mardi 27 juillet 2010

Korn - III: Remember who you are



Korn est l'archétype du groupe difficile à suivre. Parti d'un neo-metal classique (style dont il est l'un des géniteurs), le groupe s'est orienté par la suite vers un metal sombre teinté d'indus et de new wave. Des évolutions qui ont quelque peu bouleversé les fans et qui ont connu des fortunes diverses, avec du bon (je pense à See you on the other side) et du moins bon (Untitled). Pour cette année 2010, Korn a voulu replonger dans ces racines en proposant un metal proche de ce qu'il faisait à ses débuts et en réembauchant son producteur fétiche, le fameux Ross Robinson.
Le quatuor californien nous a pondu en cette année 2010 un album plus que jamais torturé et sombre. Disséquons la bête...

Après une intro qui annonce la couleur suit un Oildale (Leave me alone) sombre, effrayant. Les angoisses du chanteur Jonathan Davis ne se sont pas calmées et son chant nous fiche toujours les pétoches. Il est vraiment grave, ce type! Force est néanmoins de constater qu'il s'est donné à fond, puisque son chant est impeccable de bout en bout.
Davis évoque son problème d'addiction aux médicaments avec Pop a pill, un morceau encore plus sombre que le précédent. Je n'aimerais vraiment pas me retrouver dans son cerveau qui est en plus piteux état que l'esprit de groupe de l'équipe de France de football.
Heureusement que la suite se veut plus entraînante et moins déprimante: des titres comme Fear is a placce to live, Move on, Let the guilt go ou Are you ready to live sont nettement moins empreints de noirceur, ce qui n'est pas un mal, car je pense en toute sincérité que j'aurais eu toutes les peines du monde à écouter d'une traite des titres aussi " dark " qu' Oildale par exemple.
Lead the parade, Never around ou The past, quant à eux, sont assez moyens. Pas la faute de Davis, mais des titres en eux-mêmes. Il faut bien dire qu'on a parfois l'impression que le guitariste Munky et le bassiste Fieldy ne se sont pas trop foulés sur ce coup-là. Ca reste efficace, mais pour la technique et l'originalité, vous repasserez! A noter que le nouveau batteur du groupe, Ray Luzier, est impérial derrière ses fûts. Ce type est impressionnant: c'est vraiment le batteur qu'il fallait à Korn, et personnellement, je le trouve bien meilleur que David Silveria, qui pourtant assurait une ryhtmique phénoménale.
Holding all these lies est particulièrement convaincant, mais on a un sentiment de déjà-entendu, surtout quand Jonathan Davis se met à pleurer à la fin du morceau. Ce la nous prend aux tripes, mais on ne peut que se remémorer que cette ficelle n'est pas nouvelle puisque Davis en avait fait autant sur le titre Daddy, issu du premier album éponyme.

Ce III: Remember who you are est globalement bon, malgré quelques légères déceptions. Le groupe retrouve son lustre d'antant et cela devrait plaire aux fans purs et durs. On regrettera juste que le groupe a évité cette fois-ci toute prise de risques et que certains membres groupes se soient laissés aller à la facilité. Rien de grave, mais le groupe devra y prêter attention par la suite s'il veut garder son aura.
Un des disques majeurs de cette année 2010? Oui, assurément! Sans doute pas le meilleur, mais tout de même.

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