mercredi 24 février 2010

Obituary - Slowly we rot

Un autre monument de la scène death metal que ce premier album d'Obituary, paru en 1989. Le créneau était déjà bien occupé à l'époque, notamment par Death et Morbid Angel. Pas forcément évident de venir chercher les maîtres du genre sur leur terrain. Et pourtant, Obituary, avec ce Slowly we rot, a su s'imposer avec brio. Il faut bien dire aussi que lorsqu'on est les géniteurs d'un album aussi violent, cru et lourd, difficile de rester inaperçu.

C'est effectivement ce qu'il y a de plus marquant sur cet album, la lourdeur. Prenez le titre éponyme. L'intro elle-même est représentative de tout le reste de l'album. Lorsque le rythme s'accélère, c'est du brutal. Une musique d'hommes... La production est brute de décoffrage, cela peut être perçu comme un défaut, mais en ce qui me concerne, je trouve que cela apporte plus de force aux compositions. Ce qui me marque le plus, c'est le chant de John Tardy, si toutefois on peut appeler cela du chant. On pourrait hésiter avec le qualificatif "cri inhumain". La voix est ici utilisée comme toute autre instrument, une approche du chant plutôt originale.

Les compositions en elles-mêmes sont toujours inspirées et efficaces, même plus de 20 plus tard. C'est plus rageur que jamais. Difficile d'en retenir une plus que les autres, mais en toute honnêteté, aucun des 12 titres figurant ici n'est à jeter, ce qui est déjà pas mal pour un premier opus. Bien sûr, j'ai toujours un petit faible pour des titres comme le sus-nommé Slowly we rot (le premier que j'ai entendu du groupe floridien), 'til death, Internal Bleeding ou Suffocation. Impossible de résister à la force de ces morceaux.

Il faut bien reconnaître qu'Obituary avait créé une nouvelle voie avec son death metal plus sombre et lourd que jamais. Il avait réussi à se différencier des pionniers du style, et je pense que c'est ce qui a fait sa gloire et surtout sa marque de fabrique. Pas mal pour un seul album. Il fallait se dire en 1989 que ce n'était que le début. D'autres pépites allaient suivre, tout comme le fabuleux Cause of death l'année suivante, The end complete en 1992 ou, plus proches de nous Frozen in time (2005) ou Darkest day (2009).

Les lecteurs réguliers de ce blog savent maintenant que je suis un grand fan de ces groupes pionniers qui ont su donner ses lettres de noblesse à la musique extrême. Obituary en fait incontestablement partie, et Slowly we rot est indubitablement un de ces albums fondateurs, un de ceux sans lesquels la musique extrême actuelle serait radicalement différente. Un statut légendaire amplement mérité car étant donné le contexte de l'époque, il n'était pas évident de sortir une telle œuvre. Je ne peux que vous conseiller de vous procurer ce premier opus au caractère historique ainsi que tous les autres albums d'Obituary que je vous ai cités tout au long de cette chronique.

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