samedi 31 décembre 2011

Le top 10 de 2011

après les titres les plus écoutés en cette année 2011, voici les albums qui ont le plus retenu mon attention.

Machine Head: Unto the locust. cela faisait longtemps que l'on n'avait pas entendu parler de la bande à Robb Flynn. Mais ça valait le coup d'attendre, car on a du tout bon. Comme d'habitude depuis Through the ashes of empires...
Blackrain: Leathal dose of... Des Frenchies capables de rivaliser avec les plus grands du glam? Impensable! Et pourtant, les Savoyards l'ont fait, et avec talent, en plus. Une bonne surprise.
Loudblast: Frozen moments between life and death. Les Nordistes sont de nouveau en forme et ils tiennent à ce que ça se sache. Stéphane Buriez est de nouveau inspiré et on en prend plein les esgourdes.
Crowbar: Sever the wicked hand. Je ne connaissais que de nom, honte à moi. C'est vraiment un groupe génial qui mérite mieux que ça. Sever the wicked hand est LA surprise de cette année.
Lenny Kravitz: Black and white America. Quand Lenny Kravitz décide de sortir un bon album, il ne fait pas semblant. Malgré la sale habitude de mettre quelques titres de remplissage sur ses albums, ce petit dernier est vraiment de très bonne facture. Un bon moment de pop-rock.
Anthrax: Worship music. J'avoue ne jamais avoir été fan de ce groupe, sans savoir me l'expliquer. Mais cet opus est vraiment excellent. Je n'avais pas entendu quelque chose d'aussi bon en matière de thrash depuis fort longtemps.
Deep Purple: Phoenix rising (CD+DVD). Un coffret bien fichu traitant avec brio du Mk4 (période où œuvrait le brillant mais sous-estimé Tommy Bolin. Les fans hardcore du groupe connaissaient les titres figurant sur le CD, mais on ne s'en lasse jamais. Mais les images d'époque sont le plus qui font la différence.
Black Country Communion: 2. Un bon moment de rock de la part d'un all-star band dont on ne présente plus les membres. Un excellent disque que je n'ai pas pu chroniquer faute de temps mais que je vous recommande chaudement.
Alice Cooper: Welcome 2 my nightmare. Une resucée du Welcome to my nightmare qui tient toutes ses promesses. Je n'en attendais pas grand-chose, mais il serait malhonnête de ne pas reconnaître la qualité de l'ensemble.
Opeth: Heritage. C'est officiel, Opeth ne fait plus du death mais prog. Ce n'est pas plus mauvais pour autant. Assez déroutant, ce disque est l'une des réussites de cette année 2011.

Sinon, un disque a attiré mon attention tant je l'ai trouvé nullissime. J'ai nommé:
Lou Reed et Metallica: Lulu. Une horreur qui n'aurait jamais dû quitter le studio.

Et vous, qu'avez-vous retenu de cette année 2011?

vendredi 30 décembre 2011

Les titres les plus écoutés de cette année 2011

Comme tous les ans, il est de coutume de faire un point sur l'année écoulée. Voici, en ce qui me concerne, ce que j'ai le plus écouté cette année, sans ordre particulier de préférence:
-Motley Crue: Too fast for love. Un riff simple mais foutrement efficace, une chanson terriblement puissante de la part d'un groupe qui avait la dalle. Imparable!
-Scorpions: The zoo. Rien que pour entendre Matthias Jabs faire des exploits avec sa talk box. Un grand classique des Allemands.
-Kiss: Cold gin. Un grand moment de rock. What else?
-U2: Vertigo. U2 a le don de m'énerver ces derniers temps, surtout Bono, gras comme un cochon, avec ses causes humanitaires. Mais je me dois de reconnaître que ce titre n'est pas mal du tout.
-Blondie: One way or another. Pour moi, Blondie n'était qu'à l'origine de Heart of glass. Mais je me dois de le reconnaître, quand Debbie Harry et sa bande décident de jouer du rock, ils ne font pas semblant.
-Deep Purple: Love child. ce titre a un je ne sais quoi d'attirant. Simple mais terriblement efficace, il a dû faire des sacrés ravages en public. La voix chaude de David Coverdale y est pour beaucoup.
-Lenny Kravitz: Lady. Cet extrait de Baptism est pour moi l'un des sommets de Kravitz. Rien de foncièrement original, si ce n'est la facilité déconcertante de ce titre à rentrer dans votre cerveau et à ne plus pouvoir s'en extraire.
-Poison: Talk dirty to me. Ce groupe de tatas est franchement énervant. On aimerait pouvoir dire que leur musique est nulle, mais quand vous avez un titre comme celui-ci, percutant à souhait, pas évident de faire la fine bouche.
-WASP: I wanna be somebody. Un refrain efficace qui vous colle la pêche le matin, quand vous avez la tête dans le cul dans votre voiture pour aller au boulot. Excellent!
-Muddy Waters: Mannish boy. Un classique de la musique. Tout est dit!
-The Kinks: You really got me. Sans doute pas très original, mais c'est un standard indémodable. La redécouverte de cette année.
-The Police: Message in the bottle. Quand Sting savait composer du rock, du vrai, il ne faisait pas semblant. Là aussi un classique dont on ne se lassera probablement jamais.
-Loudblast: Emptiness crushes my soul. Les Nordistes sont de retour et ça fait mal. Ce titre est une tuerie et vous auriez tort de vous en priver.
-Ratt: Wanted man. Rien que le riff d'introduction me donne la chair de poule. Cela suffit pour faire un incontournable cette année. Oui, je sais, il m'en faut peu pour être heureux.
-Queen: Sheer heart attack. Queen est un grand groupe. Mais quand un tel combo se met au hard rock, il touche au génial, comme le confirme cet extrait de News of the world.
-Nazareth: Hair of the dog. Je ne connaissais Nazareth que de nom. Mais ce titre a été une claque phénoménale. A recommander.
-Rainbow: All night long. Rien à voir avec Lionel Richie, je vous rassure. Un riff superbe, un refrain efficace, un chanteur génial (Graham Bonnet). Une bonne pioche pour la bande de Ritchie Blackmore.
-Free: All right now. Un riff imparable et la voix de Paul Rodgers fait le reste. DU grand rock.
-Ike et Tina Turner: Nutbush city limits. Du grand art. Je ne vois rien d'autre à ajouter. C'est d'ailleurs ce que pense un groupe comme Nashville Pussy qui reprend régulièrement, et avec brio, ce titre.
-AC/DC: Jailbreak. Un groupe à l'époque débutant qui fait preuve d'une efficacité redoutable.

Et vous, quels titres ont marqué au fer rouge cette année 2011?

mercredi 28 décembre 2011

Testament - Practice what you preach

Les années 1980 ont vu l'éclosion d'excellent groupes de thrash: Metallica et Slayer en tête, Megadeth, Testament et Anthrax pas loins derrière. Practice what you preach aurait dû être le gros carton qui aurait placé ses géniteurs sur le podium du thrash. Il n'en a rien été, malgré de bons moments.

Testament, c'est avant tout 5 musiciens non dénués de talent. Les deux gratteux, Alex Skolnick et Eric Peterson, ont un métronome dans le cerveau et savent pondre des solos qui fichent froid dans le dos. Chuck Billy, le braillard, sait moduler comme il convient voix claire et chant hurlé, la section rythmique est pas mal représentée non plus avec Louie Clemente (batterie) et Greg Christian (basse).

Practice what you preach, paru en 1989, c'est 10 titres en tout, 4 tueries, 5 bons titres et 1 titre moyen.
Commençons par les tueries: le titre éponyme est excellent et figure parmi mes favoris tous albums confondus. Un solo de dingues qui élimine toute concurrence possible, des paroles faciles à retenir, une rythmique implacable. Greenhouse effect et Sins of omission complète allègrement le tableau et confirme que tout sauf un groupe de seconde zone. The ballad aurait mérité également de ne pas sombrer dans l'oubli. Calme au premier abord, ce titre finit par tout déchirer sur son passage

Les bons titres assurent grave, mais d'un autre côté, je dirais aussi qu'il n'y a pas de quoi se relever la nuit non plus. Et quant au titre que j'ai qualifié de moyen, Nightmare (Coming back to you), il donne vraiment l'impression d'avoir été torché en 5 minutes sur le comptoir d'un bistrot. Pour beaucoup de groupes, j'aurais pu dire que c'est un titre génial, mais le niveau d'exigence que j'ai envers Testament est bien trop élevé pour que je me contente de cela.

Ce disque, vous l'aurez compris, alterne le très bon et le moins bon et déçoit un peu. Peut-être pour cela qu'il est moins considéré que des albums comme The legacy ou The new order, qui sont effectivement des claques monumentales. Mais à mon humble avis, il vaut le détour, ne serait-ce que le titre Practice what you preach, qui est capable de vous donner la pêche en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Et c'est aussi le dernier album réellement enthousiasmant avant Low, paru en 1994.

mercredi 21 décembre 2011

Possessed - Beyond the gates/The eyes of horror

Ce disque est en fait une compilation du deuxième album qu'a sorti Possessed, Beyond the gates, publié en 1986, et d'un mini-album nommé The eyes of horror sorti l'année suivante.
Possessed a reçu avec son premier album mythique Seven Churches un succès d'estime. Le groupe a voulu capitaliser dessus, avec plus ou moins de succès. Ce sera aujourd'hui l'objet de mon propos.
Il est évident que pour renouveler l'impact d'un album comme Seven Churches, il fallait être très fort. Renouveler cette performance signifiait en fait pour ce groupe apporter au public un nouvel effet de surprise. Mission quasi-impossible en fait.

Débutons avec Beyond the gates. Ce qui me choque le plus, c'est la production, très sombre, très crue. Ce n'est pas, à mon avis, le son qui correspondait le mieux à Possessed. Heureusement que de bons titres y figurent. Phantasm, No will to live, Tribulations, Seance, Beyond the gates sont des brûlots de speed-thrash qu'on qualifiait à l'époque de death metal. Les musiciens y sont toujours impériaux: Le chant de Jeff Becerra est plus affirmé, les guitares de Mike Torrao et Larry Lalonde sont plus acérées que jamais, et pour le moins très inspirées. Et le batteur Mike Sus cogne comme si sa vie en dépendait, l'efficacité primant sur la beauté du geste.
Certes, Beyond the gates contient quelques moments plus faibles, comme The beasts of the Apocalypse, Restless dead ou Dog fight, mais ce n'est pas là à mon avis le point le plus faible de cet album. La production, signée Carl Canedy, producteur réputé à l'époque, dessert le groupe plus qu'autre chose. Bien dommage que l'album soit sorti ainsi, car à côté de méga productions comme Master of puppets de Metallica ou Reign in blood de Slayer, ce Beyond the gates n'avait pas les moyens de rivaliser.

Concernant l'EP The eyes of horror, le problème est différent. La production signée Joe Satriani (oui, le fameux guitariste), ancien professeur de guitare de Lalonde, est autrement meilleure que celle de l'album précédent. Pas bien difficile, il est vrai. Mais les compositions sont légèrement moins bonnes que sur Beyond the gates. Sans être réellement mauvais, Confessions, My belief ou the eyes of horror n'apportent pas grand-chose d'original. Par contre, j'admets que Swing of the axe et Storm in my mind sont d'une rare efficacité, excellents pour conclure un album sur une bonne note.

Les premières divergences musicales, et de faibles moyens par rapport aux superstars du metal de l'époque ont empêché Possessed d'arriver à la cheville des dits groupes. Ce n'est aucunement le manque de talent, car ce serait être d'une mauvaise foi crasse que d'affirmer que le groupe n'avait pas de réelles dispositions. Cet état de fait a mené le groupe vers la séparation et c'est bien dommage, car celui-ci, j'en suis intimement convaincu, avait encore beaucoup à dire.
Après ce sabordage, seul Mike Torrao a véritablement voulu réactiver, en vain, le groupe. Je ne crois pas, hélas, qu'on entendra reparler de sitôt de Possessed, donc je ne peux que vous conseiller de vous ruer sur leurs albums qui sont à l'origine de toute une scène.

mercredi 14 décembre 2011

Scorpions - Lonesome Crow

Une véritable curiosité, cet album. Scorpions, on se l'imagine souvent avec Still loving you, Big city nights, believe in love, etc. Pourtant, les Allemands ont eu une carrière féconde dans les 70's. Leur tout premier album a été différent de tout le reste de leur carrière, ce qui en a fait un album spécial et attachant à la fois.

Scorpions a fait du heavy metal dans les 70's, me dire-vous. Pas faux. Mais là, en l'occurrence, on a aussi du rock psychédélique et même des influences jazz, un apport de leur producteur de l'époque, Conny Plank, producteur de jazz à l'origine et réputé en Allemagne pour avoir contribué à plusieurs travaux de groupes de Krautrock.

Un album unique car on compte dans les rangs du groupe des musiciens comme Wolfgang Dziony et Lothar Heimberg, respectivement batteur et bassiste, qu'on n'entendra plus jamais par la suite. La formation sera complétée par Rudolf Schenker et Klaus Meine (guitare rythmique et chant), ainsi que le frère de Rudolf, Michael, petit prodige de la guitare lead.

Et la musique dans tout ça? Un reflet de ce qu'était le groupe à l'époque, un jeune groupe aux multiples influences. Un groupe qui a envie d'en découdre. Un chant puissant, des guitares acérées, des soli de folie, une section rythmique qui n'a pas démérité (Ecoutez un titre comme Action, pour comprendre qu'on ne plaisante pas).

Scorpions nous offre en 1972 7 titres bien ancrés dans leur époque, offrant au passager un des premiers titres phares du heavy allemand, Lonesome crow, avec un Michael Schenker plus déchaîné que jamais. Des titres comme I'm going mad ou It all depends auraient également mérité de passer à la postérité, tant le niveau de jeu est élevé et la musique franchement puissante.

Le groupe fera une très bonne bonne impression en Allemagne et au Royaume-Uni, à tel point qu'il se fera piquer son guitariste Michael Schenker par UFO, formation britannique déjà imposée. Il est remplacé par Uli Jon Roth. Pas de bol, la section rythmique se tire également, et Scorpions doit remplacer les deux fuyards.

L'histoire est en marche, et Scorpions ne manquera pas l'occasion de se faire remarquer.

mercredi 7 décembre 2011

Mike Oldfield - Hergest Ridge


Oldfield, pour beaucoup, c'est le mec qui a composé des tubes comme Moonlight shadow, To France, ou la musique du film, comment il s'appelle déjà?... Ah oui, l'exorciste!
En effet, il a sorti quelques titres bien connus du grand public. Le premier album, Tubular bells, n'aurait sans doute pas eu le même succès sans le film de William Friedkin.
Cependant, il faut reconnaître que dans les premières années de sa carrière, Mike Oldfield a sorti quelques pépites dont certaines sont (relativement) tombées dans l'oubli. Son second album studio, Hergest Ridge, en fait partie, indubitablement.

Oldfield n'a que 20 ans que le succès lui tombe dessus sans crier gare. Facile de péter les plombs dans ces conditions. Autant prendre un peu de recul avec tout ça et méditer tranquille. Il part donc se réfugier dans un coin paumé nommé... Hergest Ridge afin de réfléchir à son futur opus.

Autant dire que l'ambiance campagnarde l'a marqué lors de la composition de cet album. La musique ici peut se définir en majorité par le mot sérénité. Il est évident qu'un état d'esprit particulier est nécessaire pour apprécier l'album à sa juste valeur. Les titres sont peu nombreux mais longs (2 titres pour presque 40 minutes), répétant à l'envi la même mélodie, ajoutant un nouvel instrument par-ci, quelques nouvelles notes par là.

Il faut dire que Mike Oldfield est un as du studio et un multi-instrumentiste de génie. J'ignore combien d'instruments il a joué sur Hergest Ridge, mais à la limite, je préférèrerai ne pas le savoir, de peur de me sentir misérable... La guitare reste son instrument de prédilection, et il ne se gêne pas pour le faire savoir.

En effet, dans le second titre, vers 8'30, une baffe monumentale se profile, une partie de gratte bien couillue, avec la grosse distorsion qui va bien, déchire tout. Un passage qui ferait penser à une tempête, technique, très bien construit, et varié. Le reste du morceau reprend le thème du début, calme.

Le calme champêtre fait place à la rage de la tempête. La colère apaisée, la douceur de vivre revient, tout redevient sérénité et tout reprend tranquillement son cours. Si j'étais poète, je pourrais écrire tout un recueil en m'inspirant de ce chef d'œuvre signé Mike Oldfield.

Si vous souhaitez un disque inspiré et apaisant juste ce qu'il faut, vous avez frappé à la bonne adresse. Dans le même genre, je vous conseille aussi les deux albums suivants, toujours pourvoyeurs de grands plaisirs musicaux: Ommadawn et Incantations.

mercredi 30 novembre 2011

Scorpions - Eye to eye


Scorpions fait partie de ces nombreux groupes qui cartonnaient dans les 80's et qui ont particulièrement mal négocié le virage des années 90. Certes, Crazy world et Face the heat étaient de bonne facture, mais on sentait que l'esprit n'y était plus. Le groupe semblait s'être ramolli, comme condamné à écrire des Wind of change ad vitam aeternam.
Pure instinct semblait confirmer cette perte de vitesse, malgré la présence de quelques titres sympas tels You and I, Stone in my shoe ou Wild child.
Mais là, difficile de défendre ce Eye to eye mou du genou, qui voulait toucher le grand public mais qui s'est vautré lamentablement. La raison de cet échec? Des chansons pourries, tout simplement!

Même si Pure instinct était loin d'être un opus satisfaisant, on y trouvait encore quelques grosses guitares. Mais là, nada! Et les chansons sont vraiment nazes, sans inspiration. 14 titres, autant de daubes. C'est bien la seule fois que j'ai trouvé à
redire sur un disque des Allemands. J'ai franchement du mal à en trouver une qui pourrait relever le niveau, c'est dire.

J'ai vraiment du mal à comprendre ce qu'ils ont cherché à faire. Je n'ai rien contre la pop si elle est bien faite, mais là c'est le ratage intégral! Et même commercialement, le public n'a pas trop marché. Il fallait pourtant bien se douter que des vieux rockers sur le déclin, il y a mieux pour attirer le chaland!

Je préfère être sincère et ne pas tourner autour du pot: passez votre chemin. Il y a des choses plus intéressantes qui sont parues en cette année 1999. Si vous souhaitez découvrir Scorpions, commencez par des albums comme Lovedrive ou Blackout. Là, vous aurez affaire à du bon rock bien burné et surtout de l'inspiration à foison, pas comme dans ce truc tout fade nommé Eye to eye.

mercredi 23 novembre 2011

Lou Reed & Metallica - Lulu



« La merde a de l’avenir. Vous verrez qu’un jour on en fera des discours. »
Louis-Ferdinand Céline

On en fait même des disques...

Qu'on soit bien d'accord, Lou Reed, j'ai du respect pour l'artiste. Metallica, vous l'avez compris, c'est un de mes groupes préférés.
Mais ce Lulu, fruit de la collaboration entre ces deux monstres sacrés de la musique, est une merde. Passez votre chemin, il y a bien mieux ailleurs.
J'ai du mal à croire que des musiciens aussi reconnus aient pu oser sortir un disque aussi nul. On dirait une jam impromptue avec des musiciens complètement défoncés enregistrée à leur insu. Même la pochette est à l'avenant du contenu: à chier!

Un des journalistes qui avait écouté l'album avant sa sortie avait parlé de mélange entre le Berlin de Reed et le Master of Puppets de Metallica. Mec, achète-toi des oreilles, et accessoirement un cerveau, parce que là, on est loin du compte!
Comment ont-ils pu se fourvoyer à ce point? C'est tout bonnement incompréhensible! Reed parlait récemment du meilleur disque jamais sorti. C'est peut-être le cas dans son univers, mais pas dans celui des gens à peu près normaux!

Bref, un disque ahurissant de nullité, chiant comme la pluie, qui n'apporte rien aux deux parties concernées, si ce n'est des moqueries. Leur crédibilité va en prendre un sérieux coup. Je suis déçu, extrêmement désappointé, et je ne pense pas être le seul.

Un projet qui s'avérait intéressant sur le papier, mais qui est en fait une des pires horreurs de ces dernières années. A tel point que je trouverais presque le dernier album solo de Gene Simmons, Asshole, intéressant, c'est tout dire!

Il y a eu des tas de bons disques cette année, alors ne vous encombrez pas de ce disque aussi inutile que nul.

mercredi 16 novembre 2011

Lenny Kravitz - Black and white America


Kravitz est tout de même un artiste étonnant. Capable de meilleur comme du pire, ce multi-instrumentiste et compositeur de génie m'avait pas mal déçu avec son précédent album paru en 2008, It is time for a love revolution. J'ai eu beaucoup de mal à accrocher, malgré la présence du titre Bring it on que n'aurait pas renié Jimi Hendrix.
Lorsqu'il avait annoncé que son nouvel album serait fortement teinté de funk, mes craintes sont réapparues. Et bien, cette fois-ci, j'en suis pour mes frais, car Black and white America, sorti cette année, n'est pas mal du tout.

Certes, tout n'est pas parfait, encore une fois, sur cet album. Je reproche à Black and white America d'être encore une fois de plus trop long et de contenir des titres de remplissage. 16 titres, c'est indigeste, et en tout honnêteté, 4 d'entre eux auraient pu servir de faces B: je pense notamment à Boongie Drop, Sunflower, Life Ain’t Ever Been Better Than It Is Now et Dream. Des titres qui n'apportent pas grand chose si ce n'est une envie irrépressible d'appuyer sur la touche Next de votre lecteur CD!

Par contre, pour le reste, on a affaire à du très bon: les dix premiers titres (à part Boongie Drop) sont tout simplement ce que Kravitz a fait de mieux depuis un bon moment. C'est funk par moments (Black and white America, Come on Get it, Liquid Jesus) très souvent rock (Rock star city life), souvent calibré pour la radio (Stand), mais sans jamais tomber dans les poncifs du genre. Et ça, ça fait un bien monstrueux à une époque où tout est formaté et où le talent semble être une chose du passé...

S'inspirant de son histoire personnelle (pas facile d'être le fruit des amours d'un père blanc et d'une mère noire dans l'Amérique des 60's), Lenny Kravitz a su se renouveler avec intelligence. Black and white America peut s'avérer déroutant à la première écoute mais vaut vraiment la peine que l'on s'accroche. Dans le genre funk/rock/pop, ce disque est nettement meilleur que 5 (déjà chroniqué en ces lignes), qui pourtant était déjà bien funk dans l'esprit.

Un des meilleurs albums de l'année 2011? A ma grande surprise, oui, incontestablement!

mercredi 9 novembre 2011

AC/DC - Highway to hell


Voici un album qui a beaucoup fait parler de lui, en bien la plupart du temps. Le genre d'album qui fait sortir un groupe des cercles d'initiés et qui permet de se faire connaître du grand public sans pour autant adoucir le propos.
C'est cela,le tour de force de ce Highway to hell. Car il faut bien reconnaître qu'en cette année 1979, rien n'était gagné d’avance pour les frères Young et leur bande.

Avant cet album, AC/DC avait sorti de nombreux disques,intéressants, pour ne pas dire excellents, mais rien qui ne leur avait permis de cartonner. Les frères Young et le chanteur Bon Scott ont dû se résoudre à changer leurs producteurs (la paire Harry Vanda/George Young (le frère d'Angus et Malcolm Young)) pour quelqu'un qui connait bien le business de la musique et qui pourrait leur apporter un regard neuf sur leur travail.
Leur maison de disques leur a bien proposé Eddie Kramer (qui a notamment bossé avec Jimi Hendrix et Kiss, rien de moins!) mais le courant entre ce dernier et le groupe ne passe absolument pas car leurs idées n'avaient rien en commun. Ils rencontrent presque par hasard Robert John "Mutt" Lange qui arrive à les convaincre de travailler ensemble.

Et après plusieurs semaines de labeur acharné, le résultat final est à la hauteur des espérances. Le groupe a su devenir accessible sans pour autant trop se simplifier. Disons que les Australiens, bien aidés par Lange, ont su polir les aspérités qui pouvaient rebuter le grand public.
On ne peut effectivement pas nier que les chansons se retiennent très facilement, tous les titres sont des hits potentiels, indémodables, pouvant sans problème tenir le cap de la scène.
La recette d'AC/DC, à savoir un chanteur, deux guitares, une basse et une batterie, est une recette simple et qui a été largement éprouvée avec leurs précédents albums et leurs premières tournées. Alors, à quoi bon changer, si ce n'est pour faire pire?

Highway to hell, le titre, est un hit incontournable pour tout fan de rock qui se respecte, If you want blood (you've got it) est un concentré de sauvagerie, tout comme le fantastique Beating around the bush (quel riff!). L'efficacité de titres comme Girls got rhythm, Shot down in flames, Touch too much ou Walk all over you ne peut indubitablement être remise en cause, de même que la qualité de titres tels que Get it hot ou Love hungry man, que je qualifierais de plus faibles (même si tout est relatif, cela va sans dire).

A noter que cet album se termine par Night prowler, un blues excellent mais très sombre, qui possède un je-ne-sais-quoi d'effrayant. Une chanson qui a su surprendre son monde, mais qui avait largement sa place sur ce disque. Dire que c'était le dernier sur lequel on entendrait la voix de Bon Scott. Fichue injustice! Ce titre a fait parler de lui dans les années 80 car un tueur en série aux Etats Unis le chantait avant de commettre ses crimes. Cela a valu pas mal d'ennuis aux Australiens outre-Atlantique, d'autant plus que nos amis religieux voyaient en ce disque une incitation à pratiquer des rites satanistes.
Laissez-moi rire!!! Dans les textes d'AC/DC, il n'a toujours été question que de la vie en tournée, de fête, d'alcool, de femmes... D'ailleurs Night prowler était, d'après Bon Scott, "un titre qui devait pousser les jeunes gens à quitter la maison de leurs parents la nuit pour se rendre discrètement chez leurs copines et, hum,..."
No comment!

Highway to hell allait être, comme je l'ai indiqué précédemment, le sommet d'AC/DC période Bon Scott, car ce dernier allait quitter le monde des vivants début 1980. Un C'est le genre de disques qui ne prendra jamais une ride et qui provoquera toujours autant de plaisirs même après 1000 écoutes. Un must de la part d'un groupe au sommet de son art.

mercredi 2 novembre 2011

Ratt - Out of the cellar


La scène glam a été pour moi une source de préjugés. Je me demandais bien ce que des mecs habillés comme des fiottes pouvaient proposer de franchement intéressant. Si leur musique est aussi nulle que leur maquillage et leur coupes de caniche, ça fait peur.
Et puis, le temps a fait son œuvre... Je trouve toujours leur look de poseurs aussi ridicule, mais je me dois de reconnaître que certains de ces groupes proposaient quelque chose de consistant.
Ratt, par exemple, avait un je-ne-sais quoi qui le rendait différent de la majorité des autres groupes de ce style. Out of the cellar, leur premier album paru en 1985, en est la plus parfaite illustration.

Contrairement à beaucoup d'autres glamouzes, Ratt a au moins le mérite de fonder son succès sur autre chose que des ballades. Ça nous change de Poison!!!
La musique de Ratt n'est sans pas très originale (je l'avais déjà dit quand j'avais chroniqué en ces lignes leur second album, Invasion of your privacy), il s'agit d'un bon gros hard des familles, pas éloigné de la meilleure période d'Aerosmith, mais très inspiré et parfaitement interprété.
J'en veux pour preuve les singles Round and Round, Back for more et Wanted man (Celui-là, je peux me le passer en boucle pendant des heures!). Rien à jeter, je vous dis! Tous les titres sont des hits potentiels et certains comme You're in trouble, Lack of communication, She wants money ou The morning after auraient pu devenir des singles sans problème.

Cependant, le côté accrocheur de ces 10 titres n'est aucunement dû aux compétences limitées des cinq membres du groupe, loin de là. Warren de Martini est à mes yeux l'un des guitaristes les plus sous-estimés qui soient. Son talent à pondre des riffs et des mélodies immédiatement mémorisables est indéniable et la paire qu'il formait avec Robbin Crosby était l'une des plus efficaces de la scène hard US des années 80. La voix de Stephen Pearcy, sans doute pas la plus puissante ni la plus originale du business, sait se fondre parfaitement aux mélodies créées par De Martini et Crosby. La section rythmique que forme Juan Croucier (basse) et Bobby Blotzer (batterie) n'a rien à envier aux meilleurs.

Bref, l'association de ces cinq talents ne pouvait engendrer que du bon: Out of the cellar est à mes yeux un des meilleurs albums parus dans les 80's, et pourtant des disques de qualité au cours de cette décennie, il y en a eu!

Ratt a su frapper fort en cette année 1985 et a su continuer sur cette lignée avec leurs deux albums suivants, Invasion of your privacy et Dancing undercover, que je vous recommande également chaudement. Certes, Ratt n'a pas eu le même succès qu'un Guns'n'roses ou Motley Crue, mais il ne s'agit pas pour moi d'un manque de talent, mais plutôt de chance. Un groupe à réhabiliter d'urgence!

mercredi 26 octobre 2011

Lynyrd Skynyrd - God and guns


Incroyable de voir que Lynyrd Skynyrd est toujours là en 2009! Avec ce que ce combo légendaire a subi au cours de sa longue et tumultueuse carrière, on ne peut que saluer la ténacité de ses membres. Et le plus fort, c'est que les albums font bien plus que tenir la route. Increvables, les vieux rockers! Et ce n'est pas le petit dernier, God and guns, paru en 2009, qui va me faire changer d'opinion à leur sujet.

Lynyrd Skynyrd n'a pas changé d'un iota sa recette et cela lui va plutôt bien: on a toujours des grosses guitares, avec un soupçon de blues et un rien de country.Et ça passe tout seul. Quant aux textes, là aussi pas trop de changement: l'amour pour leur pays, l'Amérique. Ils ont clairement un point de vue totalement différent sur la question par rapport à nous Européens, on peut être complètement indifférent à leur discours de redneck, mais il faut être de mauvaise foi pour dire que leur musique est pourrie.

Cette dernière est de manière surprenante particulièrement sombre, comme le prouve le titre d'ouverture, le fantastique Still unbroken. Clairement, le groupe ne nous avait pas habitué à cela. Serait-ce la politique de Barack Obama qui vous ficherait le cafard, les gars? En tous cas, on ne peut qu'adorer la production, bien carrée et très actuelle, qui ne fait que renforcer l'impact des titres. Je tiens également à signaler la performance de Rickey Medlocke et Gary Rossington aux guitares: malgré le poids des années, les deux compères assurent encore comme des dieux!

Pas vraiment de moment de répit, si ce n'est la simili ballade Unwrite that song, où Johnny van Zant en fait des caisses au chant. A vrai dire le titre que j'aime le moins sur cet album. Au niveau surprises, on a la présence du guitariste John 5 (ex Marilyn Manson) qui joue sur le morceau titre: ce gratteux hors-pair a eu la bonne idée de ce fondre dans la masse et on ne devine pas qu'il joue sur ce titre. Je disais que Lynyrd Skynyrd sonnait résolument moderne, mais pas non plus au point de jouer de l'industriel non plus!!! Autre surprise, la présence au chant de Rob Zombie sur Floyd, un titre au refrain ultra-simpliste mais qui fait mouche dès la première écoute. J'avoue que je ne m'attendais pas à le trouver à chanter avec Lynyrd Skynyrd.

En bref, un album de grande qualité, comme Lynyrd Skynyrd n'en avait plus sorti depuis leur album de 1991. Une éternité, en somme. God and guns est un disque plus que recommandable, une excellente surprise de la part d'un combo dont je n'attendais pas grand-chose, si ce n'est de se reposer sur ses acquis. Mais au lieu de cela, vous avez un album hautement inspiré dont on sent qu'il a été composé dans la douleur (le groupe ayant perdu plusieurs de ses membres au cours de la gestation de God and guns) mais avec envie. Un disque qui se classe sans problème parmi les tous meilleurs de ce combo de légende qui a pourtant sorti un sacré paquet d'albums hautement référentiels au cours de sa carrière.

mercredi 19 octobre 2011

Slayer - Diabolus in musica


Ah, Slayer, le maître incontesté (et incontestable) de l'ultraviolence! Reconnu par ses pairs comme étant l'une des plus grandes références de al scène metal, Slayer a su, il est vrai, nous offrir quelques mets délicats, surtout dans les années 80. Je pense bien évidemment à Reign in blood ou South of heaven. Mais il faut bien reconnaître que depuis le milieu des 90's, les Américains ont quelque peu perdu de leur inspiration. Divine intervention était plus que correct (je suis subjectif là, cet album étant le premier que j'ai écouté du groupe), l'album de reprises Undisputed attitude était assez moyen (chez d'autres, on aurait trouvé ça pas mal, mais là on parle de Slayer, les enfants!). Et ce n'est malheureusement avec ce Diabolus in musica, publié en 1998, que Slayer s'est surpassé.

Premier constat, le groupe a changé sa façon de sonner. On a l'impression de Kerry King et Jeff Hanneman ont un peu trop écouté Korn ou Soulfly. Involontairement ou pas, je n'en sais fichtre rien, mais ça fait vraiment bizarre. Et à la longue, c'est gavant, surtout quand on n'est pas fan des groupes en question.

Quant aux titres en eux-même, la triplette d'ouverture,Bitter peace/ Death's head/ Stain of mind est plus que sympathique. On croit comprendre que le groupe ne s'est pas compromis et on se prend à espérer que Slayer a enfin pondu le digne successeur de Seasons in the abyss. Ces trois morceaux sont impeccables de bout en bout, c'est pour cela que la suite est d'autant plus décevante.

Je n'irais pas par quatre chemins: le reste, à l'exception de Point qui relève sensiblement le niveau, est à gerber. Il n'y a rien à en tirer, si ce n'est de l'ennui et de la colère. Comment Slayer a-t-il pu sombrer à ce point dans la médiocrité et la facilité? Cette question demeure à ce jour sans réponse. c'est de très loin ce que j'ai pu entendre de plus mauvais de la part de Kerry King et de sa bande. Franchement, on ne peut que remercier l'inventeur du CD d'avoir pensé à mettre une touche pour passer aux plages suivantes, car écouter l'album en entier relève soit de la torture, soit du courage. Sérieusement, Amnesty International a déjà ouvert des enquêtes pour moins que ça!

Je préfère en rester là, je pense avoir tout dit. Heureusement que les quatre titres sus-mentionnés sont présents sur Diabolus in musica, car le reste est vraiment pénible. Pour un peu, je trouverais presque Undisputed attitude génial, c'est pour dire!

Diabolus in musica est pour moi la déception majeure de cette année 1998. La suite ne pouvait être que plus brillante (pas bien difficile, je le concède) et des albums tels que God hates us all ou Christ illusion ne pouvaient que faire oublier ce monumental échec artistique.

mercredi 12 octobre 2011

Di'Anno - Nomad


Encore un musicien atypique et très difficile à suivre. Paul D'Anno est surtout connu pour sa participation aux deux premiers opus d'Iron Maiden (Iron Maiden et Killers). Après avoir été débarqué du légendaire groupe anglais, Di'Anno s'est enfoncé dans les abus en tous genres tout en continuant la musique avec ses propres groupes (Battlezone, Killers pour les plus connus) ou en intégrant d'autres (comme Praying Mantis) avec des fortunes diverses.
Début 2000, Di'Anno se met à travailler avec des Brésiliens sur un projet nommé Nomad. Le premier et solo opus sous cette formation publié en 2000 montre qu'avec Paul Di'Anno, quand il décide de donner la peine, tout espoir n'est pas perdu.

Car en effet, même si sa carrière post-Maiden a connu plus de bas que de haut, il faut reconnaître que Di'Annno est capable de pondre des albums plus qu'honnêtes. Bien sûr, il n'arrivera jamais à la cheville d'un Iron Maiden, mais je tiens à dire qu'il peut être bon quand il est clean et qu'il se sort les doigts du cul. Cela n'arrive pas trop souvent et c'est pourquoi il faut en profiter quand cela se produit.

Et en 2000, cette situation rare se produit enfin. Aidé des guitaristes Paulo Turin et Chico Dehira, du batteur Aquiles Priester et du bassiste Felipe Andreoli (ces deux derniers joueront plus tard dans Angra), Paul Di'Anno retrouve son inspiration et surtout sa voix. Cette dernière n'a plus rien à voir avec celle qui avait fait le succès des premiers efforts de Maiden car elle devenue plus rocailleuse, plus brute de décoffrage, plus à même d'interpréter des titres proches des derniers Judas Priest.

Et il faut reconnaître que dans ce registre, Paul Di'Anno fait plus que se débrouiller. En plus d'avoir écrit tous les textes de cet album, la prestation vocale du chanteur est impeccable de bout en bout, ce dont on ne le croyait plus capable. A tort, car il a vraiment l'envie bien faire.

Je reconnais bien volontiers que le registre heavy metal sur lequel opère le groupe n'est pas franchement original, mais la musique reste suffisamment accrocheuse pour ne pas lasser. Les riffs et les soli restent particulièrement efficaces pour convaincre un auditoire blasé et Aquiles Priester, en très grande forme, utilise régulièrement la double pédale, histoire d'enfoncer le clou en rappelant que l'on n'a pas affaire à un groupe de mollassons.

Ce Nomad est bien entendu passé inaperçu à l'époque, d'autant plus que Paul Di'Anno n'a pas été fichu de le défendre correctement sur une scène. L'embellie était malheureusement de courte durée, ce qui me fait dire qu'il faut d'autant plus apprécier ce Nomad car il est incertain qu'un tel éclair de génie, aussi bref soit il, puisse un jour se reproduire. Du gâchis, vous dites? Oui, indubitablement.

mercredi 5 octobre 2011

Lacuna Coil - Unleashed memories


Lacuna Coil semblait être au début un groupe au potentiel limité, qui aura été bon le temps de deux EPs et d'un excellent album, In a reverie (que je vous recommande chaudement). D'autres observateurs, plus médisant sans doute, affirmaient que sans leur chanteuse, les Transalpins ne seraient pas grand-chose.
Il est évident que la belle Cristina Scabbia attire tous les regards, mais se cantonner au physique est plus que réducteur dans le cas présent: la chanteuse possède une voix d'une qualité impressionnante, pure et cristalline, comme il se doit dans le metal gothique, et les textes qu'elle écrit sont d'une grande qualité.
De plus, l'autre chanteur, Andrea Ferro, et le bassiste et principal compositeur Marco Coti Zelatti participent cette fois-ci activement aux nouveaux titres. Des éléments primordiaux que l'on retrouvera sur le second LP du groupe, paru en 2001, Unleashed memories.

Alors, Lacuna était-il déjà fini? Clairement, non. In a reverie reste un cran au-dessus, mais ce Unleashed memories n'a aucune raison d'avoir à rougir de la comparaison. La recette Lacuna Coil est appliquée à la lettre (alors qu'on attendait peut-être autre chose) mais on ne peut pas reprocher aux Italiens de reproduire la formule si cela n'est pas le signe d'un manque d'inspiration.

On sent certes une légère baisse d'intensité au milieu de l'album (pas de catastrophe en soi, des titres comme Cold Heritage, 1.19 ou Distant sun restent de bonne facture mais sont moins facilement mémorisables). Mais on a de grands moments qui auraient eu largement leur place sur In a reverie, je pense notamment à Heir of a dying day, Purify, Senzafine ou magnifiques Wave of anguish et Lost Lullaby. Sur ces deux derniers, la voix de Cristina Scabbia fait des merveilles et rend la musique plus "atmosphérique."

L'épreuve du second album a été un grand succès, même si tout n'est pas parfait, je le reconnais bien volontiers. D'ailleurs, les Milanais, conscients de ces quelques faiblesses, vont travailler dur pour corriger les détails qui font d'un bon album un grand album. Des efforts qui seront récompensés à l'écoute de leur troisième opus, Comalies, déjà chroniqué en ces lignes.

Unleashed memories est donc un disque plus que recommandable, surtout quand on voit ce que le groupe est devenu dès 2006: un groupe de neo metal sans âme à la Evanescence. Rien que d'y penser, j'en ai froid dans le dos. Heureusement qu'il nous reste leurs premiers disques qui eux sont de véritables perles du metal gothique.

mercredi 28 septembre 2011

Rage against the machine - Rage against the machine


En ce début de décennie, le grunge régnait en maître: le metal, malgré ses fidèles, en avait pris un sacré coup dans l'aile. Il était devenu difficile d'échapper à Nirvana, Pearl Jam et Soundgarden. Puis, en 1992, surgit de nulle part Rage against the machine, qui a pris son petit monde par surprise. Quelle baffe, mes enfants!

Pourtant, le moins que l'on puisse dire, c'est que RATM dénotait avec le reste du monde musical. Un metal très technique au chant rappé, avec des paroles revendicatrices (par rapport à celles de Nirvana, y'a pas photo!) des riffs percutants et une approche de la guitare totalement novatrice: tous les ingrédients pour pouvoir bouleverser le monde musical étaient bien présents.

Si en plus la qualité des titres suit, le groupe américain avait tout pour réussir. Et ce fut le cas: ce disque de 10 titres peut, à une ou deux exceptions près faire office de best-of.
Des titres géniaux, ce disque n'en manque pas: visez un peu ce que l'on y retrouve: Bombtrack, en titre d'ouverture, montre un groupe qui a envie d'en découdre, Killing in the name et ses paroles censurées enfoncent le clou, Bullet in the head et son final hurlé par le chanteur Zack de la Rocha nous met à genoux, Know your enemy nous fait entendre des sons inédits pour une guitare et ne fait pas baisser l'intensité d'un iota, Wake up (repris plus tard dans la B.O. du film à succès Matrix) nous incite encore une fois à ne pas baisser la garde, Freedom nous achève. Si après ça, on n'a pas la rage contre le système, c'est à ne plus y comprendre.

Heureusement que l'on a des titres pour souffler un peu, tels Take the power back et Settle for nothing, irréprochables eux aussi. Tout n'est cependant pas parfait: des titres comme Fistul of steel et Township rebellion représentent les points faibles de cet album, car trop peu digestes.

Pour un premier album, RATM avait frappé très fort: des compositions excellentes, une production à la hauteur qui n'a pas pris une ride près de 20 ans plus tard (mince, déjà 20 ans, j'ai l'impression que c'était hier!!!) et surtout un groupe en pleine forme: le chanteur Zack de la Rocha et le guitariste Tom Morello (futur Audioslave), le bassiste Tim Commerford et le batteur Brad Wilk sont irréprochables de bout en bout: leur association, tant qu'elle durera, fera des ravages sur toutes les scènes du monde.

Leur activisme politique leur jouera des tours dans le futur, mais le groupe saura en jouer en refusant de s'intégrer totalement dans le music system. D'ailleurs, avec de telles paroles (qui prouvent au passage qu'on peut faire du rap-metal avec des paroles intelligentes, n'est-ce pas Limp Bizkit?), il aurait idiot de leur part de rentrer bien sagement dans le rang.

Ce premier opus fait partie de ceux qui ont bercé mon adolescence. Je peux vous dire qu'avec beaucoup de son, ça fait bien chier les parents! J'ai donc une sympathie toute particulière pour ce disque et je n'aurais peut-être pas toute l'objectivité requise. Mais je peux le dire avec une grande confiance: vous pouvez y aller, c'est du tout bon, et je ne pense pas que je trouverai beaucoup de metalleux qui me contrediront lorsque j'affirmerai que cet album est l'un des tout meilleurs parus au cours des 90's.

Un exploit que malheureusement le groupe n'arrivera pas à réitérer, malgré quelques bonne prouesses. Ce qui rend cet album encore plus indispensable.

mercredi 21 septembre 2011

Rainbow - Difficult to cure


Dès 1979, Blackmore et sa bande avait emprunté des sentiers plus commerciaux avec Down to earth. La qualité des titres proposés n'avait rien à envier aux albums de la période Dio: c'est juste que Rainbow avait juste suivi une orientation musicale radicalement différente. Cela n'a pas fait que des heureux, mais il est évident que Blackmore n'avait rien perdu de son talent de compositeur et d'instrumentiste. Toujours bien entouré, Blackmore allait pondre Difficult to cure, paru en 1981, un album de hard FM particulièrement efficace.

Pour cet opus, exit le fantasque et lunatique Graham Bonnet. A sa place, on retrouve le chanteur Joe Lynn Turner (plus tard entendu chez Malmsteen et Deep Purple), dont la voix acidulée et le look propre sur lui collait parfaitement avec les intentions commerciales du groupe. A la basse, on retrouve Roger Glover (ex puis de nouveau dans Deep Purple, également producteur de cet album), Don Airey aux claviers (lui aussi futur Deep Purple) et le batteur Bobby Rondinelli. Bref, un line-up qui n'a rien envier à ceux qui ont enregistré les albums les plus réputés du groupe.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces musiciens assurent comme des bêtes. Blackmore a toujours autant le sens de la mélodie et on entre très rapidement dans le vif du sujet. I surrender, composé par le faiseur de tubes Russ Ballard, est impressionnant autant par sa technique que par son côté accrocheur. Une nouvelle preuve que l'on peut être accrocheur et mélodique tout en gardant un niveau de qualité élevé. Certains peuvent en prendre de la graine...
Spotlight kid et Freedom sont également des petits bijoux de technicité (pour le premier, quelle intro!) qui montrent une nouvelle fois que le groupe ne tombe pas dans la facilité, et c'est tout à son honneur.
Le reste, rien de mauvais, juste des titres bien pensés mais qui n'auront pas l'honneur de figurer sur les divers best-ofs de Rainbow à venir. On retrouve entre autres Can't happen here, qui ouvre la face B de manière plus qu'honorable, les instrumentaux Vielleicht das nächstes Mal (Maybe the next time) et Difficult to cure (tout le monde aura reconnu la neuvième symphonie de Beethoven comme thème principal) constituent des moments de techniques irréprochables dont Ritchie Blackmore et Don Airey sont les principaux instigateurs.

Ces 9 titres ont en outre particulièrement bien vieilli, et on ne peut pas en dire autant d'autres disques de hard FM paru au cours de cette décennie-là. Roger Glover est là aussi bourré de talent: producteur, bassiste et co-compositeur, cela en fait du boulot. Une tâche dont il s'est acquitté à merveille.

En ce qui me concerne, même si je ne vois pas grand chose à reprocher à Difficult to cure, j'ai un faible pour son prédécesseur, Down to earth, et son successeur, Straight between the eyes (tous deux déjà chroniqués en ces lignes). En tous cas, le succès ne s'est pas fait attendre et ce n'était clairement pas injustifié.
Un groupe difficile à soigner? (difficult to cure). Au vu de ce qu'ils nous ont proposé en cette année 1981, ce n'est sûrement pas une maladie honteuse!

mercredi 14 septembre 2011

Korn - Follow the leader


Korn a été l'instigateur, malgré lui de toute la scène neo-metal, un style qui n'a jamais vraiment été mon style de prédilection. Tous ces groupes finissaient par se ressembler, et c'était à celui qui allait avoir le plus d'invités (issus du monde du rap, de préférence), celui qui s'accorderait le plus bas, etc. Seuls quelques groupes ont réussi à maintenir la tête hors de ce flot de cochonneries. Ce sont en fait les plus originaux et les plus innovants: je pense à Deftones et à Korn, leader de toute une scène. D'ailleurs, le titre de leur troisième album paru en 1998, rappelle à cette bande de suiveurs que ce n'est pas beau de copier!

Par rapport aux premiers opus du combo de Bakersfield, pas grand chose de neuf. Toujours les mêmes thèmes de prédilection: le mal de vivre de la jeunesse, l'enfance brisée et martyrisée. Rien de nouveau, donc? Si: le son a été un peu plus épuré: on a à présent quelque chose de plus propre, idéal pour cartonner auprès du plus grand nombre. Ajoutez quelques invités vedettes (le rappeur Ice Cube, le petit merdeux nommé Fred Durst (de Limp Bizkit, groupe de sinistre mémoire) et Trevant Hardson, un illustre inconnu de ce côté de l'Atlantique) et vous avez la recette du succès.

Le contexte est planté, causons un peu musique. On a en ouverture trois titres bien sympathiques et calibrés pour plaire au maximum de monde: It's on!, Freak on a leash et Got the life. Trois titres pourris me dérangent fortement sur ce disque: ce sont (curieusement) ceux où figurent les invités. Ce doit être mon allergie chronique au rap qui refait surface. J'ai eu beau me faire violence et les écouter plusieurs fois, rien à faire, ça ne passe pas.
Les autres titres? Dans la plus pure tradition Korn. Pourquoi changer une recette qui marche à peu près? On évite pas les longueurs, mais cela reste plus que supportable, comparé aux trois horreurs que j'évoquais précédemment. BBK, Reclaim my place ou même Justin comportent même des éléments pas inintéressants: un riff bien efficace par ci, une ligne de chant bien pensée par là...
Le problème majeur de ce disque, c'est qu'il est beaucoup trop long. Ils auraient surotut dû s'abstenir de composer Children of the Korn All in the family et Cameltosis, les trois abominations où figurent les trois taches, euh pardon invités.

Vous aurez bien compris que ce disque n'est pas ma tasse de thé. Malgré quelques moments franchement pas mal, le soufflet retombe rapidement car le groupe tombe dans la facilité de la redite. Si c'est pour entendre quelque chose de la part de Korn, je préfère me mettre entre les esgourdes des albums comme leur premier opus, See you on the other side ou leur petit dernier, Remember who you are.

Heureusement que la suite sera un peu plus folichonne: Issues verra Korn innover un peu et commencer à tâter de l'indus et de l'électro. Ce sera un mélange autrement plus convaincant que le metal pour amateurs de rap...

mercredi 7 septembre 2011

Loudblast - Frozen moments between life and death


Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas eu un nouvel album des pionniers du thrash/death français. 7 ans que le combo lillois n'avait pas publié de nouvel album. Et encore, Planet pandemonium était loin d'être ce que le groupe avait fait de mieux. Trop lourd, pas assez varié et donnant une sensation de travail bâclé. Il fallait donc remonter jusque 1998 pour avoir un album suffisamment consistant. Une éternité! Loudblast devait à tout prix se faire pardonner et ce Frozen moments between life and death, sorti cette année, devrait réconcilier les Lillois et son public.

Premier constat: le leader Stéphane Buriez a changé deux membres de son groupe: Alex Colin-Tocquaine (Aggressor) est avantageusement remplacé par un quasi-inconnu, Drakhian, un musicien talentueux qui devrait bientôt faire parler de lui. A la basse, exit François Jamin, bienvenue à Alexandre Lenormand, qui officie avec brio sur ce disque.

Des changements qui n'apportent que du plus car, par rapport à la période Planet Pandemonium, on sent que le groupe a de nouveau la dalle et cela fait toute la différence. Sur les 9 titres que comporte cet opus, il n'y a rien à jeter. On y trouve du bon et du très bon. La qualité des titres est assez homogène mais l'un d'entre eux mérite que l'on s'y attarde un peu. Je parle bien sûr d'Emptiness crushes my soul. On retrouve tous les éléments que l'on adorait avec des albums comme Disincarnate ou Sublime Dementia. La puissance de feu du groupe ne peut être remise en doute, Stéphane Buriez et Drakhian assurent comme des malades à la guitare, Hervé Cocquerel (batterie) est toujours fidèle à lui-même: efficace, carré, impeccable de bout en bout. l'un des meilleurs batteurs français? Indubitablement!
Et difficile aussi de nier que la production signée Peter Tägtgren est plus qu'appréciable: au moins Stéphane Buriez a su retenir les leçons de Planet Pandemonium.

Difficile de trouver à redire sur ce nouvel opus qui fait partie, en ce qui me concerne, des excellentes surprises de cette année 2011. Et je pense qu'il faudra faire fort pour surpasser cette année le groupe nordiste.

Avec ce Frozen moments between life and death, Loudblast revient sur le devant de la scène et ne devrait plus le quitter pendant un moment. Avec Gojira et Loudblast, nous avons enfin deux groupes hexagonaux qui peuvent enfin s'imposer sur la scène metal internationale. Il était plus que temps!

Courrez vite vous procurer ce disque, il mérite amplement votre attention!

lundi 1 août 2011

Repos pour les braves!


Comme vous pourrez le remarquer, il n'y aura pas de chroniques en août. Une pause salutaire qui me permettra de me ressourcer et de vous proposer de nouvelles chroniques dès septembre. Ce ne sont pas les idées qui manquent!

Bonnes vacances à toutes et tous!

mercredi 27 juillet 2011

Uriah Heep - Firefly


Encore un album de Uriah Heep! Oui, ce groupe génial a eu une histoire tellement mouvementée, des line-ups tellement instables, qu'il est vraiment intéressant d'en étudier toutes les facettes. Cette fois, on va se pencher non pas sur la période Peter Goalby ou sur celle, plus mythique, où David Byron officiait en tant que vocaliste.
Firefly, publié en 1977, était le premier album enregistré avec le chanteur John Lawton, un illustre inconnu, du moins à l'époque.Et pour une première, il faut bien reconnaître qu'il a fait plus que bien assurer.

Imaginez donc remplacer un chanteur brillant dans un groupe au faîte de sa gloire, être en concurrence pour remplacer ledit chanteur par des professionnels confirmés tels David Coverdale, entre autres. Fallait avoir une sacrée paire de cojones pour ne pas être mort de trouille.Et John Lawton l'a fait, sans sourciller. Et bien en plus, car on ne devine pas à l'écoute de Firefly qu'il faisait ses premiers pas en tant que frontman du Heep.

Du point de la musique: on reste en terrain connu, ce n'est pas là que se trouve les nouveautés. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il s'agit de redite, mais on a bien du mal à trouver des éléments qui prendraient l'auditeur par surprise. Ceci étant, des titres comme Been away too long, Wise man, The hanging man ou Do you know sont de fort bonne facture. Normal, on est habitué et on n'en attendait pas moins de Mick Box et de sa bande. Difficile effectivement de retrouver à redire: tous les éléments qui ont fait la gloire du groupe sont là. Le chant de Lawton, certes moins épique que celui de son prédécesseur, ne souffre d'aucun reproche, le talent de songwriter de Ken Hensley est intact, le guitariste Mick Box assure grave (réécoutez le solo de Been away too long, vous me comprendrez), la production, aux petits oignons, n'a pas trop non plus subi les outrages du temps.

Bon, on peut chipoter sur quelques titres un plus faibles: Who needs me, signé par le batteur Lee Kerslake (futur Ozzy Osbourne) souffre sans doute de succéder au génial Been away too long, Rollin' on et Sympathy ne sont pas mal mais restent foncièrement dispensables. Le bouquet final, Firefly, ne démérite pas non plus, mais il a par moments du mal à décoller. Rien de mauvais là-dedans, beaucoup de groupes moyens s'en seraient contentés, mais là, il manque un je-ne-sais-quoi qui fait toute la différence avec des titres comme The magician's birthday ou Salisbury, pour ne citer que ces deux titres-là.

Sans atteindre les sommets, Firefly n'en demeure pas moins un bon album, interprété par des musiciens doués et compétents qui n'ont plus grand chose à prouver, si ce n'est qu'ils pouvaient continuer avec un autre chanteur que David Byron. Beaucoup d'observateurs en ont été pour leurs frais, car John Lawton délivre ici une prestation de premier choix. Un bon chanteur sur lequel il fallait compter, d'autant plus qu'il était nettement moins problématique à gérer que Byron et ses soucis d'alcoolisme. Le seul reproche qu'on puisse faire, c'est éventuellement un manque d'innovation, mais cela est largement insuffisant pour faire baisser la qualité intrinsèque de ce disque.

Malheureusement, la qualité ne sera plus forcément au rendez-vous pendant un moment, en raison des changements incessants de personnels et des traditionnelles frictions et divergences musicales. C'est pourquoi il convient de profiter d'un disque où l'on sent que ses géniteurs ont pris du plaisir à l'écrire.

mercredi 13 juillet 2011

Vulcain - Big Brothers


Desperados, sorti en 1985,m'avait laissé une bonne impression. Sans être original, Vulcain savait être efficace et avait à ce titre rien à envier à ses maîtres à penser, Motorhead. Déjà pas mal pour un groupe français. A l'époque, à part Trust, pas grand-chose de folichon sur la planète rock française (même si Blasphème ou Satan Jokers essayaient de surnager sans grand succès). Big brothers, publié en 1986, se devait de confirmer que Desperados n'était pas qu'un coup de chance. Pari à moitié réussi.

Rien qu'à la pochette, on pouvait se douter que quelque chose allait clocher. La pochette, bien ancrée dans les années 80, montrait le groupe avec des personnes masquées singeant Mitterrand, Reagan, Thatcher et Gorbatchev. Mouais, ça le fait moyen, ce type de pochette au style bien franco-français. J'ai eu peur d'avoir une leçon de géopolitique, mais le groupe n'aborde pas trop ce type de sujet (sauf sur Khadafi et Le $oviet suprême.

Dès les premières notes, on comprend que la production, signée Elie Banali, a été calibrée pour tenter de séduire un public plus large. On ne peut pas dire que la musique du groupe s'est ramollie, mais il est clair que l'on a tenté d'ôter les aspérités qui faisaient le charme des albums précédents.

On trouve ici de tout: des titres mid tempo vraiment intéressants tels Khadafi, Le $oviet suprême, Faire du rock ou 22, du très bon hard survitaminé que n'aurait certainement pas renié Motorhead, avec Les plaisirs solitaires et Grand prix. Excellents en tous points, ces titres auraient mérité de faire de Vulcain un plus grand groupe qu'il ne l'a été et en faire l'équivalent de Trust. Les musiciens du groupe avaient en tous cas le potentiel, que ce soit au niveau de la technique musicale (Daniel Puzio est un fin guitariste, Marc Varez, lorsqu'il se décide à utiliser la double pédale, donne un gros coup de boost à l'ensemble, et il n'a absolument rien à envier aux plus grands batteurs de hard rock).

Là où je coince plus, c'est sur les bluesy Drôles de jeux (passe encore) mais surtout sur le trop long Jeudi 19 juin, qui traite de la mort de Coluche (un thème bien franco-français, même si j'apprécie l'humoriste génial qu'il était). Mais là où je ne comprends pas du tout où le groupe a voulu en venir, c'est avec la reprise de On nous cache tout on nous dit rien de Jacques Dutronc (rien à voir Dutroux, je vous vois venir!) et avec la paillarde Marylou, où le groupe sort même les banjos. Qu'est-ce que ça vient foutre ici? Je ne vois vraiment pas l'intérêt, si ce n'est faire passer le groupe pour des bons gros franchouillards enclins à la déconne. C'est le genre d'image qui suivra à la trace nombre de groupes français qui leur succèderont...

Alors que je n'avais pas (ou peu) trouvé de moment faible sur Desperados, Big brothers, de par sa volonté de fédérer un public rock plus large, se perd en route. Heureusement que plus de la moitié de l'album tienne la route, sinon, c'eût été un gâchis monumental.

Le leader de Sodom, Tom Angelripper, déclarait récemment à la presse qu'il était un grand fan de Vulcain. Etant donné la passion de celui-ci pour Motorhead, il était évident que Vulcain ne pouvait que lui plaire. Cantonner Vulcain à un rôle de clone de Motorhead serait toutefois réducteur: malgré les tentatives foireuses de se diversifier, Vulcain a sa propre personnalité et à eu au moins le mérite de se faire un nom alors que nombre de groupes français galéraient pour un succès bien inférieur. Vulcain est injustement tombé par la suite dans l'oubli mais je vous conseille vivement d'y poser une oreille, vous pourriez être bien surpris de voir ce que peuvent faire des musiciens rock français quand ils se décident de se bouger.

mercredi 6 juillet 2011

Santana - Moonflower


Cela faisait un bon moment que je n'avais plus évoqué en ces lignes ce bon vieux Carlos Santana. Etant donné que nous nous trouvons en période estivale, le moment est bien choisi pour corriger le tir. Avec sa fusion de rock, de rythmes latino, de jazz, de funk, Santana avait su s'attirer la sympathie des foules, à juste titre d'ailleurs. Santana (le groupe) a effectivement pondu d'excellents albums au cours des 70's, tels Caravanserai ou Abraxas. Mais ce Moonflower paru en 1977, peut-être un peu moins connu que ses prédécesseurs, recèle de petites pépites qui font de lui un incontournable dans la discographie de Santana.

Ce disque a d'ailleurs un concept pour le moins curieux: mélanger titres inédits studio et titres enregistrés en public. L'idée qui semblait à l'époque quelque peu farfelue s'est avérée très intéressante. A vrai dire, l'enchaînement a été parfaitement réalisé et cela ne choque aucunement l'oreille.

Il faut bien dire aussi que la qualité des titres, de haute volée, aide à la bonne mise en place du concept. Les titres live, enregistrés entre 1976 et 1977 à Munich, Colmar, Paris et Londres montrent un groupe au sommet de son art. La prise de son est parfaite: le son est cristallin, pur, ce qui ne gâche rien. On profite bien sûr des grands classiques du groupe: Carnaval, Black magic woman, Europa, Soul sacrifice, déjà excellents en studio, s'avèrent littéralement impériaux lorsqu'ils sont interprétés devant un public. Et Carlos Santana, dont le touché de guitare est unique, s'impose avec facilité comme maître de cérémonie, le tout devant une audience quasi-conquise d'avance. Le seul point noir, c'est la présence de Head, Hands and feet, un solo de batterie: autant dire un exercice qui n'apporte rien, si ce n'est de l'ennui. Vite, on zappe!

Concernant les inédits, là aussi, pas grand-chose à redire: il y en a pour tous les goûts: du funk avec Zulu, des rythmes latino avec Flor d'luna, du bon vieux rock sauce Santana avec la reprise de She's not there (des Zombies, groupe de rock anglais des 60's), tous les citer ne servirait finalement à rien car il n'y a pas vraiment à redire: le père Santana ne se fiche pas de nous: les titres sont toujours aussi bons, variés et efficaces. Une bonne incitation à boire des verres de mescal, en regardant le soleil couchant, quelque part sur une plage d'Acapulco ou de Veracruz. C'est cela la force de la musique de Santana, réussir à faire voyager l'auditeur sans que celui-ci n'ait à bouger son cul de son canapé!

Carlos Santana a en plus la chance d'être bien entouré: il faut bien reconnaître que sans des musiciens aussi talentueux que Greg Walker (chant), Graham Lear (batterie), Tom Coster (claviers) ou David Margen (basse), jamais il n'aurait pu faire aussi bien. Ils méritaient bien d'être cités, eux qui ont toujours été en retrait par rapport à leur leader Carlos Santana.

Ce millésime 1977 était incontestablement un grand cru pour Santana, moins coté que ses illustres prédécesseurs, mais il n'y a franchement aucune raison à cela. Je préfère par exemple de très loin ce Moonflower que des albums tels que Amigos (1976) ou Borboletta (1974). Avoir mélangé des titres live à des titres studio a rendu l'ensemble plus dynamique et il n'y a plus de temps mort.

Moonflower prouve encore une fois que lorsque le rock ose s'acoquiner avec d'autres styles, et que cela est fait avec talent, le résultat peut s'avérer tout simplement excellent. Du grand art, à déguster sans modération!

mercredi 29 juin 2011

Dream Theater - Falling into infinity


Dream Theater a longtemps souffert de ma méfiance. Que l'on s'entende bien, j'aime la technique et les musiciens brillants. Mais j'ai toujours éprouvé un certain désintérêt pour ceux qui pensent que la technique est non pas un moyen mais une fin. Et quel autre sous-genre du metal que le progressif tombe régulièrement dans ce travers?
Dream Theater, fier représentant du genre, a fini par me faire succomber. Mais il m'en a fallu du temps pour commencer à apprécier. Et même encore maintenant, je reste assez sélectif parmi les albums du groupe américain. Parmi ceux-ci, Falling into infinity, publié en 1997, est celui qui a le plus facilement su me captiver.

Pourquoi pas un autre? Même s'il reste assez technique, on sent que le groupe (ou peut-être la maison de disques, allez savoir) a eu une tendance à simplifier le propos (oui, tout est relatif, ce n'est pas du neo metal non plus!) et ce n'est pas un mal. D'ailleurs, on remarque la présence d'un titre co-écrit par Desmond Child, un faiseur de tubes à qui nombre d'artistes américains ont eu recours. Les titres proposés sont relativement longs, mais ils défilent rapidement: pas trop le temps de s'ennuyer, contrairement à des albums comme Images and words ou Six degrees of inner turbulence qui sont trop peu digestes.

Mais pour une fois, simplifier le propos ne signifie pas sombrer dans la médiocrité. Il faut bien dire qu'avec cinq musiciens aussi brillants, ça serait malheureux. Tout juste peut-on trouver quelques reproches à faire à l'égard du claviériste Derek Sherinian, alors récemment recruté par Dream Theater. On a la très nette impression qu'il n'est pas parfaitement intégré au groupe: ses interventions donnent parfois la sensation de tomber comme un cheveu sur la soupe.

Pour le reste,difficile de cracher sur ladite soupe, car le tout est parfaitement interprété. L'introduction de New millenium laisse rapidement comprendre que la technique n'a pas pris ses jambes à son cou, You not me est concentré de metal heavy de chez heavy, tout comme Peruvian skies (un classique de DT) l'instrumental Hell's Kitchen ou le plombé Just let me breathe (qui fait parfois penser à Deep Purple, gràace aux claviers de Sherinian). L'émotion est aussi au rendez-vous, que ce soit avec le triste mais splendide Take away my pain (un titre qui traite du décès du père du guitariste John Petrucci, ceci expliquant cela) ou avec le mélancolique bouquet final en trois actes, Trial of tears.

Falling into infinity a pour lui le mérite d'avoir une approche plus variée, ce qui lui a permis de casser son image de groupe de musiciens surdoués proposant une musique pour musiciens surdoués, ce qui était plutôt gavant. Malheureusement, le Théâtre des rêves n'a pas réussi à conquérir un public beaucoup plus large que celui composé par ses fans habituels, et c'est bien dommage car il aurait pu, avec une meilleure promotion sans doute, conquérir un nouveau public. Falling into infinity est en tous cas un album majeur dans la carrière de Dream Theater, même si les puristes diront le contraire, et il mérite amplement votre attention.

mercredi 8 juin 2011

Deep Purple - Last concert in Japan


Pour nombre de fans de l'époque, le Deep Purple Mk IV était loin de faire l'unanimité. Il était quasiment inconcevable que Ritchie Blackmore ne puisse plus en faire partie, et surtout que l'on puisse avoir l'idée de la remplacer. Aurait-on pu imaginer un remplaçant pour Jimmy Page dans Led Zeppelin si celui-ci avait quitté le groupe? Et que dire de la nouvelle orientation musicale prise par Deep Purple? Bref, les fans pouvaient avoir de longues discussions sur le sujet.
En ce qui me concerne, les prestations du jeune Tommy Bolin n'avaient rien de honteux, bien au contraire. Come taste the band (déjà chroniqué en ces lignes) est un excellent album malheureusement trop sous-estimé. Bolin est trop différent de Blackmore? Certes, et ce n'est pas un mal: il aurait été bien dommage se contenter d'un clone de l'irascible Ritchie.
Le live n'était pas vraiment le point fort de la nouvelle formation, non pas par manque de talent, mais principalement pour d'autres raisons, telles que les problèmes de drogue de Bolin et du bassiste Glenn Hughes, mais aussi la lassitude qui se ressentait au fur et à mesure de la tournée Come taste the band.
Last concert in Japan enregistré en 1975 mais publié que deux ans plus tard, est un extrait des difficultés qui émaillèrent le groupe jusqu'à son implosion.

Il faut dire que le moment était particulièrement mal choisi pour enregistrer un album en public. Le label japonais, qui était à l'origine du mythique Made in Japan, a sans doute fait pression sur le groupe dans le but de renouveler la bonne performance en termes de chiffres de ventes. Mais ce qui ne pouvait pas être prévu, c'est que le groupe venait de sortir de deux concerts en Indonésie qui ont été tout bonnement atroces (promoteur véreux, double billetterie, un roadie assassiné, Hughes un moment soupçonné de ce meurtre, intimidation de la police locale, paiement d'un bakchich pour sortir de cet enfer), sans compter que Bolin s'était littéralement bousillé le bras en se faisant une injection d'héroïne. Bolin était tellement mal en point que Jon Lord s'est arrangé pour reprendre à l'orgue certaines parties jouées normalement par Bolin afin que les trous dans le son du Purple ne s'entendent pas trop.

Il était évident que les meilleures conditions n'étaient pas réunies pour rééditer les prouesses du Made in Japan. Le concert enregistré n'est sans doute pas le meilleur du Mk IV, je le concède, mais on ne peut pas dire qu'il soit aussi mauvais que l'on a bien pu le dire par la suite. Le groupe, composé de musiciens particulièrement expérimentés, a su assurer une prestation digne de leur statut malgré un contexte défavorable.

Le groupe a interprété à cette occasion plusieurs titres de Come taste the band et il faut bien reconnaitre que ceux-ci ont facilement passé le cap de la scène. Love child, funky à souhait, est un titre chaud comme la braise et cette sensation est renforcée par le chant de David Coverdale, séducteur en diable. Le mélancolique You keep on moving et le groovy Lady luck n'ont rien à envier aux classiques que sont Burn, Stormbringer, Highway star ou l'inévitable Smoke on the water. Même le titre solo de Bolin, Wild dogs, s'intègre parfaitement dans un concert qui, il faut bien le dire, aurait pu tourner à la débâcle générale.

Glenn Hughes a affirmé des années plus tard que ce disque n'aurait jamais dû sortir. Je suis loin d'être d'accord avec lui. Ce disque a le mérite d'être un des rares témoignages de la période avec Tommy Bolin. Il est certain que s'il avait été enregistré au cours de la tournée américaine qui a suivi, ce live aurait été bien meilleur, mais il était impossible à l'époque de savoir ce qui allait advenir du groupe. D'ailleurs, trois mois plus tard, après une tournée anglaise qui allait tourner au désastre, le groupe allait mettre la clé sous la porte. Rien qu'à écouter le bootleg de leur dernier concert à Liverpool, il était évident que le groupe était rincé.

Last concert in Japan est en ce qui me concerne un disque honnête, avec ses qualités et ses défauts qui font son charme. Si malgré tout, je n'ai pas réussi à vous convaincre, je peux éventuellement vous conseiller On the wings of a Russian Foxbat (enregistré au cours de la tournée US à Longbeach), ou le DVD Phoenix rising qui relate la descente aux enfers du groupe et sur lequel vous retrouvez la video Rises over Japan enregistré en même temps que ce disque.

mercredi 1 juin 2011

Whitesnake - Live in the heart of the city


Les premiers albums de Whitesnake pouvaient laisser à penser que ce groupe fondé par David Coverdale n'était rien de plus qu'un (bon) ersatz de Deep Purple. Réaction assez logique lorsque l'on voit que Coverdale (chant), Ian Paice (batterie) et Jon Lord (claviers), tous ex-membres du Pourpre Profond, ont participé aux albums concernés. Ce sont tous des musiciens expérimentés et on ne peut pas demander à de telles pointures d'oublier ce qui a fait leur renommée. Cependant, réduire Whitesnake à une pâle copie est un raisonnement trop simpliste, comme le prouve ce Live in the heart of the city, publié en 1980.

Déjà, il faut réaliser qu'il y a deux guitaristes, Micky Moody et Bernie Marsden, aux jeux totalement différents de celui de Ritchie Blackmore, mais certainement pas moins bons que celui de ce dernier. Deep Purple, de par sa musique, pouvait s’avérer trop complexe et cela a pu rebuter pas mal de personnes. Whitesnake est sans doute plus lisse, sans aspérités, plus orienté grand public (encore que...) que son glorieux aîné. Et notre ami David Coverdale a su jouer de son charme légendaire pour séduire de nouveaux fans, surtout de la gent féminine, curieusement (mouais!).

Revenons sur ce live en deux parties: la première (8 titres) étant enregistrée le 23 et 24 juin 1980 à l'Hammersmith Odeon de Londres, la seconde (6 titres) le 23 novembre 1978, toujours au même endroit. La première partie fait la part belle à l'excellent Ready an' willing, ce que je comprends aisément tant cet album, sorti la même année, est excellent. Sweet talker, Fool for your loving et Ready an' willing sont de bons moments de hard, tandis que le calme Ain't gonna cry no more laisse Coverdale briller de mille feux. De superbes titres qui n'ont rien à envier aux succulents Come (issu de Snakebite), Walking in the shadow of the blues et Lovehunter (issus de Love Hunter) ou encore à Take me with you (issu de Trouble).

La seconde partie a été enregistrée à une période où le groupe n'avait que deux albums à son actif, Snakebite et Trouble, tous deux parus en 1978. Malgré la qualité intrinsèques de ceux-ci (bien que la production de ceux-ci rappellent beaucoup Deep Purple), Whitesnake ne jouait pas que des titres de ces albums, mais également des reprises de... Deep Purple. On y retrouve pas moins que Might just take your life (un brin accéléré) et la superbe ballade bluesy Mistreated, où Coverdale nous montre une nouvelle fois l'étendue de son talent. Hormis Come on, qui se trouvait déjà sur la première partie, deux titres de Trouble viennent nous régaler les oreilles, et non des moindres: Trouble et le très rock Lie down. Ain't no love in the heart of the city (de Snakebite), plein de feeling, n'a également pas à rougir de la comparaison avec les deux chansons précitées car elle fait partie des plus belles chansons du répertoire de Serpent Blanc.

Whitesnake avait dès ses débuts l'étoffe des grands, même s'il avait du mal à prendre ses distances avec Deep Purple. On ne peut malgré tout pas trouver à redire sur la qualité de ces titres en eux-mêmes, ni même sur leur interprétation devant un public. En dépit sa courte existence, le groupe montre une véritable cohésion et on sent une véritable envie de réussir, ce que le Serpent Blanc ne manquera de faire par la suite avec une orientation plus FM. Pour les fans de la première heure, ce live est un parfait condensé de ce que savait faire le groupe et il est bon de le redécouvrir de temps à autre.

mercredi 25 mai 2011

Lenny Kravitz - 5


Après les succès de Are you gonna go my way et de Circus, il était indéniable que Lenny Kravitz était l'un des artistes les plus en vogue du moment. Inutile de préciser que l'album à venir était attendu au tournant. La question que l'on pouvait légitimement se poser était la suivante: allait-il sortir un disque dans la même veine que ses prédécesseurs ou allait-il nous surprendre? 5, nommé ainsi car il s'agissait du cinquième album de l'Américain, a effectivement réussi à surprendre son public. Retour en 1998.

Là où pensait que Kravitz allait poursuivre dans une veine rock à la Jimi Hendrix, on trouve plutôt des ambiances funk. Et dans ce domaine (comme dans tout autre style musical, me direz-vous), il y a à boire et à manger. Là encore, Kravitz s'est inspiré, tant qu'à faire, des meilleurs. Live, le titre d'introduction, donne le ton: c'est du funk, avec des riffs de guitare et de basse très inspiré par ce courant musical, et on retrouve même des cuivres, utilisés avec intelligence. Le schéma de ce morceau, on le retrouve à plusieurs reprises sur cet album dans différents morceaux, avec autant de bonheur: je pense notamment à Supersoulfighter, à It's your life ou à l'instrumental de haute volée, Straight cold player. Sur ce dernier, la guitare n'est là que pour l'ambiance, ce sont clairement la basse et les cuivres qui prennent leurs aises.

Comme d'habitude, Kravitz a su nous pondre des tubes dont lui seul a le secret: le sympathique Black velveteen, la ballade If you can't say no (je me rappelle que Kravitz avait à l'époque joué sur ce morceau sur le plateau de Nulle part ailleurs, dont l'émission couvrait le Festival de Cannes). Kravitz m'avait bluffé car celui-ci, qui jouait du synthé, est passé sans coup férir à la guitare avec la même maestria. Balèze! Bien entendu, la postérité a retenu le splendide I belong to you (Kravitz a du en conquérir des filles avec ce titre) et surtout Fly away, magnifique, avec un riff très inspiré et diablement efficace. Le genre de morceau que vous écoutez une fois le matin et qui ne vous quitte plus pendant la journée.

Le reste, ce sont des titres calmes à mid-tempo, qui ont moins marqué les esprits, certains à juste titre, comme Can't we find a reason, Take time ou Thinking of you, pour d'autres c'est moins évident, tels les sympathiques You're my flavor ou Little girl's eyes.

Cet album n'a toutefois pas su captiver les critiques, Kravitz se prenant cette fois-ci une volée de bois vert. Pas grave, le public a suivi et c'est plutôt mérité. Je pense que 5 est sans doute un cran au-dessous de ses deux géniaux prédécesseurs, principalement à cause de titres comme Take time, mais le reste est franchement intéressant. Evidemment, si on s'attendait à retrouver ce qui faisait le charme des deux albums précédents, on est loin du compte. Mais un artiste comme Kravitz est obligé d'évoluer sous risque de lasser rapidement.

Kravitz a annoncé à maintes reprises qu'il avait l'intention de sortir un album de funk. Pour moi, il a déjà accompli la moitié de cette tâche, avec brio de surcroît. 5 reste un bon album, plus qu'honnête, et il mérite plusieurs écoutes attentives pour pouvoir être apprivoisé.

mercredi 18 mai 2011

The Knack - Get the knack


The Knack. Le groupe d'un seul titre, My Sharona. Et pourtant, ce groupe américain, qui a débuté sa carrière à la fin des 70's, en a sorti des albums, et pas des moindres. Difficile de comprendre ce qu'il leur a manqué pour égaler les plus grands. Publié en 1979, Get the knack, le premier opus de ce combo sous-estimé, reste de loin leur meilleur.

Pourtant, quand un album contient un titre aussi bon que le sus-nommé My Sharona, on peut penser que l'on va décrocher la timbale. Certes, l'album a connu un succès d'estime, mais rien de comparable par rapport au potentiel de ce combo. En fait, My Sharona a en quelque sorte fait le malheur du groupe, car il a focalisé l'attention du public sur ce titre, et le même public a superbement ignoré le reste.

Car le reste, ce sont des chansons bien rock, bien écrites, bien produites (cela ne sonne jamais daté et le son des instruments, spécifique, fait le charme du groupe) et bien interprétées par un groupe au sommet de son art. La paire Doug Fieger (chant guitare) et Berton Averre (guitare lead) constitue une fameuse paire de songwriters difficilement égalable. D'ailleurs, après la séparation du groupe, les deux musiciens ont été régulièrement sollicités pour écrire des chansons pour d'autres artistes.

La force de The Knack, c'est de savoir écrire des titres rock tout en finesse mais qui conservent suffisamment de gnaque pour pouvoir intéresser les fans de rock plus couillu. Malheureusement, cela n'a pas suffi.

Difficile, en toute bonne foi, de retrouver quelque chose à critiquer sur la qualité intrinsèque de ces titres, si ce n'est qu'ils donnent vraiment l'impression de tous sortir du même moule. Mais c'est en fait le style Knack: du rock à la limite de la pop, des titres tournant autour des trois minutes en moyenne qui peuvent plaire à tout amateur de rock qui se respecte.

Reste le cas My Sharona. "Un riff tellement simple qu'il en est crétin [...] ça fonctionne très bien, c'est accrocheur et bien fait et le solo de guitare est superbe." (Kirk Hammett, Metallica). Je n'aurais pas mieux dit. Tout y est, pas la peine d'en rajouter!

Get the Knack reste un album qui mérite toute l'attention qui lui est due, et non pas seulement à cause de My Sharona. Cet exploit, The Knack n'a jamais su le reproduire sur les albums suivants: pourtant, un disque comme But the little girls understand n'est pas moins bien réalisé que ce premier opus. Vraiment, il y a des injustices que je n'arrive pas à comprendre. Si vous vous prétendez fans de rock et que vous disposez de deux oreilles en état de marche, réécoutez les disques de The Knack, ils ne vous décevront en aucune manière.