mercredi 28 novembre 2012

King Diamond - Abigail II : The revenge

Un drôle de sire, ce King Diamond. Un chant hors du commun, une palette vocale qui peut aller du très aigu au très grave. On aime ou on déteste, mais ça ne laisse pas indifférent. Pour rappel, King Diamond a été le chanteur du mythique groupe danois Mercyful Fate, qui a influencé plus d'un groupe, dont Metallica ou Machine Head pour ne citer qu'eux. En solo, King Diamond a sorti une tripotée d'albums, toujours de qualité.
En 1987 était sorti le premier volet d'Abigail, un album concept traitant d'une sordide et imaginaire affaire de famille au XIXème siècle qui se termine dans le drame. Un album qui a été considéré par ses contemporains comme une pièce majeure. En 2002, le King a décidé de remettre le couvert. Bien lui en a pris, car la suite est largement à la hauteur.

Il faut bien dire que le King ne s'est jamais véritablement planté. Dès le début, il a su s'entourer de bons musiciens dont l'incontournable Andy Larocque, véritable génie de la six-cordes, malheureusement trop peu connu. Heureusement que Chuck Schuldiner (Death) a su l'exploiter à sa juste valeur dans Individual Thought Pattern. Mais je m'égare, revenons à Abigail II...

Ce disque est un monument du heavy metal, un style qui a la particularité d'être d'ordinaire très peu original. Mais ici, King Diamond (le groupe) établit de nouveaux standards. Les 13 titres (dont une intro et une outro) sont magnifiques. Tout au plus, on peut déceler une infime perte de vitesse avec les titres Spirits ou Mommy. Mais c'est très largement compensé avec des titres comme The storm, Mansion in sorrow, The Crypt, The wheelchair ou Little one... King Diamond nous offre un chant démentiel, le temps ne semble pas avoir d'emprise sur lui.
Et que dire des guitares de Larocque et Mike Wead? Si ce n'est que c'est l'une des plus belles paires de gratteux qui m'ait été donné d'entendre en matière de heavy-metal. Leurs passes d'armes sont magnifiques et franchement, plus d'un groupe allemand de speed metal ferait mieux de s'en inspirer plutôt que nous rabâcher les mêmes riffs depuis 20 ans.

Décidément le millésime 2002 de King Diamond est un grand cru, et ce serait plus que dommage de passer à côté tant cet album est grandiose. A mon humble avis, King Diamond n'a pas fait mieux depuis cet album. Difficile d'égaler ou de surpasser un tel chef d'œuvre, il faut bien le reconnaître. Malheureusement, je pense que King Diamond, en tant que groupe, n'arrivera jamais à obtenir plus que le succès d'estime dont il jouit actuellement, car le groupe mériterait tellement mieux.

Réparez cette injustice en vous procurant quelques albums de King Diamond, dont les deux volets d'Abigail, auxquels vous pourrez rajouter sans problèmes des albums comme Fatal portrait ou Them qui sont eux aussi des petits bijoux. Là vous aurez du heavy bien original et franchement très inspiré. Ça manquait, ces derniers temps.

mercredi 21 novembre 2012

Gary Moore - Dirty fingers


Gary Moore était quand même l'un des plus grands artistes des années 80, un guitar hero qui n'avait rien à envier aux plus grands et qui, à de nombreux points de vue, était même un précurseur. Après des débuts hésitants, Moore a su imposer son hard rock furieux mais inspiré. Nombreux ont été les albums de qualité, tous les nommer prendrait un temps fou et pour faire simple, vous pouvez tous les écouter (même ceux de la période blues) et vous n'en trouverez aucun qui soit à chier.

Ce Dirty finger, paru en 1984 (en 1983 au Japon où Moore était une superstar digne des Beatles), est resté relativement méconnu par rapport à son prédécesseur, Victims of the future, car franchement il n'y a rien, absolument rien à redire. Toutes les qualités de Victims..., on les retrouve ici. Il n'y a peut être pas d'hymnes comme Empty rooms, mais l'ensemble, très couillu, n'en reste pas moins de qualité.

On se prend des baffes mémorables avec des titres comme Hiroshima ou Nuclear Attack (désolé, ça ne s'invente pas), l'instrumental Dirty fingers a dû écœurer plus d'un guitariste en herbe, Really gonna rock et Lonely nights font plus que maintenir le niveau et même les moments plus calmes tels Kidnapped, Don't let me be misunderstood ou le mélancolique Rest in peace sont tout bonnement excellents. Alors oui, des albums sans hit majeur comme celui-ci, j'en veux encore et encore!

Assez étonnant d'ailleurs que le succès n'ait pas été autant au rendez-vous (je ne parle pas du pays du Soleil Levant), car je trouve ce disque au moins aussi bon que Corridors of power ou Victims of the future. Il y a parfois des mystères qui relèvent presque de l'injustice. Après, on s'étonne qu'il y ait des musiciens qui jettent l'éponge!

Une fois de plus, Gary Moore avait pris soin de bien s'entourer: on retrouve entre autres Don Airey (actuel Deep Purple) aux claviers, Tommy Aldridge (qui a joué entre autres pour Ozzy Osbourne et Whitesnake) à la batterie et Jimmy Bain (Dio) à la basse. Que du beau monde pour épauler ce guitariste surdoué qu'était Gary Moore.

Bref un bon album de la part de ce dernier. Encore un, oui. Mais il y a des habitudes qui ne lasseront jamais. C'est pour cela qu'il d'autant plus regrettable qu'un artiste de cette trempe tire sa révérence si tôt, comme il l'a fait au cours de cette journée funeste du 6 février 2011. On peut se consoler en se disant qu'il a laissé derrière lui une discographie plus qu'enviable, dont cet excellent Dirty fingers qui mérite d'être redécouvert.