vendredi 30 avril 2010

Ozzy Osbourne - Blizzard of Ozz

En ce début de décennie, Ozzy Osbourne avait la rage. Furieux d'avoir été évincé de Black Sabbath deux ans plus tôt, Ozzy avait à cœur de faire mieux que ses ex-petits camarades. Ce n'était pas gagné d'avance, car le sieur Osbourne était empêtré depuis longtemps dans ses problèmes de substances et d'alcool. Pari tenu cependant, car l'inspiration et l'aide d'un petit jeune qui avait soif de succès, Randy Rhoads, vont rendre ce premier opus solo, publié en 1980, tout simplement exceptionnel. Mieux: magique.

Ozzy avait une sérieuse revanche à prendre sur la bande à Tony Iommi. De bonnes idées, il en avait toujours. Mais il fallait trouver des musiciens dignes de les concrétiser. Ozzy fera une bonne pioche en recrutant Randy Rhoads, un petit génie de la guitare qui avait autrefois brièvement officié pour Quiet Riot. Ce mec est un tueur et n'a rien à envier au moustachu Iommi. Pour la section rythmique Ozzy s'entouré d'un bassiste et d'un batteur expérimentés, respectivement nommés Bob Daisley (ex Rainbow) et Lee Kerslake (ex Uriah Heep). La formation au complet pouvait s'atteler à fignoler un disque qui allait durablement marquer les 80's et les décennies suivantes. Rien de moins...

Pour vous situer le niveau, 30 ans après la sortie de cet album, Ozzy se doit de jouer au moins cinq morceaux de cet album en live, sous peine de laisser son public sur la faim. 5 incontournables sur 9 titres, c'est déjà très fort. Mais quand on a des chefs-d'œuvres comme I don't know ou Crazy train, difficile de les ignorer. Les riffs sont démentiels, Ozzy chante comme un dément et les soli sont tout bonnement magnifiques. Rhoads est un dieu de la guitare, probablement le meilleur guitariste qu'Ozzy ait eu en solo (je sais, le sujet fait débat...)
Heureusement qu'après ces deux tueries en ouverture, on dispose de la ballade Goodbye to romance (voici le troisième classique) pour souffler un peu. Rhoads en profite pour glisser un petit instrumental de toute beauté par la suite, Dee (dédié à sa môman).

Les choses sérieuses reprennent avec Suicide solution (et de quatre!) dédié à Bon Scott, le chanteur d'AC/DC décédé la même année étouffé dans son vomi suite à une soirée particulièrement alcoolisée. Un drame qui a marqué Ozzy. Le cinquième gros morceau de ce disque, c'est Mr. Crowley, heavy de chez heavy, un monument de technicité signé Randy Rhoads. Ecoutez les soli au milieu et à la fin du morceau et vous comprendrez que ce mec est un surdoué de la six-cordes. Une étoile est née et c'est grâce à Ozzy que Rhoads est devenu quelqu'un de reconnu dans le business de la musique.

Le reste de l'album est sans doute moins marquant mais loin d'être mauvais pour autant: le sombre Revelation (Mother Earth) laisse encore une fois éclater le talent de Rhoads et Osbourne, No bone movies donne plus que jamais envie de taper du pied, tout comme le final Steal away (the night). On sent avec ces morceaux que le Ozz reprenait goût à la vie et c'était loin d'être gagné d'avance.

Ozzy triomphait en 1980 avec ce Blizzard of Ozz tout comme Black Sabbath laminait la concurrence avec Heaven and hell. Difficile d'opérer un tri entre ces deux galettes de premier choix. Personnellement je n'arrive pas à me décider, même si j'ai malgré tout un petit faible pour le premier. Le phénix renaissait de ses cendres et ce n'était pas pour déplaire au public hard qui attendait depuis longtemps la réaction d'Ozzy. C'est le genre d'albums où rien, je dis bien absolument rien n'est à jeter. C'est du grand art. Tout fan de hard rock se doit de connaître et d'apprécier ce disque. Ou plutôt devrais-je dire cette Bible. Tout y est, pas la peine d'en dire plus.

Prosternez-vous devant cette œuvre intemporelle, bande de sauvages!

3 commentaires:

  1. Ah oui, Blizzard of Ozz est génial.
    Mais je crois maintenant avoir un plus grand faible pour No more Tears, ça dépend des jours en fait...

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  2. No more tears est pas mal non plus c'est vrai.Mais tout ce qu'a sorti Ozzy dans les 80's est génial. Là, je viens de redécouvrir The ultimate sin, et c'est un album génial génial mais trop méconnu.

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