mercredi 17 février 2010

Black Label Society - Shot to hell

Zakk Wylde, guitariste de génie, réputé pour avoir joué pendant plus de 20 ans avec Ozzy Osbourne, qui a toujours eu du bol quand il s'agit de trouver des gratteux d'exception. Mais surtout Zakk Wylde, géniteur du génial projet solo Black Label Society. Un projet varié, capable d'alterner la brutalité pure, avec des albums comme Stronger than death, ou la douceur, comme Hangover music vol VI. Ce Shot to hell, dernier rejeton du père Wylde, paru en 2006, est un bon compromis entre ces deux mondes.

La sauvagerie, Zakk Wylde en a fait largement le tour au cours de ses quatre premiers opus. Les ballades de Hangover Music, qui toutefois ne manquent pas de charme, n'ont pas complètement convaincu les metalleux purs et durs. Pour satisfaire tout le monde, on prend sept titres bien couillus dans la plus pure veine de Black Label Society, et 6 titres très calmes, comme Zakk Wylde sait aussi les pondre.

Commençons par les morceaux bruts de décoffrage... On est ici en terrain connu, Zak Wylde n'innove en rien, mais comme c'est du bon, on lui pardonne volontiers. Il serait dommage de se priver de morceaux comme Concrete Jungle (qui aurait pu cependant avoir un succès à la radio), Black mass reverends, Give yourself to me et Devil's dime. Du gros rock bien lourd à la Pantera, mais on sent aussi que les pionniers fondateurs tels Black Sabbath ne sont pas bien loin. Et quels son de guitares, mes enfants... Unique, reconnaissable entre mille, ce dernier donne envie, plus que jamais, de taper du pied.

Le souci vient plutôt des ballades. Pas qu'elles soient mauvaises en soi, mais six titres, sur un album qui en comporte treize, ça fait beaucoup. Et je fais partie de ceux qui pensent que ce n'est pas vraiment l'élément de prédilection du génial Zakk. Dans l'histoire du rock, il y a eu des ballades extraordinaires et d'autres impressionnantes de mièvrerie. Celles de Black Label Society font malheureusement partie de la seconde catégorie. Autant, il y en avait sur Hangover music qui étaient plutôt sympathiques (même si j'ai toujours autant de mal avec cet album) - je pense à la reprise de Procol Harum A whiter shade of pale - autant celles qui figurent sur Shot to hell m'agacent. Je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours autant de difficultés à imaginer Zakk Wylde à chialer sur l'épaule de sa femme. Non, plus sérieusement, je sais bien qu'il en faut pour tous les goûts, mais le père Zakk a tendance à se gaufrer avec ces morceaux sirupeux à souhait.

Ce Shot to hell nous offre de grands moments comme nous n'en avions pas eu de la part de Black Label Society depuis un moment. Le problème, vous l'avez compris, vient des ballades qui, à mon sens, freinent un album qui était bien parti pour cartonner auprès des metalleux. Je me répète, rien de catastrophique en soi, mais je persiste à croire que ce n'est absolument pas l'exercice dans lequel Zakk Wylde excelle le plus. Ce n'est franchement pas ce que j'attends d'un album de Black Label Society. Pour moi, cela doit être de la musique de bûcherons pour les bûcherons, pas de la musique à faire pleurer un grizzly affamé.

Un album recommandable, mais pas le plus indispensable. Après,tout dépend de votre humeur: si vous voulez du costaud, ruez-vous sur Sonic Brew, ou The blessed hellride. Si vous préférez le Black Label Society version soft, Shot to hell, de par sa diversité, vous plaira. Vous aurez facilement compris où je me situe.

Shot to hell, c'est un peu le genre de disques où on peut dire à des non-initiés :"Ah, tu vois ces rockers sont aussi des personnes sensibles!" Mais ce n'est définitivement pas ce que j'attends de ce groupe...

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