mercredi 22 septembre 2010

Mike Oldfield - Ommadawn


Un grand mystère ce Mike Oldfield... Je n'aurais jamais parié sur le succès immédiat de ce multi-instrumentiste et compositeur de génie. Imaginez: ces premiers albums sont composés de 2 titres (un par face) et sont particulièrement longs, avec des parties extrêmement complexes. Pas la meilleure approche qui soit pour captiver un public... Et pourtant, Tubular bells a été un succès foudroyant (grâce à l'utilisation de la musique pour le film l'exorciste). Le second album, Hergest Ride, déjà chroniqué en ces lignes, a également fait un tabac. Le troisième album devait confirmer que le phénomène Mike Oldfield n'était pas qu'un feu de paille. Le troisième opus, Ommadawn, paru en 1975, va montrer que le génie avait encore énormément de choses à dire.

La musique sur les premiers albums d'Oldfield, c'est la grandiloquence du rock progressif associée à l'aspect planant de la musique new age alors naissante et de la world music. L'avantage avec la musique d'Oldfield, c'est qu'il n'y pas besoin d'avions pour voyager: écoutez cet Ommadawn et vous vous retrouverez tantôt quelque part en Afrique, tantôt dans la campagne galloise ou écossaise.

Oldfield a su se réinventer sans toutefois trop changer sa marque de fabrique. Je m'explique: là où Tubular bells ou Hergest Ridge pouvait agacer par une certaine répétitivité, autant Ommadawn est varié. Bien sûr, les parties sont toujours aussi complexes et Oldfield aime les étirer jusqu'à plus soif, mais ici, cela passe comme une lettre à la Poste un jour sans grève. En fait, je pense que le fait que ce disque soit plus court que ses prédécesseurs aide grandement à sa cohérence et à son homogénéité.

Franchement, pour un type qui n'avait que 22 ans à l'époque, on peut se demander où il allait chercher toutes ses idées. C'est tout bonnement brillant, le disque fait preuve d'une rare maturité. Il n'y a pas à dire, Oldfield, en ce milieu de cette géniale décennie, était l'homme en forme.

Inutile de préciser que le tout est parfaitement produit et que l'album n'a pas trop souffert de l'épreuve du temps. Cela se laisse toujours écouter avec autant de plaisir, même 35 ans après sa sortie. Il est vraiment trop fort, ce type! Et le pire, c'est qu'il a l'air de composer et de jouer avec une facilité déconcertante. Certaines parties de guitares peuvent rendre dingues certains apprentis guitaristes, tant c'est joué avec une précision et un feeling incroyable.

A vrai dire, les titres des trois premiers albums ont rarement, à ma connaissance, été repris. Seul Oldfield semble capable de jouer parfaitement sa musique et d'y insuffler suffisamment de conviction. C'est toute la personnalité d'Oldfield qui transpire le long de ces 36 minutes de musique, celle d'un génie, d'un artiste avec un grand A. Je pense qu'il serait sans nul doute courageux, mais suicidaire d'essayer de se frotter à de telles compositions. Ce mec est un fou, mais un fou bourré de talent et si vous ne me croyez, réécoutez cet Ommadawn. Et tant que vous y êtes, redécouvrez Tubular bells et Hergest Ridge.
Oldfield est indubitablement la rencontre entre le talent, la fraîcheur et l'authenticité.

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