vendredi 21 mai 2010

Raven - Stay Hard

J'ai décidé de vous parler aujourd'hui du groupe des frères Gallagher. Non pas Oasis. J'en ai déjà parlé ce mois-ci, point trop n'en faut. Ici, ce n'est pas Liam et Noel Gallagher, mais John et Mark Gallagher. Des types un peu moins barjots que les membres d'Oasis... Raven reste pour beaucoup un obscur combo anglais fondé en 1974 qui pratique un speed-heavy aux frontières du thrash typique des 80's. Le groupe reste connu pour ses prestations musclées (parmi lesquelles figurait comme première partie un certain groupe nommé Metallica) et pour son batteur habillé en joueur de hockey, Rob Hunter. Un groupe qui aurait pu connaître un peu plus de succès et qui n'a pas su exploiter tous ses atouts, comme le fait d'être suivi par des producteurs connus de la scène metal (Jon et Marsha Zazula) et d'être signés chez une major (Atlantic). Reste néanmoins quelques pépites cachées comme ce Stay hard, paru en 1985, qui reste leur meilleure vente à ce jour.

Et de l'inspiration, de l'énergie, il y en avait dans ce groupe... John Gallagher (chant, basse) et son frère Mark (guitares) n'étaient sans doute pas de fins techniciens, mais quelle efficacité! Franchement, il n'y a rien à redire sur au moins la première moitié de l'album: des titres comme Stay hard, On and on, Get it right ou encore Restless Child (pour ce dernier, au début, j'ai failli croire à une reprise de Motorhead) se laissent écouter et apprécier pour tout fan de metal qui se respecte. C'est bon, tout simplement, et ça donne envie de taper du pied. Un bon signe, vous en conviendrez. Tout juste peut-on reprocher une certaine linéarité au niveau des compositions. Mais à part cela, il n'y pas à redire sur ces morceaux bien ancrés dans leur époque.
La seconde partie de l'album se veut plus calme: Power and the glory et Pray for the sun permettent de digérer en douceur les baffes précédentes. Les choses sérieuses reprennent avec Hard ride et Extract the action, de grands moments de speed comme on n'en faisait que dans les années 80. Tout juste est-on surpris par le morceau final, The bottom line où figurent quelques cuivres, pas désagréables au demeurant. Un excellent morceau qui a pu dérouter les fans ultimes du groupe à l'époque mais qui n'a rien de choquant 25 ans plus tard.

Raven, pour vous situer le groupe musicalement, pratique une musique située quelque part entre le Venom du début des 80's, Motorhead et Saxon. Il y a bien pire comme mélange. Les morceaux qui composent cet album ne sont pas, je le répète, foncièrement originaux, mais ici c'est l'efficacité qui prime. C'est lourd, rentre-dedans comme il se doit. Aucun doute que les fans de metal de l'époque devaient bien apprécier.
Mais c'est ce côté linéaire et trop ancré dans la NWOBHM qui a dû desservir le groupe, car il a toujours été perçu comme un groupe du passé. Dommage, car Raven méritait bien mieux que cela. Rien que pour encourager un groupe qui n'a jamais cédé aux modes et qui n'a jamais abandonné, je ne peux que vous encourager à vous procurer ce Stay hard ainsi que tous les albums que le groupe a pu sortir. Le dernier, publié en 2009, Walk through fire, est plus que sympathique. Il prouve, à l'instar d'un groupe comme Anvil, que tout est possible lorsqu'on a la foi en ce que l'on fait.

mercredi 19 mai 2010

Quel est votre album rock/metal live préféré?

Tous les amateurs de rock ou de metal vous le diront, c'est sur une scène, devant un public, qu'un groupe prouve sa valeur. Les albums enregistrés en public ne font pas toujours l'unanimité, mais certains d'entre eux sont devenus des classiques.
Pour répondre à cette question, je dresse une liste arbitraire de mes 15 albums live préférés, sans aucun ordre de préférence.

Deep Purple: Made in Japan
Black Sabbath: Live evil
Kiss: Alive!
Slade: Slade alive
AC/DC: Live
Rainbow: On stage
Rammstein: Volkerball
Scorpions: Tokyo tapes
Gary Moore: We want Moore!
MC5: Kick out the jams
Queen: Live killer
Ozzy Osbourne: Tribute to Randy Rhoads
Led Zeppelin: How the west was won
Nirvana: Live at Reading
Judas Priest: Unleashed in the East

Mes choix en la matière ne sont certainement pas très originaux, mais que voulez-vous, on ne se refait pas...
Je suis sûr d'en avoir oublié une quantité impressionnante, mais libre à vous de venir compléter, vous pouvez lâcher vos commentaires!

vendredi 14 mai 2010

Kiss - Asylum

Kiss a toujours été perçu, et à juste titre, comme un groupe opportuniste. Durant les années 80, le glam était à son apogée. Bon Jovi, Ratt et consorts étaient au top. Kiss a donc décidé de suivre le mouvement. Musicalement, ça n'a pas eu un impact énorme, le glam metal étant par définition du hard influencé entre autre autres par Aerosmith et Kiss... C'est plutôt au niveau du look qu'il faut trouver un changement majeur. Les fringues flashy et le maquillage sont particulièrement présents au cours de cette période où Kiss se cherche un peu. Asylum, paru en 1985, est le parfait condensé de cette époque.

Une période quelque peu troublée en effet pour Paul Stanley et Gene Simmons. Difficile de trouver un remplaçant à Ace Frehley à la seconde guitare, un mec valable et qui ne la ramène pas trop. Un nouveau changement a été opéré pour cet album, et ce sera Bruce Kulick qui s'y colle. Bonne pioche, le gaillard ne manque pas de talent et se fait plutôt discret. La formation au complet se remet rapidement au travail et nous propose un an après le sympathique Animalize un album de haute volée, Asylum.

Le son se veut lourd et brut et ce n'est pas pour me déplaire. Des pépites méconnues, Asylum en recèle énormément. King of the mountain est heavy à souhait, un morceau qui rappelle la grande époque de Creatures of the night ou Lick it up. Uh! all night est dans son genre assez phénoménal, même s'il n'évite pas les clichés machistes et même s'il tombe un peu dans la facilité. Dans un autre registre, Love's a deadly weapon est magnifique, et ce grâce à l'intervention du nouveau venu, qui vient poser un solo merveilleux que n'aurait pas renié Eddie Van Halen.
Plus généralement, tout l'album est de grande qualité, sans aucun doute l'un des meilleurs des années 80 avec Lick it up. Kiss est particulièrement inspiré et franchement, il est difficile de trouver à critiquer ces nouvelles compositions.

Ce n'est donc pas musicalement que je trouverais à redire, mais plutôt au niveau de l'esthétique. Déjà, la pochette est l'une des plus moches que je connaisse. Pourtant, à ce niveau là, il n'y avait jamais rien eu à redire. Je ne sais pas trop qui était à l'origine de cette pochette hideuse, mais je ne crois pas que le groupe ait eu envie de retravailler avec lui par la suite!
Kiss devient subitement glam et comme ce groupe ne fait jamais rien sans excès, cela devient quelque peu pathétique. Je vous incite à regarder sur You tube des clips comme Who wants to be lonely, Tears are falling et Uh! all night. C'est à se pisser dessus. C'était déjà kitsch à l'époque, et maintenant c'est à pleurer de rire. Toujours les mêmes clichés éculés, les grandes rock stars attirent grâce à leur musique des blondasses aux formes généreuses et les dominent sexuellement parlant. Le développement de l'image et la généralisation des clips aura tôt fait d'écorner l'image de Kiss. A leur décharge, il faut reconnaître que ce genre de clips était dans l'air du temps et que ce n'était pas les seuls à immortaliser sur une pellicule ce type d'âneries. Et dire que les rappeurs actuels se croient originaux avec leurs clips... ils n'ont rien inventé!

Kiss sortait un grand album en 1985. Asylum regorge de tous les éléments qui ont fait sa réputation jusque là. Rien ne pourra décevoir les fans du groupe, à part l'imagerie glamouze. Malgré l'orientation glam, on a toujours affaire à du gros rock qui tache et qui a pour seule vocation de remplir des stades. Pas original, mais peut-on en vouloir à un groupe pour cela? Non, je ne pense pas, surtout quand la qualité est au rendez-vous. A mes yeux, Asylum reste le dernier grand album de Kiss jusqu'à Sonic boom paru en 2009. La décennie des 80's a été dans l'ensemble de qualité et je ne peux que vous conseiller de vous procurer cet album ainsi que Lick it up, Creatures of the night et dans une moindre mesure Music from the elders et Animalize.

vendredi 7 mai 2010

Quiet Riot - Condition critical

Quiet Riot est l'archétype du groupe de seconde zone qui a connu son quart d'heure de gloire en 1983 avec l'album Metal Heath, excellent au demeurant. Dommage qu'il ait eu du succès surtout avec une reprise de Slade, Cum on feel the noize. Pour l'album suivant, nommé Condition critical et publié en 1984, les Américains ont décidé de ne pas trop changer la recette. Cet album est-il une redite? En quelque sorte oui. Cela fait-il de lui une galette à oublier? Non, non et non.

Reprendre le même schéma que Metal health n'a pas forcément été la meilleure idée que le groupe ait eue. Une nouvelle reprise de Slade, Mama weer all crazee now, qui, sans être mauvaise, est moins intéressante que Cum on feel the noize. Une idée sans doute suggérée par leur producteur qui avait également officié sur Metal Health je présume...
Le reste? Du gros rock pour faire la fête et pour remplir les stades, comme il y en avait beaucoup à cette période. N'y voyez rien de péjoratif de ma part, bien au contraire. Dans le genre big rock, il y a eu des choses tout à fait intéressantes (je pense à Kiss, Motley Crue, Van Halen) et ce disque fait partie du lot, indubitablement. Les titres de Condition critical vous font passer un bon moment et rien que cela, ce n'est pas donné à tout le monde!

Le souci est que ce disque, déjà en 1984, ne sonne pas "frais." Largement inspiré par son prédécesseur, Condition critical n'arrive pas à s'en démarquer suffisamment. Bien dommage, car les musiciens avaient largement le potentiel pour faire mieux que cela. Le chanteur Kevin DuBrow possède un organe intéressant, bien que typique des 80's. Le guitariste Carlos Cavazo dispose d'un jeu varié et distille des rythmiques efficaces et des soli concis mais de toute beauté. Encore un génie sous-estimé. La rythmique, avec Rudy Sarzo à la basse (le gaillard a déjà joué avec Ozzy Osbourne) et Frankie Banali à la batterie, n'a rien à envier aux plus grands.
Autre souci, la production: celle-ci est trop ancrée dans son époque. Faites écouter ce disque à n'importe quel quidam amateur de rock et il vous dira que ce disque a été enregistré dans les 80's, tellement c'est flagrant. Il était pourtant possible de faire bien mieux que cela. Ozzy Osbourne ou Iron Maiden y sont bien arrivés!

Vous l'aurez compris, ce n'est pas le genre de disques que j'écoute tous les jours. Ce n'est pas mauvais, loin de là, mais c'est trop peu original et bien trop typé 80's. Les morceaux sont calibrés pour cartonner dans les stades et vous feront passer de bons moments, mais cela ne me suffit pas. Si vous voulez un bon album de Quiet Riot, ruez-vous plutôt sur le Metal Health sus-mentionné.

mardi 4 mai 2010

Oasis - Definitely maybe

Entendons-nous bien: je ne suis pas un fan acharné d'Oasis. Les frasques des frères Gallagher me gonflent particulièrement. Pour moi ce ne sont que deux gros cons, rien de plus. Mais quand ils veulent, ce sont des cons géniaux. Ce premier opus, datant de 1994, en est la preuve. Definitely maybe est un album extraordinaire, un de ceux pour lesquels on oublie qui sont ses géniteurs. Un de ceux pour lesquels on se dit que si la pop pouvait toujours être aussi brillante que cela, on en écouterait bien plus souvent...

Ne croyez pas non plus que la présence des deux hits Supersonic et Live forever affecte mon jugement. Ce sont effectivement deux bons titres qui ont marqué mon adolescence, mais à mes yeux, ce ne sont pas les meilleurs titres de cet album. Pas qu'ils soient pourris, loin de là - il n'y a rien à redire sur la qualité de ces morceaux- mais je les ai trop entendus à la sortie de l'album.
Non, pour moi, des titres comme Rock'n'roll star sont bien meilleurs, agressifs comme il se doit, avec un refrain qui vous donne envie de chanter avec Liam Gallagher quand vous êtes dans votre voiture bloqué dans un bouchon en vous rendant au boulot. Un titre de Rock, avec un grand R, écrit par des rockers, des vrais.
Shakermaker me botte aussi pas mal, j'adore le refrain : Shake along with meeeee!! Tout comme j'adore Cigarettes and alcohol, définition quelque peu simpliste du mode de vie rock'n'roll qui plait tant aux frères Gallagher.

Avec toutes ces années de recul, ce qui me surprend encore c'est la qualité de la production. L'album vieillit très bien et en même temps, le son est lourd, corrosif, mais en même temps très riche et tout en nuances. Et il faut bien admirer le travail de composition de Noel Gallagher: les 11 titres de ce Definitely Maybe sont bien le fruit d'un travail d'orfèvre. Très difficile de comprendre ce qu'il a bien pu lui passer par la tête par la suite, au moment d'écrire des bouses immondes comme Standing on the shoulder of giants. Mais ceci est une autre histoire...

Cet album est la parfaite illustration du fait que l'on peut cumuler succès artistique et commercial. Pour un peu, ça m'écorcherait presque la figure de le reconnaître, tant les frères Gallagher et leur bande ont un lourd passif... Mais une fois que vous arrivez à faire abstraction du fait que les mecs d'Oasis ne sont qu'une bande de crétins, ce Definitely maybe passe comme une lettre à la Poste un jour sans grève... Et le plus fort, c'est qu'ils vont réussir à réitérer l'exploit avec le non moins formidable What's the story? Morning Glory un an plus tard.
Définitivement, Oasis était à ses débuts un groupe génial, dommage que le succès les ait corrompus à ce point. Ce ne sont cependant ni les premiers ni les derniers dans cette situation...