mardi 1 mai 2012

Black Sabbath - Technical ecstasy

La première moitié des années 70's a été glorieuse pour Black Sabbath, c'est le moins que l'on puisse dire. Des albums acclamés par le public malgré des critiques pas toujours sympathiques. Des classiques du hard rock dont personne aujourd'hui n'oserait contester la portée. Mais malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Les dissensions au sein du groupe vont commencer à se ressentir et ce Technical ecstasy, publié en 1977, en est la preuve flagrante.

Les tensions entre le guitariste Tony Iommi et le chanteur Ozzy Osbourne se sont accrues au cours de la précédente tournée. Osbourne était un farouche défenseur des premiers opus du groupe et voulait revenir vers ce son qui a fait leur succès, alors que Iommi voulait expérimenter, encore et encore. Il vrai que l'album précédent, Sabotage, incluait de nouvelles sonorités qui pouvaient parfois dérouter le fan le plus intransigeant. Iommi étant le leader de Sabbath, la voie choisie est celle de l'innovation, ce qui ne peut que déplaire à Ozzy. Ce dernière s'implique de moins en moins dans la conception du disque et cela s'entend.

Pour autant, contrairement à ce que l'on entend très souvent, Technical ecstasy est tout sauf un mauvais album. Vous pouvez y entendre du gros rock bien lourd, avec des titres comme Back street kids, Rock'n'roll doctor ou encore le fabuleux Dirty women, où Iommi nous fournit un de ses meilleurs soli. Le groupe est très inspiré et à l'écoute de ces morceaux, difficile de ne pas être convaincu.
De même, les plus calmes You won't change me, Gypsy ou All moving parts (stand still) font mouche à chaque fois. Aucune faiblesse à relever, les membres du groupe de Birmingham sont des professionnels et ils arrivent encore à composer des titres imparables. Tout juste peut-on noter une certaine amertume dans You won't change me de la part d'Osbourne. Un titre autobiographique? Cela ne serait pas impossible.
Après, il y a deux titres qui ont pu poser problème au public. It's alright est une ballade chantée une fois n'est pas coutume par Bill Ward (qui se débrouille plutôt pas mal dans cet exercice). Le titre, que je trouve correct, sans plus, a influencé pourtant influencé de nombreux artistes et non des moindres: je pense notamment à Guns'n'roses qui reprenait ce titre lors de ses premiers concerts. Mais le pire, selon moi, reste le larmoyant She's gone, où on a envie de chialer avec Ozzy. Tous ces violons dégoulinant de bons sentiments, c'est tout bonnement infâme. Un titre qui vous ferait pousser au suicide un Mormon dépressif, pour tout vous dire...

Dans l'ensemble, ce Technical ecstasy comprend de très bons moments et ne mérite absolument pas la réputation d'album maudit qu'il se trimballe depuis plus de trois décennies. C'est l'album d'un groupe qui a voulu expérimenter au lieu de rester enfermé dans un carcan hard rock. Le résultat passe de l'extraordinaire (Dirty Women, All moving parts (stand still)) au très bof (She's gone). Personnellement, je préfère de très loin cet opus à des albums comme Master of reality ou Volume 4. Pas que ces derniers soient de mauvais albums, mais je trouve leur réputation surfaite par rapport à ce Technical ecstasy sous-estimé que je défendrai toujours bec et ongles.

Procurez-vous d'urgence cet album, cela vous permettra de réparer une injustice...

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