jeudi 25 février 2010

Overkill - WFO

Pour beaucoup, Overkill, c'est la seconde division du thrash. Vision quelque peu réductrice s'il en est, car ce groupe, même s'il n'a jamais atteint les plus hautes sphères comme Metallica ou Slayer, ne démérite pas pour autant. Les New-Yorkais n'ont jamais sorti d'albums pourris, ce qui est déjà un exploit. Difficile de dire ce qu'il leur a manqué pour pouvoir véritablement s'imposer. Je vous propose de revenir aujourd'hui sur ce WFO, publié en 1994, un des meilleurs opus de ce groupe injustement sous-estimé.

WFO, c'est l'abréviation Wide Fuckin' open. En gros, on nous demande d'ouvrir grands nos oreilles. Et franchement, ça serait bien dommage de s'en priver. Dès les premières secondes de Where it hurts, le morceau d'ouverture, on comprend que ça va cogner sévère. Je suis scotché par le son de la basse de DD Verni, que je trouve magnifique. Les guitares semblent être un poil sous-mixées, mais je peux vous assurer que les riffs sont d'une rare intensité, à défaut d'être franchement originaux. La voix de Bobby Ellsworth n'a jamais semblé aussi puissante: ce dernier éructe des vocaux impressionnants qui nous confirment que le groupe ne plaisante plus.
Et on enchaîne avec un Fast Junkie qui met tout le monde d'accord: quel déferlement de puissance et de sauvagerie pour un groupe que l'on disait has-been en 1994. A noter le travail impressionnant du batteur Tim Mallare, qui n'hésite pas à user régulièrement de la double pédale. Et surtout quel solo de gratte, mes enfants... Alex Skolnick de Testament en serait presque jaloux.
Des tueries, il y en a d'autres au cours de cette album de haute volée. Je pourrais vous citer The wait/New high in lows, They eat their young, Under one ou Bastard nation qui valent très largement le détour. Les autres morceaux? Intéressants, même si légèrement moins accrocheurs. Mais en aucun cas il ne s'agit de mauvais titres. C'est juste qu'il est très difficile d'aligner des morceaux de la trempe de Where it hurts en permanence.

Le problème de cet album, et j'irais jusqu'à généraliser en disant le problème d'Overkill, c'est qu'il a manqué à ce groupe une véritable personnalité. Je m'explique: on entend régulièrement des références à Metallica, à Iron Maiden au cours des morceaux. Le problème est moindre sur cet album, mais c'était nettement plus flagrant sur les albums précédents. C'est un peu dommage, car les musiciens ont largement le talent nécessaire pour imposer au public leurs vues. Maintenant, je n'irais pas jusqu'à dire qu'ils carrément "pompé" les groupes que je viens de citer, ce serait exagéré, mais il est difficile de nier cet état de fait.

Overkill nous a pondu en 1994 un album à l'efficacité redoutable, terriblement bien produit, au son compact. Le rendu final est époustouflant et la qualité des titres plutôt homogène. Je l'ai déjà dit et je me répète: j'adore le jeu de basse de DD Verni, particulièrement à l'honneur sur ce disque. Un disque qui a été capable de les faire passer à un échelon supérieur, et ce n'est que justice. De tous les groupes de thrash US, celui-ci est sans doute l'un de ceux qui a le moins connu le succès et c'est injuste. Je vous recommande de vous mettre au goût du jour en réécoutant ce WFO et en savourant plusieurs autres albums, tels Bloodletting, Killbox 13 ou le petit dernier, Ironbound, qui valent largement leur pesant d'or. Ils le méritent amplement.

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