mardi 16 mars 2010

Rush - 2112

Au cours des années 1970, le rock progressif a été roi. Les meilleurs albums en la matière ont été élaborés au cours de cette décennie. Des groupes plus doués les uns que les autres, il y en a eu énormément: Genesis, King Crimson, Yes et j'en passe. Parmi eux, le trio canadien Rush. Ce groupe a sorti au cours de sa longue et prolifique carrière quelques pépites, dont ce 2112, paru en 1976.
Plantons brièvement le décor. Le chanteur/bassiste Geddy Lee est un musicien touche-à-tout des plus brillant. Son jeu de basse est d'une rare précision, son chant, aigu et puissant, aurait tendance à me faire penser à un mélange entre Rob Halford (Judas Priest) et Rick Davies (Supertramp). Côté guitares, nous sommes bien servis: Alex Lifeson, c'est plusieurs guitaristes en un seul homme. Tout au long de cet album, j'entends des plans qui pourraient me faire penser tantôt à David Gilmour, Steve Hackett ou Robert Fripp, tantôt à Brian May, Tony Iommi ou Ritchie Blackmore. Lifeson a su, encore heureux, digérer ces influences pour créer son propre jeu. Au niveau de la batterie, Neil Peart possède un jeu subtil, plein de nuances, adaptable à un contexte heavy ou atmosphérique. Une dream-team avant l'heure...

On commence avec un monolithe de plus de 20 minutes, 2112, qui s'inspire d'une œuvre du Russe Rand. Le concept, en gros, c'est l'histoire d'un type qui retrouve une guitare en l'an 2112, instrument disparu depuis longtemps; cette découverte va évidemment bouleverser la vie de cet homme. Musicalement parlant, ce morceau est composé de 7 parties, tantôt lourdes et heavy, tantôt atmosphériques et planantes. Difficile de vous décrire l'ensemble, il faut l'entendre pour le croire: retenez que c'est une tuerie. Dream Theater n'a rien inventé! Cette vingtaine de minutes passe à une vitesse incroyable et on n'a pas le temps de s'ennuyer une seconde. Ces trois musiciens sont des génies.

Evidemment, les cinq morceaux suivants, qui ne dépassent pas les 4 minutes chacun, paraissent bien fades à côté de ce monument. Rien de mauvais en soi, impossible que trois musiciens aussi doués génèrent de mauvais titres, mais rien de comparable non plus à ce morceau-titre.
Ceci étant, je retrouve de nombreux plans très inspirés sur des chansons comme A passage to Bangkok, Twilight zone (typique du hard européen de la fin des 70's) ou Something for Nothing qui conclut l'album sur une note positive. Même les calmes et inspirés Lessons et Tears ne parviennent pas entamer la haute estime que j'ai pour ce groupe.

Je relisais récemment une interview que le batteur Vinnie Paul (Pantera) avait donnée dans les 90's: il y affirmait que Rush était son groupe favori quand il était adolescent et que ses membres étaient ses héros de jeunesse. Pas mal comme compliment. Je n'aurais pas dit mieux!
Les Canadiens continuent encore à tourner de nos jours, mais il est certain que leur influence a grandement diminué. Les nouvelles générations ignorent l'existence de ce groupe et c'est bien dommage. En matière de hard rock progressif, Rush est un pionnier. Avec tout le respect que je dois à Dream Theater, ces derniers n'ont fait que reprendre les bases qu'avaient instaurées jadis Lee, Lifeson et Peart.
Inutile de préciser que 2112 est un grand album, probablement l'un des tous meilleurs des 70's et que Rush est un groupe extraordinaire qui a sorti de nombreux albums tous aussi intéressants les uns que les autres, tels Hemispheres ou Permanent waves. Ne pas (re)donner leur chance à ces albums, ce serait une ignominie!

1 commentaire:

  1. Grand disque en effet.
    Ceci étant, ne t'inquiète pas trop : Rush est encore gigantesque aux Etats-Unis et les quelques concerts qu'ils donnent en Europe (généralement en Allemagne, en Grande-Bretagne ou en Hollande - où a d'ailleurs été enregistré le dernier live/DVD du groupe) sont généralement sold-out en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire.
    Personnellement, même si j'adore 2112, j'ai un petit fable pour la quadruplé magique qui suit (de Farewell to Kings à Moving Pictures).

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