vendredi 2 avril 2010

Rage against the machine - Renegades

Rage against the machine a toujours été considéré comme un leader de la scène rap-metal. Mais à mes yeux, il a été bien plus que cela. C'est la bande-son de toute mon adolescence. Le premier album éponyme paru en 1992 a été une véritable bombe. Imaginez un petit gars asséner des propos révolutionnaires au pays de l'Oncle Sam accompagné d'un guitariste génial capable de tirer n'importe quel son de sa guitare. L'ensemble avait de quoi surprendre.
Les albums suivants, bien que très inspirés, n'avaient pas réussi à réitérer ce coup d'éclat. Et quand le groupe s'est décidé à se lancer dans l'exercice casse-gueule de l'album de reprises, j'ai eu les plus grandes inquiétudes. Les Américains ont le talent nécessaire pour poser leurs marques sur les compostions d'autres artistes qui les ont influencés, mais l'ensemble allait-il tenir la route? Ce Renegades, paru en 2000, va le confirmer.

Bien sûr, tout n'est pas une réussite. Quelques titres sont, sans être mauvais, franchement moyens. Je pense notamment à des titres comme Renegades of funk, In my eyes ou How I coud just kill a man. Le côté rap de la musique de RATM est trop présent sur ces morceaux, rien ne m'accroche vraiment. Beautiful world m'apparait comme quelconque, un comble pour un groupe que je qualifierais volontiers de novateur. Ce n'est pas le groupe que j'ai adoré, c'est un groupe qui essaie de s'adapter maladroitement à des titres qui ne lui correspondent pas. Avec plus de dix ans de recul, mon avis sur ces titres n'a pas changé, je crois qu'il n'y a rien à faire.
Mais les neuf autres titres vont largement compenser ces petits faux-pas. On entre dans le vif du sujet avec un Microphone fiend. On pourrait croire que c'est un morceau original du groupe, le groove est imparable. En un morceau tout est dit. Pistol grip pump continue dans la lancée, bien que je regrette le coôté un peu trop répétitif des paroles scandées par Zack de la Rocha. Mais le premier vrai carton, c'est Kick out the jams, une reprise de MC5, groupe contestataire qui ne pouvait que plaire à la bande de Tom Morello. La reprise est aussi excellente que l'originale. On regrettera juste le chant du père Zack: on sent qu'il se force pour chanter, lui qui est plus habitué à rapper.
Bien avant la sortie de l'album, le groupe avait déjà sorti en single The ghost of Tom Joad, une reprise de Bruce Springsteen. Sur l'album figurent quelques nouveaux bidouillages made in Tom Morello qui arrivent à transcender ce titre. Un autre grand moment, cela va sans dire! La reprise des Stooges, Down on the street, est trop fidèle à l'originale et montre les limites de de la Rocha, mais l'ensemble est on ne peut plus efficace. Même constat sur Street fighting man: la hargne des premiers Rolling Stones est toujours présente, mais on comprend très vite que ce morceau n'est pas un classique de RATM. On conclut par un Maggie's farm de haute volée, le titre de Bob Dylan est magnifiquement interprété, du grand art. De quoi terminer l'album comme il a commencé, c'est à dire de la meilleure des manières.

Quatre morceaux décevants, quatre autres bons mais sans plus, et quatre tueries, tel est le constat de ce Renegades. Il y a bien pire comme résultat, mais cela reste un peu léger pour un groupe du calibre de Rage against the machine. Ce n'est pas pour autant un album pourri, mais il dénote clairement des autres galettes du groupe. Je suis assez mitigé sur cet album, mais à vrai dire, c'est un peu le cas pour chaque album de reprises, tout comme Garage Inc. ou Undisputed Attitude. Ce n'est jamais franchement mauvais, mais pas de quoi s'enthousiasmer totalement non plus...
D'autant plus dommage que cet opus est le dernier album studio du groupe à ce jour. Zack de la Rocha a préféré quitter le groupe alors que celui-ci assurait la promotion de Renegades. Ce groupe a eu une fin un peu bâtarde et aurait mérité un dernier album digne de ce nom. Un jour peut être... En tous cas, ce n'est pas l'album de RATM que je vous recommanderais d'écouter en premier.

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