jeudi 14 janvier 2010

Nirvana - Bleach

Bleach signifie Eau de Javel en anglais. Et de l'eau de Javel, Nirvana en a mis une bonne dose sur la scène rock de l'époque. Parce qu'il faut bien reconnaître que les groupes de glam rock ont contribué à rendre cette décennie ridicule. Et qu'il fallait bien dégager tout ça, en revenant aux fondamentaux. En gros, on veut du rock, du vrai, joué par des musiciens proches de leur public, pas fringués comme des nanas. Nirvana a vite trouvé son créneau.

Bien sûr, ça ne s'est pas fait tout de suite. Nirvana n'a pas rencontré le succès avec cet album. Tout juste un succès d'estime. Mais avec Bleach, paru en 1989, il était évident que les choses allaient changer dans la décennie à venir.

Bleach, c'est du gros rock, avec des riffs relativement simples, mettant l'accent sur l'énergie et non pas sur le look. Bleach, c'est un gros "Fuck you Poison, Fuck you Guns'n'roses, Fuck you Motley Crüe!"

Le groupe est juste composé de son noyau dur, Kurt Cobain au chant et à la guitare, et Chris Novoselic à la basse. Le duo est complété pour le coup par Chad Channing, batteur d'un moment, et Jason Everman, second guitariste et ami du groupe qui, en fait, n'a pas joué sur l'album, mais a payé la facture du studio pour l'enregistrement du disque.

Il est évident que la musique de Nirvana n'avait rien à voir avec ce qui avait cours à l'époque.
C'est crade, ça gueule, ce n'est pas forcément très élaboré. Cobain avouera que certaines paroles sont écrites quelques minutes avant d'entrer en studio, et sont répétées à l'envi, comme ce sera le cas par exemple pour des titres comme School ou Negative creep, pour ne citer que les plus connus.

Par contre, deux titres sont complètement différents de ce schéma et feront partie de leurs plus grands succès. Il s'agit de About a girl, comme toujours simple et efficace, et Love buzz, une reprise des Shocking Blue, un obscur combo hollandais. J'adore notamment la partie de basse de Novoselic sur ce morceau, qui est devenue un incontournable pour toute personne apprenant à jouer de cet instrument.

Cobain a un talent de songwriter indéniable, ce dernier ne demandait ici juste qu'à être affiné. Les compositions, le son, l'image, tout est trop brut et manque de subtilité. Des défauts de jeunesse qui seront vite réparés avec l'album suivant, le mythique Nevermind. Restent malgré tout quelques classiques, tels About a girl, School et Love buzz.

A redécouvrir d'urgence, puisque, j'en suis persuadé, sans Bleach, il n'y aurait pas eu de Nevermind. Et là, il eût été vraiment dommage de passer à côté de ce chef-d'œuvre.

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