jeudi 14 janvier 2010

Coroner - R.I.P.


Coroner, c'est une excellent combo suisse de thrash. On a tendance à dire que les Suisses sont lents mais là pour le coup, ils font mentir ce cliché. Parce qu'ici c'est rapide, extrêmement technique et très bien fichu. Ce premier opus, paru en 1987, est une parfaite entrée en matière.

Coroner, c'est Ron Royce à la basse et au chant, Tommy Baron à la guitare et Marquis Marky à la batterie. Ces trois fous furieux ensemble, ça donne un thrash incroyablement technique qui ferait passer Metallica, Slayer et Testaments réunis pour des manchots. Personnellement, dans le thrash, je ne vois aucun groupe aussi doué en la matière. Après, vous me direz que ce n'est pas tout d'être un instrumentiste de génie, il faut aussi savoir composer. Et là aussi, Coroner assure.

Avec le titre Reborn through hate, on comprend tout de suite à qui on a affaire, ce titre est monstrueux de talent. Coroner a l'habitude de nous proposer des riffs à la pelle et des variations de rythme. Inutile de dire qu'ils font rêver tous les musiciens en herbe...
When angels die est tout aussi formidable, le riff d'introduction est relativement basique, c'est pour moi l'un des tous meilleurs riffs que je connaisse.
Difficile de tout décrire, Coroner ça ne s'explique pas facilement, il faut écouter pour comprendre. Et encore, une seule écoute ne suffira pas, c'est le genre d'albums où même après plusieurs dizaines d'écoute vous découvrez quelque chose que vous n'aviez pas remarqué avant: un solo inventif, un break de batterie, etc.
Là aussi, je vous conseille, outre les deux titres précités, Nosferatu, Suicide command ou Fried alive. C'est impressionnant de technique et de précision. Les Suisses ne laissent rien passer de médiocre, c'est la qualité qui prime. En dehors de groupes de progressifs tels Dream Theater, je ne connais rien d'aussi riche et aussi élaboré que Coroner.
Et la cerise sur le gâteau, c'est que pour une fois, c'est particulièrement bien produit et plus de 20 ans plus tard, on prend toujours autant de plaisir à réécouter Coroner.

Les Suisses ont d'ailleurs par la suite publié d'autres albums, tous plus aboutis les uns que les autres. Je vous recommande entre autres No more colors, album culte qui en a influencé plus d'un, et Mental Vortex, le plus élaboré et le plus sombre selon moi.
Malheureusement, Coroner ne connaîtra jamais qu'un succès d'estime. Lassé par les aléas du business de la musique, le groupe se sabordera en 1996. Un énorme gâchis... d'autant plus dommage qu'il semble vraisemblable que le groupe ne reformera jamais.

Une référence ultime pour tous les fans de thrash, de death, et même pour tous les amateurs de bonnes guitares. Lorsqu'on m'a parlé de ce groupe, on m'a collé l'étiquette techno-thrash. Ici, techno est l'abréviation de technique, pas d'allusion à la musique (?) qu'on peut entendre dans une rave...

Injustement méconnu au sein de la galaxie thrash, Coroner mérite qu'on s'y attarde. Et vous verrez, une fois que vous aurez découvert cette œuvre magique, vous ne vous en passerez plus.

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