mardi 8 juin 2010

Judas Priest - Ram it down

Les années 80 ont vu la popularisation du heavy metal et Judas Priest en a très largement profité. Il faut dire que la qualité des albums sortis au cours de cette ddécennie n'y est pas étrangère. British steel, Screaming for vengeance et Defenders of the faith sont des monuments du genre devant lesquels le public metal de l'époque ne pouvait que se prosterner. Mais voilà, en 1986, les Anglais sortaient avec Turbo l'album qui fâche. Trop de sonorités synthétiques pour les puristes... Sans être un incontournable, ce disque comportait de bons titres et réactualisait le son de Judas Priest. Le successeur de cet album décrié, Ram it down, paru en 1988, allait persévérer dans cette voie.

Cette touche de modernité, ils n'étaient pas les seuls à l'avoir intégré dans leur musique. Souvenez-vous de Iron Maiden et d'un album comme Somewhere in time. On ne peut pas dire que ce soit un album merdique pour autant! Prenez un titre comme Caught somewhere in time, ça reste de qualité et ces nouvelles sonorités ne font que renforcer le côté épique de leur musique. Le tout est bien sûr de ne pas se servir n'importe comment des nouvelles technologies, je vous l'accorde.

Concernat Ram it down, le résultat est également loin d'être ridicule. Du heavy metal bouillant comme la bande à Rob Halford avait l'habitude d'en écrire, avec une petite pointe cybernétique qui n'était pas du tout désagréable. 10 titres qui surclassent la majeure partie de la concurrence. Il faut dire que nos gaillards sont motivés à bloc et qu'ils veulent effacer le relatif échec de Turbo. Je reste admiratif du travail accompli par les guitaristes KK Downing et Glenn Tipton. Ce duo mythique de six-cordistes multiplie les soli techniques, et ces derniers ne sont pas là que pour épater la gallerie. Le travail de composition a été peaufiné à l'extrême, c'est plus qu'évident. Le chant de Rob "Metal god" Halford reste tout bonnement magnifique, mais rien d'étonnant de la part du monsieur. C'est le moins que l'on puisse faire quand on est le Metal God!

La première partie est clairement irréprochable. Ram it down, Love zone, Heavy metal sont des petits bijoux de heavy metal made in 80's, comme seuls Judas Priest savait en pondre. Les nouvelles sonorités ne font que rajeunir le son des différents instruments, ce qui est plutôt remarquable pour un style qui n'est pas particulièrement prisé pour son originalité. Franchement, du heavy metal comme on en trouve sur cet album, j'en voudrais plus souvent!
Mais là où je coince un peu, c'est lorsque Judas Priest ralentit le tempo. C'est notamment le cas sur des titres commes Blood red sky, Love you to death ou Monsters of rock. Ces trois titres se laissent écouter, sans plus. Difficile d'accrocher à ces morceaux plus lents et moins inspirés que les autres. Je n'irais pas jusqu'à dire insipides, mais nous avons affaire ici à des titres mous du genou. Je pense que sans ces morceaux de remplissage, l'album aurait pu avoir le même statut que ses illustres prédécesseurs. Dommage...

Heureusement que la reprise du fameux titre de Chuck Berry, Johnny B. Goode, et I'm a rocker élèvent grandement le niveau de jeu de cette partie. Je dois reconnaître que j'étais particulièrement impatient d'entendre comment Judas Priest allait réussir à faire sonner correctement Johnny B. Goode, mais la touche de modernité dans le son du groupe ainsi que la voix suraiguë de Rob halford allait littéralement transcender ce classique du rock.

Fondamentalement, Judas Priest ne s'écarte pas trop des sentiers qu'il a lui-même battu. C'est le nouveau et surtout la qualité des composition qui sauvent l'auditeur de la routine. Ram it down, sans être le plus connu et le plus indispensable des albums du groupe anglais, vous fera passer sans aucun doute possible un excellent moment. Une excellent mise en jambes avec l'exceptionnel Painkiller qui sortira en 1991 et qui rendra hélas cet opus bien fade en comparaison... Cependant, le combo britannique aura largement atteint son objectif, à savoir rameuter les foules quelque peu déçues par Turbo. Rien que ça, c'est déjà pas mal...

Peut-être pas un grand album, mais sûrement un bon album. Du heavy metal de bonne facture en tous cas. A redécouvrir, c'est certain.

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