vendredi 30 juillet 2010

Soulfly - Omen


Le moins que l'on puisse dire, c'est que Soulfly a pas mal bourlingué depuis ses débuts. Passant d'un neo-metal opportuniste (avec une tripotée de stars du moment) avec leur premier album éponyme, à un retour aux sources salutaire (Dark ages), Soulfly s'est désormais tourné vers un hardcore bien burné à la limite du thrash. Pour résumer, le groupe vogue au gré des envies de son leader incontesté (et incontestable), le fameux Max Cavalera. Oui, le fameux Max qui s'est engueulé avec son ancien groupe Sepultura et qui n'a depuis lors cessé de jouer au martyr.
Sepultura a continué de proposer des albums consistants, pas toujours inspirés, mais à la qualité constante. Qu'en est-il de ce Soulfly cuvée 2010?

Les premiers opus de Cavalera en solo m'avaient effectivement moyennement plu, le retour au bon thrash de Dark ages avait fortement remonté le groupe dans mon estime. Et avec Omen, le niveau est toujours aussi élevé. Max est inspiré ce coup, même si parfois certains passages laissent penser qu'il ne s'est pas trop foulé pour écrire ses chansons.

Nous n'y coupons pas, chaque album a ses invités et Omen ne déroge pas à la règle. Nous avons Greg Puciato de Dillinger Escape Plan sur Rise of the fallen, un titre fort sympathique. Tommy Victor fait une légère apparition sur Lethal injection, un titre qui fait partie du ventre mou de l'album.

Outre Rise of the fallen, plusieurs titres valent vraiment le détour, à commencer par le morceau d'ouverture, Bloodbath and beyond,parfait pour ouvrir un concert. Max a encore la rage, aucun doute là-dessus! Great depression est aussi pas mal dans le genre, un titre efficace qui fait mal là où il passe.

Lethal injection et Kingdom me laissent assez indifférents, peut-être que Max s'est laissé aller à la facilité sur ce coup-là. De même, je trouve des titres comme Off with their heads et Mega-doom ne réussissent pas à me captiver. Quelques heures de travail en plus et ces chansons auraient pu être géniales. Quel gâchis! Heureusement que la prestation incroyable de son guitariste Marc Rizzo fait plus que sauver les meubles. Encore heureux que les morceaux suivants font preuve d'une sauvagerie inouïe, je pense entre autres à Jeffrey Dahmer (du nom du fameux serial-killer), Vulture Culture ou Counter sabotage. C'est brut de décoffrage et ça ne fait pas de quartiers, tant mieux pour nous.

L'album se termine par l'incontournable instrumental, Soulfly VII, qui une fois encore, a toutes les peines du monde à décoller. C'est plat, complètement mou. Il faudra que Max pense à arrêter son trip, ce type d'instrumental n'apporte rien et dessert les albums plutôt qu'autre chose...

Max prouve qu'il sait encore écrire des titres à l'efficacité redoutable, mais il est vraiment dommage qu'il ne travaille pas plus certains titres. Pourtant, ce n'est pas les compétences des musiciens qui l'entourent qui le freinent, loin de là: Marc Rizzo est vraiment un guitariste hors-pair, Bobby Burns et Joe Nunez proposent une rythmique pachydermique qui n'a rien à envier aux plus grands du genre. Faudra penser à faire attention, Max, à force de faire dans la facilité et de tomber dans des concepts éculés, tu risques de te planter...

Pour faire simple, Omen est un bon album, certes pas le meilleur de l'année et il ne deviendra une référence du genre. Mais il vous permet de passer un agréable moment et il ne vous lasse pas à la longue, ce qui en soi est déjà pas mal. Est-ce suffisant toutefois? A vous de voir...

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