mercredi 10 mars 2010

Led Zeppelin - II

Encore un pilier du hard rock, me direz-vous... Ben ouais, difficile de faire l'impasse sur ce monument de la musique qui a tout compris avant tous les autres. Auteur d'un premier album de haute volée en 1969, le groupe de Jimmy Page allait sortir la même année une suite non moins mémorable. Un an avant Black Sabbath et Deep Purple, Led Zeppelin publiait le disque qui allait donner ses premières lettres de noblesse au hard rock.

Mais cantonner le Zeppelin plombé au hard, cela revient à se limiter qu'à une partie de son œuvre. Led Zeppelin, c'est aussi du blues et quelques ballades acoustiques bien senties. Un travail d'une qualité rarement égalée.

On commence avec un nouveau classique, Whole lotta love, qui sans avoir l'air d'y toucher, délivre un message des plus salaces. Je vous en passerais volontiers les détails (vous trouverez ça facilement sur le Net), retenez juste que le riff d'intro est aussi simpliste qu'efficace et inoubliable, la partie centrale que je qualifierais d'orgasmique et un solo final d'anthologie. Rien que ça... Et ce n'est que le début! Soit dit en passant, les Anglais ont pillé une fois de plus une idée de riff du bluesman Willie Dixon

What is and what should never be se veut nettement plus calme, du moins pendant les couplets. Les refrains se veulent un peu plus énervés mais cela reste au fond du Led Zeppelin typique. Un bon morceau, toujours impeccablement interprété, mais pas le plus original du lot. The lemon song est un bijou du genre, la basse de John Paul Jones impose un lourdeur incroyable et Jimmy Page nous offre une fois de plus un solo impérial. Thank you se veut être la ballade de l'album, l'orgue de Jones rend le tout plus intimiste, à la croisée entre Babe I'm gonna leave you et Your time is gonna come du premier album. Sympathique, mais pas le morceau le plus indispensable.

On reprend avec un deuxième classique, Heartbreaker, un hard rock bien sanguinolent, où les Anglais montrent qu'ils sont en parfaite osmose. Le chant de Robert Plant est rageur, la rythmique de Jones et du batteur John Bonham fait des merveilles, la guitare de Page est ultra heavy et ce n'est pas le solo du milieu, qui tient plus de l'improvisation qu'autre chose, qui me fera dire le contraire. Du grand art. On continue avec le rock avec Living loving maid, de facture classique mais foutrement efficace, surtout en concert.

Ramble on est un nouveau classique, on commence à avoir l'habitude avec le Dirigeable. Des couplets qui font penser avec morceau de folk et des refrains purement rock comme le Zeppelin seul sait les créer. La basse de Jones y fait encore des prouesses. Moby Dick est une œuvre d'Herman Melville, mais on ne voit pas vraiment le lien avec le morceau de Led Zeppelin. Ce titre est surtout en prétexte pour entendre Bonham pratiquer, après une courte intervention de la guitare et de la basse, un solo de batterie de haute volée qui fait encore pâlir d'envie tous les batteurs en herbe. On conclut cet album avec un blues typique, Bring it on home, encore un emprunt à Willie Dixon. Cela devient une manie!

Fin 1969, les plus gros hits de Dirigeable, tels Stairway to heaven ou Kashmir restent à écrire, mais le groupe a su imposer avec ce deuxième opus un niveau de qualité incroyable. La leçon de chant, de guitare, de basse et de batterie vient juste d'être donnée. Inutile de préciser que ce disque est considéré, et à juste titre, comme une référence ultime pour tout fan de rock qui se respecte. C'est le genre d'album dont on ne peut se lasser et qui, même après plus de quarante ans de recul, délivre toujours la même intensité. De nombreux groupes actuels qui croient être au sommet de leur carrière feraient bien d'écouter ce chef d'œuvre qui les feraient tomber de leur piédestal. Décidément, en cette fabuleuse année 1969, la messe est dite...

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