jeudi 14 janvier 2010

Black Sabbath - Seventh star

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les années 80 ont été particulièrement rudes pour Black Sabbath. En 1985, le groupe a usé deux chanteurs (Ronnie James Dio et Ian Gillan) et un bassiste (Geezer Butler) et deux batteurs (Bill Ward et Vinnie Appice). A croire que Tony Iommi est tyrannique! Il y a un peu de cela (mais bon, ce n'est pas Yngwie Malmsteen non plus), mais les traditionnelles divergences musicales y sont pour beaucoup.

Reste que Tony Iommi, seul membre à n'avoir jamais quitté Black Sabbath, se retrouve seul. Tony Iommi voulait abandonner le nom Black Sabbath, mais sa maison de disque lui a déconseillé de faire cela. Il se met à la quête de nouveaux musiciens: à la basse, nous avons Dave Spitz et la batterie Eric Singer. Curieusement, ces deux musiciens jouent aussi dans le groupe de Lita Ford, alors la compagne de... Tony Iommi! Le monde est petit... Et pour le chant, Black Sabbath ne peut se passer d'un vocaliste d'exception: ce sera l'ex Trapeze et ex Deep Purple Glenn Hughes qui s'y colle!

La voix puissante teinté de soul du Hughes saura accompagner merveilleusement bien les compositions de Tony Iommi. In for the kill, Seventh Star et Heart like a wheel, ainsi que Danger zone sont du Black Sabath pur jus, avec une production typique des années années 80.
Autant avec ces quatre morceaux, les choses se déroulent bien, autant avec d'autres on a l'impression d'avoir du hard FM typique de cette décennie: No stranger to love, Turn to stone, Angry heart et In memory donnent mal aux oreilles la première fois qu'on les écoute. C'est là qu'on comprend que Iommi, seul, sans l'aide de Geezer Butler, est perdu. Et du coup, il s'est laissé entraîner dans des chemins qui l'éloignent du Black Sabbath traditionnel. Pas que ces titres soient des bouses infâmes, loin s'en faut, mais leur production très américaine et surtout très 80's va faire très mal vieillir ces morceaux.

Et ce n'est que le début des ennuis: Glenn Hughes s'avérera être une calamité en concert. Il faut dire que le chanteur se remettait doucement des problèmes de drogue qui l'ont touché depuis la fin des années 70, et physiquement, il n'était pas eu mieux de sa forme.
Lorsque j'ai regardé la photo du livret, je ne l'avais pas reconnu: il était barbu et bouffi (il paraît qu'à l'époque, sa nouvelle "drogue" était les barres chocolatées Mars!) Il avouera plus tard ne pas avoir le courage de toucher à des titres comme Iron man, de peur de les dénaturer. Pour avoir entendu des bootlegs enregistrés avec Hughes, il faut bien reconnaître que ce dernier n'était pas à l'aise avec Black Sabbath et la qualité des concerts s'en ressentait.

Iommi se retrouvera à nouveau sans chanteur, une fois de plus, et sera confronté à une instabilité de line-ups chronique qui ridiculisera le nom Black Sabbath jusqu'à la fin des années 80. Cela n'empêchera heureusement pas Tony Iommi d'enregistrer des albums intéressants comme The eternal idol ou The headless cross.

Ce Seventh Star n'est pas un album indispensable de Black Sabbath, mais si vous souhaitez découvrir ce que donnait Tony Iommi en solo au milieu des années 80, ce disque est pour vous. Une curiosité que j'aime bien, personnellement.

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