peu de subtilité et un peu moins forcer sur le symphonique, l'album et la musique auraient gagné en cohérence et clarté.

Par contre, Born Treacherous avec son riff d'introduction 100% black metal, Ritualist, le superbe Dimmu Borgir et le final Endings and continuations sont d'excellents morceaux qui auraient très bien pu figurer sur Dath Cult Armageddon, tant ces titres sont excellents. Les Scandinaves ont encore la dalle et ces morceaux permettent facilement à ces derniers de clore leur bec à leurs détracteurs.

Les autres morceaux, The demiurge molecule, A jewel traced through coal ou Renewal présentent un intérêt certain, mais donnent l'impression que parfois les Norvégiens sont en pilotage automatique. Dommage, car jusqu'à présent, Dimmu Borgir n'avait jamais donné l'impression d'avoir sombré dans la facilité...

4 excellents titres, 3 titres qui auraient mérité mieux et trois autres plutôt dispensables, voici le bilan de ce Dimmu Borgir cuvée 2010. Plutôt maigre, par rapport à ce à quoi Shagrath and Co nous avaient habitués jusqu'à présent. Il serait inapproprié de dire qu'il s'agit d'un mauvais album, puisque celui-ci contient des titres franchement intéressants (et vu le contexte dans lesquels ils ont été écrits, c'était loin d'être gagné d'avance!), mais je parlerais bien volontiers d'un album de transition, pour lequel Shagrath et Silenoz ont voulu se prouver à eux même qu'ils pouvaient se passer des services de Mustis et ICS Vortex.
Mais remplacer des musiciens de ce calibre n'est pas chose aisée, surtout en si peu de temps. Même si Snowy Shaw est loin d'être un incompétent, sa prestation est loin de faire oublier le travail d'ICS Vortex.
Allez les gars, tout espoir n'est pas perdu, recherchez des mecs solides qui pourront vous seconder et bossez vos compositions! La prochaine fois, je ne serais peut-être pas aussi tendre avec vous...

mercredi 17 novembre 2010

Coroner - Mental Vortex


Pas facile de suivre un groupe comme Coroner. Non pas qu’il soit mauvais, bien au contraire, mais le combo helvétique fait dans le thrash ultra-technique, un thrash qui rendrait presque simpliste la musique de Metallica, Exodus, Slayer et consorts. Dès ses débuts, le trio suisse a su imposer une recette efficace qui a su se bonifier avec le temps. Le groupe a sorti à la fin des 80’s et au début des 90’s des disques géniaux, que ce soit avec R.I.P. ou le référentiel No more colors. Mental vortex, paru en 1991, est le digne successeur de cette galette de légende.

En fait, là où je voulais en venir quand je disais que ce groupe était difficile à suivre, c’est que le groupe recherchait la complexité alors que d’autres se seraient largement contentés de jouer des morceaux plus basiques. C’est très bien interprété, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, mais je peux comprendre que cela peut sembler indigeste.

D’ailleurs, cette technicité est à double tranchant : inutile de dire que reproduire certains morceaux sur scène s’est avéré compliqué. La scène a toujours été le point faible des Suisses, ce qui n’a pas joué en leur faveur. Les Helvètes ont toujours été perçus comme un groupe renfermé, peu chaleureux : autrement dit, pas évident d’être populaire dans ces conditions.

Heureusement que la musique et les albums studios font plus que tenir la route et ce Mental vortex ne déroge pas à la règle. La musique de Coroner est comme le cochon : tout y est bon ! Je ne vois rien à jeter sur cet album, même si j’ai un faible pour la triplette Son of Lilith, Semtex revolution, sirens ainsi que pour About life. De grands moments de thrash souvent copiés mais rarement égalés. C’est excellent de bout en bout, le trio est plus qu’inspiré et talentueux.

A noter que cet opus se termine par une reprise, un classique des Beatles, I want you (She’s so heavy). Là, je ne risque pas d’être objectif, étant donné que j’apprécie fortement le combo de Liverpool et qu’Abbey road est mon disque favori des 60’s. Mais force est de reconnaître que sans dénaturer son style, Coroner sait insuffler force et vigueur à la musique des Beatles. L’exercice est souvent casse-gueule, mais le résultat fait plus que tenir ses promesses.

Je ne peux que vous conseiller de vous ruer sur toute la discographie de Coroner, groupe fortement méconnu et trop injustement sous-estimé. Ce groupe n’a jamais sorti de disques pourris, son seul tort est de ne pas avoir su s’adapter aux dures lois du business de la musique. Dommage, mais il n’est pas trop tard pour redécouvrir ce combo aussi génial que talentueux qu’était Coroner.

mercredi 10 novembre 2010

Celtic Frost - Cold Lake


Celtic Frost avit montré dès ses premiers albums de grandes choses, que ce soit avec Morbid Tales, To Megatherion ou avec le génial Into the Pandemonium. Ce précurseur du metal extrême connaissait pourtant des tensions internes qui ont fait splitter le groupe après la sortie de ce dernier album. Le leader du groupe, Thomas Gabriel Fischer, alias Tom Gabriel Warrior, aurait pu très bien décider d'en rester là. Pourtant, il a décidé de reformer Celtic Frost avec d'autres musiciens pour écrire un nouvel album, Cold lake.

Et là, c'est le drame...

Cet album paru en 1988 a sans doute été la déception majeure de cette annéé-là. Le problème de cet album, ce n'est pas qu'il est intrinsèquement mauvais (jai entendu bien pire depuis), mais c'est qu'il n'aurait jamais dû être publié sous le nom de Celtic Frost. Il s'agit en effet d'un album de rock, du gros rock qui tache, comme aurait très bien pu générer Motley Crue, par exemple. Même si on y reconnait la griffe de Fischer, impossible d'admettre que nous avons affaire ici à un album de groupe suisse maintes fois copié et rarement égalé. Assumant sa démarche jusqu'au bout, Celtic Frost adopte la panoplie du parfait glam rocker...

Une catastrophe sans nom, voilà ce que l'on peut retenir de Cold lake. Bien plus que d'avoir changé d'orientation musicale avec plus ou moins de succès, Cold lake est coupable d'avoir sali un nom jusque-là irréprochable.
Difficile de dire si l'ambition de Fischer lui a fait penser qu'ne empruntant cette voie, il connaîtrait le succès. Mais c'est tout le contraire qui s'est produit: ce disque est trop sombre pour les fans de hard rock US des 80's et bien trop calme pour les fans du Celtic Frost originel. Bref, l'art et la manière de perdre en un album sa notoriété et sa crédibilité. Pas un mince exploit! Si cela n'est pas du sabordage, je ne m'y connais guère...

La musique en elle-même? Comme le disais ci-dessus, cela se laisse écouter, mais franchement pas de quoi s'en réveiller la nuit. Les autres musiciens, Stephen Priestly à la batterie et Oliver Armberg à la guitare entre autres, sont musicalement impeccables, mais quand les compositions ne sont pas terribles à l'origine, difficile d'empêcher l'ensemble de prendre l'eau.

J'ai relu des chroniques d'époque de cet album et j'ai constaté que la presse était unanime à ce sujet: quelle daube! Thomas Gabriel Warrior était grillé pour plusieurs années, et même l'album suivant, Vanity/Nemesis, représentant pourant une marche arrière, n'a pas non plus connu le succès. A tel point que le groupe s'est séparé pour de longues années.

Fischer avait tout perdu le jour où cet album était sorti, et il faudra attendre les années 2000 pour que les helvètes se reforment et engendrent le magistral Monotheist, qui a repris les choses là où Into the Pandemonium les avait laissées.

Cold lake est une déception comme j'en ai rarement connu. Même pour ses géniteurs, c'est pour dire: Celtic Frost a décidé de ne jamais rééditer cet album. Je n'ai pas d'autres exemples de groupes qui aient eu la même démarche vis-à-vis d'un album qui les aurait déçus.

Impossible de défendre l'indéfendable...

mercredi 27 octobre 2010

Def Leppard - Pyromania


Def Leppard m'est longtemps apparu comme étant un mystère. J'ai longtemps considéré le groupe anglais comme étant de vulgaires copieurs d'AC/DC, le genre de combos qui aurait voulu être calife à la place du calife. Après tout, en dehors du cercle des hard rockers, qui connaît Def Leppard? Pas grand monde, nous sommes bien d'accord. Pourtant, avec le temps, j'ai fini par admettre que Joe Elliott et sa bande ont marqué les années 80 avec des albums bien torchés. Le plus célèbre et aussi le plus vendu d'entre eux, Pyromania, publié en 1983, mérité toute notre attention.

Clairement, Def Leppard est bien plus qu'une pâle resucée d'Angus Young and Co. Après un On through the night prometteur et High'n'dry tonitruant, Le groupe de Sheffield se devait d'enfoncer le clou. Et là, avec ce Pyromania de haute volée, la concurrence n'a plus eu qu'à s'écraser.
Tout était en faveur de Def Leppard: des musiciens particulièrement doués (je pense notamment aux guitaristes Steve Clark et Phil Collen), un producteur/songwriter qui a largement fait ses preuves, notamment avec AC/DC (il peut se targuer d'avoir produit les mythiques Highway to hell et Back in black, rien de moins) et une musique inspirée, calibrée pour coller à l'air du temps. La période est au glam et le moyen de connaître à l'époque un succès commercial est de suivre le mouvement. Pyromania, c'est du hard rock coincé quelque part entre AC/DC et Bon Jovi, le tout agrémenté sauce Leppard.

Et franchement, le résultat est à la hauteur. C'est efficace, même si plus de 20 ans plus tard l'ensemble semble avoir déjà été entendu des milliers de fois, les titres peuvent plaire à un public très large sans que l'on puisse dire que les Anglais sont des vendus. Même les titres plus calmes, Too late for love et Foolin', passent tout seuls.
Autant dire qu'avec des titres majeurs comme Rock rock ('til you drop), Stage fright, Photograph ou Action! not words, le groupe ne pouvait que réussir. Une preuve supplémentaire que l'on peut cumuler succès commercial et réussite artistique.

Un succès qui allait permettre à Joe Elliott et ses acolytes de tourner sans relâche par la suite. Pyromania leur a permis de s'installer comme un grand du rock et la suite allait le confirmer: Hysteria, sorti 4 ans plus tard,allait être le second album majeur du groupe. Mais ceci est une autre histoire... Pour faire court, procurez-vous les quatre premiers albums du Léopard Sourd, c'est du tout bon!

mercredi 20 octobre 2010

Spiritual Beggars - Return to zero


Spiritual Beggars est le second groupe de Michael Amott. Oui, le guitariste de feu Carcass, le leader du fameux Arch Enemy. Des groupes excellents, dans un style bien sauvage. Pourtant, le talent du monsieur ne se limite pas à une musique bien couillue, puisqu'il sait proposer, avec toujours autant de maestria, une musique proche du stoner, très inspirée par Deep Purple et Uriah Heep. Quitte à se rapprocher de ce qui se faisait dans le passé, autant le faire avec brio, et c'est ce que Spiritual Beggars a toujours fait. Et ce nouvel opus ne déroge pas à la règle. Return to Zero est un disque formidable, l'un des disque phares de cette année 2010.

Il a fallu 5 ans pour que les Suédois se décident à donner un successeur au non moins brillant Demons. Il faut bien dire qu'Amott, entre Arch Enemy et la reformation de Carcass, n'a pas chômé. Entre-temps, il a fallu également trouver un remplaçant au chanteur JB, parti tenter sa chance avec le génial Grand Magus (qui a aussi un opus majeur cette année, Hammer of the north). Ce remplaçant n'est pas du tout un inconnu, puisqu'il s'agit ni plus ni moins d'Apollo Papathanasio, chanteur de Firewind (groupe dont est issu Gus G., l'actuel gratteux d'Ozzy Osbourne). Un choix surprenant, puisque Firewind est plus un groupe de heavy, mais un choix payant.

Papathanasio possède un timbre nettement plus aigu que ses prédécesseurs, mais cela sied parfaitement à la musique du groupe. A de nombreux instants (nous y reviendrons plus en détails par la suite), sa voix me fait penser à celle de David Byron, chanteur original du mythique Uriah Heep. Quelle coïncidence!

Pour ce qui est de la musique proposée sur Return to zero, je vais tuer le suspense et faire bref: cet album est génial de bout en bout et il n'y a vraiment rien à redire. C'est du grand art, et il est bien dommage que l'on n'en trouve pas plus souvent. J'ai beau écouter et réécouter ce disque, je ne vois pas absolument pas ce qu'on pourrait lui reprocher. Les 13 titres passent très vite, trop même, et vous n'avez absolument pas le temps de vous ennuyer.

J'aurais bien du mal à vous citer un titre qui surpasse les autres, tant les 13 morceaux qui composent Return to Zero sont magnifiques. La triplette Lost in Yesterday, Star born et The Chaos of rebirth est imparable: on se croirait revenu à la grande époque des années 70 sans pour autant que le tout sonne suranné. Une sacrée performance! Parmi les autres coups de cœur, je citerais bien volontiers We are free, Coming home et Believe in me. C'est impeccable de bout en bout, je n'arrive vraiment pas à comprendre pourquoi ce groupe est si peu connu, car il mériterait d'avoir la même réputation que les combos de légende que je citais au début de cette chronique.

Le disque se termine d'ailleurs par une reprise d'Uriah Heep, Time to live (que l'on retrouve sur le légendaire Salisbury, le second opus des Anglais. Même si la prise de risques est minime, on sent que les Suédois sont habités par la musique de la bande à Mick Box. Et Apollo Papathanasio est plus que crédible dans son rôle de vocaliste. Très franchement, si Uriah Heep cherche un chanteur qui soit capable de reprendre les titres de la période David Byron, qu'il ne cherche pas plus loin!

Je pensais avoir trouvé quel serait mon disque n°1 pour cette année 2010, et ce Return to Zero me fait à présent douter. Il faut bien dire que les disques de qualité ne manquent pas cette année. Cette nouvelle galette des Suédois sera sur mon podium, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Courrez vite chez votre disquaire habituel, vous ne serez absolument pas déçus.

mercredi 6 octobre 2010

Iron Butterfly - In-a-gadda-da-vida


Ah, ces années 60! La décennie où tout a véritablement commencé, selon moi, pour le rock. Pour la musique en elle-même et pour le style de vie qui en découle. Des grands noms sont apparus au cours de cette décennie et ont su s'imposer, à tel point que nombre d'entre eux sont devenus des références incontournables. La liste des groupes majeurs des 60's est au moins aussi longue que la liste des gens qui rêveraient de mettre une baffe à Raymond Domenech... Je pense notamment à des combos comme les Beatles, les Stones, les MC5, les Doors, le Jimi Hendrix Experience, et j'en oublie certainement...
Cette décennie a été celle où des groupes se sont forgés une réputation qu'avec un seul titre. Iron Butterfly est de cette trempe-là. In-a gadda-da-vida et son titre éponyme exceptionnel va propulser les Américains au sommet des charts en cette année 1968.

Tous les ingrédients sont réunis pour que ce groupe fonctionne. Ce dernier est indubitablement un espace où les cigarettes qui font rire tournent, ce qui ne pouvait évidemment que plaire à la jeunesse hippie de l'époque. Mais en dehors de cela, le titre éponyme est un véritable tube de plus de 17 minutes, un brûlot qui sent bon l'herbe (et je ne parle pas ici de foin, hein!).
Le chanteur/claviériste Doug Ingle était tellement défoncé qu'il n'arrivait plus à prononcer correctement In the garden of Eden, ce qui nous a donné In a gadda da vida! Tout un programme!
Le groupe cependant n'était pas dénué de talent et savait pratiquer un rock psychédélique inspiré. Le thème de base est facilement mémorisable, Doug Ingle possédait une voix plus qu'intéressante, le guitariste Erik Brann savait distiller de nombreux effets avec sa gratte et ses nouvelles pédales fuzz, le batteur Ron Bushy a su mettre en évidence son jeu de batterie au milieu du morceau.
Autre anecdote, ce morceau a connu un énorme succès auprès des DJ de l'époque, car il leur permettait d'allonger les pauses clopes (mouais!) sans que personne ne trouve à y redire...

Au delà de ce moment de bravoure, tout n'est pas à jeter aux oubliettes. Most anything you want est plutôt bien troussé, bien que trop typé 60's. Flowers and beads, My mirage s'en sortent avec les honneurs, même si on ne peut pas parler de franche réussite. Je serais plus enthousiaste concernant le sous-estimé Termination, avec son riff simpliste mais diablement efficace. De même, Are you happy peut être considéré que le deuxième tube d'Iron Butterfly. C'est bien rentre-dedans pour l'époque, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est taillé pour mettre le feu à une scène, comme le prouvera l'album Iron Butterfly Live.

Le fait d'être classé comme étant un groupe pour vieux baba-cools amateurs de fumette n'a sans doute pas permis à Iron Butterfly d'être reconnu comme une référence ultime des 60's, mais on s'aperçoit que nombre d'artistes reconnus admettent apprécier In a gadda da vida. Même les plus improbables: les thrashers Slayer en ont même fait une reprise. Et pour convaincre Kerry King et sa bande de reprendre une chanson de quelqu'un d'autre, il faut se leveer de bonne heure!

Un album éminemment sympathique qui, au fil du temps, retrouve son lustre d'antan et gagne ses galons de classique. Le fait de rappeler une périodesouvent considérée comme magique comme la fin des 60's y est sûrement pour quelque chose. A redécouvrir.

mercredi 29 septembre 2010

Scorpions - Sting in the tail


La nouvelle annonçant que Scorpions, après plus de 30 ans de carrière, allait raccrocher les guitares a largement fait l'effet d'une bombe. Le groupe allemand est un pionnier du heavy metal et à ce titre paraissait indéboulonnable, malgré plusieurs faux-pas qui ont émaillé sa carrière. Le groupe a expliqué qu'il préférait tirer sa révérence sur une bonne note plutôt que décliner à petit feu. Intention louable... Le groupe devrait s'arrêter après la tournée qui suit la sortie de leur tout dernier album, Sting in the tail. Alors que dire de ce nouvel opus, sorti en 2010, sans tomber dans l'émotion et restant objectif?

On peut dire tout simplement que l'on ne risquera pas d'être surpris. Dans l'ensemble, les titres sont sympathiques et peuvent plaire aux fans de la première heure tout comme au quidam lambda et à la ménégère de plus de 40 ans...

Je m'explique: dans l'ensemble, Meine, Schenker and Co nous proposent plusieurs titres assez énervés pour plaire à la frange la plus agressive du groupe (dont je fais indubitablement partie), mais continuent à nous proposer quelques compositions plus calme. Je vous l'avais dit, pas de surprise à ce niveau-là. Ce n'est pas après avoir sorti autant d'albums que l'on va changer leurs habitudes, d'autant plus qu'il y a bien pire dans le genre.

On commence avec Raised on rock et Sting in the tail, des titres bien troussés, bien rentre-dedans (enfin, ça reste du Scorpions, les Allemands ne se sont pas mis à faire du thrash, hein!) et on se dit que la renaissance engagée quelques années plus tôt avec l'album Unbreakable est désormais acquise. Une sensation facilement confirmée à l'écoute de titres comme Rock zone, Let's rock ou No limit.

La suite est du même calibre et il n'y vraiment pas de quoi être étonné ni déçu outre-mesure. Scorpions fait bel et bien du Scorpions, et on ne s'en plaindra pas. C'est au niveau des titres plus calmes que l'on peut chercher la petite bête. Lorelei, la première ballade, me laisse dubitatif. Les allemands ont fait bien pire, mais à part rameuter un public plus mainstream, je ne vois pas l'intérêt. The good die young, où figure l'ex-chanteuse de Nightwish Tarja Turunen, me donne la même impression. De même, Sly, soit l'acronyme de Still loving you, me laisse pantois: quand on veut rendre hommage à un tel titre, il faut au minimum s'assurer de la qualité de ce que l'on propose. Mais là, c'est un morceau fadasse qui nous est servi, et c'est vraiment le seul sur lequel je peux dire m'être carrément ennuyé.

Le titre final, The best is yet to come, avec son refrain et ses choeurs, tombent dans facilité, mais c'est un titre sympa. J'ai cependant connu des morceaux concluant des albums de Scorpions bien plus intéressants, je pense notamment à Holiday sur Lovedrive, ou à When the smoke is going down sur Blackout. Bah, je dois déjà être un vieux con qui ne fait que ressasser le passé...

Les trois autres morceaux, Slave me, Turn you on ou Spirit of rock, laisse entrevoir de bonnes idées, mais ces dernières ne me semblent pas totalement abouties. Le résultat? Des titres inégaux, qui auraient pu s'avérer excellents avec un peu plus de travail.

Le bilan de cet album, c'est que Scorpions, après autant de temps en studio et sur scène, reste globalement performant. L'ensemble reste inégal, et le bon côtoie le gnan-gnan, mais si cet opus devait réellement être le chant du cygne de ce groupe de légende, autant vous dire qu'il me laissera une bonne impression. Je me répète, le groupe a sorti des bien meilleurs albums dans les années 70 et 80, mais la qualité de celui-ci reste plus qu'acceptable, surtout en comparaison d'albums pourris comme Eyes II eyes.

Elles sont vraiment coriaces, ces bêtes à pince...

mercredi 22 septembre 2010

Mike Oldfield - Ommadawn


Un grand mystère ce Mike Oldfield... Je n'aurais jamais parié sur le succès immédiat de ce multi-instrumentiste et compositeur de génie. Imaginez: ces premiers albums sont composés de 2 titres (un par face) et sont particulièrement longs, avec des parties extrêmement complexes. Pas la meilleure approche qui soit pour captiver un public... Et pourtant, Tubular bells a été un succès foudroyant (grâce à l'utilisation de la musique pour le film l'exorciste). Le second album, Hergest Ride, déjà chroniqué en ces lignes, a également fait un tabac. Le troisième album devait confirmer que le phénomène Mike Oldfield n'était pas qu'un feu de paille. Le troisième opus, Ommadawn, paru en 1975, va montrer que le génie avait encore énormément de choses à dire.

La musique sur les premiers albums d'Oldfield, c'est la grandiloquence du rock progressif associée à l'aspect planant de la musique new age alors naissante et de la world music. L'avantage avec la musique d'Oldfield, c'est qu'il n'y pas besoin d'avions pour voyager: écoutez cet Ommadawn et vous vous retrouverez tantôt quelque part en Afrique, tantôt dans la campagne galloise ou écossaise.

Oldfield a su se réinventer sans toutefois trop changer sa marque de fabrique. Je m'explique: là où Tubular bells ou Hergest Ridge pouvait agacer par une certaine répétitivité, autant Ommadawn est varié. Bien sûr, les parties sont toujours aussi complexes et Oldfield aime les étirer jusqu'à plus soif, mais ici, cela passe comme une lettre à la Poste un jour sans grève. En fait, je pense que le fait que ce disque soit plus court que ses prédécesseurs aide grandement à sa cohérence et à son homogénéité.

Franchement, pour un type qui n'avait que 22 ans à l'époque, on peut se demander où il allait chercher toutes ses idées. C'est tout bonnement brillant, le disque fait preuve d'une rare maturité. Il n'y a pas à dire, Oldfield, en ce milieu de cette géniale décennie, était l'homme en forme.

Inutile de préciser que le tout est parfaitement produit et que l'album n'a pas trop souffert de l'épreuve du temps. Cela se laisse toujours écouter avec autant de plaisir, même 35 ans après sa sortie. Il est vraiment trop fort, ce type! Et le pire, c'est qu'il a l'air de composer et de jouer avec une facilité déconcertante. Certaines parties de guitares peuvent rendre dingues certains apprentis guitaristes, tant c'est joué avec une précision et un feeling incroyable.

A vrai dire, les titres des trois premiers albums ont rarement, à ma connaissance, été repris. Seul Oldfield semble capable de jouer parfaitement sa musique et d'y insuffler suffisamment de conviction. C'est toute la personnalité d'Oldfield qui transpire le long de ces 36 minutes de musique, celle d'un génie, d'un artiste avec un grand A. Je pense qu'il serait sans nul doute courageux, mais suicidaire d'essayer de se frotter à de telles compositions. Ce mec est un fou, mais un fou bourré de talent et si vous ne me croyez, réécoutez cet Ommadawn. Et tant que vous y êtes, redécouvrez Tubular bells et Hergest Ridge.
Oldfield est indubitablement la rencontre entre le talent, la fraîcheur et l'authenticité.

mercredi 15 septembre 2010

Kiss - Kiss


Kiss: l'un des plus grands groupes de rock. Sans aucun doute. Des hits à n'en plus finir, des moments de bravoure qui resteront gravés à jamais dans la mémoire collective. Et il n'a pas fallu bien longtemps au groupe pour s'imposer, artistiquement parlant. Dès 1974, Kiss s'imposait avec son album éponyme, l'un des meilleurs qu'il ait sorti et clairement l'un des meilleurs des années 70. Il n'y a vraiment pas grand chose à redire sur cet album sur lequel peu de gens auraient parié un kopeck.

Le guitariste Paul Stanley et Gene Simmmons (basse) faisaient partie d'un obscur combo, Wicked Lester. Après le split de celui-ci, les deux compères ont décidé de ne pas se laisser abattre et de fonder l'un des groupes au jeu de scène les plus impressionnants du monde. Après avor recruté un jeune guitariste, Ace Frehley, et un batteur (Peter Criss), le groupe de rock le plus connu de New York compose de nouveaux titres très rapidement. Ces derniers sont tout simplement des tueries. Rien de moins.

Imaginez un premier album composé de 10 titres dont 7 des classiques ultimes. Impossible de trouver à critiquer des monuments tels que Strutter, Cold gin (qui prouve qu'Ace Frehley était aussi doué à la gratte qu'au chant), Deuce (le titre qui va ouvrir les concerts pharaoniques du groupes pendant de nombreuses années), 100.000 years ou Firehouse. Plus de 30 après leur sortie, ces titres sont régulièrement demandés en concert, à juste titre. C'est juste du bon gros rock, certes pas très original avec plusieurs décennies de recul), mais c'est foutrement efficace, ça donne envie de taper du pied comme un dément.

Bon, on peut toujours chipoter sur la pertinence de titres comme Let know, l'instrumental Love theme ou la reprise de Kissin'time (un titre des années 50 écrit par un obscur pionnier du rock américain), mais ces titres font plus figure de respiration entre deux moments forts plus que de tâche.

Incroyable que le disque ait connu un faible succès d'estime, car autant de qualités sur un seul album, ça ne se trouvait pas si facilement, même au cours des prolifiques et magiques années 70. Leur manager, Bill Aucoin, ne devait pas cependant pas se faire trop de mauvais sang: le succès allait finir par pointer le bout de son nez. Cela prendra du temps, mais les efforts ont fini par payer. Avec de nombreuse années de recul, ce premier opus est considéré comme un classique.

Un classique de surcroît très bien produit et qui n'a pas du tout vieilli, ce que l'on n'a pas toujours pu dire au sujet d'autres albums de Kiss. Les titres ont pris toute leur envergure au moment de monter sur une scène, ce qu'a prouvé Alive!, l'album live sorti en 1975.

Un must, une brochette de hits les uns à la suite des autres. Un best-of à presque lui tout seul. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Un album brillant que tout fan de rock se doit au moins de connaître.

mercredi 8 septembre 2010

Gary Moore - Back on the streets


Jusqu'au milieu des 70's, Gary Moore était plus connu pour son implication dans Thin Lizzy. Sauf que le sieur a voulu se lancer en solo pour de bon (un premier effort solo paru en 1973 est resté somme toute confidentiel). Et là, je peux tuer le suspense en affirmant que la seconde tentative a été la bonne, tout comme l'illustre ce Back on the streets publié en 1979.

La volonté de se démarquer de Thin Lizzy n'est pas flagrante, je vous l'accorde. Trois titres sur huit sont signés Phil Lynott (mythique bassiste et chanteur de Thin Lizzy pour les plus incultes d'entre vous),lequel joue d'ailleurs sur quatre titres, tout comme Brian Downey (le batteur de.. Thin Lizzy, dans le mille!) Pour le reste, Moore s'est entouré de pointures, dont le fameux clavier Don Airey (actuel Deep Purple) ou le batteur Simon Phillips (qui a entre autres joué avec Mike Oldfield).

L'album débute un tonitruant Back on the streets, magnifique, plein de force, idéal pour ouvrir un concert. Gary Moore provue une fois de plus qu'il est un guitariste sur lequel il faudra compter au cours de la décennie à venir. Il est cependant curieux que le monde du rock a plus retenu le nom de Van Halen ou de Malmsteen et que celui de Moore reste à l'écart...
Un titre génial qui rend les deux titres suivants signés Lynott bien fades... Don't believe a word et Fanatical fascists sentent Thin Lizzy à plein nez, mais ce n'est clairement pas les morceaux les plus inspirés qu'ait écrit Lynott. Je préfère pour ma part passer à Flight of the snow moose, un instrumental péchu et funky, qui me fait invariablement penser au Blow by blow de Jeff Beck. Moore serait un fieffé menteur s'il déclarait ne jamais avoir écouté cet album au moment de la composition de Back on the streets...

Une recette convaincante que l'on retrouve avec toujours autant de plaisir sur Hurricane. Mince, ce mec a dix doigts à chaque main!!! Ce n'est pas humain de jouer aussi vite et surtout aussi bien. Un grand moment qui nous fait oublier Song for Donna, une ballade bluesy trop mielleuse pour me satisfaire... Heureusement que suit un troisième instrumental (trois instrumentaux sur huit, ça fait beaucoup, non? Moore aurait-il eu peur de ne pas être assez talentueux au chant?), toujours aussi agréable à écouter...

Le dernier titre est devenu un incontournable de Gary Moore, à tel point que je croyais que c'était lui qui l'avait écrit. J'ai été presque déçu de m'apercevoir que c'est Phil Lynott qui avait écrit le phénoménal Parisienne Walkways. Une ballade pour le coup hautement inspirée qui transpire le Thin Lizzy par tous les pores. Autant dire que Lynott avait fait là un superbe cadeau à Moore. Indubitablement ce sont Back on the streets et surtout Parisienne walkways qui ont fait connaître à sa juste valeur Gary Moore.

La carrière solo de ce dernier était lancée, il ne restait plus qu'à concrétiser, ce que ce grand artiste a fait au cours des années 80, avec des titres non moins formidables comme Empty room, Over the hills and far away, pour ne citer que les plus "commerciaux" (je déteste cet adjectif hypocrite: je ne connais aucun musicien qui refuserait que ses disques se vendent bien et lui rapportent plein d'argent!)
Une carrière fructueuse allait débuter, et c'est clairement cet album, certes pas dénué de défauts, mais attachant, qui en était le point de départ.

vendredi 3 septembre 2010

Deep Purple - California Jamming


Deep Purple est à ma connaissance le groupe qui a sorti le plus d'albums live au cours de sa carrière. Certains sont devenus des légendes (Made in Japan), d'autres sont sortis dans l'anonymat le plus complet malgré de bons moments (On the wings of Russian foxbat)ou à juste titre (In the absence of pink).
Ce California Jamming, publié en 1996 fait partie de ces disques quasiment inconnus du grand public que seuls les fans acharnés du Pourpre profond, dont je fais partie, prennent le temps d'écouter et d'analyser chaque moment.

Rien que le contexte du festival California Jam, qui s'est tenu le 6 avril 1974 est rock'n'roll. Il y a le rock, le vrai, et il y a tout ce qui s'est passé en coulisses. Je pense notamment au colérique Ritchie Blackmore qui refuse de monter sur scène en avance et qui, in extremis, s'est ravisé... non sans être furieux envers les organisateurs. Blackmore en profitera pour éclater tout ce qu'il y avait sur scène à la fin du show, dont une caméra de télévision venue filmer la prestation du groupe!

La musique, parlons-en: le groupe, malgré un changement de line-up survenu un an auparavant, avait sorti un album extraordinaire, Burn, et les nouveaux venus, David Coverdale au chant et Glenn Hughes à la basse et au chant, n'avaient rien à envier leurs prédécesseurs, que ce soit en studio ou sur une scène. Le groupe semblait plus frais et plus jeune que jamais et cela s'entend: Deep Purple délivre une prestation du feu de dieu. Je vous l'accorde, la qualité du son n'est pas ce qu'il y a de mieux sur cet album (mais c'est déjà nettement mieux que les bootlegs sortis auparavant) mais cela suffit amplement pour comprendre que le groupe était toujours au sommet de son art et qu'il savait tenir une scène mieux que quiconque.

Les titres interprétés sont des classiques archi-connus, mais on ne s'en lasse pas: Burn est bien représenté avec pas moins de 5 titres, dont les fameux Burn, Might just take your life et Mistreated. Ce dernier est gorgé de feeling: la voix de Coverdale y est plus magnifique que jamais. Difficile de rester de marbre devant tant de talent...
Deep Purple a aussi choisi de piocher dans la période Mk2, pour compléter le track-listing de ce concert de légende. On a le droit à l'incontournable Smoke on the water (difficile d'y échapper), le morceau à rallonge The mule (autrement dit une occasion de montrer les prouesses de Ian Paice à la batterie et de procéder à une jam devant plus de 150000 spectateurs, rien de moins!) et le fameux Space Truckin'.
Il faut dire que le groupe a étiré ce titre plus que jamais, et il est intéressant d'entendre Ritchie Blackmore éclater toutes ses guitares sur le matériel, dont la fameuse caméra et un ampli auquel il a littéralement mis le feu! Bref, ce mec était un fou furieux... Vous trouverez facilement les images sur Internet.

California Jamming est donc un album incontournable pour tout fan du Pourpre profond qui se respecte, mais qui mériterait d'être bien plus connu qu'il ne l'est actuellement, notamment pour entendre Blackmore se déchaîner sur le matériel. Une scène tellement culte que le groupe a décidé de publier un DVD du concert, et là je peux vous dire que les fans se sont régalés...
Un grand moment de rock comme on n'en trouve plus beaucoup, à une époque où la rage du rock est trop contenue par des medias durs de la feuille et des maisons de disques trop timorées...

vendredi 27 août 2010

Guns'n'roses - Appetite for destruction


Guns'n'roses fait partie des groupes qui ont ramé pour me séduire. La voix nasillarde d'Axl Rose, les frasques des différents membres du groupe, les chansons parfois convenues, un dernier album (le sinistre Chinese democracy) littéralement à gerber, franchement pas de quoi s'en réveiller la nuit. Et pourtant de nombreuses personnes étaient fans de ce groupe à la fin des 80's et dans les années 90. Alors pourquoi, m'étais-je toujours demandé. Peut-être bien parce que ce groupe est à l'origine de ce Appetite for destruction, publié en 1987, et que cet album est tout simplement génial.

Certes, le style pratiqué par les Guns est tout sauf original. Du gros rock bien burné, on en trouvait déjà beaucoup, des Stones à Aerosmith en passant par les groupes de hard des 80's comme Poison ou Ratt.

Mais cet album, à la différence des disques des deux derniers combos que je viens de citer, possède un plus indéniable: des tubes. Chaque titre d'Appetite for destruction est un hit potentiel, c'est superbement interprété, on sent que le groupe avait la dalle, contrairement aux disques suvants où on avait une impression de déjà-entendu et d'auto-satisfaction.

Là, c'est tout bonnement monumental: des titres comme Welcome to the jungle, Mr Brownstone, Paradise city, Sweet child O'mine, You're crazy ou Rocket Queen ont marqué (et continuent de marquer) l'histoire du rock. Ils ont passé l'épreuve du temps haut la main et franchement, ce serait de la mauvaise foi de dire que ce sont de mauvaises chansons.

Même les titres mineurs (si je puis m'exprimer ainsi) valent le détour et sont véritablement bien plus intéressants que ce qui se faisait à l'époque. Décidément, onles Guns étaient appelés à l'époque les nouveaux Aerosmith, et c'était amplement mérité.

Un album de hard rock consistant et, vous l'aurez compris, hautement indispensable.
La sauvagerie hard rock est à son apogée, certains crieront au génie, d'autres au mauvais goût (il est vrai que les orgasmes féminins non simulés sur Rocket Queen, ça a fait couler beaucoup d'encre!), mais force est de constater que ça reste foutrement efficace.

Juste dommage que ce disque soit le seul album de cette trempe. Les deux Use your illusin et autres Lies sont à mes yeux hautement surestimés. Appetite for destruction est, et de très loin, le meilleur album de Guns'n'roses, un classique qui ne perd pas son intensité, même plus de 20 ans après sa sortie. D'ailleurs, les fans ne s'y trompent pas, demandez à n'importe lequel d'entre eux quel album est leur préféré et je suis sûr à 99% que c'est celui-ci qu'ils vous répondront.

Un beau gâchis, surtout quand je repense à cette infâmie nommée Chinese democracy. Bon, je vais réécouter cet Appetite for destruction, ça m'enlèvera cette horreur de la tête!

vendredi 20 août 2010

Rammstein - Sehnsucht

Après un Herzeleid de haute volée (ce disque est mon préféré de la décennie 1990), Rammstein se devait d'enfoncer le clou et s'imposer commercialement de manière définitive. herzeleid était effectivement excellent, mais il n'avait pas été très remarqué à sa sortie en 1995. Il fallait un album fort qui pourrait marquer les esprits de tous les metalleux de la Terre. Ce disque, ce sera Sehnsucht, publié en 1997. Un modèle du genre qui va faire exploser les Allemands au niveau mondial. Rien de moins.

Pourtant, quand on y réfléchit bien, les Teutons n'avaient pas grand-chose pour s'imposer. Le chant dans la langue de Goethe, cela aurait dû rebuter pas mal de monde. C'est cette originalité qui a fait connaître le groupe en dehors des cercles d'initiés. La musique, un tanz-metal inspiré au possible, a fait le reste. Des riffs plus tranchants que des lames de rasoirs et une rythmique martiale ont eu tôt fait de rendre les Germains incontournables.

Les titres, parlons-en. Des classiques, il y en a beaucoup sur ce Sehnsucht. On y retrouve ne tre autres le génial Du hast, un titre qui met le feu à chaque concert (pour avoir assisté à l'un d'entre eux, je peux vous dire que ça pogote à fond pendant ce titre!) et qui a su captiver le public, mais pas seulement. Le titre éponyme, avec ses ambiances orientales et sa rythmique infernale, est parfait en morceau d'ouverture, tout comme Engel, avec son chant féminin au refrain et ses riffs plombés.

Tous les titres de cet album valent leur pesant d'or et il m'est difficle de trouver quoi que ce soit à redire. Impossible de sa lasser de morceaux-phares comme Tier, Bück dich, Bestrafe mich, Alter Mann, Küss mich ou Eifersucht. Ce sont des baffes monumentales qui savent mettre une ambiance du tonnerre en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Même les morceaux plus calmes comme Spielt mit mir ou Klavier savent mettre en exergue des émotions que seul le sextette allemand sait distiller.

L'ensemble est doté d'une production puissante et celle-ci n'a pas subi les affres du temps, même en 2010. Nous aovns affaire ici à un album de classe mondiale, comme il y en a eu peu en cette année 1997. D'ailleurs, la presse spécialisée, les fans et même les musiciens de la scène metal ont su reconnaître la portée de cet album. La maestria qui se dégage de ces compositions est à son apogée.

Je ne vois pas grand-chose de plus à rajouter sur cet album, si ce n'est que ce classique doit impérativement faire partie de votre discothèque, si ce n'est pas encore le cas. (Et dans ce cas, baissez la tête en signe de honte!) Du grand art, comme cela faisait bien longtemps que l'on n'en avait plus entendu. D'ailleurs, si vous avez l'occasion de les voir sur une scène, ne serait-ce qu'une seule fois dans votre vie, saisissiez cette chance. Le groupe délivre un show de très grande qualité, avec des effets pyrotechniques qui rendraient presque jaloux Kiss!

Le groupe s'orientera par la suite vers de nouvelles contrées plus mélodiques qui lui permettront de rencontrer un public de plus en plus large, mais à mes yeux, Herzeleid et Sehnsucht resteront à jamais les meilleurs albums enregistrés par Rammstein.

mardi 17 août 2010

ZZ Top - Degüello

Les années 70 ont été fastes pour les Texans. Le blues-rock du groupe a su trouver son public et la qualité est au rendez-vous. Des albums comme Tres hombres, Fandango, ou Rio Grande Mud sont devenus des classiques. Je ne dis là que des banalités affligeantes. Et je ne sortirais pas de ces lieux communs avec ce Degüello, paru en 1979.

Rien de neuf à l'horizon? Presque. Au niveau musical, peu de changement. Du blues-rock dans la plus pure tradition ZZ Top, donc excellents, cela va sans dire. Deux gros titres, Cheap sunglasses et I'm bad, I'm nationwide, rendent ce disque indispensable.

Au rayon évolutions, si tant est que l'on puisse parler d'évolution pour le groupe texan, c'est que certains titres laissent présager de la direction que le combo prendra au cours de la décennie à venir. Je pense à des titres comme A fool for your stockings ou Manic Mechanic. Mais à part ça, rien de neuf...

Le chroniqueur vous semble désabusé ou blasé? Même pas. Mais difficile de trouver matière à disserter sur ce groupe. Qu'est-ce qui distingue un album de ZZ Top d'un autre album de ZZ Top? Pas grand-chose, vous en conviendrez.

Pour faire simple, ce Degüello est un bon disque, sans doute pas le skeud du siècle, mais bien sympathique. Comme toujours avec le trio texan. C'est peut-être ça le problème. Peu de renouvellement, pas d'originalité. C'est toujours de bonne qualité, mais pas étonnant vu le peu de prise au risque...

vendredi 13 août 2010

Alice Cooper - The eyes of Alice Cooper

Les années 2000 avaient plutôt mal commencé pour Alice Cooper. Les deux premiers albums sortis au cours de cette décennie, Brutal planet et Dragontown, n'avaient pas convaincu. Ce bon vieil Alice avait voulu s'orienter vers une voie qui n'était pas la sienne, celle d'un gros rock à la limite de l'industriel. Ce n'était pas du tout ce que les fans attendaient et les chiffres de vente s'en sont ressentis.
Brutal planet et Dragontown étaient censés être les deux premiers volets d'une trilogie. Tout le monde s'attendait à ce que l'album suivant continue dans cette lancée. Alice Cooper, aka Vincent Furnier a pris tout le monde à contre-pied en publiant en 2003 un disque dans la plus pure lignée de ce qu'il sait faire de mieux, à savoir un bon gros hard rock des familles.

Il a su pour cela bien s'entourer, en recrutant entre autres Ryan Roxie, guitariste talentueux vu auparavant dans Slash's snakepit, ainsi que le batteur vétéran Eric Singer, qui a un CV plus long que le bras et qui a entre autres joué avec Black Sabbath et Kiss. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Alice retrouve ses marques rapidement et nous propose un hard rock inspiré qui aurait facilement pu s'imposer auprès du grand public si son géniteur n'avait pas été Alice Cooper. L'image effrayante qu'il dégageait dans les 70's reste gravée dans les esprits bien-pensants et il est difficile, comme chacun sait, de faire changer ces mêmes esprits. Dommage pour eux, tant mieux pour nous!

Franchement, rien de mauvais dans ce disque aux titres tous plus accrocheurs les uns que les autres. Parmi ces titres de haute volée, on trouve What do you want from me?, excellent en morceau d'ouverture. Le ton est donné, et ce n'est pas des titres comme Between high school and the old school, Love should never feel like this, Man of the year ou Backyard brawl qui me feront changer d'avis. Alice Cooper a su rapidement regagner le coeur de ses fans purs et durs, et ces titres n'y sont indubitablement pas étrangers à cette reconquête.
Lorsque je vous disais qu'Alice aurait pu connaître un succès commercial, je pensais principalement à Novocaine. C'est bien fait, accrocheur comme il se doit, calibré pour la radio. Malheureusement, les programmateurs de ces mêmes radios préfèrent diffuser des âneries à longueur de journée plutôt qu'ouvrir un minimum leurs oreilles. Dommage...
Les 13 titres de cet album sont de petits bijoux dont il est impossible de se lasser, à réécouter pour se rappeler à quel point le hard rock peut être simple et accrocheur. La fan-base du groupe a d'ailleurs eu tôt fait de se ruer sur cet opus qui, en toute honnêteté, le mérite. Cela faisait bien longtemps qu'Alice Cooper n'avait plus rien sorti d'aussi intéressant.

Je vous accorde volontiers que l'originalité n'est pas le point fort de ce disque, mais on s'en fiche pas mal. Alice Cooper avait voulu changer de voie avec une réussite commerciale et artistique plutôt discutable. Avec ce retour aux sources, Alice Cooper prouve qu'il n'est pas fini et qu'il a encore de nombreuses choses à dire.
A conseiller à tous ceux qui ont aimé un jour Alice Cooper, que ce soit avec School's out, Billion dollar babies ou Hey stoopid. Un des nombreux points cuminants de la carrière du Coop'...

mardi 10 août 2010

The Police - Zenyatta Mondatta

The Police s'était vite imposé dès son premier album, Outlandos d'Amour (déjà chroniqué en ces lignes) et avait enfoncé le clou avec le second, Regatta de blanc. Il faut bien reconnaître que quand sur ses albums des titres comme Roxanne, So lonely, Message in the bottle ou Walking on the moon, impossible de ne pas connaître le succès, on est bien d'accord. Inutile de préciser que le troisième opus du combo britannique était attendu au tournant, et à juste titre. Ce Zenyatta Mondatta, paru en 1980, allait confirmer que le groupe savait écrire des titres accrocheurs à souhait, mais qu'il s'était enfermé dans une certaine routine.

Des titres calibrés pour le succès, cet album en contient, bien évidemment. Sting n'a pas perdu la main et Don't stand so close to me ou De do do do, de da da da prouvent, si ce n'était pas encore fait, que le groupe est au sommet de son art. Le mélange rock/funk/jazz/reggae que seul The Police savait créer est toujours savamment élaboré, mais on sent une certaine lassitude.

En effet, certains titres manquent de saveur et donnent l'impression d'avoir été écrits à la va-vite. Je pense entre autres à Man in a suitcase ou Canary in a coalmine, vraiment moyens et qui puent la redite à plein nez. Ce sont les seuls véritables ratés de cet album, mais ils laissent facilement deviner l'ambiance qui régnait au sein du groupe en ce début de décennie: l'euphorie en raison du succès des albums précédents, et les premières tensions, celles qui allaient un jour avoir la peau de ce groupe génial.

Les autres titres? Rien de foncièrement mauvais, c'est même plutôt agréable à écouter, idéal pour vos soirées d'été entre amis. Je pense notamment à Driven to tears, Bombs away, Behind my camel ou Voices in my head. Cela s'écoute sans problème et cela peut plaire à l'individu lambda. Le trio fait preuve d'inventivité et, l'air de rien, d'une technique impressionnante. Sting, Andy Summers et Stewart Copeland ne sont pas des manchots, on le savait déjà, mais le groupe a essayé sur cet opus de créer des atmosphères et d'être moins brut de décoffrage.

C'est juste dommage que cette tentative d'évolution n'ait pas entièrement abouti, car le résultat aurait pu être grandiose. On sent que le groupe est le dépositaire d'une formule bien rodée et qu'ils ont hésité à franchir le pas et à essayer autre chose. Une hésitation qui a rendu Zenyatta Mondatta légèrement moins bons que ces deux illustres prédécesseurs.

Heureusement que Sting et ses acolytes allaient vite se reprendre et oser franchir un cap avec leur album suivant, Ghost in the machine. Le groupe allait enfin se décider à changer son orientation musicale, pour un résultat particulièrement convaincant.

Ce Zenyatta Mondatta n'est pas un grand album, juste un bon album, de la part d'un groupe brillant. Une légère baisse de régime qui n'altère en rien la qualité globale de cet album, un album éminemment sympathique à redécouvrir qui ne vous décevra pas mais ne vous surprendra pas non plus.

vendredi 6 août 2010

Black Sabbath - Live evil

En 1982, on pouvait affirmer sans prendre de risques que Black Sabbath avait fait plus que survivre au départ (ou licenciement, ça dépend de qui en parle!!!) d'Ozzy Osbourne. Le groupe avait sorti en 1980 un brûlot de metal plombé, Heaven and hell qui tenait la dragée haute à Blizzard of Ozz paru la même année. L'univers heroic fantasy de Dio s'intégrait parfaitement à la musique de Tony Iommi et Geezer Butler. Des qualités indéniables que l'on retrouvera sur The mob rules en 1981.

Sur scène, il est intéressant de voir ce que cela donnait. Avant d'écouter ce Live evil (publié en 1982) pour la première fois, je me disais que les titres écrits par Dio ne poseraient aucun problème. C'est plutôt ceux de l'ère Ozzy qui risqueraient de choquer l'oreille. Et mon instinct ne m'a pas fait me tromper cette fois-ci...

Attention, c'est très bien interprété, aucun problème là-dessus. On parle de Ronnie James Dio, tout de même. Un chanteur exceptionnel, un frontman et un songwriter de génie. Rien de moins... C'est juste que la voix de Dio est particulièrement différente d'Ozzy Osbourne. Ce dernier possède une voix nasillarde mais n'est pas très porté sur la technique, alors que Dio est sans doute plus classique dans son approche du chant. Deux méthodes qui ont indubitablement fait leurs preuves, ceci étant dit.

C'est un détail qui peut, je peux le concevoir, rebuter à la première écoute, mais il faut tenir bon et le réécouter plusieurs fois afin d'apprivoiser la bête comme il se doit. Par la suite, cet album vous fait passer un agréable moment, bien plus que cette horreur de Live at last. Les plus grands classiques y sont: N.I.B., War pigs, Iron man, Black sabbath (que Dio rend plus épique que jamais) et bien évidemment Paranoid. Parmi les titres de la période Dio, on retrouve quelques fameux instants avec entre autres Voodoo, Neon knights, Heaven and hell ou The sign of the southern cross (l'original est déjà grandiose, en live c'est encore bien mieux).

Un album en public qui rend justice aux meilleurs titres de Black Sabbath, avec un son digne de ce nom et un groupe en pleine possession de ses moyens. Un album live qui ne devrait pas réconcilier puristes avec la voix du lutin Dio, mais ce n'était pas son intention première: il s'agissait ici avant tout de montrer que le groupe était bien vivant. Pour ceux que le départ d'Ozzy a rendu inconsolables, il reste toujours Speak of the devil, un bon live du Ozz reprenant les meilleurs titres de Black Sabbath des 70's.

Malheureusement, c'est à cause de ce Live evil que le chanteur et le reste du groupe allaient se séparer, Ronnie accusant ses petits camarades de vouloir le mettre en retrait. C'est donc le début de la carrière solo de Dio et du jeu de chaises musicales pour Black Sabbath. Nos compères ne resteront pas fâchés à vie et enregistreront ensemble en 1992 Dehumanizer et formeront dans les années 2000 Heaven and hell, un groupe qui jouera les titres de Black Sabbath dans lesquels Dio aura chanté, jusqu'à cette fichue année 2010, où Ronnie James Dio tirera sa révérence à jamais. RIP Ronnie!

mardi 3 août 2010

Metallica - Metallica

En 1988, Metallica était allé à fond dans sa démarche: du thrash, encore du thrash et toujours du thrash. Les morceaux d'And justice for all... étaient particulièrement aboutis, malgré des titres parfois trop longs et une production drastique et fortement critiquée. Le son des guitares y était plus sec que jamais, le son de batterie était correct mais celui de la basse était carrément inexistant. Dommage pour le nouvel arrivant, le bassiste Jason Newsted, qui avait prouvé qu'il était un remplaçant solide au défunt Cliff Burton.
Malgré le succès d'And justice for all..., les membres de Metallica ont senti qu'il était plus que temps de changer de direction, sans renier leurs racines thrash, de proposer des morceaux plus accessibles et surtout plus court. Cet album éponyme paru en 1991 les imposera définitivement.

Lorsque la rumeur a indiqué que le producteur qui avait su valoriser les premières œuvres du groupe était débarqué au profit de Bob Rock, producteur qui a entre autres bossé pour Motley Crue, les fans les plus intransigeants ont eu peur que le groupe vire tapette. Heureusement, ce sera loin d'être le cas.

Je vais tuer le suspense (si suspense il y a encore): cet album est une tuerie. Sur les 12 titres qui le composent, 6 sont devenus des classiques incontournables en live et rien n'est à jeter. Franchement, que dire des titres d'ouverture comme Enter sandman et Sad but true, si ce n'est que Metallica n'avait jamais composé de tels morceaux pour ouvrir un album. C'est efficace, pas trop long et accrocheur. Et on ne peut pas dire que Hetfield and Co ont renié leurs origines. C'est bien cela le principal. Et le morceau suivant, Holier than thou, avec son riff rentre-dedans et sa batterie martiale, ne font qu'enfoncer le clou. A préciser que, surprise, on entend très bien la basse sur cet album. Il était temps!

Premier moment calme, The unforgiven. Une simili-ballade très accrocheuse, aux textes très inspirés parfaitement interprétée et riche en émotions. Pas mal de monde peut s'y identifier. Un des meilleurs moments de cet album et, en ce qui me concerne, un des titres des Four Horsemen que je préfère. Le titre suivant, Wherever I may roam, n'est pas en reste, un riff d'anthologie et une efficacité à toute épreuve qui a eu tôt fait de convaincre les fans.
Tout n'est pas parfait sur cet album, je pense à des titres comme Don't tread on me ou The God that failed, qui sont un cran au-dessous des autres baffes monumentales contenues sur cet opus. Rien de grave, mais il évident que l'on préfère des instants comme Of wolf and man, ou le mélancolique My friend of misery, co-composé par Newsted et où la basse est omniprésente. J'adore également le morceau final, The struggle within, qui achève tout le monde. Metallica a bien changé d'orientation, mais ce titre est bien du thrash pur jus, de haute volée de surcroît.
Je n'ai pas encore mentionné Nothing else matters, une ballade magnifique (et je ne suis absolument pas friand de l'exercice!). Un classique interprété à chaque concert (Comment pourrait-il en être autrement?) avec des textes qui prennent un tout autre sens dans la bouche de James Hetfield. L'individu est bien plus sensible que ce que l'on pouvait supposer.

Metallica a su s'imposer musicalement et commercialement, et c'est sans doute ce qui a déplu aux fans les plus anciens du groupe: devoir partager leur groupe fétiche avec de nouveaux fans. J'avoue que j'ai eu la même attitude avec Rammstein quand ceux-ci sont devenus plus populaires au début des années 2000 et qu'une flopée de jeunes branleurs se disaient fans de la première heure alors qu'ils ignorent que le groupe existait depuis bien plus longtemps...

Je peux comprendre que ce changement d'orientation ait pu déstabiliser les fans hardcore du groupe. Certains sont restés loyaux à Metallica, d'autres les ont quittés en les traitant de vendus. Une orientation qui sera encore plus critiquée avec Load et Reload. Mais comme je disais toujours à l'époque, critiquer Metallica, c'est comme aimer le neo-metal, c'est à la mode...
A mes yeux, il n'y a vraiment rien de choquant sur cet album, juste un groupe qui a décidé et su évoluer. Plutôt courageux pour un groupe qui aurait très bien continuer à proposer la même came à ses fans ad vitam aeternam. Un must qui se laisse réécouter avec grand plaisir, tout simplement...

vendredi 30 juillet 2010

Soulfly - Omen


Le moins que l'on puisse dire, c'est que Soulfly a pas mal bourlingué depuis ses débuts. Passant d'un neo-metal opportuniste (avec une tripotée de stars du moment) avec leur premier album éponyme, à un retour aux sources salutaire (Dark ages), Soulfly s'est désormais tourné vers un hardcore bien burné à la limite du thrash. Pour résumer, le groupe vogue au gré des envies de son leader incontesté (et incontestable), le fameux Max Cavalera. Oui, le fameux Max qui s'est engueulé avec son ancien groupe Sepultura et qui n'a depuis lors cessé de jouer au martyr.
Sepultura a continué de proposer des albums consistants, pas toujours inspirés, mais à la qualité constante. Qu'en est-il de ce Soulfly cuvée 2010?

Les premiers opus de Cavalera en solo m'avaient effectivement moyennement plu, le retour au bon thrash de Dark ages avait fortement remonté le groupe dans mon estime. Et avec Omen, le niveau est toujours aussi élevé. Max est inspiré ce coup, même si parfois certains passages laissent penser qu'il ne s'est pas trop foulé pour écrire ses chansons.

Nous n'y coupons pas, chaque album a ses invités et Omen ne déroge pas à la règle. Nous avons Greg Puciato de Dillinger Escape Plan sur Rise of the fallen, un titre fort sympathique. Tommy Victor fait une légère apparition sur Lethal injection, un titre qui fait partie du ventre mou de l'album.

Outre Rise of the fallen, plusieurs titres valent vraiment le détour, à commencer par le morceau d'ouverture, Bloodbath and beyond,parfait pour ouvrir un concert. Max a encore la rage, aucun doute là-dessus! Great depression est aussi pas mal dans le genre, un titre efficace qui fait mal là où il passe.

Lethal injection et Kingdom me laissent assez indifférents, peut-être que Max s'est laissé aller à la facilité sur ce coup-là. De même, je trouve des titres comme Off with their heads et Mega-doom ne réussissent pas à me captiver. Quelques heures de travail en plus et ces chansons auraient pu être géniales. Quel gâchis! Heureusement que la prestation incroyable de son guitariste Marc Rizzo fait plus que sauver les meubles. Encore heureux que les morceaux suivants font preuve d'une sauvagerie inouïe, je pense entre autres à Jeffrey Dahmer (du nom du fameux serial-killer), Vulture Culture ou Counter sabotage. C'est brut de décoffrage et ça ne fait pas de quartiers, tant mieux pour nous.

L'album se termine par l'incontournable instrumental, Soulfly VII, qui une fois encore, a toutes les peines du monde à décoller. C'est plat, complètement mou. Il faudra que Max pense à arrêter son trip, ce type d'instrumental n'apporte rien et dessert les albums plutôt qu'autre chose...

Max prouve qu'il sait encore écrire des titres à l'efficacité redoutable, mais il est vraiment dommage qu'il ne travaille pas plus certains titres. Pourtant, ce n'est pas les compétences des musiciens qui l'entourent qui le freinent, loin de là: Marc Rizzo est vraiment un guitariste hors-pair, Bobby Burns et Joe Nunez proposent une rythmique pachydermique qui n'a rien à envier aux plus grands du genre. Faudra penser à faire attention, Max, à force de faire dans la facilité et de tomber dans des concepts éculés, tu risques de te planter...

Pour faire simple, Omen est un bon album, certes pas le meilleur de l'année et il ne deviendra une référence du genre. Mais il vous permet de passer un agréable moment et il ne vous lasse pas à la longue, ce qui en soi est déjà pas mal. Est-ce suffisant toutefois? A vous de voir...

mardi 27 juillet 2010

Korn - III: Remember who you are



Korn est l'archétype du groupe difficile à suivre. Parti d'un neo-metal classique (style dont il est l'un des géniteurs), le groupe s'est orienté par la suite vers un metal sombre teinté d'indus et de new wave. Des évolutions qui ont quelque peu bouleversé les fans et qui ont connu des fortunes diverses, avec du bon (je pense à See you on the other side) et du moins bon (Untitled). Pour cette année 2010, Korn a voulu replonger dans ces racines en proposant un metal proche de ce qu'il faisait à ses débuts et en réembauchant son producteur fétiche, le fameux Ross Robinson.
Le quatuor californien nous a pondu en cette année 2010 un album plus que jamais torturé et sombre. Disséquons la bête...

Après une intro qui annonce la couleur suit un Oildale (Leave me alone) sombre, effrayant. Les angoisses du chanteur Jonathan Davis ne se sont pas calmées et son chant nous fiche toujours les pétoches. Il est vraiment grave, ce type! Force est néanmoins de constater qu'il s'est donné à fond, puisque son chant est impeccable de bout en bout.
Davis évoque son problème d'addiction aux médicaments avec Pop a pill, un morceau encore plus sombre que le précédent. Je n'aimerais vraiment pas me retrouver dans son cerveau qui est en plus piteux état que l'esprit de groupe de l'équipe de France de football.
Heureusement que la suite se veut plus entraînante et moins déprimante: des titres comme Fear is a placce to live, Move on, Let the guilt go ou Are you ready to live sont nettement moins empreints de noirceur, ce qui n'est pas un mal, car je pense en toute sincérité que j'aurais eu toutes les peines du monde à écouter d'une traite des titres aussi " dark " qu' Oildale par exemple.
Lead the parade, Never around ou The past, quant à eux, sont assez moyens. Pas la faute de Davis, mais des titres en eux-mêmes. Il faut bien dire qu'on a parfois l'impression que le guitariste Munky et le bassiste Fieldy ne se sont pas trop foulés sur ce coup-là. Ca reste efficace, mais pour la technique et l'originalité, vous repasserez! A noter que le nouveau batteur du groupe, Ray Luzier, est impérial derrière ses fûts. Ce type est impressionnant: c'est vraiment le batteur qu'il fallait à Korn, et personnellement, je le trouve bien meilleur que David Silveria, qui pourtant assurait une ryhtmique phénoménale.
Holding all these lies est particulièrement convaincant, mais on a un sentiment de déjà-entendu, surtout quand Jonathan Davis se met à pleurer à la fin du morceau. Ce la nous prend aux tripes, mais on ne peut que se remémorer que cette ficelle n'est pas nouvelle puisque Davis en avait fait autant sur le titre Daddy, issu du premier album éponyme.

Ce III: Remember who you are est globalement bon, malgré quelques légères déceptions. Le groupe retrouve son lustre d'antant et cela devrait plaire aux fans purs et durs. On regrettera juste que le groupe a évité cette fois-ci toute prise de risques et que certains membres groupes se soient laissés aller à la facilité. Rien de grave, mais le groupe devra y prêter attention par la suite s'il veut garder son aura.
Un des disques majeurs de cette année 2010? Oui, assurément! Sans doute pas le meilleur, mais tout de même.

vendredi 23 juillet 2010

Ozzy Osbourne - Scream

Cela faisait un moment que l'on n'avait plus entendu parler du Ozz, musicalement parlant s'entend. Cependant les dernières nouvelles n'étaient pas des plus rassurantes puisque les rumeurs indiquaient que Zakk Wylde, le guitariste d'Osbourne depuis 1988, avait été remercié, de même que le batteur Mike Bordin.
Le challenge allait être terrible à relever. Wylde étant l'un des meilleurs guitaristes de sa génération, je voyais très mal qui aurait assez de cran pour lui succéder. Ce courageux (ou suicidaire, c'est selon), Gus G., du groupe Firewind. Un quasi-inconnu en dehors de la scène metal, mais loin d'être un manche. A la batterie, on retrouve Tommy Clufetos, un membre du groupe de Rob Zombie. Un choix efficace.
En plus, les derniers albums n'avaient pas été franchement folichons. Ozzmosis, Down to earth, Black rain et l'album de reprises Under cover étaient loins de faire partie des meilleurs disques que Madman ait sorti, malgré quelques bons moments.

Je vais tuer le suspense tout de suite, cet album est MAGNIFIQUE. Le meilleur depuis No more tears. Rien de moins. Musicalement, on n'est pas loin des compositions des compositions de Wylde. Gus G. est un guitariste hors-norme, rien ne l'arrête. Le Grec nous sort des soli de toute beauté, au moins aussi bons que ceux de son prédécesseur.
La triplette d'ouverture Let it die, Let me hear you scream et Soul sucker donne le ton de l'album. De la folie furieuse!!! Diggin' me down, Fearless, I want it more et Latimer's mercy confirment que groupe ainsi reconstitué déchire tout sur son passage. Les soli vont écœurer pas mal de guitaristes en herbe...

Bon, tout n'est pas parfait sur ce disque. Life won't wait, Crucify et Time sont difficile d'accès, un peu trop laborieux à mon goût. Pas mal, mais je ne suis pas convaincu. A noter que Time est le reflet de l'amour d'Ozzy Osbourne pour les Beatles, avec les chœurs typique de la bande à John Lennon. Et je ne parle pas du morceau final, I love you all, une espèce d'outro pas vraiment indispensable.

Bref, un grand moment de hard rock. Je ne m'attendais plus à grand-chose de la part d'Osbourne, mais je me suis pris une bonne baffe, comme ça ne m'était plus arrivé depuis longtemps. Le meilleur album de 2010? Attendons de voir ce que l'année 2010 nous réservera encore pour l'affirmer, mais je pense que ce disque figurera au moins sur le podium. Vous savez ce qu'il vous reste à faire!

mardi 20 juillet 2010

Limp Bizkit - Chocolate starfish and the hot dog flavored water



Bon, je vais être clair avec vous : Limp Bizkit, j’avais de sérieux préjugés concernant la musique de ce groupe. Ce Chocolate starfish and hot dog flavored water ne fait que confirmer ce que je pensais déjà. Ce groupe fait du metal pour amateur de rap. De la merde en branches, quoi. Et encore, de la merde naissent parfois les plus belles fleurs.

Fred Durst est la honte du metal et de la musique en général. Si le renouveau du style doit passer par lui, comme l’indiquent certains média, eh bien je préférerais ne plus en écouter. Je ne vais pas taper plus sur lui, des gens pourraient avoir pitié alors que ce qu’il mérite, c’est de retomber dans l’anonymat le plus complet.

Je n’ai jamais été un grand fan de neo-metal, mais au moins, je retrouve plus de qualités dans des albums de Korn, System of a down ou Deftones. Là, pas grand-chose à sauver. Le seul pas trop ridicule dans cette histoire, c’est le guitariste Wes Borland, qui est loin d’être dénué de talent avec un manche de guitare.

Je crois que là, on a touché le fond. Il n’y avait rien à attendre de ce groupe hautement surestimé et le résultat ne me surprend guère.

En cette période où les deniers publics sont hautement surveillés, il est de mon devoir de citoyen de signaler que cette galette est nulle et ne sert à rien.

Quand le metal sert de prétexte au rap, ça donne ce genre de disques. Néfaste.

Chronique destructrice, défouloir? Oui, j'assume.

vendredi 16 juillet 2010

Rage against the machine - Evil empire

A l'instar de Van Halen, Rage against the machine fait partie de ces groupes qui ont commencé leur carrière sur un coup d'éclat, un premier album qui a mis tout le monde d'accord. L'Amérique avait été surprise par ce combo de Los Angeles qui véhicule des idées marxistes (plutôt rare au pays de l'Oncle Sam) et qui possède un guitariste extrêmement doué qui sort des sons inédits de son instrument.

Leur premier album éponyme avait été un véritable carton à sa sortie en 1992 et ce n'est rien de dire que les membres du groupes étaient attendus au tournant. Leur deuxième album, Evil empire, paru en 1996, allait montrer un groupe incapable de réitérer cet exploit.

Et pourtant, ce n'est pas faute de mal commencer. Les deux premiers titres, People of the sun et Bulls on the parade, sont pêchus comme il se doit, Tom Morello sort des sons incroyables avec sa guitare (encore heureux que sur la pochette ils indiquent n'utiliser aucun sample ou claviers!). Bref, deux titres qui vont droit au but, contrairement aux joueurs de l'équipe de France de football.

On retrouve par la suite quelques titres sympathiques, comme Vietnow, Revolver ou Year of tha boomerang. Certes moins inspirés que les deux titres cités ci-dessus, mais tout de même fort intéressants. Non, le problème des autres titres... Où est passée l'inspiration, la force des titres du premier album? C'est fade, sans consistance, ennuyeux. C'est encore plus flagrant 14 ans après la sortie de cet album. On y retrouve, je veux bien le concéder, quelques fulgurances qui laissent espérer que tout n'est pas perdu, mais tout de même...

Personnellement, il m'a fallu beaucoup de temps pour accrocher, alors que le premier opus était passé comme une lettre à la Poste un jour sans grève... Je ne saurais dire ce qui s'est passé. Trop de pression de la part du public et de la maison de disques qui préférait les voir adoucir leurs propos, perte d'inspiration, choix de la facilité? Certainement un peu de tout cela.

Cet album a été cependant un succès commercial pour RATM et le groupe le doit principalement à People of the sun et Bulls on the parade. Deux titres franchement excellent sur onze, de la part de RATM, ça fait un maigre bilan... Heureusement que le groupe a su vite rebondir par la suite avec l'excellent The battle of Los Angeles, un grand moment de metal.

Et que dire de cette pochette, un gamin habillé en une espèce de Superman sur un fond jaune chiasseux, à part qu'elle carrément moche? RATM représenterait l'empire du mal? Sur cet album, j'ai du mal à le croire. A mes yeux, les Américains incarnaient la force et le renouveau du metal, mais ici ils sont trop mous et trop consensuels. RATM se devait d'être fort, de donner un coup de pied dans la fourmilière, mais pour le coup, à deux exceptions près, c'est raté... Quelle déception...

Bon, je préfère ceci étant ce Evil empire à la majorité de la production rap-metal qui est sortie par la suite (mouvance incarnée entre autres par Limp Bizkit, de sinistre mémoire), mais RATM ne pouvait pas se contenter de sortir ce genre de choses. Les musiciens du groupe ne manquaient pas de talent et disposaient d'un potentiel bien supérieur à la majorité des groupes à succès de l'époque.

Définitivement, RATM a sorti deux albums valables, le premier (éponyme) et The Battle of Los Angeles que j'évoquais précédemment. Le reste, sans être mauvais, n'est pas franchement indispensable. Après, c'est à vous de voir...