mercredi 27 mars 2013

Motorhead - Ace of spades


J'aime le hard rock, je suis un inconditionnel de Kiss, d'AC/DC, de Ted Nugent entre autres. Mais sans pouvoir me l'expliquer, j'ai toujours eu un blocage avec Motorhead. Pourtant, tous les éléments que j'aime se trouvent dans la musique de Lemmy and Co. Je ne possède qu'un seul album du groupe, ce Ace of spades, paru en 1980. Quitte à n'avoir qu'un seul disque, autant prendre le meilleur!

Car ce disque fait partie des classiques intouchables sur lesquels le temps n'a aucune prise. A lui tout seul, ce disque pourrait faire office de best-of. Il n'y a rien à redire sur les titres, qui sont de véritables brûlots de hard rock, écrits et interprétés par un groupe au sommet de son art. Lemmy Kilmister gueule comme un dément et son jeu de basse insuffle une dynamique incroyable à la musique du groupe, "Fast" Eddie Clarke distille ses riffs de manière efficace et ses soli sont interprétés de manière magistrale, Phil Taylor cogne comme une brute. Bref l'osmose est totale, tant mieux pour les fans.

Ce Ace of Spades résume à lui seul ce que doit être le rock: direct, sans fioriture et surtout sauvage. Les potards au maximum semble être la devise du groupe. Une attitude qui n'était pas pour déplaire aux punks de l'époque. D'ailleurs Motorhead a toujours su concilier les publics metal et punk, ce qui n'est pas un mince exploit.

Il est clair que question sauvagerie, Motorhead n'a de leçons à recevoir de personne. Phil Campbell (actuel guitariste du groupe) déclarait dans une interview récente que lorsqu'il avait postulé pour remplacer le poste vacant de guitariste, il avait été tellement surpris par l'intensité que mettait le groupe dans sa musique qu'il avait l'impression de "s'être pris 1000 Concordes dans le cul!" Une expression fleurie et colorée qui résume toutefois bien la réalité!

Le groupe anglais décrochait la timbale avec cet opus et c'est plus que mérité. Plus de 30 ans après sa sortie, Ace of Spades est toujours aussi excellent: c'est un classique indémodable, je dirais même plus, une Bible pour tous les rockers et metalleux.

Cette année 1980 a décidément été une grande année pour le rock, avec des classiques tels que Blizzard of Ozz, Back in Black, Women and Children first ou Heaven and Hell. J'aurais vraiment vivre cette période exaltante à plus d'un titre. Heureusement qu'il nous reste ces grands disques, témoins et garants d'un temps que les plus jeunes d'entre nous ne peuvent pas comprendre.

mercredi 6 mars 2013

Tygers of Pan Tang - Wild cat


Ah, ces années 1980! Une période jouissive pour tout amateur de heavy metal qui se respecte. Les plus grands groupes du genre ont débuté leur carrière au cours de cette décennie. On parlait alors de NWOBHM (new wave of British heavy metal), les ténors du genre, qui s'appelaient Saxon, Def Leppard, Metallica ou Iron Maiden entre autres, ont en effet commencé à se faire un nom. Parmi tous ces cadors, un nom reste souvent oublié: Tygers of Pan Tang. Ce groupe a effectivement été reconnu pour son second album, Spellbound, mais il serait assez injuste d'ignorer complètement son tout premier opus, Wild cat, publié en 1980.

Le premier mot qui me vient à l'esprit quand j'écoute cet album, c'est la fougue. On sent que cette bande de jeunots avait la dalle, qu'il avait une envie folle d'en beaucoup de groupes, le premier album est aussi un symbole d'imperfection, car très souvent les moyens mis à la disposition d'un groupe débutant ne sont pas toujours ceux que les musiciens rêveraient d'avoir.

La hargne, elle est belle et bien présente sur ce disque. Bien sûr, le tout peut paraître bien inoffensif, mais à l'époque, il n'y avait rien de tel pour faire chier ses parents! Sur les dix titres qui composent Wild cat, il n'y pas de véritable temps mort ni de franche déception. On n'est pas loin des ambiances du premier Iron Maiden ou du premier Saxon, l'atmosphère est heavy speed, come de nombreux disques à l'époque.

Non, ce que je reprocherais plus volontiers à Wild cat, ce sont des baisses de régime. Les sept premiers titres sont sympathiques, les trois derniers font plus figures de titres de remplissage et donnent l'impression d'être bâclés. Comme si le groupe n'avait pas eu le temps de fignoler ces trois dernières compositions. Rien de franchement dramatique, mais cela fait baisser le niveau de qualité global.

Il y a deux autres points qui me chagrinent un peu plus: la production sonne, avec 30 ans de recul, trop typique du début des années 80. Les deux autres groupes précités n'ont pas trop souffert de ce défaut de jeunesse. Le second point qui me chiffonne, c'est la voix du chanteur, Jess Cox, classique, trop classique. Pas une once d'originalité, du coffre certes, mais pas assez de rage ni de personnalité.

Les autres musiciens sont quant à eux irréprochables: le guitariste Robb Weir n'a rien à envier à des guitaristes comme Dave Murray, la section rythmique est elle aussi impeccable de bout en bout, comme le prouvent les superbes Euthanasia, Slave to freedom ou Killers.

Des imperfections qui cependant ne se verront pas trop sur scène: le groupe anglais parviendra très rapidement à se créer une petite fan-base (même si cela n'a rien à voir avec celle de la Vierge de Fer, bien évidemment). Par contre, les membres du groupe se rendront vite compte des limites des capacités vocales de Jess Cox, qui finira par être remplacé par John Deverill, et du besoin d'un second guitariste. Ce dernier s'appelle John Sykes et on lui prédit une carrière prometteuse. Avec de tels atouts, Tygers of Pan Tang ne pouvait que réussir à percer, ce qu'il fera avec le Spellbound sus-mentionné (et déjà chroniqué en ces lignes).

Wild cat reste un chouette petit disque, sans doute pas le plus essentiel de la mouvance NWOBHM, mais il se laisse toujours écouter avec plaisir et ne lasse jamais, ce qui est déjà pas mal pour un premier album.