mercredi 5 janvier 2011

Van Halen - III


Le moins que l'on puisse dire, c'est que les 90's ont été peu favorables à Van Halen. Hormis For Unlawful Carnal Knowledge, difficile de dire que le groupe ait brillé. Un album comme Balance était chiant comme un dimanche pluvieux. Mais où était passé le fun, l'entertainment? Le groupe avait mûri tout en se prenant dramatiquement au sérieux... Les frères Van Halen ont voulu ensuite sortir un best-of, ce qui n'a pas plus au chanteur Sammy Hagar, puisque les deux frangins ont voulu faire appel au premier chanteur du groupe, le sibyllin David Lee Roth, pour enregistrer deux inédits avec le groupe. Hagar, ulcéré, est parti. Van Halen devant continuer, qui pour succéder au chanteur emblématique qu'est Sammy Hagar? The winner is Gary Cherone, qui s'était autrefois illustré avec Extreme, honnête combo de hard rock qui a connu son heure de gloire au début des 90's. La collaboration entre ce chanteur et le reste de la bande allait donner ce III, paru en 1998.

Inutile de dire que les fans et les médias étaient assez sceptiques. Je ne saurais leur donner entièrement tort. Certes, Cherone est un musicien capable qui n'a rien à envier à ses prédécesseurs, mais il faut juger sur pièce pour se donner un avis plus définitif.
Ce III est effectivement bien meilleur que Balance, aussi surproduit qu'ennuyeux. Mais ce n'était pas bien difficile de faire mieux, à vrai dire... Pour faire bref, sur les douze titres de l'album, seule une moitié est intéressante, l'autre retombe dans les mêmes travers que Balance.
Parmi les titres franchement intéressants, je citerais bien volontiers Without you, The one I Want, le calme From afar, l'instrumental Primary, mais surtout les géniaux Dirty water dog, Ballot or the bullet ou Fire in the hole, qui n'ont pas du tout à rougir si on les compare à ce que Van Halen à sorti de mieux lors de l'ère Hagar.

Les cinq autres titres sont d'un barbant, je reconnais qu'ils sont très élaborés. Van Halen s'est sans aucun doute appliqué lors de leur composition, mais la seule qu'ils arrivent à faire, c'est susciter l'ennui. Bon, bien sûr, c'est assez calibré mainstream et beaucoup de gens ont pu aimer ces morceaux, mais ces derniers ne représentent que de la guimauve. Franchement, l'instrumental d'introduction, Neworld ne donne pas envie de passer au reste du disque. Once, Josephina, Year to the day ou le final How many say I, certes parfaitement interprétés, ne parviennent jamais à décoller. Ces ballades trop sirupeuses pour être honnêtes me font tout simplement dire que le groupe n'est plus très inspiré pour produire de telles horreurs... Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Gary Cherone en fait des tonnes pour essayer de sauver ce qui peut l'être, sans succès toutefois...

Voilà, après plusieurs écoutes, ce qui ressort de III. On est plus que jamais mitigé sur la pertinence de cet album. Il est nettement meilleur que son prédécesseur, mais on est loin des moments de bravoure que le groupe nous a offert dans les 80's.
Les frères Van Halen enthousiastes de prime abord, ont avoué que cet album les avait déçus. D'ailleurs, ils n'ont pas tardé à cesser toute collaboration avec Gary Cherone, puis ont cherché à retravailler avec Sammy Hagar puis avec David Lee Roth, en écartant au passage le bassiste Michael Anthony pour remplacer ce dernier par le fils d'Eddie Van Halen.
Pas l'impression que les deux leaders du groupe sachent ce qu'ils veulent. D'ailleurs, ce III reste à ce jour le dernier album que le groupe ait sorti. Espérons qu'ils décident de se bouger pour sortir un album digne de ce nom, même si cela devait marquer le point final de leur carrière.

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