vendredi 5 février 2010

Bulldozer - The day of wrath

Bulldozer, un nom qui ne doit pas vous dire grand-chose. Ce groupe italien est toujours resté dans le seconde division du thrash, mais est considéré par les initiés comme un des fondateurs du metal extrême. Certains qualifieront leur style de proto-black metal, d'autres diront que c'est du speed-thrash. Les deux points de vue se valent. Ce premier album, paru en 1985, est toujours resté dans l'ombre de ses illustres contemporains. Il est grand temps de l'en sortir.

Le gros défaut de ce groupe, c'est sa nationalité. Sortir le manuel du petit sataniste en Italie, pays catholique par excellence, c'est loin d'être évident à assumer. La pochette est clairement une allusion à la religion qui est omniprésente dans ce pays.

Du point de vue musical, on n'est pas en terrain inconnu. L'ombre de Venom n'est loin du tout. La musique des groupes se ressemble à s'y méprendre. On y retrouve les mêmes thèmes (religion, alcool), le même son, les mêmes riffs. Donc pour l'originalité, vous repasserez plus tard.
Cela fait-il de cet album un mauvais disque pour autant? Non. Il y a bien pire comme référence. Certains titres sont franchement pas mal du tout et, à peu de choses près, on pourrait dire que le disciple dépasse le maître. Ecoutez par exemple Cut-throat ou The great deceiver. C'est bien plus couillu et inspiré que du Venom. D'autres titres sont plus kitsch, comme le titre d'ouverture, The exorcism, où l'on entend un prêtre pratiquer en latin un exorcisme, puis la bête se réveille avec une guitare assourdissante. Pas mauvais, mais cela sent le réchauffé. Dans le même ordre d'idée, j'ai l'impression que les deux derniers titres, Welcome Death et Endless Funeral, ont été bâclés. Cela donne l'impression désagréable de déjà-entendu.

Sur les 9 titres de cet albums, 2 sont exceptionnels, 4 fort sympathiques, 1 kitschissime et deux pas terribles. Pas forcément évident d'attirer le chaland avec cela. Mais je trouve absolument scandaleux que ce groupe ait été à ce point plongé dans l'oubli. Peut-être pas le plus essentiel de tous les groupes fondateurs, tels Venom, Sodom, Bathory ou Possessed, mais cela reste malgré tout un album culte que tout metalleux curieux se doit d'avoir écouté. D'autant plus que cela n'a pas trop mal vieilli et que l'ensemble est correctement interprété, ce qui n'a pas toujours été le cas avec les premiers Venom. Le chateur/bassiste AC Wild, le guitariste Andy Panigada et le batteur Don Andras n'étaient pas sans potentiel, loin s'en faut. Il leur manquait peut-être un peu de maturité au niveau de l'écriture.

Ce disque n'est pas forcément des plus faciles à vous procurer, mais à mon sens, il vaut largement la peine qu'on s'y attarde. Vous me comprendrez aisément une fois le disque sur votre platine...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire