mardi 29 juin 2010

The Beatles - Abbey road


Il est impressionnant de voir que les groupes qu'écoutaient les parents peuvent déteindre sur leurs enfants. Que certains classiques restent indémodables. Que certains albums sont proches de la perfection.


C'est mon père qui m'a fait découvrir ce groupe de légende. Mon paternel avait quelques bons vinyles dans sa collection et il m'en a fait profiter. Ma passion pour des groupes comme Deep Purple et les Beatles, c'est lui qui me l'a transmise, et je ne l'en remercierai jamais assez.

Abbey road, c'est un condensé d'une quarantaine de minutes de ce que les Beatles ont pu faire de mieux. Vu le niveau de leurs précédentes réalisations, comme Sergeant Pepper’s lonely heat club band, je peux vous assurer que le niveau de jeu est particulièrement élevé. On commence par deux gros chefs-d'œuvre, Come together et Something, qui montre un groupe à son top, les talents du duo Lennon-McCartney pour le premier, et du guitariste George Harrisson pour le second, ne sont plus à démontrer. 40 ans après l'enregistrement de l'album, cela sonne encore frais, jeune. Tout est possible lorsqu'on a un producteur comme George Martin, mais si les compositions ne suivaient pas, ce dernier n’aurait rien pu faire. Les arrangements proposés ici sont de haute volée, largement meilleurs que ce qui se pratiquait à l’époque.

Tout ne peut pas passer à la postérité, et un titre comme Maxwell's silver hammer semble un peu oublié. Personnellement, je n'ai jamais vraiment adhéré et je ne saurais expliquer pourquoi. Rien de bien grave, mais je trouve que ce titre est de qualité bien moindre que tout le reste de l’album.

Oh! Darling et Octopus's garden entretiennent la flamme, sans que ce soit des classiques intemporels. Mais ils très bien fichus et il aurait été vraiment dommage de les faire passer à la trappe. A noter que pour Octopus's garden, c'est le batteur Ringo Starr qui est au micro.

I want you...she's so heavy est un autre monument de cet album. Ce titre fait preuve à lui tout seul de l'inventivité des Beatles, des guitares formidables, Mc Cartney fait preuve de son talent à la basse, le thème de basse à la fin du morceau en a inspiré plus d'un. D'ailleurs, c'est l'un des titres les plus repris du répertoire des Beatles. Je pense notamment à Noir Désir (sur le live Dies Irae) ou aux chevelus helvétiques Coroner (sur l'album Mental Vortex), pour ne citer qu’eux.

La suite est du même calibre: Here comes the sun est une superbe chanson qui me flanque à chaque fois la chair de poule. Harrisson y est impérial, que ce soit au chant ou avec sa guitare folk. Là aussi, un classique que tout fan du groupe se doit de connaitre.

Le reste des morceaux est en fait un medley, 7 titres qui s'enfilent d'un trait et qui font du bien au moral, tellement c'est bien fait, les enchaînements sont nickels (on ne se rend pas compte qu'on passe d'une chanson à l'autre) et les arrangements sont – désolé de me répéter - merveilleux. J'ai du mal à retenir l'un ou l'autre de ces 7 morceaux, tant la qualité de ces derniers ne varie pas d'un bout à l'autre. J'ai cependant un petit faible pour deux d'entre eux, Golden Slumbers et Carry that weight, un brin mélancoliques.

Cet album est le dernier que les Beatles ont enregistré. Let it be est sorti en 1970 mais a été enregistré avant Abbey Road. Et ça s'entend, les titres sont moins joyeux que jamais et il règne une atmosphère sombre, révélatrice de l’ambiance délétère qui régnait alors au sein du groupe. Mais cela ne gâche en rien le travail de composition et d’arrangement réalisé ici.

C'est un petit bijou de pop-rock comme les Beatles seuls ont su le faire. C'est pour moi le disque ultime des 60's, un de ceux dont on ne se lassera jamais. En ce qui me concerne, le rituel est toujours le même : j’enlève délicatement le vinyle de sa pochette, je vérifie que le vinyle ne comporte aucun grain de poussière qui pourrait altérer la bonne lecture de cette galette et j’attends avec une grande impatience que les premières notes de Come together surgissent de mes enceintes. Et à chaque fois, je retrouve des choses que je n’avais pas perçues auparavant, même après un nombre incalculable d’écoutes.

Un quasi sans-faute. Tout simplement très fort. Si je devais prendre un album des 60's sur une île déserte, c'est sans conteste celui-là que je prendrais. Pourtant, le choix ne manque pas dans cette décennie, entre Jimi Hendrix, The Doors, les MC5 ou les premiers Led Zeppelin.

La légende dit que Paul McCartney avait offert à chacun de ses enfants Pet sounds des Beach boys, tant il trouvait ledit album formidable. A sa manière, mon paternel m’a transmis sa passion pour Abbey Road, et je ne peux que lui en être reconnaissant. Je ne serais sans doute pas le même homme si je n’avais pas eu la chance d’avoir pu écouter ce joyau. A ce niveau, je devrais plutôt parler d’œuvre d’art. Vous aussi, essayez-le (honte à vous si ce n’est pas encore fait !) et vous en ressortirez transformés, grandis.

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