jeudi 11 février 2010

Black Sabbath - Born again

Black Sabbath, je ne ferais plus l'injure de vous les présenter, j'ai déjà eu l'occasion d'en parler plusieurs fois sur ce blog. Vous avez pu comprendre que j'en suis un fan acharné, au point de posséder et aimer les albums les plus obscurs. A vrai dire, je prends plaisir à vous faire partager ma passion pour ces albums maudits. Des chroniques sur Paranoid ou Black sabbath, c'est facile à trouver. Mais des chroniques sur Seventh star ou ce Born again, c'est déjà beaucoup plus rare.
Pourtant, Born Again, paru en 1983, mérite qu'on s'y attarde, et ce pour de multiples raisons que je vais m'empresser de vous exposer.

Déjà, Born again marque le retour du fils prodigue, le batteur Bill Ward, qui avait quitté le groupe fin 1980 pour raisons de santé. Un nouveau chanteur fait son apparition. Ce n'est pas un parfait inconnu puisqu'il s'agit de Ian Gillan, chanteur mythique de Deep Purple. Un choix qui a stupéfait tout le monde, sachant que Black Sabbath et Deep Purple étaient rivaux dans les 70's. De plus, Gillan n'a jamais été par le côté occulte des chansons de Black Sabbath et a imposé que le groupe joue à chaque concert Smoke on the Water, hymne du Pourpre profond. Hérésie pour les fans hardcore du groupe, qui, pour le coup, a été affublé du sobriquet de Black Purple ou Deep Sabbath. Très subtil...

Pourtant, Gillan possède un organe fort intéressant capable de satisfaire les fans les plus exigeants. Et ses talents de songwriter ne sont plus à démontrer.

Lorsque cet album a été publié, il y a eu de quoi avoir peur: si le contenu est à l'image de la pochette, il y a du souci à se faire. Et la première écoute ne rassure pas: c'est quoi ce son pourri, brut de décoffrage?

Cet album mérite pourtant plusieurs écoutes et là, lorsqu'on découvre la substantifique moelle, c'est un régal. Black Sabbath new look n'a rien perdu de sa puissance. Peut-être un peu moins subtil que la période avec Dio, mais terriblement efficace. Prenez des titres comme Thrashed, Digital bitch ou Hot line. Ce serait de la mauvaise foi de dire que ces titres sont pourris. Ils ne dénotent en rien avec le répertoire passé. C'est bien conçu, des riffs accrocheurs, des soli de Tony Iommi qui bonifient avec les années. Et le chant de Ian Gillan rend le tout encore plus crédible. A vrai dire, je ne vois personne d'autre que lui pour chanter de tels titres.

Et même les titres un peu plus calmes, Disturbing the priest, Zero the hero, Born again ou Keep it warm sont des bombes à retardement: c'est lourd, très lourd, ça ne dépareille pas avec tout ce que Sabbath a pu écrire par le passé. Avec des titres comme ceux-ci, on s'aperçoit que la production colle bien: une production plus propre aurait sans doute réduit à néant le côté sombre que le groupe voulait donner à sa musique.

Les concerts donnés par la nouvelle formation n'ont peut-être pas été les meilleurs que le groupe ait donné, mais pour posséder une bonne quantité d'enregistrements pirates de l'époque, on ne peut pas dire que les membres du groupes y ont mis de la mauvaise volonté. Bon, j'avoue que Smoke on the water par Sabbath, ça fait bizarre, mais après tout, si Tony Iommi et Geezer Butler ont accepté, c'est leur problème.
Ian Gillan, malgré tout, aura du mal à accepter l'album: écœuré par la laideur de la pochette et par la production qu'il juge indigne d'un groupe aussi établi que Black Sabbath, Gillan préfère quitter ce dernier pour reformer Deep Purple et sortir un autre album génial, Perfect strangers.
La suite pour Black Sabbath, j'en ai déjà parlé par le passé, c'est Seventh stars et toute une période d'instabilité chronique.

Je ne connais pas beaucoup de fans de Black Sabbath qui avouera aimer cet album. Et pourtant, c'est l'album qui s'est le mieux vendu depuis Sabbath bloody sabbath sorti dix ans plus tôt. Curieux! En tous cas, c'est pour moi un grand album qui fera le bonheur de fans de groupes actuels tels que Spiritual beggars ou Firebird.

Un grand moment de hard rock à l'ancienne. Avouez que ce serait dommage de s'en priver!

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