vendredi 4 juin 2010

Scorpions - Virgin Killer

Les 70's, une période très intéressante en ce qui concerne les Scorpions. Les Allemands ont sorti au cours de cette décennie une tripotée de disques aussi intéressants que méconnus du grand public. Une bonne dose de heavy metal à la sauce germanique, du psychédélisme à foison (n'oublions pas que le guitariste soliste Uli Jon Roth est un fan inconditionnel de l'Enfant Vaudou), quelques ballades sympathiques, tout y est.
J'adore particulièrement le son de ces albums, la production est racée et a bien vieilli. En fait, ces disques font penser à l'Allemagne des 70's telle qu'on se l'imagine dans les pires clichés: des bars miteux à Hannovre, des grands gaillards blonds et moustachus, la bière et la choucroute, l'inspecteur Derrick... non, je plaisante...
Plus sérieusement, tous les albums de Scorpions parus dans les 70's possède un je-ne-sais-quoi d'indéfinissable, probablement leur charme suranné. Ou c'est peut-être le jeu de Roth, unique en son genre, qui m'attire le plus. Ce qui est sûr, c'est que leur quatrième album, publié en 1976, a été une nouvelle fois une tuerie.

Au niveau de la pochette, le groupe ne pouvait pas passer inaperçu avec cette photo d'une jeune fille pré-pubère nue dont seul le sexe est caché... Celle-ci a été censurée presque partout dans le monde. A la place, nous avons eu droit à une vilaine photo du groupe. Pas grave, heureusement que le ramage ne se rapporte pas au plumage...
Le disque est bourré de riffs accrocheurs et cela commence dès Pictured life. Un gros morceau de heavy metal made in Germany comme on les aime. C'est lourd, c'est brutal (enfin tout est relatif, c'est Scorpions tout de même!). Les bêtes à pinces enfoncent le clou avec Catch your train. Un titre qui relatent les galères de ceux qui se lèvent tôt et qui prennent les transports en commun pour aller bosser et qui doivent se contenter d'un boulot qui ne les satisfait pas vraiment. Je crois que l'on peut dire que ce titre concerne pas mal de monde! Un des premiers hits de Scorpions, et c'est amplement mérité. Un gros riff bien basique, un refrain facilement mémorisable, bref, la recette d'un tube a été suivie à la lettre.
On continue avec In your park, une ballade qui nous laisse souffler un peu. Sympathique, mais pas la meilleure ballade que le groupe ait écrit pendant cette décennie. Nous revenons au heavy burné avec Backstage Queen, où l'on entend le chanteur Klaus Meine se donner à fond. Là aussi, un bon moment, mais cela n'a rien à voir avec le titre éponyme. C'est une tuerie,mais en même temps ce n'est pas un exemple de brutalité musicale non plus. C'est du costaud, ça vous refile la pêche et c'est le genre de titres qui est plus qu'agréable à écouter sur la route des vacances par exemple.
Hell cat est l'œuvre de génial Ulrich Roth, un monument de technique et de psychédélisme, cela va sans dire. Le riff d'introduction peut paraître curieux à l'auditeur lambda, mais l'ensemble est terrifiant de génie. Un morceau inspiré bien qu'à contre-courant du reste de l'album, un peu comme Sun in my Hand sur l'album In trance. Un autre morceau a fait débat parmi les metalleux de l'époque: Polar night. Idem, ce titre est à mille lieues de ce qui se faisait en terme de heavy à l'époque. Le groupe a voulu innover et c'est tant mieux pour nous. Cela change de morceaux comme Crying days, bon mais terriblement convenu, ou de la ballade Yellow raven, là aussi loin d'être désagréable mais pas des plus originales.

Virgin Killer nous confirme que le Scorpions période Roth était un groupe inspiré et possédant un potentiel énorme. Nous sommes encore loin du succès des 80's, mais il est quasiment impossible de faire l'impasse sur ce type de classiques. C'est du brut de décoffrage et il est évident que cela a influencé les générations suivantes. Une mention spéciale pour les guitaristes Rudolf Schenker, impressionnant de précision, un véritable métronome humain, et Ulrich Roth, un grand technicien qui n'a rien à envier à son prédécesseur, Michael Schenker.
Le meilleur (encore que...) est à venir, et Virgin Killer a placé nos bêtes à pinces préférées sur la voie du succès, un triomphe que les Allemands n'auront aucunement volé.

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