mercredi 26 janvier 2011

Gary Moore - Victims of the future


Là aussi, encore un artiste hautement intéressant. Après plusieurs allers-retours chez Thin Lizzy et quelques premiers albums solo prometteurs à la fin des 70’s, comme Back on the streets, déjà chroniqué en ces lignes, Gary Moore a trouvé la formule magique pour captiver un public très large sans dénaturer son style. Une production vigoureuse, de grosses guitares, une voix chaude, des claviers placés avec parcimonie et surtout des compositions hautement inspirées et impeccablement interprétées.
Et je peux vous dire que Victims of the future, publié en 1983, ne déroge pas à la règle. Cet album est composé de quatre hits en puissance et les quatre autres morceaux, bien que moins connus, n’ont absolument rien à envier aux premiers.

Pour vous donner une idée, on retrouve les quatre titres évoqués sur le live We want Moore, et leur place est amplement justifiée. Murder in the skies est un grand moment de guitare, l’introduction ne laisse planer aucun doute sur le fait que Moore est un dieu vivant et qu’il n’a rien à envier aux plus grands. A votre avis, pourquoi Phil Lynott le voulait dans son groupe ? Shapes of things est une reprise des Yardbirds (groupe anglais des 60’s, vivier de guitar heroes tels Eric Clapton, Jeff Beck et Jimmy Page, rien de moins !) parfaitement interprétée, musclée juste ce qu’il faut, là aussi indispensable pour un concert.
Victims of the future, le titre, m’a donné un peu de fil à retordre au début. J’ai presque eu peur que Moore commence ce disque par une ballade. Mais ça se rattrape très vite, la rythmique est géniale, le refrain est imparable. Parmi les titres les plus connus, on retrouve bien entendu Empty rooms, une superbe ballade où la voix de Moore fait des merveilles (ah, il a dû en séduire des filles avec ce titre !). Si j’osais la comparaison, je dirais qu’Empty rooms est le Still loving you de Gary Moore. Rien de moins !

J’ai commencé par les plus gros hits, mais je peux vous assurer que Teenage Idol ou Law of the jungle auraient largement pu cartonner eux aussi car au niveau structure et qualité, ils n’ont rien de foncièrement différent par rapport à Murder in the skies ou Shapes of things. All I want ne manque pas de groove, son petit riff sautillant ne manque pas de vous refiler l’envie de taper du pied, et Hold on to love, peut-être le moment le plus faible du disque, ne manque franchement pas d’intérêt non plus. Des titres « faibles » comme celui-ci, je m’en contenterais bien volontiers de la part d’autres groupes !

Victims of the future est un album qui a en outre particulièrement bien vieilli. Bon, la production sonne très 80’s, surtout au niveau des sons de claviers, mais la batterie et la guitare sonnent encore très actuels. Et Moore ne s’est pas entouré de manches : visez un peu qui joue sur ce disque : Ian Paice (à l’époque ex-Deep Purple) et Bobby Chouinard à la batterie, Craig Gruber à la basse. Neil Carter seconde parfaitement Moore à la gratte et quand il décide de poser la six-cordes, c’est pour se mettre avec autant de classe derrière les claviers. En gros, tous les éléments étaient réunis pour ne pas sortir un album pourri.

Je peux vous dire que Victims of the future est une franche réussite. C’est l’un des albums les plus inspirés et les plus efficaces que Moore ait sorti. Evidemment, si vous ne connaissez que Parisienne Walkways, pas sûr que vous seriez en mesure de l’apprécier (quoique, avec Empty rooms…). Bref du grand art, indubitablement, et ce n’était encore que le début. Un must que je ne peux que vous conseiller.

2 commentaires:

  1. Celui que je préfère avec Wild Frontiers sorti en 1987.

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  2. Personnellement, j'ajouterai encore Corridor ou Power et Run for Cover, et on tient un quarté gagnant ;-)

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