vendredi 25 juin 2010

Kiss - Gene Simmons

Il est assez surprenant de voir à quel point on peut être influencé par son entourage proche. Tenez, voici un exemple. Prenez ma voisine d’en face. Une saloperie de cas social de la pire espèce, comme on commait hélas tous. Tout un vocabulaire de charretier que je ne m’imaginerais pas utiliser en public. « Ferme ta gueule, espèce de connard ,» est un exemple de ce qui peut sortir de la bouche de cette morue défraîchie à l’égard de ses enfants.

Concernant Gene Simmons, grande gueule de service chez Kiss, on a bien envie de lui faire la même réflexion. Parce que franchement, quand on la ramène autant et que l’on n’est même pas fichu d’assurer un minimum, on a vraiment envie de lui fermer son caquet, à ce vieux coq prétentieux. Prenez son dernier (et j’espère que ce sera toujours le cas) effort solo, Asshole. Une bouse infâme qui n’aurait jamais dû voir le jour. Etre aussi nul à ce point, ça me paraît inconcevable. L’homme a pourtant composé des trucs sympas dans sa formation d’origine. Du moins, il est crédité sur la plupart des morceaux de Kiss. Alors, peut-on soupçonner que son acolyte Paul Stanley couvre son incompétence ? La question se pose, effectivement.


En 1978, chaque membre de Kiss a sorti un album solo. Ace Frehley et Paul Stanley ont limité les risques en proposant des titres dans la veine de Destroyer. Gene Simmons a lui essayé de sortir des sentiers battus (ce qui est courageux), avec plus ou moins de réussite. Pour quel résultat ? Sensiblement meilleur que cette merde d’Asshole (ce n’était pas bien difficile !), mais pas transcendant non plus.


Ce bon vieux Gene a été influencé pendant sa jeunesse par les Beatles, c’est plus qu’évident. La musique qu’il nous propose est influencée par Kiss et par Lennon and Co. Parmi les moments les plus sympathiques (attention, je dis pas bons, hein !), je me dois de relever Radioactive man, sur lequel Joe Perry (Aerosmith) fait une apparition. Burning up with fever n’est pas trop mal non plus, on pourrait croire à un titre de Whitesnake à ses débuts. Mister make believe et Man of 1.000 faces auraient également pu être coécrits avec la paire Lennon/ Mc Cartney tant les arrangements sont typiques des Britanniques.


Le reste ? Cela va au mieux du moyen au ridicule. Le pire de cet album, c’est When you wish upon a star. Quelle daube! Je comprends mieux d’où viennent les horreurs que j’ai entendu sur Asshole! C’est nul, Simmons aurait mieux fait de s’abstenir. Encore une fois, me direz-vous, et vous n'auriez pas tort. Les autres morceaux ne tombent dans cet extrême, mais franchement pas de quoi s’extasier. Aussitôt écoutés, aussitôt oubliés.


Mettre autant de moyens dans un album et en arriver ce résultat, c’est tout de même franchement décevant, vous en conviendrez. Le problème ne vient pas de la production en elle-même, tout à fait correcte, ni même de la pléiade d’invités qui figurent sur cet album (Joe Perry, Bob Seger, Cher (sic !), entre autres) mais tout bonnement des morceaux en eux-mêmes. Tout est plat, affreusement sans relief. Le genre d’album qui ne suscite pas le mépris mais juste l’indifférence.


Le public ne l’a pas vu de la même manière et l’album de Gene Simmons a fini par atteindre le statut de disques de platine. A croire que la race humaine se contente de bien peu… On n’atteint pas des sommets de médiocrité, mais le génie est loin, très loin. Kiss a sorti bien des albums autrement plus intéressants que ce disque chiant comme un dimanche pluvieux.


Ce bon vieux Gene excelle sans doute dans d’autres domaines et il ferait mieux de s’en contenter. L’ex-guitariste de Kiss, Bruce Kulick, affirmait récemment que « Gene Simmons est le Donald Trump du rock. » C’est assez vrai, Gene Simmons est un redoutable businessman, les produits dérivés Kiss (souvent kitsch au possible, cela va sans dire) se paient très chers. Dommage pour nous que ses compétences en musique n’aient rien de comparable par rapport à son talent pour les affaires.

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