mardi 20 avril 2010

Type O Negative - Slow Deep and Hard

A l'heure où nous apprenons le décès de Peter Steele, le leader de Type O Negative, il me semble quasiment impossible de faire l'impasse sur ce groupe phare de la scène metal des 90's. Je vous propose de revenir sur leur premier album plutôt méconnu et ô combien sous-estimé, Slow Deep and Hard, paru en 1991.

Type O Negative a été le dépositaire d'un metal gothique inspiré où se mêlent ambiances glauques, sexe, drogues, misanthropie et dégoût de soi (de la part de Peter Steele). Ambiances popularisées par les magnifiques Bloody Kisses, October Rust ou Dead Again. Mais Slow Deep and Hard reste le premier volet de la saga Type O Negative, qui prendra véritablement son essor au milieu des 90's.

Sept titres pour plus de 50 minutes, c'est long, très long. Et ici, je dirais même que c'est du très lourd. La lourdeur de Black Sabbath se mélange au raffinement des Beatles et à la colère de Carnivore, le premier groupe de Peter Steele.
Une colère que l'on retrouve par exemple dans le premier morceau, Unsuccesfully coping with the natural beauty of infidelity. Un morceau qui raconte la colère et la détresse d'un homme trompé. Une histoire vécue? Peut-être, mais en tous cas, le chant de Steele est d'une rare conviction. J'adore de plus le refrain: "I know you're fuckin' someone else!", qui vous donne envie de hurler en même temps que le groupe...
Autre moment d'anthologie, selon moi, Prelude to agony. Un titre qui fait part de la désillusion de Steele quant aux femmes. Le groupe a été régulièrement taxé de misogynie et ce morceau n'y est pas pour rien... Il faut dire que c'est assez explicite: les bruitages de marteau-piqueur suivis d'orgasmes féminins sont on ne peut plus clairs!

Der Untermensch et Xero tolerance laissent exploser le dégoût de l'humanité avec toujours autant de lourdeur et de furie. Le monde de Peter Steele est définitivement très sombre. Heureusement que l'on a droit à une minute de silence sur "The misinterpreation of silence and its disastrous consequences" pour nous remettre de nos émotions... Le titre final, Gravitational constant [...] (désolé le titre est bien trop long!) ne change pas la donne et nous laisse entrevoir un groupe plein de potentiel, qui se cherche encore, au style abrasif et au ton corrosif.

Les musiciens entourant Steele ne sont pas non plus dénués de talent: Josh Silver aux claviers distille des atmosphères particulièrement sombres de manière ingénieuse, Kenny Hickey au jeu de guitare particulièrement lourd correspond bien aux attentes de Peter Steele et Sal Abruscato est un batteur des plus efficaces, à défaut d'être franchement original. Quant à Steele, rien à redire, sa voix caverneuse est de toute beauté. Celle-ci se marie d'ailleurs très bien à son jeu de basse.

Un album qui ne demande qu'à être redécouvert, c'est évident. Conscient que Slow Deep and Hard n'était pas forcément le mieux produit de ses albums, Type O Negative a d'ailleurs décidé de le remastériser en lui donnant le son qu'il méritait. Rien de plus normal, car cet album est un bijou, certes un diamant brut, mais un bijou tout de même. Et l'avenir allait donner raison aux New-Yorkais: chaque nouvel album étant attendu par tout un public conquis d'avance.
Dommage que le décès de Peter Steele apporte un point final à la carrière de ce groupe mythique... RIP

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