lundi 8 février 2010

Exciter - Violence & force

A l'instar d'Annihilator, Exciter est un groupe canadien. Le second a sans doute influencé le premier, étant donné qu'Exciter jouait à ses débuts un speed-thrash bien couillu. Leur premier album, Heavy metal maniac, sorti en 1983, constituait une des premières références du thrash, à l'instar de Matallica et Slayer. Face à ce début de succès, Exciter se devait d'enfoncer le clou, il s'en est chargé avec sérieux avec l'efficace Violence & force, paru en 1984.

Au niveau de la musique, les musiciens ont gardé la même recette, du thrash fortement teinté de heavy, une voix aiguë, des riffs de bûcherons, une production légèrement crade. Tout juste peut-on remarquer sur certains titres un léger ralentissement, mais celui-ci n'est pas consécutif à un manque d'inspiration, au contraire. Le tout n'est certainement pas très original, surtout avec plus de 20 ans de recul, mais je n'ai aucun doute sur l'effet que cet album devait faire sur les metalleux de l'époque.

Une entrée en matière parfaitement exécutée, des morceaux rentre-dedans comme Violence & force, Evil sinner ou Destructor, des titres un poil plus calmes tels les fabuleux Scream in the night, Pounding metal ou l'entêtant War is hell composent cet album malheureusement peu connu. Plus généralement, il faut bien reconnaître qu'Exciter possède l'image de ce groupe maudit, kitsch. J'avoue que c'est l'image que j'en avais, moi aussi. Et pourtant, j'ai dû me résoudre à jeter mes préjugés aux oubliettes, car cet album et son prédécesseur sont tout sauf mollasson et peu inspiré.

Reconnaissons aussi que les musiciens ne sont pas mauvais non plus. Admirez un peu: Dan Beehler au chant et à la batterie est le principal compositeur. Sa voix n'est peut-être pas la meilleure du circuit, mais elle fait passer le message à la perfection et le jeu de batterie est extrêmement percutant et convaincant. John Ricci est sans conteste le meilleur instrumetiste du groupe: ses riffs sont très inventifs et ses soli plus qu'inspirés. Et le bassiste Allan Johnson a un jeu d'une grande qualité, même si trop discret par moments.

Ce Violence & force est un album de première ordre, sans prétention, mais qui fait mouche sans trop de difficultés. Avec une meilleure production, il aurait peut-être pu connaître le succès de ses glorieux contemporains, ce qui n'aurait pas été immérité. A mon sens, cet album est le dernier véritablement intéressant que ce groupe ait créé, malgré quelques disques honnêtes, sans plus. Un potentiel gâché par des tensions internes, des choix de carrières hasardeux. Dommage.

En tous cas, je ne peux que vous recommander de vous replonger dans les deux premiers albums de ce groupe culte. Les années 80 débordaient de groupes cultes peu connus dont vous ne soupçonniez ni le talent, ni l'existence. En voici la preuve.

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