lundi 8 mars 2010

Lenny Kravitz - Circus

Après avoir sorti des albums aussi excellents que Let love rule et Mama said, il semblait que Kravitz avait tout dit. Pour de nombreux observateurs, le dernier album correct est Are you gonna go my way. Je trouve cette vision assez réductrice, car, même s'il lui a été assez difficile d'égaler ce dernier opus, Kravitz nous a offert par la suite de nombreux morceaux de qualité.
Ce Circus, publié en 1995, nous le prouve une fois encore.

J'admets que la pochette a, encore une fois, le don de m'exaspérer. Ce mec est on ne peut plus narcissique! Mais c'est un narcissique génial, et il le sait en plus...

D'entrée de jeu, Kravitz nous colle une rouste monumentale avec Rock and roll is dead, particulièrement entraînant, avec un riff aussi simple que mémorable, funky en diable. Kravitz n'a pas changé la recette qui a fait son succès: du gros rock à la Hendrix, un soupçon de funk, une voix magnifique, un solo de haute volée, le tout remis au goût du jour. Et c'est extrêmement efficace et accrocheur.
La suite se veut à l'image de la pochette, sombre. Circus est lourd, plutôt lent, sans que je puisse le qualifier de ballade. J'aime beaucoup les paroles de ce titre, particulièrement inspirées. Beyond the 7th sky est du même calibre, bien qu'un peu plus planant que son prédécesseur, en raison principalement du chant de Kravitz. Tunnel vision est funky à souhait, ce qui tranche clairement avec les titres sombres précédemment cités.
Autre tube: Can't get you off my mind, une ballade où Kravitz n'en fait pas des caisses. Quand on connaît la carrière de Kravitz, c'est assez rare pour être souligné. Magdalene se veut être un rock gentillet, sans prétention et le titre atteint son but sans trop de difficultés. Mais est-ce un morceau original? Non, pas vraiment. Thin Ice fait une nouvelle fois la part belle au funk, ce n'est pas l'usage récurrent de la wah-wah qui va me contredire. Un bon titre, bien construit, qui laisse deviner quelles sont les influences de Kravitz.
Don't go and put a bullet in your head laisse apparaître des influences rhythm'n'blues pas désagréables. Original, pour une fois. In my life today appelle plus ou moins les mêmes commentaires que Circus, j'adore les chœurs à la fin du morceau. Des émotions à la pelle,mais rien à voir avec les niaiseries refourguées par la Star Academy pendant des années.

En fait, sur ces 11 morceaux, deux me gênent: God is love et The resurrection. Pas qu'ils soient mauvais, pas à cause de leur message religieux. Je trouve que Kravitz a voulu faire une suite à Believe, un morceau génial que l'on trouvait sur Are you gonna go my way. Mais les morceaux s'intègrent mal à l'ensemble. Ces morceaux arrivent à faire perdre à eux seuls pas mal d'intensité, alors que cet album en dégageait à foison. Dommage.

Il était à peu près certain que Kravitz n'arriverait pas à égaler la qualité de Are you gonna go my way. Pour autant, cet opus vaut largement son pesant d'or. 2 tubes incontournables et 7 morceaux qui auraient pu le devenir, il y a bien pire comme constat. Le problème viendrait plutôt du fait que Kravitz commençait à être perçu comme un has-been. Comme je l'expliquais ci-dessus, les racines de sa musique sont plutôt anciennes. Ce n'est pas pour autant que sa musique soit démodée, bien au contraire.
A mon sens, Lenny Kravitz est l'un des meilleurs guitaristes de sa génération et l'un des artistes rock les plus inspirés des 90's. Je reconnais qu'il n'a pas toujours utilisé son talent à bon escient, mais à mon sens, ce n'est pas sur cet album qu'il faille faire les plus gros reproches, mais plutôt sur les deux suivants, 5 et Lenny.
Replongez-vous dans cet album relativement méconnu de celui que je qualifierais sans hésiter de Jimi Hendrix des 90's. Et tant que vous y êtes, procurez-vous tous ceux qui l'ont précédé.

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