mardi 15 juin 2010

Yngwie Malmsteen - Odyssey

Yngwie "j'ai dix doigts à chaque main et je me la pète" Malmsteen. Un drôle de type, tout de même. Le genre que l'on aime détester. Par jalousie, ou parce que l'on ne supporte son côté caractériel, sa musique ultra-démonstrative ou son attitude de poseur. Pourtant, impossible de passer à côté, ce mec a pondu quelques perles au cours des 80's, des classiques jugés absolument incontournables maintenant. Parmi ces derniers, on trouve Odyssey, publié en 1988. Un disque qui se veut plus abordable pour le grand public.

Bien sûr, Malmsteen ne s'est pas à faire de la variété. Mais il est indiscutable que le Suédois et sa bande ont adopté une démarche autrement plus commerciale que sur Rising Force ou Marching out, par exemple. Pour commencer, il a recruté au chant Joe Lynn Turner, un vocaliste qui a fait ses preuves, notamment avec Rainbow, et qui possède un organe parfait pour les projets du Scandinave. Malmsteen déclarera beaucoup plus tard que Turner avait une voix acidulée idéale pour chanter de la pop et que ce dernier était l'un des rares chanteurs en qui il avait une totale confiance pour l'écriture des textes.
Quant aux morceaux eux-mêmes, leur structure a été nettement simplifiée, bien que cela reste d'un haut niveau technique. Il faut bien dire que le Suédois s'est bien entouré: les frères Johansson (Anders à la batterie et Jens aux claviers), Bob Daisley, un bassiste vétéran qui a entre autres joué avec Ozzy Osbourne. Bref, que des pointures, des types on ne peut plus expérimentés qui peuvent répondre aux exigences de Malmsteen.
Personnellement, je ne vois rien à critiquer sur cet album. La production, particulièrement léchée, reste toujours d'actualité. Les douze titres figurant sur ce disque sont des tueries, des hymnes du metal néoclassique. La petite touche commerciale qui me faisait un peu peur au début apporte pas mal de fraîcheur à un groupe qui commençait à s'enfermer dans une certaine logique. Rising force, Hold on, Heaven tonight sont des brûlots qui fleurent bon les 80's et qui remplissent parfaitement leur mission, à savoir ouvrir de la meilleure manière qui soit un album. La ballade Dreaming (tell me) est splendide, sans doute l'une des plus belles que j'ai entendu de la part d'un metalleux pur et dur comme Malmsteen.
Mais il y a encore plein d'autres perles, comme Deja vu ou Now is the time, des tubes en puissance. Malmsteen montre qu'il n'a rien perdu de sa dextérité en plusieurs occasions, mais les plus marquantes sont Faster than the speed of light ou les instrumentaux Krakatau et Memories. Lorsqu'on entend ces derniers, on se dit que le Suédois n'est pas humain et qu'il est presque impossible de jouer aussi vite. Il aura dégoûté plus d'un guitariste en herbe, ce bon vieil Yngwie!

Inutile de préciser qu'Odyssey a connu un succès phénoménal, aussi fulgurant que mérité. Malmsteen a su s'entourer d'une excellente équipe et il ne connaît plus de limites à son génie. Dommage que son sale caractère ait eu raison de la patience de Joe Lynn Turner, car je suis certain que leur collaboration aurait pu déboucher sur quelque chose de plus grand encore. Turner n'a perdu grand-chose au change, puisqu'il a rejoint peu de temps après Ritchie Blackmore dans Deep Purple en remplacement de Ian Gillan. Malmsteen a continué son petit bonhomme de chemin mais n'a plus jamais atteint de tels sommets.
Inutile également de préciser que vous devez impérativement posséder ce bijou des 80's et tant qu'à faire, réécouter tout ce que le Suédois a pu sortir au cours de cette décennie, à savoir les albums Rising force, Marching out et Trilogy.

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