mercredi 1 décembre 2010

Bathory - Destroyer of worlds


Encore un groupe loin d'être facile à suivre! Génial précurseur de la musique extrême, avec des albums qui ont ouvert la voie au black metal tels The return (déjà chroniqué en ces lignes) ou Under the sign of the black mark, Bathory s'est ensuite orienté avec succès vers ce que l'on a appelé par la suite le viking metal avec des albums grandioses tels Hammerheart ou Twilight of the Gods, avant de se vautrer lamentablement avec un thrash basique avec des opus comme Octagon ou Requiem. Cela fait beaucoup d'orientations musicales tout ça...
Sans compter que ce groupe (si l'on peut dire, car il est notoire que Bathory est le projet d'un seul homme, Quorthon, bien que ce dernier ait parfois utilisé quelques musiciens de session en studio) ne s'est jamais beaucoup frotté aux médias et qu'il n'a jamais foulé une scène pour défendre sa musique devant un public, il faut bien reconnaître que le bonhomme n'a jamais rien fait pour devenir populaire...
Après plusieurs années de silence, Bathory est revenu en 2001 avec ce Destroyer of Worlds. Verdict?

Le premier constat est que cet album est long long, trop peut-être. 13 titres, 65 minutes, ça surprend pour de la part de Quorthon. La pochette pourrait laisser penser que Bathory revient sur ce qu'il a fait de mieux, à savoir le viking metal. C'est en partie vrai, mais je nuancerais en disant que les ambiances black et le thrash ne sont pas bien loin.
L'album débute par trois compositions plus qu'intéressantes, Lake of fire, Destroyer of worlds et Ode. C'est lourd de chez lourd, parfois on croirait presque à du doom, mais la marque de fabrique Bathory est belle et bien présente. Lake of fire et Ode arrivent à me prendre aux tripes, ce qui n'est pas un mince exploit, surtout quand je me rappelle le dégoût engendré par une horreur comme Requiem. Il semblerait que Quorthon ait décidé de travailler la production (moins crade qu'à l'accoutumée) et ses compositions, autrement plus inspirées que ce qu'il avait pu faire au milieu des années 90. Parmi les autres excellents moments, je me dois également de relever Day of wrath, qui laisse augurer du meilleur pour la suite.

Ce bon constat rendra la suite bien moins reluisante: Quorthon a voulu faire trop long et a inclus des titres plus faibles, avec plus ou moins de potentiel. Dans la première catégorie, je placerais bien volontiers Pestilence, 109, Sudden death et White bones, sympathiques, mais trop fouillés pour être accrocheurs. Ces morceaux sonnent malheureusement bâclés et il faut bien reconnaître que malgré le génie de Quorthon, le thrash n'est pas son truc. Il y a très clairement bien mieux dans le genre. Je me répète, cela se laisse écouter sans problème, mais des groupes comme Slayer ont fait bien mieux.

Mais là où cela se corse vraiment, ce sont pour les 5 titres restants. C'est tout simplement inintéressant et indigne du talent de Quorthon. Pourquoi s'est il décidé à publier ces titres de remplissage? Nous n'aurons jamais la réponse (puisque le monsieur est parti au Valhalla en 2004), mais ce qui est sûr, c'est que cela pue la facilité et le ratage intégral. Aucune utilité, vraiment... Avec la meilleure volonté du monde, je ne vois rien d'autre à en dire.

Si Bathory n'avait sorti que les huit premiers titres que j'ai évoqué ci-dessus, Destroyer of worlds aurait fait partie de ses disques-phares. Mais 5 titres sur 13, cela fait beaucoup et une telle quantité de titres médiocres finit par plomber un album, peu importe lequel. Destroyer of Worlds est franchement plus intéressant que des bouses comme Octagon, mais il n'y pas de quoi s'en relever la nuit.

Sympathique, mais guère essentiel. A vous de voir...

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