jeudi 4 février 2010

Mayhem - Grand declaration of war

Mayhem est un groupe de black metal norvégien qui, dès sa formation, n'a pas cessé de faire parler de lui en alimentant la controverse, que ce soit au point de vue extra-musical (affaires de meurtre, suicide, églises brûlées) ou strictement musical, avec des albums déroutant beaucoup de monde, même les plus grands fans du groupe. Je ne vais pas revenir sur toutes ces histoires sordides, vous trouverez tout ce qu'il vaut faut sur le Net, mais je souhaiterais m'attarder plus longuement sur Grand Declaration of war, album paru en 2000.

Mayhem avait annoncé avant la sorti de ce disque un album surprenant, et ils n'ont pas menti, les bougres. Déjà, la meilleure formation s'est regroupée pour pouvoir accoucher du meilleur album possible: Maniac au chant, Blasphemer à la guitare, Necrobutcher à la basse et le génial Hellhammer à la batterie. Rien de moins. Ça ne pouvait laisser présager que de bonnes choses.

Comme d'habitude, le son est froid, glacial. Normal pour un groupe de black norvégien. Mais dès les premières notes, on comprend que le groupe a évolué, est devenu plus technique. Le morceau d'ouverture, A grand declaration of war avec son riff d'anthologie et sa batterie martiale est impressionnant, le chant est soit hurlé, soit scandé avec une voix claire. Ça, c'est pour le moins surprenant. Le tout nous donne une atmosphère glauque à souhait.
In the lies upon you lay et A time to die sont tout aussi magistraux, Hellhammer y est impérial, Blasphémer est bluffant, le chant scandé de Maniac continue à être étonnant. Pas que ce soit mauvais, mais ce n'est pas non plus le type de chant qu'on attendait de Mayhem.
Puis viennent les deux parties de View from nihil, où Hellhammer écrase littérallement la concurrence avec es roulements de tambour. On revient en terrain connu, le chant de Maniac est à nouveau hurlé, l'apocalypse n'est pas loin. La seconde partie est plus calme, comme annonciatrice d'un changement.
A bloodsword and a colder sun, également en deux parties est surprenant à plus d'un titre. On commence par un texte murmuré par Maniac, puis, lorsque la musique arrive, on entend quelque chose de synthétique, électronique, froid, très calme. Comme si Marilyn Manson était dans les parages. Curieux. Déroutant surtout.
Heureusement, Crystalized pain in deconstruction remet les choses à leur place. Rien à redire sur ce titre, très puissant, de facture plus classique.
Completion in science of agony part I se veut très sombre, par moments on pense au titre Black Sabbath, issus du groupe du même nom. Lourd, très lourd. Pas mauvais, mais glauque, pas dans les habitudes de Mayhem.
To Daimonion est un titre décomposé en 2 parties assez curieuses. La première est assez classique, mais la seconde représente 5 minutes de silence. Drôle de concept...
L'album se conclut par un instrumental, Completion in science of agony part II, pas mauvais en soi mais sans véritable originalité. Cela nous permet de nous remettre de tous ces moments de sauvagerie pure, de dépression, et de ces minutes de silence.

Comme je l'avais indiqué auparavant, Grand declaration of war a été un album décrié par de nombreux fans qui s'attendaient à une resucée de De Mysteriis Dom Sathanas. Autant le dire tout de suite, les deux albums sont radicalement différents, avec leurs qualités et leurs défauts respectifs. Il faut juste avoir l'esprit très ouvert et le cœur bien accroché pour apprécier Grand Declaration of war. Une fois l'album parfaitement assimilé, ce dernier vous procurera beaucoup de satisfaction. Par contre, si vous êtes assez obtus, passez votre chemin.

Inutile de vous préciser que j'adore ce disque, même si paradoxalement, je ne l'écoute que trois ou quatre fois dans une année. Il faut avoir une humeur particulière pour apprécier ce concentré de haine, et cette humeur, encore heureux pour moi, je ne l'ai pas tous les jours!

Je trouve cet album génial, un des meilleurs de la scène extrême paru au cours de cette décennie. D'autres le trouveront carrément merdique. Choisissez votre camp, mais faites au moins l'effort de l'écouter plusieurs fois avant de vous faire une opinion tranchée.

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