lundi 15 février 2010

Bethzaida - LXXVIII

Relativement méconnu, Bethzaida, le groupe de black norvégien, mérite qu'on s'y attarde. Lorsque je dis black, je devrais plutôt dire black teinté de death et de folk metal. Cette nuance permet de deviner que le groupe n'officie pas du tout dans le même registre que Marduk par exemple et qu'il est capable d'insuffler un minimum d'originalité et de subtilité dans ce monde de brutes. Leur deuxième LP, paru en 1998, laisse place à des ambiances plus diversifiées.

Comme je l'indiquais précédemment, ici, ça ne blaste pas à tout va. L'ambiance est plutôt lourde, mélancolique. Presque un appel du pied à un passé révolu. La flûte du chanteur Lars Ruben Hirsch ajoute un côté médiéval pas du tout désagréable. La voix est caverneuse, les rythmes plombés, le jeu du batteur Terje Myhre Krabol, à défaut d'être particulièrement abouti, est d'une très grande efficacité, et les guitaristes Brian III et Andre Svee sont capables de distiller différents types d'atmosphères. Constat plutôt flatteur, à première vue.
Et que penser des titres de LXXVIII? Parfaitement exécutés, excellente production qui rend justice aux morceaux. Là où le bât blesse, c'est qu'on a parfois du mal à différencier l'un ou l'autre morceau. L'originalité n'est pas ici ce qui prime, on mise plutôt sur l'efficacité et la lourdeur. Quand je dis lourdeur, ce n'est pas du doom non plus... Les titres sont éminemment sympathiques, tels The Blasphemer, Wolf's desire, No regrets before death ou leur premier coup d'éclat, Sumarian Rebirth. Sympathique est vraiment le mot qui convient, je ne peux pas dire transcendant. Et c'est bien dommage, car je suis sûr qu'il ne fallait plus grand chose à Bethzaida pour passer à l'échelon supérieur.

Bethzaida reste condamné à l'underground et a même malheureusement tendance à sombrer dans l'oubli. Plutôt injuste, car il y a bien pire que ce groupe dans le genre. Ce LXXVIII a tout de l'album sympathique, mais cela ne le rend pas indispensable pour autant. Autant dire qu'il s'adresse surtout aux plus curieux d'entre nous. Ce disque allait être leur chant du cygne, puisque peu de temps après la sortie de cet opus, le groupe allait se séparer, faute aux traditionnelles divergences musicales.

Un disque donc recommandable, mais pas de quoi le citer non plus comme une référence ultime.

1 commentaire:

  1. Surprise de voir ce disque, que je possède, chroniqué tiens...Bah c'est un bon album avec de bonnes idées mais pas un chef d'œuvre non plus.

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