samedi 19 mai 2012

Queen - Hot space

Il est des albums dont la pochette laisse subodorer le contenu. Ce Hot Space, paru en 1982, laisse présager un grand changement dans la voie musicale que son géniteur va suivre. Cette voie, ce sera le disco. Un crime de lèse-majesté pour de nombreux fans, une bonne surprise en ce qui me concerne.

Beaucoup pensent que Queen s'est vendu au Dieu Argent, privilégiant jouer une musique dans l'air du temps pour obtenir une rentabilité immédiate. Raté, ce disque fait partie de ceux qui se sont le moins vendus. (c'est relatif, d'autres groupes se seraient largement satisfaits des chiffres de vente de cet album)

Disséquons la bête pour analyser ce qui est, selon les détracteurs de l'album, mauvais. Oui, dès les premières, on entend que Queen fait du disco. So what? Ce ne sont pas les seuls, et certains s'y sont véritablement cassés les dents. Pas Queen. Ecoutez-moi ce Staying Power. Cette ligne de basse vous incite à vous ruer sur une piste de danse. On imagine très bien Freddie Mercury dans une fête débridée et endiablée, comme il en avait le secret, en écoutant Body Language ou Action this day.
Dancer est aussi un grand moment où les guitares sont ressorties, le solo au milieu du morceau, bien que bref, est franchement sympathique. Les guitares sont définitivement plus présentes avec des morceaux comme Put out the fire ou Life is real, la dernière étant un hommage à John Lennon, assassiné deux ans plus tôt. Là on retrouve le Queen plus traditionnel. Pourquoi les détracteurs acharnés ne soulignent pas la présence de ces deux bons morceaux de facture classique sur cet album? Sûrement parce que la plupart d'entre eux sont obtus, tout simplement. Ou alors durs de la feuille!

Hot space se conclut comme il a commencé, par une chanson puissante et énorme, voyant la collaboration entre le groupe et David Bowie (qui au passage prenait une voie nettement plus commerciale que ce qu'il avait pu faire jusqu'alors). Cette chanson, nommée Under pressure, est la dernière preuve que Queen n'avait pas abandonné le rock, il l'a juste adapté à sa manière, pour en faire quelque chose de différent. Ce duo sera, on s'en doute, un tube qui passe encore régulièrement à la radio.

Cet album de Queen, dixième du nom, peut, je le concède, dérouter tous ceux qui adorent tout ce que le groupe a pu faire dans les années 70. Mais il faudrait mettre de la mauvaise volonté pour dire que cette album est nul, les compositions sont empreintes certes de disco, mais ce ne sont pas de mauvais titres. C'est juste différent et passé l'effet de surprise, on entend clairement que Queen est l'instigateur de tout ceci.
Dans un sens, j'aurais bien vu à cette époque Brian May, guitariste du groupe, jouer à la place d'Eddie Van Halen sur Beat it, ou le groupe en entier collaborer avec Michael Jackson à la place de David Bowie. Cela aurait n'aurait pas manqué d'intérêt.

C'est donc un nouveau visage de Queen qui se profile. La suite sera moins disco, mais attirera irrésistiblement le grand public: avec des morceaux comme Radio Gaga, I want to break free ou Friends will be friends, difficile qu'il en soit autrement...
En attendant, replongez-vous dans cet Espace chaud. Vu le climat peu favorable en ce mois de mai, cela ne peut que vous faire du bien et vous remonter le moral.

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