lundi 1 février 2010

Suicidal Tendencies - The art of rebellion

Suicidal tendencies a su se montrer d'emblée très persuasif et accrocheur, avec des albums majeurs tels que Join the army (que j'avais déjà évoqué dans ce blog) ou le monstrueux Lights Camera Suicidal. Ce dernier avait littéralement conquis les fans de metal. Au moment de composer un nouvel album, Suicidal Tendencies a dû avoir en tête le souci de réitérer le formidable impact de cet album. Et le mieux, c'est qu'ils vont y parvenir plutôt facilement, avec ce The art of rebellion, publié en 1992.

La formation se composait à l'époque de l'incontournable chanteur Mike Muir, dont la voix se fait plus claire et posée mais toujours aussi efficace. Aux guitares, on retrouve la fantastique paire Rocky George (à la lead) et Mike Clark (à la rythmique). La basse est tenue par un certain Robert Trujillo (futur Metallica), et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas sous-employé. Et aux fûts, on retrouve Josh Freese, un musicien de session fort connu pour avoir joué avec bon nombre de groupes réputés, Guns'n'roses et Nine Inch Nails entre autres. Bref, une dream team...

Et les compositions s'en ressentent. Le groupe se trouve dans une forme olympique et nous le fait savoir. Aucun des 12 titres composant The art of rebellion n'est mauvais, ce qui est déjà une prouesse remarquable en soi. Le tout est du Suicidal Tendencies typique, mais le groupe y a rajouté de la subtilité, ce qui fait que l'album doit être écouté plusieurs fois pour être apprivoisé.

Prenez le titre d'ouverture, Can't stop. Tout est dit: une intro tout en douceur, où la basse de Trujillo et la voix de Muir font des merveilles, puis interviennent des guitares rageuses. On aboutit à un solo bref mais dantesque pour conclure de même manière que cela avait commencé: tout en sobriété. Décrire tous les titres serait fastidieux, mais je ne peux qu'être admiratif devant le travail accompli par tous les musiciens. Je vous recommande en particulier des titres furieux comme Monopoly on sorrow (tout en finesse, mais puissant à la fois), We call this mutha revenge (rageur comme il se doit, magnifique travail de Trujillo), et la triplette I'll hate you better, Which way to free?, It's going down, où la créativité des musiciens se révèle à son paroxysme.

L'entente au sein du groupe est parfaite et cela s'entend. C'est parfaitement composé, et le jeu de chaque musicien est impeccable. C'est la première fois que j'entendais Robert Trujillo, et je me suis immédiatement dit: "Mais pourquoi ce type n'est pas plus connu?", tant sa prestation m'avait laissé sur le cul. Mike Muir est moins agressif, mais ce qu'il perd en force, il le regagne en subtilité, et ce n'est pas un mal. Idem, les guitares sont certainement moins tranchantes que par le passé, mais les capacités de George et Clark ont été décuplées.

Un des meilleurs albums parus au cours de cette décennie. Un album tout bonnement incroyable. Le meilleur album des Suicidal Tendencies, indubitablement. Je ne peux guère faire plus élogieux. Messieurs, chapeau bas...

Pour paraphraser une réplique de Wayne's world, film cher pour bon nombre de metalleux, à côté de cet album, on se dit: "on est tout petit, on le mérite pas!"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire